« Le général Petraeus témoigne devant le Congrès, sorte de rituel désormais (troisième série d’auditions), sorte de “discours sur l’état de l’Irak”. Cette fois, le spectaculaire de la nouveauté de la procédure l’a cédé devant la médiocrité de la chose : médiocrité du général, médiocrité de sa stratégie, médiocrité des interventions des sénateurs pompeux et satisfaits d’eux-mêmes (mais pas toujours de Petraeus, il faut bien se donner l’illusion de l’esprit critique). Bref, nous avons eu confirmation que la médiocrité intellectuelle extraordinaire du système et de ses acteurs est à la base de la catastrophe inégalée dans l’Histoire pour de telles conditions qu’est l’Irak.
Involontairement sans doute, un orfèvre en la matière met en lumière cette médiocrité dans la mesure où les uns et les autres naviguent dans la complète irréalité du virtualisme américaniste. Que les trois candidats à la présidence soient impliqués à fond dans ce constat, sans aucune restriction d’une manifestation de l’intelligence, nous en dit long sur ce que nous promet la succession de Bush. La catastrophe poursuivra son tranquille développement ».
Suit l'article de Gérard Baker du Times que l'on peut lire in extenso en cliquant ici.
Et oui, Monsieur Grasset, vous avez mis le doigt sur le furoncle. C'est bien le système de la démocratie représentative qui a fait verser le plus grand pays du monde dans la médiocrité générale et l'a mis dans les mâchoires indesserrables de l'étau belliciste. Souvenez-vous, les vilains se paient deux tours de Manhattan faisant des milliers de morts, et entrent au Pentagone par effraction. L'émotion légitime du peuple américain et de beaucoup d'autres est à son comble. Le système politique, censé gouverner certes à partir d'une assise populaire, mais avec recul, compétence et autorité, réagit alors comme un fermier braqué dans un film de cowboys à ne vouloir que sa vengeance. Tous les moyens seront bons pour bâtir les justifications préalables de cette vengeance, et la haine incandescente des Néocons en place envers les arabiaques aveuglera le pouvoir jusqu'à ignorer la vraie queue de trajectoire (Al-Qaïda) et décider une guerre de prévention contre l'ennemi de Papa, complètement hors de l'épure du Onze Septembre.
Recul ? Déroulement implacable d'une feuille de route qu'aucun fait nouveau ne peut enrayer;
Compétence ? Aucune synthèse fondée sur l'analyse des réalités; ça perdure;
Autorité ? Mise en ligne des cartels pétroliers, BTP et mercenaires, jusqu'à faire transporter les unités combattantes à prix d'or par des contracteurs privés !
Après, c'est la cascade des Nuls ! Tommy Frank, incapable de prévoir le maintien de l'ordre après sa victoire achetée ; Jay Garner, inaudible dans ses analyses pertinentes ; Paul Bremer pendu au téléphone, qui vaporise toute l'armée irakienne sur le territoire et démantèle la fonction publique bassiste ; Rumsfeld qui adjuge le pays conquis aux conglomérats américains, etc. jusqu'à David Petraeus, auréolé de la pacification éphémère de Mossoul, qui, en désespoir de cause, se voit confier l'application de sa méthode à tout l'Irak !
Tout marche sur des roulettes, il vient de demander l'arrêt de la démobilisation.
Même si Petraeus n'est pas le pire des acteurs du drame mésopotamien, le système a promu les médiocres, et pour chef suprême, ce que l'on fait de plus "élémentaire, mon cher Watson". Quand on se souvient que toute l'administration Bush fut à l'époque composée de "faucons mouillés" agitant le "choc des civilisations", on se dit que la démocratie d'étage régalien, plus que de promouvoir l'incompétence à tous les étages (surtout avec la coutume des dépouilles), est un théâtre planétaire tragique quand c'est le premier empire mondial qui la subit.
Exemple dans un domaine complètement étranger à la guerre : il est prouvé que le bioéthanol est une calamité en termes économiques et écologiques. Nous y reviendrons. Les trois candidats à la présidentielle américaine ne cessent de le promouvoir en promettant de fortes subventions, parce que le produit, popularisé par les gourous de la planète chaude, est "indiscutablement un progrès" jusqu'à ce soir, et que l'électeur convoité est un article pusillanime et cher. La démagogie étant le fondement même du système, il ne peut y avoir aucun frein à la manipulation de l'Opinion même si l'on imagine que les chiffres étant têtus, la vérité sur l'impact dévastateur de ce substitut au pétrole va apparaître dans un an. Qu'importe, d'ici là la place ciblée aura été conquise par le politicien élu. C'est bien tout ce qui compte.
Un billet sur l'outre à vent McCain est en préparation dans l'optique de faire campagne contre ce GWB #2, certainement en pire !
Ce vendredi 11 avril, Sébastien de Kererro donne une conférence sur "L'impasse démocratique". Allez-y nombreux car c'est bien le fond du problème !
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MacCain me paraît un type sérieux, plus sérieux tout au moins qu'Obama qui a déjà pris la grosse tête. Pour Hillary, je n'arrive pas à me faire un jugement.
RépondreSupprimerJe pense pouvoir expliquer bientôt pourquoi il est le parfait successeur de Georges Walker Bush, mais sans doute en plus rusé.
RépondreSupprimerSi malheureusement il monte un ticket avec Condoleezza Rice comme vice-président, il a toutes ses chances.
Un article d'un magazine américain l'a mis en boîte sur son attitude anti-lobbies et ses déclarations d'intégrité. Au même moment il profite de certains avantages des lobbyistes, et il lutte contre la corruption.
RépondreSupprimerMaverick qu'ils l'appellent.
Il a en + une gu... qui me revient pas.