Que les Fils de la Lumière s'assemblent dans des loges cadenassées, participe de la décoration nécessaire au recrutement. Qu'un journal politique prétendant au kiosque mime la discrétion ravageuse d'un réseau trotskyste en souvenir de condamnations anciennes, fait sourire. Celles-là étaient motivées par les masses assez considérables que le dit-organe pouvait à l'époque mouvoir sur l'espace politique en cours d'épuration. Que reste-t-il du "moment" de levier aujourd'hui ? Rien !
Pourquoi dès lors serait-il dommageable pour des carriéristes de participer à l'école de pensée au grand jour ? Parce que la ligne éditoriale est sulfureuse ? Parce que l'image laissée au titre par le grand aîné est "mal comprise" ? Parce que la queue de trajectoire paraît ubuesque aux quelques uns du commun des mortels qui s'informent ? Vous n'y êtes pas ! ...
Vous ne pouvez soutenir une carrière légitime au travers des arcanes du pouvoir, par exemple universitaire - mais le pouvoir politique ou médiatique est aussi à portée - en brandissant la carte de chef de rubrique à l'Echo International de Pont-les-Bains !
L'échec en presse, s'il n'est pas assumé, compris, utilisé pour rebondir, est terrible dans ses effets. Malheur aux petits, aux vaincus quelque soit leur talent.
Or la parthénogenèse régulière de l'Action française depuis la Libération a divisé la population des sympathisants et militants politiques sans que jamais le stock ne s'accroisse, ni que l'un des avatars parvienne à tuer l'autre pour reprendre à son compte les quelques effectifs convaincus ; ce afin de livrer un jour la bataille d'opinion, nom de dieu, de manière professionnelle ! Hélas, il ne s'agit une fois de plus que de rassurer ses fidèles, pas d'en recruter. Qui se pose la question de la descente aux enfers ?
Je n'entrerai pas dans les détails de La Querelle* qui oblige à une nouvelle division de l'infiniment petit, entre les oulémas d'un coran anachronique d'une part, et les jeunes turcs qui cherchent à s'arracher aux sables mouvants, de l'autre. J'ai lu le nouvel Aspects de la France et j'ai été quelque part déçu. Non par le titre de voyagiste, il avait été abandonné pour son côté "affiche du PLM", ni par la maquette rustique, mais par le contenu.
Certes je ne suis pas sur la même ligne éditoriale que les rédacteurs du CRAF, qui à mon sens s'enferrent dans une dialectique bouchée par la théorie du coup d'état ; mais déçu par la déconnexion avec le phénomène "actualités". Ce premier numéro pourrait être daté entre 2000 et 2010 sans que l'on s'en aperçoive.
L'édition est accessible en ligne en cliquant ici.
Bien sûr, le format bimensuel est le plus mauvais qui soit. Outre le fait que les dates de parution ne soient pas mémorisables sauf par les militants, il est toujours en retard d'un train, ne colle pas aux excitations populaires, et si l'on privilégie la réflexion critique, n'a pas non plus l'épaisseur d'une revue de fonds comme Les Epées pour ne citer que celle-là. C'est le canard boiteux. Le minimum est une parution hebdomadaire. Si l'on ne peut la financer, il vaut mieux chercher des mécènes ou des moyens d'y parvenir et attendre, plutôt que de répéter l'erreur.
Il y a maintenant la question du contenu.
La limaille des diverses contributions, annonces, critiques, sauf les mots-croisés, doit être orientée par le même champ magnétique, avec peut-être la soupape de respiration d'une "tribune libre". Pour le moment les jeunes turcs n'ont pas livré leur déclaration de politique générale et nous ignorons donc la queue de trajectoire privilégiée. Laissons-leur le temps !
Quand bien même le dossier sur le fascisme sous l'angle allemand soit remarquable, je doute un peu qu'il éveille la curiosité de nouveaux lecteurs, l'AF étant suffisamment jugée "fachiste" par l'opinion désinformée. Inutile d'expliquer. Ne cherchons pas demain à expliquer non plus l'antisémitisme de Charles Maurras et de Georges Bernanos. Nous savons déjà tout sur le maréchal Pétain, qu'il repose en paix et hors des colonnes du journal. La coupe des connotations destructrices de lectorat est pleine. Il y a tant à faire à se projeter vers demain que giberner dans nos désillusions achèvera de nous marginaliser encore plus jusqu'à la cendre des souvenirs.
L'éditorial de Philippe Champion est une critique immanente du Mammouth ; je ne sais pas si la République est partie prenante "es qualité" au débat, mais le sujet a trois mois de retard. On me dit que tout fut rédigé à la hâte.
En revanche l'article de Naudin sur les oukases de Barroso m'a beaucoup intéressé. Le président de la Commission est une enclume qu'il ne faut pas laisser refroidir car c'est un fédéraliste intransigeant et borné, prêt aux manoeuvres les plus lâches pour valoriser son karma personnel au faite de l'Europe (cf. sa campagne d'Irlande). Je souhaite que Belfast lui fasse la nique demain.
L'annonce d'un "six-février" prochain m’a beaucoup fait rire quand j'observe le désintérêt tranquille de mes concitoyens pour les catégories professionnelles touchées par le choc pétrolier. Il faut dire que la banalisation du mécontentement corporatif émousse l'attention publique. Les grévistes sont discrédités par les dispositifs de service minimum et les manifestants gras du bide, d'éternels braillards assimilables aux artificiers des cités interdites. La priorité est aux vacances et à leur organisation minutieuse. Même le dynamitage des 35 heures ne fait pas recette !
Très bonne note de situation sur le Liban. Je ne sais pas si la retenue des Chrétiens dans l'affrontement entre le pouvoir légal et les deux milices chiites leur portera chance. Au moment des élections législatives de 2009 qui mesureront démocratiquement l'influence de chacun, la diplomatie des Etats-Unis d'Amérique aura été réorientée. Je parie sur Obama. On pouvait signaler que l'armée est soumise au clanisme comme toutes les armées arabes, et qu'elle n'est pas une sûreté pour le pouvoir mais un acteur imprévisible dans le champ politique.
Le reste de la livraison est commémoratif. Concernant le Québec, nous saurons une fois prochaine pourquoi les troupes de Rochambeau n'ont pu récupérer la Belle Province après la capitulation anglaise de Yorktown. En attendant, c'est une bonne nouvelle que le Duc de Vendôme soit invité officiellement par le gouvernement du Québec.
Tant que les monarchistes n'auront pas décidé de "vendre le roi" mais se dresseront sur les ergots de leurs certitudes institutionnelles sans jamais les vulgariser, ils formeront un cénacle riche en controverses intellectuelles, en supputations uchroniques, en prospective fondée sur la légende d'Arthur, mais un "parti politique", point !
La monarchie est une conquête, pas une réflexion !
Note militaire :(*) la querelle se livre ici et sur commentaires, là ; la bataille des communiqués, ici.
Si l'article vous a plu ou déplu, vous pouvez aussi le faire suivre à un ami en cliquant sur la petite enveloppe ci-dessous :
"Les phrases que j'écris ici, pour moi qui ai l'AF chevillée au corps, sont le fruit de toute une nuit d'atroces douleurs, ponctuées par des prières."
RépondreSupprimerLa déclaration de M. Fromentoux que je viens de lire est un crèvecoeur. On retire au vieux soldat son échelle d'assaut. C'est le fond même de son humiliation, à 3 semaines de sa retraite !
Pour revenir au fond (?), Monsieur Champion termine son édito par un sarcasme :
RépondreSupprimerEst-ce que, dans ce pays, l'expression « empirisme organisateur » dit encore quelque chose à quelqu'un ?
Bien sûr, à personne ! Mais "pourquoi donc ?" serait la bonne question.
Tout à fait d'accord sur l'article ! Pourtant, ce ne sont pas les bonnes volontés qui manquent dans le "petit monde royaliste" mais plutôt une autorité qui s'impose à tous et les fassent travailler là où ils sont susceptibles d'être, par leurs compétences, le plus efficaces pour la cause royale.
RépondreSupprimerEn attendant des jours meilleurs, travaillons à faire des royalistes autour de nous, dans notre commune comme dans notre milieu, mais aussi, si c'est possible, sur la Toile.
J'en profite pour dire "bravo" à Royal-Artillerie pour sa persévérance et ses utiles réflexions qui, je le pense, ne sont jamais perdues par les lecteurs de ce blogue.
Les royalistes ne ressentent pas ce champ magnétique évoqué ici (belle image de la limaille). Pour expliquer l'échec du "markéting" on ne trouve pas de défaut d'axe parce qu'il n'y a pas d'axe du tout !
RépondreSupprimerIl manque un sage de la montagne à la cause monarchiste.
le nouveau numéro est disponible à cette adresse: http://www.aspectsdelafrance.com/
RépondreSupprimerLe premier numéro rédigé dans l'urgence, n'était pas en effet de la plus grande actualité. Nous espérons que la nouvelle bouture-toujours perfectible- vous plaira. Par ailleurs, il est prévu de passer en hebdo à moyen terme, une fois que certaines garanties, notamment financières auront été acquises.
Merci de vos critiques constructives
AR