1.- Du Livre blanc de Morin
2.- PESD in NATO
3.- Des ambitions françaises pour le semestre sarkozien, nous reconsidérons celle d'une défense commune. A moins que la défense ne soit là que pour faire sérieux dans le chapitre "Com", je doute qu'avec une réduction affichée de nos forces, même virtuelles, et un tassement de nos budgets militaires, nous nous essayions à convaincre les partenaires majeurs de nous suivre dans cette resucée de la CED. Et pourtant, lorsqu'on interroge les peuples d'Europe occidentale, le premier projet qu'ils souhaiteraient voir aboutir est celui d'une défense commune européenne, qui trahit un réel besoin de protection physique. Encore une fois il y a loin de l'Opinion aux Gnomes, tétanisés sur la consolidation de leurs prébendes ! ...
Mais une défense n'est pas que l'addition de moyens nationaux et la construction d'une pyramide organisationnelle, même si les généraux ne s'intéressent qu'à elle. Sauf à la remettre dans les mains de soldats-mutants commandés par supercalculateur, une défense commune est d'abord servie par des peuples qui méritent d'être défendus et qui s'estiment tels !
Le second point important : une défense doit préparer le pays à la guerre totale même si le terme est devenu un gros mot qui ne désigne plus les ministères éponymes. Toute autre défense que la guerre est une escroquerie passible de ligatures au bois de mitraille. Nos grands esprits feraient mieux de s'en souvenir qui ne parlent que de gérer les crises.
Mériter d'être défendu, survivre à une intention de guerre totale, à sa déclaration ouverte, n'est pas corrélé à la puissance des escadres, mais passe par un autre gros mot : le réarmement moral. Ce réarmement doit assurer notre survie, mais facilitera grandement l'adhésion des autres pays européens pour l'instant très dubitatifs quant à notre combativité nationale. Ils suivront la France "éternelle" - celle qui tout compte fait suspendit sa course à la mort de Louis XV -, moins sûrement celle de M. Sarkozy et jamais celle de Chirac-Ganelon ni de Napoléon Premier l'Envahisseur.
Réarmement moral ? Certains s'agitent déjà sur leur chaise aux prémices de l'épuration ethnique préalable, en souvenir de la cohésion animique du peuple gaulois prenant d'assaut les fascines de Gergovie. Ils perdent leur temps, le danger n'est pas dans les yeux de l'ex-étranger résidant ici mais dans notre propre irrésolution à promouvoir l'essentiel de la "race".
Réarmer moralement oblige à réassimiler les valeurs patriotiques de base qui elles-mêmes, au-delà d'une saine nostalgie, convoquent les vertus de la "race française", cette race unique au monde, qui n'est pas un type physique primitif (déçus ?) mais un type moral et culturel, précipité séculaire de qualités enviées par tous les autres, qualités dressées ensemble par l'exercice d'une langue mathématique rare, avatar moderne du grec original. Peut-on énoncer ces vertus ? Pas simple mais ce blogue étant gratuit on me pardonnera d'en oublier :
La première vertu (pour Royal-Artillerie) est le courage (ou force). Aux temps anciens la pire des calamités dans une progéniture mâle était la couardise. En mêmes temps la furia francese était redoutée car imprévisible et dévastatrice.
Le sport est le vecteur le plus complet du courage, il doit être enseigné à tous qu'ils y réussissent bien ou moins bien. Le peuple n'est pas que la pépinière des champions mais il est bon que les participants en côtoient. L'émulation ultérieure sous la pression de conditions anxiogènes comme on les rencontre à la guerre, déclenchera la mémoire de comportements collectifs positifs, comme d'initiatives individuelles héroïques. De la bravoure, il en reste assez dans l'ADN culturel pour la multiplier.
La deuxième vertu est moins gauloise que la première et participe de l'instinct du loup qui ne doute pas que la horde organisée soit supérieure à une plus grande meute groupée mais pas commandée. C'est l'obéissance revenue du vieux fond "franc" qui recèle ce réflexe d'organisation pyramidale de l'autorité. Celle-ci commence de s'exercer naturellement à la maison puis à l'école, en se gardant de tomber dans l'autoritarisme qui est l'autorité des sots. L'ancien service militaire faisait office de piqûre de rappel ou de session de rattrapage. Mais puisqu'il n'est pas possible de le restaurer, il conviendra de lisser cette "rééducation" sans camp, tout au long du parcours scolaire. Messieurs les maîtres, à vos verges ! Aschieri a ses crampes libératrices.
La troisième vertu est la plus française, la plus classique et si elle ne participe que de loin aux combats, elle est indispensable à l'estime de soi et au prestige du groupe : c'est l'esprit français ! La finesse spirituelle, l'art de dresser les silhouettes et de faire vivre le mot heureux, la profondeur pénétrante aussi des réflexions, une analyse déliée des phénomènes, cette vitesse prodigieuse de synthèse, cette manière élégante de l'exprimer et une gaîté de conclusion ! On devrait réintroduire la Rhétorique exercée dans les quatre dernières classes du secondaire. Nous ne sommes ici en compétition avec personne sauf les morts. Mais quelle force intérieure, et communicative en diable ! Les tenants de la francophonie dressent-ils l'oreille ? Qu'ils y aident !
La quatrième vertu est le sens de la justice dans l'honneur, au pays de la Loi. La "race française" n'est pas répertoriée dans l'Histoire pour son goût des massacres, des représailles, de la force aveugle, même si elle y a pris quelquefois sa part. Cela tient d'abord au respect inné de la Loi, mis à mal ces temps-ci par la faiblesse de la réaction publique au désordre. Il convient de restaurer l'ordre préalablement à la justice, et que dans l'esprit citoyen la Loi retrouve le caractère sacré qu'elle eut autrefois, dès l'école primaire. L'exaltation du Droit et l'Honneur qui préside à sa défense, tempèrent la fougue, quand nous l'aurons retrouvée, et laissent l'esprit clair pour réussir les choix délibérés sous tension. C'est une condition de pertinence de l'analyse préalable et d'applicabilité de la synthèse, c'est aussi le bon détonateur du dévouement.
Peut-être que ces quatre vertus seront débinées par les tenants de l'existentialisme et de la recherche individuelle du plaisir, mais le réarmement moral s'il est contré par une corporation à des motifs idéologiques devra être précédé du désarmement de cette catégorie rétive ou néfaste. "Kerguelen Sex & Sun Paradise" vient d'ouvrir sa première agence à Paris ; faisons-y des réservations pour d'autres !
Aucune des vertus citées n'est une "valeur" sociétale, pour la simple raison qu'elles sont de piètre renfort dans le réarmement moral visant une situation de guerre, et ne participent que d'un choix collectif plus ou moins assumé en fonction des préférences ou dérives du temps. De même la foi religieuse peut être d'un grand secours dans les périls mais comme elle est une grâce, la forcer conduit à se leurrer sur la réaction finale qu'elle devra déclencher chez le croyant au feu. Aussi la laisserons-nous à la sphère intime.
Après le premier choc mécanique d'une guerre vraie, il n'y aura que trois suites à écrire : notre capitulation, notre complète victoire, un résultat indécis. C'est le troisième cas qui nous intéresse car le plus probable. Les ondes du choc pénètreront tout le pays qui, soit se redressera sous l'outrage, soit attendra dans la stupeur la manifestation d'un recours comme l'Histoire le lui suggèrera. Pétain, De Gaulle ? Le désarmement actuel laisse pencher pour Pétain. Mais si le pays se redresse, à prouver donc que ses vertus fondamentales sont intactes, il sera capable de phagocyter l'adversaire comme nous le fîmes souvent depuis l'aube des temps, lequel deviendra fier d'entrer parmi la race "conquise". Nietzsche disait de la France qu'elle est une matrice capable de digérer ses envahisseurs, mais c'était en 1886.
Repoussons par hypothèse l'éventualité d'une guerre ouverte à vingt ans, il reste moins d'une génération pour un réarmement moral, tendu vers le retour d'une certaine discipline nationale, dont la définition la plus courte est de risquer la vie mortelle de l'individu pour sauver la vie immortelle de la communauté populaire. Vingt ans c'est peu, et d'ici là aurons-nous eu la capacité de reconstruire l'armée matérielle qui nous fait défaut aujourd'hui ?
L'aube le cède à l'aurore, avant le soleil les lis montent au mât, et les cors d'harmonie appellent l'âme de la Nation sous les armes.
Rions sous les bombes ! C'est gratuit !
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J'applaudis à ce billet dont je partage au moins l'essentiel, et vous trouverez chez moi quelques uns de mes développements sur ces questions.
RépondreSupprimerJe ne suis pas favorable à une défense commune dans l'état actuel des choses, car elle ne servirait qu'à assourdir et effacer chacune de ses composantes, ce qui était le but de toutes les tentatives de création de corps ou régiments mixtes déjà effectuées.
Et le peuple français s'estime-t-il devoir être défendu ? J'en doute...
Vous dites que les peuples d'Europe souhaitent une défense commune. Mais ne s'agit-il pas plutôt de sondages orientés de façon à obtenir la réponse ? A travers notamment l'idée de réduire les budgets, à force qu'on ait répété que la défense coûtait cher ?..
Les peuples ont du bon sens sur les choses simples. Ils ont compris qu'aucun pays seul ne résisterait à une guerre ouverte voire subversive et c'est bien pour cela que l'OTAN a la cote, sauf en France où c'est un enjeu idéologique (qui s'estompe).
RépondreSupprimerLes sondages posent des questions rédigées par des "spécialistes" mais dans une liste de choix, c'est bien la défense commune qui arrive en tête.