Les gouvernements paralytiques des démocraties occidentales, agacés de ne pouvoir faire aux yeux de leur opinion publique rien de plus spectaculaire que d'afficher des milliards en masse, se méfient de l'obscénité de leur posture au travers des verres grossissants que portent les soutiers dessillés de leurs économies en péril. Cette posture vaniteuse à compte d'autrui, nourrit l'insurrection qui vient, et ils s'en rendent compte. Aussi partent-ils en guerre pour distraire le benêt et noyer le poisson.
Les moulins de cette Mancha moderne qu'est la nouvelle mondialisation s'appellent "paradis fiscaux". Haro sur les moulins ! Le duumvirat constitué de l'Allemagne et de la France forme le nouvel Axe (hache au rosbifland). Et ça va chier aux Iles Vierges britanniques !...
Il ne fait pas de doute que le couple infernal Merkel-Sarkozy va s'exciter terriblement à taper sur les petits pays sans défense au G20 de Londres le 2 avril prochain, l'Angleterre mesurant une fois encore le bonheur promis par le Grand Large. En ligne de mire les trois paradis alpins : Autriche, Liechtenstein et Suisse. Mais les intérêts en jeu sont d'une taille telle que leur réduction ne peut pas être appréhendée par les politiciens de rencontre impécunieux (en CDD) qui les affrontent. Après les moulinets médiatiques, après les résolutions d'entreprendre un jour quelque chose quelque part, les mêmes rentreront dans leur palais chauffé au gaz russe chercher un nouveau sujet qui tienne en haleine leur auditoire, l'oeil rivé à la cote de popularité.
Voudriez-vous définir les paradis fiscaux¹ que vous ne pourriez que le faire en creux, par rapport à l'orgie fiscale des ogres bureaucratiques qui tirent inlassablement le sang des pierres au profit premier de leur accroissement sans fin. Même si tous les paradis fiscaux n'ont pas le soleil - surtout les meilleurs -, y pénétrer laisse couler sur le visage l'inimitable brise de la liberté. Je les reconnais au premier coup d'oeil sans lire leur règlement douanier : il suffit de demander cent mille dollars au guichet de la banque qui tient son compte. Si l'employée, sans un sourire, vous demande d'abord "en quelle coupure (elle essaie toujours de refiler les 100 et plus)", vous êtes au bon endroit. Essayez en euros ... à Bordeaux, Besançon ou Brive pour ne citer que les "B" ... vous aurez le sourire d'impuissance avant les explications filandreuses du comptoir sans le sou ; un pays de gitans.
Les docteurs de la loi qui ont écrit cent tonnes de rapports accablants depuis quinze ans, me rétorqueront que l'évasion fiscale met en péril le fonctionnement démocratique des nations, fondé sur la contribution universelle des citoyens aux débours de l'Etat ; leur consentement étant de droit. A quoi je réponds que d'une part, les débours ne me semblent limités par rien de plus qu'un vote typiquement politicien du parlement une fois par an ; que leur contrôle, s'il est conduit souvent avec rigueur, n'exige pas de réparations sous contrainte judiciaire. La gabegie democratique ne trouvant sa sanction que dans la fuite en avant et le creusement des déficits que l'on déplace d'un secteur à l'autre, l'évasion illégale n'est pas moins légitime que celle qui vous fait sauter le barbelé d'un camp clos.
Réaction d'anarchiste de droite !
Et si le paradis fiscal obéissait tout simplement comme un organisme humain à l'urticaire de l'anarchiste, allergique aux pollens règlementaires ? Et à la redistribution impérative du travailleur débiteur de devoirs, en minorité, au travaillé créancier de droits, majoritaire, tout simplement !
La City de Londres vient de publier son Global Financial Centres Index N°5. Tout ce que vous vouliez savoir sans jamais oser le demander à l'employé de banque de peur de l'humilier.
Il n'y aurait qu'une mesure à prendre qui respecterait la souveraineté essentielle des nations libres : interdire aux établissements financiers de mettre un pied dans un paradis fiscal et l'autre dans un purgatoire fiscal car la loi d'amorçage des pompes à phynances assèche le mauvais. Ainsi les Etats-Unis n'ont-ils pas tort de dire à UBS (l'Union des banques suisses de Zurich) que le secret bancaire derrière lequel ils s'abritent n'est pas fairplay s'ils conservent en même temps des succursales d'amorçage en Amérique.
Mais l'effet secondaire serait le renforcement des flux parallèles entre zones favorisées, s'amorçant dans des pays bon chic bon genre mal contrôlés ou corrompus.
Pas simple.
Les paradis se vengent toujours à la fin car ils sont sympathiques aux peuples qui voyagent. Pour les autres, scotchés sur place, il reste le Livret A.
Note (1): L'OCDE vous dit tout (clic)
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Le billet à peine posté, Google Adsense montait une pub de Leyland & Leyland qui vous organisent votre société hors des griffes fiscales depuis Londres !
RépondreSupprimerLa City reste un refuge sûr pour longtemps ; question de mentalité.