Bonne année.
Dans vingt jours nous commémorerons la mort du roi Louis XVI. Ce qui immanquablement nous fait chaque année réfléchir à toutes les occasions manquées, au milieu de notre recueillement.
Sur le parvis de St Germain l'Auxerrois nous serons à trois mois de la célébration quinquennale du chaos démocratique national. Une fois encore le Nombre en tête du corps électoral réunira dans ses mains aucune majorité mais les rênes du pouvoir. Quatre français sur cinq ne l'auront pas choisi de bon coeur. Mais qu'importe, la machine est rodée, l'escroquerie banalisée, comme le déficit structurel d'un Etat impécunieux.
Les "reclassements" de notre nomenklatura en vue des prébendes républicaines formeront "normalement" le paysage politique des cinq prochaines années sans tenir grand compte des fractures qui brisent notre nation et dont la réduction nous semble hors de portée en dépit de tous les appels contre le scandale public.
Nous savons que le roi transcende la Nation et y impulse naturellement un paramètre affectif, introuvable en République sauf dans l'affrontement des plus grands périls. Mais nous ne pouvons pas le prouver. Tout au moins à nos concitoyens avec les mots de chaque jour. Et cent cinquante neuf ans d'absence du roi rend la tâche malaisée, pis encore si l'on remonte aux causes des diverses abdications.
Un jeune prince de France disait que la royauté précèderait la monarchie, et qu'il s'attelait à ce dessein. Il joue sur l'affect, un levier dont l'influence a été minorée par la doctrine monarchiste au bénéfice du Principe, démontré savamment et décrété impeccable, poli comme le monolithe antique de révérence. L'excellente revue des Epées porte en couverture la maxime "le droit du prince naît du besoin du peuple" ; c'est vrai et ...... un peu froid. Y répond dans mon coeur ce cri des Halles : "un roi, nous aurions quelqu'un à aimer !"
Autant que puisse en juger un modeste blogueur, le jeune prince est sur le bon axe. Il ne lui reste qu'à trouver les voies et moyens pour émerger dans une société agacée et vibrionnante où les gens et leurs moeurs ont radicalement changé depuis l'époque du dernier roi. S'il décide que la doctrine doive attendre pour se diffuser qu'il ait apparu, qu'il se presse un peu plus car le pays est très mal. S'il choisit de se faire aider par les monarchistes quand même, il y trouvera forces et compétences à la mesure de son enthousiasme.
Nous souhaitons une bonne année à la grande maison capétienne, en la priant respectueusement de moins commémorer ses fastes enfuis, pour s'inquiéter plus ouvertement du redressement moral de "son pays d'origine", par l'exemple d'abord, en investissant son prestige ensuite dans les domaines préoccupants d'aujourd'hui qui sont la clef de notre survie en tant que Nation.
Il faut régler une bonne fois le chaos provoqué par une licence morale effrénée en tous ordres, politique, financier, sociétal et même diplomatique, pour laisser un espace à peu près viable aux générations montantes qui auront alors, souhaitons le ardemment, la possibilité d'un choix que nous n'avons pas encore.
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Deux questions:
RépondreSupprimer- les aristos ne profitaient-ils pas déja du reclassement ?
- la République ne transcende-t-elle pas la Nation?
Les reclassements dont il est question dans ce billet sont illustrés par les alliances pré-électorales contre nature qui projettent sur une même tribune l'ancien responsable du CERES, souverainiste n'acceptant pas même le Traité de Rome, promoteur inlassable du NON, à droite de madame Royal qui pense exactement l'inverse. Cela pour une poignée de circonscriptions législatives qui delieront en cas de succès les cordons des subventions légales dont le petit parti de M. Chevènement a bien besoin. Que fait sur la même estrade mais de l'autre côté de la candidate, M. Lang ? Il a mis le mouchoir sur les injures à l'endroit de sa "patronne" pour retrouver le maroquin de la Culture dont il est resté envers et contre tous le seul ministre connu après Malraux.
RépondreSupprimerC'est vrai aussi qu'à la Révolution française on a vu des membres de la Noblesse courir au nouveau pouvoir. "La chair est faible !" mais cela n'entame pas le Principe alors qu'en République le reclassement (ou trahison) est dans les gènes du régime s'il l'on veut en vivre. Sauf à se prendre pour un phare comme Edgard Faure qui regardait tourner les autres.
Transcendance ? La Nation, la république et le régime républicain sont trois concepts distincts. Le troisième, dès lors qu'il fonctionne par la recherche de majorités relatives, suscite par essence le classement de la république en partis antagonistes qui vont user de tous moyens pour l'emporter et écraser leurs adversaires.
En outre il s'avère que la majorité dégagée par les procédures électorales, est minoritaire rapportée à la collusion éventuelle de ses oppositions, comme l'a montré le référendum constitutionnel. Ce qui est facteur de grand désordre.
La République ne peut transcender une mosaïque de valeurs dont elle exacerbe l'affrontement. Elle divise la Nation. C'est le pire régime pour une patrie gauloise même si leur souvenir s'estompe.