Les démocraties peuvent-elles abuser le citoyen sans vergogne, du moment qu'il existe un étage de "réparation", une soupape au mécontentement ? On a déjà dénoncé leurs politiques nationales ubuesques, surtout chez le modèle latin, miné par le clientélisme, la concussion et surtout la médiocrité des acteurs, comparé à la froide gouvernance des autorités bruxelloises qui sont difficiles à prendre en défaut à l'usage du bon sens.
On comprend bien la régulation de la chasse aux oiseaux migrateurs qui n'appartiennent pas au ciel qu'ils traversent. Il est des règles plus agaçantes dont on ne mesure la pertinence qu'après réflexion. Ainsi en va-t-il de l'européanisation des format, composition et contenance de produits agro-alimentaires destinés à un marché unique de 400 millions de consommateurs, bientôt à monnaie unique. Mais après tout, on s'y fait vite. Par contre nous acceptons plutôt mal que l'Europe lointaine serve de cour d'appel contre la gabegie ordinaire de notre propre Etat ; notre fierté en souffre ...
Ainsi la Commission menace-t-elle de fortes pénalités la France pour un dépassement des taux de nitrates et pesticides dans les eaux distribuées de trois départements de l'Ouest, qui les rend impropres à la consommation humaine, trois départements dont la Vendée.
On imagine bien que les bulletins d'analyse n'ont pas été télécommandés depuis Bruxelles mais que les prélèvements ont été effectués localement, soit par les autorités départementales et publiés, soit par des associations qui les contestaient. L'obstacle des trois préfectures n'a pas été surmonté par les conseils généraux qui leur font face et en équilibrent le pouvoir. De plus la direction régionale des affaires sanitaires et sociales persiste à trouver l'eau potable : cliquez ici.
La connivence institutionnelle et le clientélisme obligatoire en démocratie ont bloqué le fonctionnement basique d'une surveillance la plus simple qui soit. Quelle est la qualité de nos eaux ? As usual, toute l'administration permanente se tient les coudes et assiste les élus de son pouvoir.
Pour trancher la question, il faut sortir de l'Etat !
Dont la Vendée, disions-nous.
Qu'en pense M. le président du Conseil Général qui est un farouche opposant des institutions bruxelloises ?
Je suis allé sur ses sites vendéen et politique (MPF) sans trouver de réponse offensive. Le président du département a d'ores et déjà prévu la mise en place de « cinquante-cinq points de mesures de la présence de nitrates et pesticides dans les cours d'eau et les eaux souterraines au cours des prochaines semaines. » Et d'ajouter : « Le but est de pouvoir mener des recherches précises sur l'impact des pesticides sur l'environnement et sur la santé publique. »
Mais là n'est pas la question, cher maître !
Les eaux sont très polluées depuis 2003 au moins, et rien de sert de "mesurer" les impacts qui sont archi-connus. Il faut prendre le taureau par les cornes et partir en guerre contre ce fléau de la pollution des eaux car ... l'homme n'est fait que d'eau ! C'est du bon sens, du bon sens de zinc de bistrot poli à l'éponge populiste, puisque c'est le matériau de campagne électorale privilégié par le conseiller de M. de Villiers. Alors ? Lance basse, on attaque ?
Rien !
Par contre j'ai aperçu dans ma lucarne bleue le responsable local des jeunes agriculteurs, qui a déroulé les mesures simples à prendre (tout est dans le fumier!), la pédagogie que son organisation mettait en oeuvre et les résultats qu'on pouvait en attendre rapidement. A l'écouter, il répondait directement à Bruxelles. Pour lui, comme pour beaucoup de paysans, les décideurs ont quitté le pays ! Il se retournera le temps venu vers les guichets locaux pour les détails d'exécution !
Finalement c'est le responsable agricole qu'on devrait nommer au conseil général en lieu et place des nomenklatouristes politiques, qui d'ores et déjà se payent de locutions toutes faites et transposables d'un problème à l'autre. La langue de bois ? C'est justement cette liberté de ton que l'on aimait chez M. le vicomte. Il est rentré dans le rang dialectique, dès fois que le téléphone sonnerait.
La démocratie, affairée à l'agrégation des interêts particuliers, ne soigne le malade qu'à partir du moment où il hurle ! Avant cela, elle étudie benoîtement son cas sous la pression de l'anxiété probable de l'Opinion pressentie par les lobbies.
Heureusement que Luxembourg et Bruxelles leur bottent le cul ! La gouvernance responsable contre la démagogie ! Est-ce cette perception qui laisserait le peuple indifférent à la ratification d'un traité européen ce lundi après-midi ? Le même qu'on lui a fait refuser il y a trois ans à des motifs scabreux et divers qui disparurent par enchantement aussitôt la victoire acquise ?
Le plan B des nonnistes auquel j'ai cru ! Pauvre pomme, me faire avoir, à mon âge ! Des songe-creux qui agitent le tapis de l'incertitude pour demeurer dans leurs fonctions de Cassandre et qui au bout du chemin ne proposent rien ! Le parti du Vent, du vent démocratique !
La démocratie est dépassée pour gérer des nations dans un monde complexe et rapide. Mais son ombre chinoise rassure les gens addictés à ce venin, pourvu qu'il y ait quelqu'un de sérieux quelque part, dans la sphère politique qui influence leur quotidien et leur avenir. Apparemment ils ne le "sentent" pas vraiment à Paris ! Ont-ils tort ?
La prime au savoir est une attitude royaliste
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