selon Proudhon
C'est une affaire de celles qu'on ne sait par quel bout prendre. Alors je vais vous la raconter simplement sous forme de parabole.
Il était une fois ...
... un grand et beau pays qui avait sculpté aux frontons de son régime politique la devise trinitaire et généreuse de Liberté, Egalité, Fraternité. La dite devise s'appuyait sur une Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen que le pays en question n'eut de cesse de promouvoir dès qu'elle fut gravée dans le marbre, au son du canon Gribeauval chez tous ses voisins, puis par toute la planète, ou presque, son empire n'étant pas convoqué à la récitation.
Vint un jour où la Misère du monde se mit en marche vers l'Eldorado moral. La bureaucratie qui en gérait les accès quelque dizaines d'heures par semaines seulement, fut vite débordée et les requérants d'asile en tous genres, honnêtes ou crapuleux, affluèrent. Le travail étant une denrée raréfiée par ces temps-ci, les nouveaux-venus durent se contenter de vaquer en rasant les murs, n'ayant dès lors aucun titre les assurant de la reconnaissance du pays d'accueil qui, malgré tout, les disait de vrais "chances pour la France". On les appelle les "sans-papiers". C'est une classe sociale située exactement sous le lumpenprolétariat, à un jet de pierre du jardin d'acclimatation où d'aucuns pensent déjà les contenir, les retenir, tendre l'élastique de la fronde géante qui les renverra chez eux, à l'étude des dits-Droits qu'il va bien falloir compléter de la formule désormais célèbre : les promesses de lendemains qui chantent n'engagent que ceux qui les recoivent.
Dans un pays en déclin, une économie malade et un Etat en banqueroute, les "sans-papiers" tombent souvent dans une misère plus grande que celle qu'ils ont fuie, et l'insécurité qu'ils affrontent est parfois aussi terrible que le menaces qui les convainquirent d'aller chercher loin de chez eux un asile politique...
Deux repas simples par jour et un toit bas de plafond mais étanche, c'est ce qui fut organisé sur le fleuve capitale en agrégeant quelques péniches Freycinet à un bateau-chapelle en béton. Une ancre pour stopper la dérive vers une mort minable et hâtée, un point de miséricorde pour se reprendre, pour accéder au secours d'activités pas toujours émergées, une chance de croire en quelque chose de supérieur à l'homme, aussi. Survivre !
Générosité, sens de l'organisation et des relations publiques, pugnacité procédurale, enthousiasme communicatif, l'oeuvre entreprise fit florès. On l'appela de la couleur de son béton, La Pierre Blanche. Dons et donations affluèrent pendant quinze ans, quelques dizaines de petits logements lui furent légués, jusqu'à ce que l'idée miséricordieuse devienne une petit ONG avec la bénédiction virtuelle de la préfecture qui jusqu'ici ferme un oeil.
Et là, ça ne va plus !
Le succès de l'oeuvre bien connue aujourd'hui est attribué à un ... curé ... dans une commune dirigée par une coalition socialo-communiste ! Peponne et Don Camillo, on y est en plein ! Tout le monde sait que les affaires sociales et la misère qu'elles agrègent, sont le fonds de commerce socialiste historique, à tel point qu'on impute à la distance que le parti mit entre lui et les masses laborieuses-et-démocratiques, l'échec retentissant de son champion trotskiste aux élections présidentielles de 2002.
Le programme socialiste en cours de promulgation prévoit donc quelque part d'aider le quart-monde, de régulariser les martyrs de la Droite, et affiche surtout son opposition implacable à toute mesure sarkosienne de régulation et contrôle de l'immigration. Où donc est l'os ?
L'envie de la gloire !
L'envie mêlée au dépit saisit à la gorge tous ceux qui alentours ont moins réussi, confrères, "concurrents sociaux", sans parler de l'armée de tous ceux qui disent sans jamais faire. L'envie, enfant adultérin de l'Egalité ! Qui serais-je donc, moi, si brillant pour que n'importe qui, pas mieux que moi, réussisse dans un domaine que j'explore depuis si longtemps avec des diplômes ? Qui es-tu, toi, pour hisser ta tête au-niveau de l'élite reconnue sans avoir emprunté la voie démocratique sans laquelle il n'est de légitimité en rien de nos jours ?
La majorité municipale peut bien se démener pour mettre en scène le traitement de ses cas sociaux, qu'elle n'atteint pas la cheville du curé au classement de la notoriété généreuse. A quoi sert-il de créer des sous-commissions, gérer un service CAS, multiplier les photos dans le bulletin municipal, payer de l'effectif pour brasser des dossiers, si un ...... curé et quelques renforts bénévoles en font dix fois plus avec des bouts de ficelle, en quatrevingt heures par semaine non déclarées dans la joie en plus : C'est de la subversion cléricale !
Mais qu'y faire ?
Par la bande, comme au billard :
Les marginaux, ces inconnus que l'on ne veut connaître, ce n'est pas bien pour les riverains (même s'il y en a peu à l'endroit visé).
Les "sans-papiers", ce n'est pas vraiment légal.
L'occupation du domaine fluvial est abusive et contrecarre tout projet futur d'embellissement du quai, dont on a besoin pour attirer une couche plus aisée de population écolo-fluviale dite bobo de rivière.
Mais comme tout cela ne tient pas vraiment la route, alors on vise le responsable ad hominem.
Sans son énergie, l'ONG n'aurait pas grandi autant ni perduré aussi longtemps !
Et là ça devient sournois :
Savez-vous, chère médème, que la liturgie très "populaire" utilisée dans les offices à destination de gens simples, n'est pas un modèle d'orthodoxie ; on y a entendu chanter "au clair de la lune" à la messe par des petits enfants. On est loin du rite conciliaire sans parler jamais du rite tridentin.
La bonne humeur répandue chaque dimanche, l'enthousiasme choral, la qualité "concert" des pianistes réfugiés de l'Est, en sus de la solidarité batelière, produisent effectivement une concurrence déloyale pour les paroisses alentours établies en foncier, et qui ne font le plein qu'aux grandes fêtes.
Pourquoi y redire, dès lors qu'à côté du déplacement indéniable de fidèles, il faut compter aussi avec de nouveaux venus ou le retour de vieux catholiques un peu désabusés comme le scribe de ce brûlot, qui viennent à la messe sur l'eau et dans les autres manifestations du bord, pour soutenir l'oeuvre.
Le diocèse ne devrait-il pas juger en prenant un peu de hauteur ?
Sauf s'il y a des rumeurs qui traînent comme un fait exprès au bon moment de l'analyse du dossier. Un prêtre, c'est célibataire. Allez savoir les limites du comportement charitable envers des personnes fragilisées qui "vivent là" ...... vous voyez ? le feu, la fumée ... la fumée, le feu ... , c'est à la mode et tellement simple que ça en devient irrésistible pour les langues de vipères !
Finalement,
qu'un président de région sans charisme veuille accoler son nom à une marina :
C'est une vanité ordinaire!
Qu'un évêque pusillanime laisse obscurcir son jugement en ce réclamant in petto du dogme de la vague à éviter qui prime tout :
C'est une faiblesse de commandement !
Trop grosse l'histoire ? Trop fort n'a jamais manqué, dit-on dans la marine de mer.
Le père assomptionniste en cause se verra proposer peut-être par sa hiérarchie une retraite heureuse au Brésil ou à Madagascar, pour un départ dans trois mois. Après son départ, le démontage pourra commencer, les cars de la Mobile enlever les pauvres, et les affaires municipales reprendre un cours normal.
Le bateau-chapelle ? On refait une peinture fluo, et c'est un point remarquable à visiter sur la commune, juste après le marché folklorique au bord de l'eau, avec un petit tourniquet et une fente à sous.
Si vous voulez que ça se sache adressez l'url de cette note à d'autres autour de vous. Cela ne changera sans doute rien, mais au moins nous resterons tous éveillés.
C'est une affaire de celles qu'on ne sait par quel bout prendre. Alors je vais vous la raconter simplement sous forme de parabole.
Il était une fois ...
... un grand et beau pays qui avait sculpté aux frontons de son régime politique la devise trinitaire et généreuse de Liberté, Egalité, Fraternité. La dite devise s'appuyait sur une Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen que le pays en question n'eut de cesse de promouvoir dès qu'elle fut gravée dans le marbre, au son du canon Gribeauval chez tous ses voisins, puis par toute la planète, ou presque, son empire n'étant pas convoqué à la récitation.
Vint un jour où la Misère du monde se mit en marche vers l'Eldorado moral. La bureaucratie qui en gérait les accès quelque dizaines d'heures par semaines seulement, fut vite débordée et les requérants d'asile en tous genres, honnêtes ou crapuleux, affluèrent. Le travail étant une denrée raréfiée par ces temps-ci, les nouveaux-venus durent se contenter de vaquer en rasant les murs, n'ayant dès lors aucun titre les assurant de la reconnaissance du pays d'accueil qui, malgré tout, les disait de vrais "chances pour la France". On les appelle les "sans-papiers". C'est une classe sociale située exactement sous le lumpenprolétariat, à un jet de pierre du jardin d'acclimatation où d'aucuns pensent déjà les contenir, les retenir, tendre l'élastique de la fronde géante qui les renverra chez eux, à l'étude des dits-Droits qu'il va bien falloir compléter de la formule désormais célèbre : les promesses de lendemains qui chantent n'engagent que ceux qui les recoivent.
Dans un pays en déclin, une économie malade et un Etat en banqueroute, les "sans-papiers" tombent souvent dans une misère plus grande que celle qu'ils ont fuie, et l'insécurité qu'ils affrontent est parfois aussi terrible que le menaces qui les convainquirent d'aller chercher loin de chez eux un asile politique...
Deux repas simples par jour et un toit bas de plafond mais étanche, c'est ce qui fut organisé sur le fleuve capitale en agrégeant quelques péniches Freycinet à un bateau-chapelle en béton. Une ancre pour stopper la dérive vers une mort minable et hâtée, un point de miséricorde pour se reprendre, pour accéder au secours d'activités pas toujours émergées, une chance de croire en quelque chose de supérieur à l'homme, aussi. Survivre !
Générosité, sens de l'organisation et des relations publiques, pugnacité procédurale, enthousiasme communicatif, l'oeuvre entreprise fit florès. On l'appela de la couleur de son béton, La Pierre Blanche. Dons et donations affluèrent pendant quinze ans, quelques dizaines de petits logements lui furent légués, jusqu'à ce que l'idée miséricordieuse devienne une petit ONG avec la bénédiction virtuelle de la préfecture qui jusqu'ici ferme un oeil.
Et là, ça ne va plus !
Le succès de l'oeuvre bien connue aujourd'hui est attribué à un ... curé ... dans une commune dirigée par une coalition socialo-communiste ! Peponne et Don Camillo, on y est en plein ! Tout le monde sait que les affaires sociales et la misère qu'elles agrègent, sont le fonds de commerce socialiste historique, à tel point qu'on impute à la distance que le parti mit entre lui et les masses laborieuses-et-démocratiques, l'échec retentissant de son champion trotskiste aux élections présidentielles de 2002.
Le programme socialiste en cours de promulgation prévoit donc quelque part d'aider le quart-monde, de régulariser les martyrs de la Droite, et affiche surtout son opposition implacable à toute mesure sarkosienne de régulation et contrôle de l'immigration. Où donc est l'os ?
L'envie de la gloire !
L'envie mêlée au dépit saisit à la gorge tous ceux qui alentours ont moins réussi, confrères, "concurrents sociaux", sans parler de l'armée de tous ceux qui disent sans jamais faire. L'envie, enfant adultérin de l'Egalité ! Qui serais-je donc, moi, si brillant pour que n'importe qui, pas mieux que moi, réussisse dans un domaine que j'explore depuis si longtemps avec des diplômes ? Qui es-tu, toi, pour hisser ta tête au-niveau de l'élite reconnue sans avoir emprunté la voie démocratique sans laquelle il n'est de légitimité en rien de nos jours ?
La majorité municipale peut bien se démener pour mettre en scène le traitement de ses cas sociaux, qu'elle n'atteint pas la cheville du curé au classement de la notoriété généreuse. A quoi sert-il de créer des sous-commissions, gérer un service CAS, multiplier les photos dans le bulletin municipal, payer de l'effectif pour brasser des dossiers, si un ...... curé et quelques renforts bénévoles en font dix fois plus avec des bouts de ficelle, en quatrevingt heures par semaine non déclarées dans la joie en plus : C'est de la subversion cléricale !
Mais qu'y faire ?
Par la bande, comme au billard :
Les marginaux, ces inconnus que l'on ne veut connaître, ce n'est pas bien pour les riverains (même s'il y en a peu à l'endroit visé).
Les "sans-papiers", ce n'est pas vraiment légal.
L'occupation du domaine fluvial est abusive et contrecarre tout projet futur d'embellissement du quai, dont on a besoin pour attirer une couche plus aisée de population écolo-fluviale dite bobo de rivière.
Mais comme tout cela ne tient pas vraiment la route, alors on vise le responsable ad hominem.
Sans son énergie, l'ONG n'aurait pas grandi autant ni perduré aussi longtemps !
Et là ça devient sournois :
Savez-vous, chère médème, que la liturgie très "populaire" utilisée dans les offices à destination de gens simples, n'est pas un modèle d'orthodoxie ; on y a entendu chanter "au clair de la lune" à la messe par des petits enfants. On est loin du rite conciliaire sans parler jamais du rite tridentin.
La bonne humeur répandue chaque dimanche, l'enthousiasme choral, la qualité "concert" des pianistes réfugiés de l'Est, en sus de la solidarité batelière, produisent effectivement une concurrence déloyale pour les paroisses alentours établies en foncier, et qui ne font le plein qu'aux grandes fêtes.
Pourquoi y redire, dès lors qu'à côté du déplacement indéniable de fidèles, il faut compter aussi avec de nouveaux venus ou le retour de vieux catholiques un peu désabusés comme le scribe de ce brûlot, qui viennent à la messe sur l'eau et dans les autres manifestations du bord, pour soutenir l'oeuvre.
Le diocèse ne devrait-il pas juger en prenant un peu de hauteur ?
Sauf s'il y a des rumeurs qui traînent comme un fait exprès au bon moment de l'analyse du dossier. Un prêtre, c'est célibataire. Allez savoir les limites du comportement charitable envers des personnes fragilisées qui "vivent là" ...... vous voyez ? le feu, la fumée ... la fumée, le feu ... , c'est à la mode et tellement simple que ça en devient irrésistible pour les langues de vipères !
Finalement,
qu'un président de région sans charisme veuille accoler son nom à une marina :
C'est une vanité ordinaire!
Qu'un évêque pusillanime laisse obscurcir son jugement en ce réclamant in petto du dogme de la vague à éviter qui prime tout :
C'est une faiblesse de commandement !
Trop grosse l'histoire ? Trop fort n'a jamais manqué, dit-on dans la marine de mer.
Le père assomptionniste en cause se verra proposer peut-être par sa hiérarchie une retraite heureuse au Brésil ou à Madagascar, pour un départ dans trois mois. Après son départ, le démontage pourra commencer, les cars de la Mobile enlever les pauvres, et les affaires municipales reprendre un cours normal.
Le bateau-chapelle ? On refait une peinture fluo, et c'est un point remarquable à visiter sur la commune, juste après le marché folklorique au bord de l'eau, avec un petit tourniquet et une fente à sous.
Si vous voulez que ça se sache adressez l'url de cette note à d'autres autour de vous. Cela ne changera sans doute rien, mais au moins nous resterons tous éveillés.
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