mardi 28 octobre 2008

World Economic Forum

porte vitrée du World Economic ForumLe Premier World Economic Forum™ consacré à l'Europe et à l'Asie Centrale s'ouvre dans deux jours à ... Constantinople !
Que va-t-on apprendre au-delà de la ruine des croupiers de Wall Street ? Par exemple que la Turquie n'est pas en excellente santé depuis que les pouvoirs s'affrontent autour de l'islamisation forcée d'un peuple, soufi dans sa nature. Mais rien d'inédit là. Par contre, nous allons découvrir que l'économie turque est bien meilleure que celle de pays membres à part entière aujourd'hui de l'Union européenne : si l'on n'attend pas de miracles de la Roumanie et de la Mafia bulgare¹, on se sait pas de prime abord ce qui retient la Tchéquie ou la Pologne de pospérer après les injections massives de la Communauté et les investissements massifs des conglomérats privés. Mais on frôle la stupeur quand on nous dit que la Hongrie est l'homme malade de l'Union ! Et que la Biélorussie mange sa soupe sur la tête de tous ceux-là, avec les félicitations du FMI qui la cite en exemple !

Allons à Budapest.
Très officiellement les dirigeants hongrois redoutent un sort moins enviable encore que celui de l'Islande, qui a fondu les plombs le 14 octobre : bourse en chute vertigineuse de 76% dès qu'on a su que le total des dettes accumulées par les trois banques fraîchement nationalisées représentaient 12 fois le PNB islandais ! Cette déclaration malencontreuse des dirigeants hongrois a suscité la réaction du FMI qui s'est dit prêt à voler au secours de l'Etat magyar, ce qui par contrecoup a déclenché la panique, tout le monde étant sûr alors de l'état critique du pays.
De la crise politique latente depuis les révélations des mensonges du premier ministre en 2006 plus personne ne parle car la spirale qui s'ouvre sous leurs pieds est quasiment fatale, le pays étant à la merci d'une mise sous tutelle internationale comme une république africaine.

Situé en plus à l'extérieur de l'Eurogroup (et pas près d'y rentrer) le pays subit une spéculation sur le forint qui est devenue une piastre tout juste bonne à aller au marché, depuis que les emprunts des ménages sont, faute de confiance, libellés à 90% en devises étrangères, franc suisse et euro.

Budapest
Les déficits gouvernementaux se creusent depuis vingt ans et la dette dépasse les deux-tiers du PIB. Nous, français, connaissons tout ça par coeur, d'où l'intérêt de l'observation : dans ces circonstances alarmantes, le gouvernement ne cherche même plus à redresser sa situation - le peut-il encore - mais bricole dans les nationalisations libérales et convoque la "solidarité". A commencer par celle des pays frères du Comecon, venus eux-aussi en Europe occidentale pour faire les moissons mais peu enclins aux labours : un mini-sommet a réuni la semaine dernière à Varsovie les huit pays de l'Est : Pologne, Estonie, Lithuanie, Lettonie, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie et Roumanie ; ils veulent faire bloc, contre ! Si la Commission a déclaré faire son "possible" pour la Hongrie - elle n'a aucun budget pour faire quoique ce soit de significatif - la Banque Centrale Européenne, bonne fille, s'est fendue d'un crédit de 5 milliards d'euros à la mi-octobre, confirmant à tous que la situation était presque désepérée. L'ambiance qui prévaut à Budapest est celle d'un pays assiégé économiquement, et encore doit-on se fier aux comptes publics officiels pour juger du péril. Comme au temps du Mur, il va suffire d'observer le sens de passage des valises.

Quand le président français réclame, comme le Hongrois, l'assouplissement des critères de Maastricht et un gestion positive des taux de base de la BCE, il appelle aussi à la solidarité, et cache notre situation exacte sous un orage médiatique de tous les instants. Mais la pièce écrite par les conseillers en communication de l'Elysée ne peut se jouer éternellement et les institutions financières responsables vont très bientôt baisser le rideau et couper la lumière en salle pour "compter". A ce moment, nous risquons nous aussi d'être très mal jugés dans la nudité d'une vérité bêtement comptable, et les adversaires impénitents de l'euro pourront alors avec raison nous dire que la monnaie unique a caché un temps l'étendue des dégats, tandis que si nous avions conservé le franc français, nous aurions été alerté beaucoup plus tôt par un infarctus sur le marché des changes qui aurait ruiné l'épargne des ménages ! Utile alarme !

GyurcsanyLe 18 octobre, le premier ministre Gyurcsany a décrété l'état d'urgence financier ! Une posture pour la galerie; mais la galerie ne le croit plus et gare ses sous, pas plus d'ailleurs que les Français n'ont confiance dans les déclarations assez vaseuses des services ministériels. A preuve, ils chargent leurs coffres.

Toutes les solidarités, toutes les contraintes règlementaires sont inopérantes sans la volonté farouche de gérer son pays comme on gère son patrimoine, en bon père de famille. Antienne royaliste s'il en est. Les bons exemples abondent autour de nous de pays au même stade de développement que le nôtre qui sont bien gérés. Inutile de fouiller dans les précis de finances publiques ou de suivre des cours de créativité démocratique, il suffit d'observer certains voisins, quoiqu'il en coûte à notre dispendieuse fierté.

La gestion déficitaire de la France depuis l'avènement de la coalition de gauche en 1981 est criminelle. Le vote d'un budget d'Etat déficitaire devrait être constitutionnellement interdit, et les trahisons antérieures du principe de sagesse passibles de la Haute Cour. Mais en France, tout finit pas des chansons : "les parents boivent, les enfants trinquent" !

Note (1) : le député bulgare Atanasov a déclaré que "si d'autres pays ont une mafia, en Bulgarie c'est la Mafia qui a le pays". Entretemps l'Union de monsieur Barroso veut se rattraper avec l'intégration de la Mafia croate sous la pression du vice-premier ministre tchèque qui prend les affaires européennes en main au premier janvier prochain. A côté des Croates, les Bulgares passent pour des Bambi.


Si l'article vous a plu ou déplu, vous pouvez aussi le faire suivre à un ami en cliquant sur la petite enveloppe ci-dessous :

1 commentaire:

  1. L'espagnol étant depuis ce mois-ci la deuxième langue étrangère d'accès à Royal Artillerie, nous avons le plaisir d'ajouter aujourd'hui le petit fanion de traduction automatique Google dans le choix proposé.
    Ne souhaitant qu'être utile.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Les plus consultés

Compteur de clics (actif)