Les royalistes sont toujours effondrés quand la justice rattrape un prince éminent. Quels que soient les motifs de ces arrestations, et celle du prince de Savoie n'a pas le mérite de leur limpidité, nous avons le sentiment amer que notre propagande est chaque fois sérieusement entamée. Le roi est rentré au pays, - la loi d'exil a été abrogée par Silvio Berlusconi en 2003 - un juge hyper médiatique, beau comme un manequin Armani, qui cultive chaque matin une barbe de quatre jours, se paye le roi !
Nous n'avons pas d'éléments plus que ceux que la presse italienne rapporte ; graves et bénins à la fois, selon le degré de moralité de chacun. Le curseur de Royal-Artillerie est réglé sur "moyen" pour cause de lassitude au spectacle du monde.
Le fils du prétendant italien (prétend-il vraiment,demandons-le à Monarchico) est poursuivi en France pour hacking sur un site web hostile à la famille de Savoie. Le prince Siméon de Saxe-Cobourg & Gotha, Siméon II csar* des Bulgares, serait quand à lui poursuivi pour corruption ; ce qui pour nous ne correspond pas du tout au personnage qui a sorti la Bulgarie de la gangue communiste, et montra beaucoup d'humilité et d'efficacité dans sa fonction de premier ministre pour raccrocher son pays à l'Union européenne.
Une question adressée aux excellences et monseigneurs ne peut être évitée :
Les princes sont-ils conscients que toute dégradation de leur image entame les efforts des militants royalistes qui oeuvrent inlassablement à la "restauration" de la monarchie dans leur pays, en débitant un argumentaire difficile à vendre auprès de sceptiques qui veulent bien les écouter et se laisser convaincre ?
En France nous avons la chance que les deux princes de la nouvelle génération sont à tous égards impeccables, bien qu'un peu timides quant à leur exposition médiatique ; mais à tout prendre, un "recours" n'est pas meilleur s'il est une étoile de la jet-set.
Dès qu'il s'agit de monarchie, on pense aussi à la famille royale. On peut légitimement exiger de la famille, le même comportement exemplaire qu'on demande à l'héritier titulaire de la charge. Défions-nous donc par nos applaudissements de valoriser la pacotille de certaines postures, et restons en la, comme disent les musiciens.
La question seconde est doctrinale :
Le principe prime-t'il le prince ? Autrement dit, le système monarchique du modèle capétien est-il intrinsèquement supérieur à toute autre, au point de déclasser le risque du mauvais numéro de série dynastique au niveau de l'épiphénomène, le résultat sur la durée restant indubitablement positif pour la Nation. Nombreux sont ceux qui l'affirment. Le système digère la médiocrité temporaire. N'ayant ce matin ni les compétences d'historien ni celles de constitutionnaliste exigées par cette énorme question, nous n'y répondrons pas et laisserons Anthinea dérouler un peu de doctrine.
Maurras considère la Politique comme une science, une "physique sociale", à la manière de son maître Auguste Comte, et refuse de lui appliquer le seul critère de l'opinion. L'étude de l'Histoire doit nous permettre de dégager quel régime est souhaitable pour un pays comme la France. La monarchie, véritable matrice de la Nation, institution stable pendant près de mille ans, adaptée au tempérament français par le frein qu'elle met aux ambitions et aux rivalités des chefs de parti, apparaît alors comme bien supérieure aux différentes républiques, régimes instables oscillant sans cesse entre anarchie parlementaire et appel à des autorités charismatiques de type providentiel (Napoléon, Pétain, De Gaulle)..."
La fonction sublimerait au sens chimique le titulaire, mais la contestation la plus banale d'un auditoire reste quand même celle du mauvais numéro de série dynastique, fou, incompétent ou malhonnête. L'Alliance Royale esquisse certaines réponses :
Mais si le roi est fou ?
AR. Le président de la république Paul Deschanel n’était-il pas fou ? En mille ans de Monarchie, le cas c’est peut-être présenté avec Charles VI. En réalité, il était malade. De plus, un roi ne gouverne pas tout seul. Il a des conseillers, lesquels sont tenus par une institution. Même malade, la seule présence du roi assure la stabilité du pouvoir. C’est là un avantage de l’institution royale. Par contre, c’est sous la république de Weimar qu’Hitler a été élu. Et Danton, et Robespierre avec la Terreur et tous ses massacres.
Et si le roi est incompétent ?
AR. Même d’intelligence moyenne, le roi est élevé dès l’enfance pour son métier de roi. Aujourd’hui nous élisons les meilleurs... candidats, et les meilleurs candidats font rarement les meilleurs responsables politiques. Par exemple, si Henri III avait été élu, il aurait fini par être renversé par le duc de Guise, ultra populaire à un moment donné, anti-protestant acharné, et qui n’aurait pas manqué de rallumer la guerre civile. De plus, les rois peuvent s’entourer des meilleurs hommes : Suger, Sully, Colbert. Tandis que les hommes politiques miseront plutôt sur des médiocres car ils ont trop peur de la concurrence. Tenez, si Louis XIII avait été élu, jamais il n’aurait gardé Richelieu. Et ne pensez-vous pas que le système actuel est par nature incompétent avec des majorités qui font et défont ce que les autres ont fait et défait juste avant ?
Mais le roi ne fera les lois qu’en fonction des ses intérêts !
AR. Est-ce que vous connaissez dans votre entourage ne serait-ce qu’une personne capable de croire que les hommes politiques actuels se préoccupent sincèrement de l’intérêt des citoyens ? Non. Ils ne font jamais de loi contre leur intérêt ou contre les intérêts de ceux qui les ont fait élire. Le roi, au contraire, a déjà le pouvoir. Il sait que ses enfants l’auront aussi. L’intérêt du roi est le même que celui du pays sur lequel il règne. Quel intérêt aurait-il de régner sur un pays appauvri ? Aucun. Certains diront qu’un roi de France peut faire ce qu’il veut. Qu’ils méditent ces paroles. Monsieur Chirac a actuellement plus de pouvoir que Louis XIV. Un roi de France est responsable, et s’il se montre parjure à un certain nombre de serments et de lois, ses sujets sont délivrés du serment de fidélité, alors qu’un président jouit de l’immunité. La république est un régime irresponsable.
Ces réponses ne tarissent pas complètement l'inquiétude car il reste beaucoup de situations floues. Que faire d'un roi martien comme Louis II de Bavière ? Attendre patiemment qu'il se noie comme Ophélie !
Nous encourageons les tenants du "principe d'abord" à articuler savamment et méticuleusement leurs démonstrations, car nous prédisons que lors de la campagne électorale, le vulgum pecus qui lit la presse générale, va opposer aux avantages si évidents de l'offre politique royaliste, "les frasques du prince".
Affiche de campagne de la famille de Savoie en 1946 (de la part de Monarchico). Umberto II a la main sur l'épaule de son fils de dix ans, Victor Emmanuel, prévenu aujourd'hui.
Note : (*) Simeon II n'a jamais abdiqué, sa famille avait émigré volontairement par crainte d'être liquidée éventuellement par les services soviétiques. Il est donc toujours csar des Bulgares.
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