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Le Royal-Artillerie

le lis brodé du blogue Royal-Artillerie ©SMCCe blogue monarchiste a pour nom Royal-Artillerie et parce qu'on ne m'a jamais posé la question du pourquoi de ce nom, je m'empresse de rendre à César ce qui finalement n'est à personne sauf à Jean-Louis Vial dont l'excellent site vous dirait tout sur le Royal-Artillerie d'ancien régime. L'artillerie comme toutes autres armes du roi c'est sur Nec Pluribus Impar, en lien sur la page Roycoland de ce blogue. Remerciements empressés.

Le blogue va sur ses trois ans et 300 billets si la cadence est maintenue. Fait d'articles inégaux mais sincères, Royal-Artillerie ne roule pour aucune chapelle et n'a pour ligne éditoriale que le bon plaisir ou les humeurs de son rédacteur, soutenu par une unique ambition : participer à l'acclimatation parmi son lectorat d'une monarchie retrouvée, après deux siècles d'errements politiques. Du moins s'y essaie-t-il, nous n'allons pas plus loin !

Certes la France des républiques et des empires a connu de grands moments et un rayonnement comparable à celle des rois, mais pour cent raisons qui me dispensent d'en citer une, ces régimes n'ont su continuer le projet capétien qui visait à maintenir la primauté française dans son espace naturel d'Europe occidentale.

Le pays éreinté par deux guerres mondiales et embourbé depuis les années 30 dans un crypto-marxisme qui lui coupe tout élan, est relégué au second rang ; souhaitons qu'il s'y maintienne ; il est au seuil de la banqueroute sociale et affaissé moralement. Il n'est que temps de revenir à un système qui a fait ses preuves, en l'adaptant aux temps présents, sans méconnaître non plus les raisons de son ultime échec.

Le blogue n'a jamais franchi encore la barre des mille clics hebdomadaires et peut-être devrais-je m'en inquiéter. La restauration se vend-elle si mal ? Revenons aux canons.

Quel est donc ce fameux régiment qui a donné son titre à Royal-Artillerie ?

drapeauUn régiment d'infanterie ! Héritier des Fusiliers du Roi créés par Louvois pour la défense des batteries, le Royal-Artillerie naîtra en 1693 de la réorganisation générale des régiments d'infanterie à treize compagnies de 55 hommes. On le retrouve en 1720 sur les registres de la Régence au moment où il participe à la réforme des unités de l'armée de terre par réunion au régiment Royal Bombardier, créé lui en 1684 pour l'artillerie de siège et de place. S'y agrégera le corps des mineurs et les compagnies d'ouvriers pour former le Corps Royal de l'Artillerie et du Génie. En 1755 lui seront adjoints les Ingénieurs.

Le Corps Royal de l'Artillerie et du Génie se compose alors : d'un état-major de 31 officiers, de 5 bataillons d'artillerie à 10 compagnies, de 5 compagnies d'ouvriers, de 5 compagnies de mineurs et enfin de 300 Ingénieurs ordinaires du Roi. Les compagnies d'artillerie sont de 72 hommes, celles d'ouvriers de 40 hommes et celles de mineurs de 50 hommes. Ces cinq bataillons sont envoyés à La Fère, Metz, Strasbourg, Grenoble et Perpignan, où une école permanente est établie dans chacune de ces places.

Fin 1756, le Corps est renforcé d'un sixième bataillon d'artilleurs et de deux compagnies supplémentaires de mineurs et d'ouvriers. Les six bataillons d'artillerie comportent 16 compagnies de 50 hommes (2 compagnies de sapeurs, 9 compagnies de canonniers, 5 compagnies de bombardiers). L'état-major de chaque bataillon est formé d'1 colonel-commandant, 1 lieutenant-colonel, 1 aide-major, 1 sous-aide major, 1 aumônier, 1 chirurgien. Le colonel et le lieutenant-colonel sont sans compagnie et roulent avec les colonels et lieutenants-colonels de l'infanterie suivant le rang de leurs corps. Les 6 premiers capitaines des six bataillons, le premier capitaine des mineurs et le premier capitaine des ouvriers ont rang de lieutenant-colonel.

L'artillerie est de plus dotée d'une organisation administrative autonome avec son propre trésorier ordinaire des guerres. Les artilleurs servent aussi bien dans le service, c'est à dire à la fabrication, le contrôle, la gestion des pièces, de la poudre et du matériel de l'artillerie que dans l'arme en batterie.

en batterie
Il est parfois difficile de suivre les bataillons au cours des campagnes car ils sont cités par le nom de leur commandant et ce dernier se retrouve successivement à la tête de bataillon différent selon sa progression hiérarchique.

Bataillons d'artillerie durant la Guerre de Sept Ans :

Le 1er bataillon s'appelle bataillon de Chabrié de janvier 1753 à janvier 1759 ou il devient Loyauté jusqu'en mars 1761 ou il devient Saint-Auban. Ce bataillon sert de 1757 À 1758 à l'armée du prince de Soubise, puis en 1761 il est à l'avant garde de l'armée du prince de Condé, il est à Unna, au siège de Meppen. Pareil pour les autres.

Le second bataillon s'appelle de La Motte de décembre 1751 à janvier 1759 ou il devient d'Invilliers jusqu'en mars 1761 ou il devient Loyauté jusqu'en 1765. En 1756 le bataillon est envoyé en en Allemagne, 1757 il est de la bataille d'Hastembeck, puis en 1758 de celle de Krefeld et au siège de Munster, en 1760 à Korbach, Warburg et Clostercamp.

Le troisième bataillon s'appelle de Soucy de mars 1749 à janvier 1759 où il devient de la Pelleterie jusqu'en avril 1762. En 1758 il est affecté sur les côtes de Normandie, en 1760 il rejoint l'armée d'Allemagne, en 1761 il est à Meppen.

Le quatrième bataillon s'appelle de Menouville de décembre 1754 à janvier 1759 où il devient de Beausire jusqu'en 1769. En 1757 ce bataillon est à l'armée du maréchal d'Estrée.

Le cinquième bataillon s'appelle d'Aumale de décembre 1755 à juin 1756 ou il devient Loyauté jusqu'en janvier 1759 puis il devient Chabrié jusqu'en mai 1759 ou son colonel-commandant est tué au milieu de ses pièces à la bataille de Bergen ; lui succède M. de Villepantour jusqu'en mai 1765. En 1757 une partie du bataillon est affecté sur les côtes de Méditerranée, l'autre est avec l'armée du prince de Soubise. En 1758 sur les côtes de Bretagne où il participe à la bataille de Saint-Cast. En 1759 un détachement est à l'armée de Broglie, 1760 armée d'Allemagne, 1761 Cassel.

Le sixième bataillon s'appelle de Cosme de janvier 1757 à janvier 1759 où il devient du Mouy jusqu'en février 1761 puis prend le nom de Loyauté jusqu'en mars 1761 ou il devient d'Invilliers. Il fait les campagnes de l'armée d'Allemagne, en 1758 on le retrouve à Gutzelberg, en 1759 à Minden, 1760 Cassel, Korbach, Warburg. En 1761 une partie du bataillon sert à l'armée du prince de Soubise tandis qu'un détachement assure la défense de Belle Ile.

En 1761 le Royal-Artillerie est augmenté de trois nouvelles brigades à huit compagnies en provenance de la Marine, commandée chacune par un capitaine de vaisseau. Trois nouvelles écoles sont créées à Brest, Rochefort et Toulon. En 1765, par la réforme Gribeauval, sept brigades de l'artillerie de terre sont converties en un nombre équivalent de régiments portant le nom des villes où ils ont leurs écoles : La Fère, Metz, Besançon, Grenoble, Strasbourg, Auxonne et Toul. La huitième est rendue à la Marine ; la séparation est définitive.

C'est le roi de Prusse qui le premier fit suivre ses groupements d'infanterie de pièces d'artillerie à cheval en appui-feu. Jusque là l'artillerie était statique. Mais ce furent les Autrichiens qui lors de cette longue guerre, construisirent un système rationnel et homogène avec ses trains d'équipage. Gribeauval s'en inspirera en le perfectionnant jusqu'à donner à la France la meilleure artillerie d'Europe. Tout le système Gribeauval avec les planches du Musée de l'artillerie en cliquant ICI.

le Gribeauval
A la mort de M. de Gribeauval (1789) les troupes du Corps Royal d'Artillerie comprennent les effectifs suivants :
- 7 régiments à 20 compagnies de 71 hommes, soit 9.940 hommes ;
- 6 compagnies de mineurs à 82 hommes, soit 492 hommes ;
- 9 compagnies à 71 hommes, soit 639 hommes ;
soit un total général de 11.071 hommes. Les régiments provinciaux (uniformes blancs) donnent un appoint de 9.940 hommes. Le Corps Royal devenu de l'Artillerie et des Colonies comptent 115 officiers et 1760 hommes auxquels les compagnies d'ouvriers ajoutent 12 officiers et 219 hommes.
Enfin, les huit compagnies d'invalides de l'artillerie créées en 1759 et affectées au service des places et de la défense côtière, portent l'effectif total de toutes les troupes d'artillerie à 1.200 officiers et 23.000 hommes. C'est considérable.

A la fin du règne de Louis XVI, l'uniforme de l'artillerie est le suivant : habit bleu, revers, collet, veste culotte et contre-épaulette en drap bleu, parements, doublures et passepoil écarlates, boutons jaunes. Les différents grades se reconnaissent à l'épaulette. L'uniforme des régiments provinciaux, les "réserves", sont blancs avec collet et parements bleu-roi et boutons blancs.

L'artillerie a deux drapeaux, l'un blanc, c'est le drapeau-colonel, l'autre gorge de pigeon et aurore par opposition, l'un et l'autre traversés d'une croix blanche semée de fleurs de lys sans nombre en souvenir de la tenue exceptionnelle des Fusiliers du roi au siège de Cambrai (1677). La hampe est d'azur, semée de fleurs de lys d'or.

Tous ces régiments s'illustreront dans les guerres de l'Ancien Régime, le 2è (Metz) et le 6è (Auxonne) seront à Yorktown, puis dans celles du Consulat et de l'Empire et bien au-delà à travers les deux guerres mondiales. Certains parviendront jusqu'à nous comme le 1er « Royal d'abord, premier toujours ».

pucelle du 1erRALe 1er Régiment d'Artillerie comptait sur ses rôles un certain Lt Napoléon Buonaparte. Il fit Valmy, Les Pyramides, Marengo, Austerlitz, Friedland, La Moskova, Sébastopol, Verdun, Gembloux, ... Il déploie aujourd'hui le lance-roquettes multiples capable de neutraliser 300 hectares en moins d'une minute. Il est cantonné à Belfort.

Le 3e Régiment d'Artillerie fut le premier à servir à Mailly-le-Camp en Champagne le système d'arme nucléaire tactique Pluton. Avec le retrait du Pluton, il fut dissous en 1993. Le 4e Régiment d'Artillerie a connu le même destin avec les plutons de Laon-Couvron.

Vive les artilleurs ma mère ... surtout celui de Metz !

Commentaires

  1. "Artilleur mon cher frêre,
    à ta santé buvons un verre,
    et répétons ce gai refrain,
    Vive les artilleurs, les femmes et le bon vin."

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  2. Le blogue n'a jamais franchi encore la barre des mille clics hebdomadaires et peut-être devrais-je m'en inquiéter.
    Venant sur ce billet par une recherche sur YAHOO, j'ai vérifié aujourd'hui 26/7/12 que nous approchions les 10000 clics mensuels, ce qui donne 2300 clics/semaine. Mettre cinq ans à doubler le chiffre n'est pas spectaculaire. Je reviens dans cinq ans.
    (:

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  3. La qualité prime sur la quantité! :-)

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