samedi 21 janvier 2006

In Memoriam

En ce jour anniversaire de la mort du roi Louis XVI, les royalistes s'unissent en prière pour le repos de son âme. Trente semaines d'années ont passé et la plaie reste ouverte. Que le roi repose en paix.

Le roi était d'abord un homme de coeur. S'il avait survécu à la Révolution, nul doute qu'après le Soleil, et le Bien-Aimé, le pays aurait appelé Louis XVI, le Bon.
La Convention a tranché le continuum dynastique qui depuis mille ans avait construit la France. Malgré de belles gloires militaires achetées au prix de myriades de morts, les régimes qui lui succèderont ne pourront jamais assurer la relève du projet capétien à aucun moment des deux siècles à suivre.
Louis 16
Celui qui fut décapité devant les troupes le 21 janvier 1793 place de la Concorde était un homme bon, cultivé, vertueux, non-violent et dévot;
un roi aimant ce peuple que Dieu lui avait confié lors de son sacre à Reims.
Aussi ne put-il comprendre que la sentence qui le condamnait, convoquât dans ses attendus le sang qu'il avait toujours refusé de verser. Ses derniers mots à son procès trahissent sa stupeur:
"En vous parlant peut-être pour la dernière fois, je vous déclare que ma conscience ne me reproche rien, et que mes défenseurs ne vous ont dit que la vérité. Je n'ai jamais craint que ma conduite fût examinée publiquement, mais mon cœur est déchiré de trouver dans l'acte d'accusation, l'impression d'avoir voulu répandre le sang du peuple, et surtout que les malheurs du dix août me soient attribués. J'avoue que les preuves multipliées que j'avais données dans tous les temps de mon amour pour le peuple, et la manière dont je m'étais toujours conduit, me paraissait devoir pouvoir que je ne craignais pas de m'exposer pour épargner son sang, et d'éloigner à jamais de moi une pareille impression".
Debout sur l'échafaud il rejetait encore cette accusation et appelait au pardon en des termes christiques:
" Français, je suis innocent, je pardonne aux auteurs de ma mort, je prie Dieu que le sang qui va être répandu ne retombe jamais sur la France ! Et vous, peuple infortuné..." Les tambours étouffèrent sa voix.
Le sang dès ce jour allait couler à torrents comme jamais jusque là.

La France s'est "arrêtée" alors au milieu de la tourmente révolutionnaire. Elle termine aujourd'hui une course effrénée au majorat universel qu'elle persiste à revendiquer avec arrogance, alors qu'elle n'est déjà plus qu'une simple et belle province d'Europe, écrasée de dettes, sans espérances, et oubliée du monde quand on traite les affaires sérieuses.
Une nation sans cap, un Etat obèse et omnipotent partagé entre toutes les coteries, un gouvernement de l'instant, tel est l'aboutissement d'un régime que l'on croyait perfectionner sans cesse à la lumière des Lumières. Il termine à la lanterne. La république est le régime d'une incandescente Vertu. C'est exactement la Vertu qui lui manque le plus.
Notre Etat se désagrège lentement sous la pression du faux-semblant institutionnalisé, et de la compétition des corporatismes, chacun voulant au moment, lui déchirer le morceau de chair le plus grand possible, dans ce combat général des égoïsmes où chacun mesure d'un regard avide, le morceau de l'autre.
La Nation n'a plus d'axe de référence. Elle est livrée aux lubies politiques de minorités de défense de leurs intérêts propres, qui par l'application adroite de règles électorales adaptées, parviennent à capter le pouvoir, et se réclament le lendemain matin, issues de la "majorité". Le Président de 2007 pourra accéder à la charge suprême en partant d'un socle de 12% des inscrits. La démocratie a viré à la caricature et son fonctionnement, à l'escroquerie.

Le monde qui s'est rétréci et concentré, devient de plus en plus dangereux. Seuls les pays ayant un projet national à la mesure des enjeux mondiaux préserveront leur nation. Les autres seront fondus dans un magma mercantile, soit du bord de la Production, soit de celui de la Consommation, parfois des deux, mais sans âme, sans valeurs sauf à les compter, sans sûreté pour l'épanouissement de leurs enfants, finalement sans avenir autre que celui que lui dicteront les pouvoirs internationaux qui se mettent en place. Bon exemple que le défaut d'un schéma européen précis et consenti par le peuple. Conjugué aux alternances politiques de la revanche éphémère qui renverse les vainqueurs du lendemain sur les vaincus de la veille, les errements européens de la France nous ont conduit dans l'impasse où nous ne pouvons ni avancer ni reculer, en rien, tant que nous n'aurons pas réussi à faire bouger dans le même sens, vingt-cinq pays aux desseins divergents.

Les pays majeurs de demain, quelle que soit leur taille, seront ceux qui nourriront une conscience nationale sereine et pacifique, une exaltation de valeurs fondamentales partagées par le plus grand nombre, un dessein connu et accepté par tous, et obtiendront le respect international. Si l'on n'est pas l'empire trimillénaire du Milieu dont le gouvernement actuel poursuit patiemment la construction, on doit identifier et rassembler toutes ses forces, toutes, parce que les défis sont presque plus grands que les forces avec lesquelles nous pourrions leur répondre, et d'assurer surtout la solidité de l'ouvrage par un gouvernement permanent et sage.
Il vient le temps des évidences.
Sur une planète balayée par l'ouragan de la mondialisation, la Nation a besoin de permanence à sa tête pour relever les défis, et de libertés pour que renaissent les pulsions créatrices de ce peuple étonnant. Peuple politisé dont on a confisqué la voix et qui pourrait à nouveau s'exprimer pleinement dans une vraie démocratie de proximité.

Plus que de perte de repères comme on le dit partout depuis que les feux de la St Jean ont embrasé le mois de novembre, la Nation est malade de l'abandon de ses valeurs fondamentales. On pourrait les regrouper sous le vocable de valeurs helléno-chrétiennes. Pourtant leurs racines plongent encore dans le terreau populaire puisqu'en dépit d'une propagande stimulant le nombrilisme, la passivité et l'enrichissement, on trouve en nombre le don de soi aux autres, l'éveil citoyen et un certain mysticisme. La famille semble renaître de ses cendres soixante-huitardes, la fraternité aide à supporter l'insupportable de la cité, la liberté tente de se défendre contre les dictateurs du prêt-à-penser. Tout n'est pas perdu.

La France peut reconstruire un destin national au sein d'une Europe réorganisée sur des bases confédérales. La France doit mener cette rénovation. Autour d'elle, on l'attend. Non pas bien sûr, la France de la chiraquie à l'agonie, mais celle que l'on suppose exister encore dans sa braise millénaire, ce génie inimitable, à défaut jamais égalé ainsi qu'il se montrait au monde jusqu'à la fin du XVIIIè siècle et dont il reste des traces ci et là. Ce destin européen qui commande à tout désormais, ne sera accompli qu'après avoir reconstruit à Paris un Etat respectable dans des dimensions en rapport avec les ressources que pourront mettre à contribution les activités du pays. Autant dire qu'il devra être compacté pour revenir aux équilibres d'une gestion normale et réorganisé en profondeur pour exercer réellement ses pouvoirs régaliens. On comprend déjà qu'il sera formidablement diminué dans ses échelons subalternes pour dégager l'espace économique et culturel de ses inerties, afin que s'expriment toutes les créativités d'un esprit français qu'on espère avoir survécu.

C'est par le foisonnement des libertés que le pays se relèvera, c'est par une productivité nouvelle dans l'excitation d'un contexte ouvert, que nous commencerons le règlement des dettes accumulées sans vergogne sur les générations montantes par un Etat obèse. Et il faudra du temps.
Et de la persévérance.

La refondation d'un Etat capable de favoriser cette reconstruction de la Nation implique une certaine pérennité dans l'action. Pour diverses raisons, une monarchie successible est le régime le mieux adapté à ce projet. Essentiellement parce que la transmission en dehors de joutes politiques sans fin, ne vise qu'à porter au successeur un Etat amélioré par rapport à celui qui fut reçu du prédécesseur. En monarchie, l'institution prime le titulaire. En république, la brièveté de l'étape appelle à l'établissement fébrile de la famille et à des assouvissements éphémères. Et le "métier" de roi, aussi complexe soit-il, s'apprend vite et bien dès lors qu'il est enseigné dès la Maternelle.

Dans une nation aussi remuante et vindicative que la nôtre, il y a aussi un affect particulier entre les gens et le pouvoir. C'est bien pour cela que les sympathies sont des paramètres clés des élections, et que la communication qui les met en valeur, est si importante. Cet affect tient à la relation de confiance.
La confiance entre le peuple et le roi est le plus sûr liant national dès lors que le prince est vertueux, juste et présent. Le Peuple & le Roi doivent "précipiter" dans un composé nouveau. Contre toutes les nouvelles féodalités du monde moderne, c'est le meilleur bouclier.

Du testament de Louis XVI, rédigé au Temple le jour de Noël 1792, nous retiendrons ce passage pétri de sagesse :
" Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses Concitoyens, qu'il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve. Qu'il ne peut faire le bonheur des Peuples qu'en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu'un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu'autant qu'il a l'autorité nécessaire, et qu'autrement, étant lié dans ses opérations et n'inspirant point de respect, il est plus nuisible qu'utile."

Sache son fils spirituel entendre le commandement.

2 commentaires:

  1. ciao Catoneo,

    I'm an italian monarchist and in my blog there is a post for the "anniversaire de la mort du roi Louis XVI" and againt the republique.

    I love your website and in my blog I put a link to your blog.
    Why also don't you put in yours blog a link to mine ?

    monarchico blog
    http://monarchico.blogspot.com/

    Vive le Roi !

    ciao
    monarchico

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  2. Pourquoi pas ?
    Je ne connais pas assez bien la langue de Dante pour apprécier votre blogue, mais il me semble très fourni déjà.
    Continuez.

    Je vais vous lier sur le mien.
    Amitiés royalistes
    C.

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