Le fort d'Agra de l'empereur Akbar.
En cette fin d'année nous ne vous passerons pas les voeux du prince Balthazar-Napoléon de Bourbon pour la simple raison qu'il pourrait bien les adresser lui-même aux Français, depuis la visite que lui fit le prince Michel de Grèce en novembre 2005 (selon l'AFP).
Nous avions évoqué en janvier dernier l'histoire magique de cette famille. Nous vous renvoyons aujourd’hui aux bons auteurs qui ont minutieusement excavé les plus menus détails de cette réussite française qui croise la folle saga des bégums de Bhopal.
- Muslim Women, Reform And Princely Patronage : Nawab Sultan Jahan Begam of Bhopal par Siobhan Lambert-Hurley, chez Routledge, nov. 2006
- Les Bourbons de l'Inde, aux Editions Christian à Paris, 2003
- The Begums of Bhopal par S.E. Shayraryar M. Khan, chez Taurus à Londres, 2000
- Splendeur et Crépuscule des Maharadjahs par Vitold de Golish, chez Hachette à Paris, 1963
- L'Inde des rajahs par Louis Rousselet, chez Hachette à Paris, 1875
Que le Jean-Philippe de Bourbon qui débarqua un jour au milieu de XVIè siècle sur les rivages des Indes fût le fils du célèbre Connétable Charles III de Bourbon ou pas, n'ajoute rien au tempérament exceptionnel de la race qu'il fonda. Il avait sûrement de qui tenir si la maxime "bon sang ne peut mentir" est vraie. La descendance fit honneur au patronyme, légitime ou usurpé, qu'importe, jusqu'à ce que tourne le vent de l'histoire.
Si le premier venu à Agra, grand et de belle assurance aux dires des chroniqueurs, fut chef-artilleur de l'empereur moghol Akbar, il dut avoir un sens inné du pointage des canons pour établir sa famille de si belle manière et la rendre visible aux yeux du pouvoir durant quatre siècles. Mais il eut au départ la chance de rencontrer un despote éclairé intelligent, tolérant et ouvert, qui n'est pas sans rappeler Frédéric II de Prusse. Il finira légat de l'empereur Akbar à Delhi.
Les Bourbon prendront plus tard des positions de vizir au service des bégums de Bhopal qui gouverneront avec eux le sultanat sur quatre générations de 1819 à 1926. La french touch avait dû survivre dans la descendance car il ne fallait pas en promettre aux filles de fer du clan Pachtoune de Tora Bora.
Général en chef, premier ministre, régent même, catholiques au pays des reines musulmanes, ils ont tout fait, jusqu'à la confiscation générale de 1971 qui balaya maharadjahs, sultans et leurs nawabs par la même occasion.
Les terres leur furent prises et de leur splendeur les Bourbon de Bhopal n'ont gardé que leur foi catholique, la paternité de beaux édifices et une montagne de souvenirs. Ils ont pris leur place dans la vie civile normale et sont souvent cités à Bhopal comme curiosité.
Le dernier est gentleman-farmer et avocat au barreau, c'est le premier de la dynastie à travailler. Le portail de sa maison est à l'emblème du lys de France. Il a un humour british avec lequel il déguise son relatif dénuement quand il plaisante sur leur situation de Bourbons on the rocks !
Les enfants de Me Balthazar-Napoléon Bourbon apprennent le français.
Dès fois que le téléphone sonne !
Longue vie à eux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.