samedi 20 juin 2009

Burqa

2 burqaCe matin j'avais le choix entre Barrosino le Retour, le droit d'adresse du petit reître au Congrès et la burqa de l'UMP. Faisons léger et prenons la burqa.
L'Etat invasif, par le canal ou l'uretère de députés lascifs et oisifs (80% du corpus législatif et règlementaire procède de "Strasbourg") veut voir derrière le grillage brodé de la burqa, qui ? fraude la laïcité, la sécu voire le fisc. L'émoi est considérable dans la classe politique depuis que Barack H. Obama a condamné au Caire notre loi sur le voile islamique. L'urticaire normatif qui ronge la République va-t-il dire aux femmes que porter ? Idiot !
A la réserve près que dans des démarches administratives où sont requises au guichet des pièces d'identité avec photo, il est élémentaire que l'agent identifie sans doute aucun le requérant qu'il a devant lui. Point barre ! Refus ? Le dossier au laniérage !...

L'autre secteur social où la burqa - il ne s'agit ici que du cercueil intégral modèle afghan - doit être ôtée est celui de l'hôpital. Refus ? La patiente est expulsée avec remise de la carte de visite des pompes funèbres les plus proches ! Non, je rigole, on prend le mari et le vasectomise !
niqabLe reste du temps, les femmes s'habillent comme elles le veulent, talons hauts, mini-shorts, string naissant, voiles et volières, hijab, tchador, nappe à carreaux ou même en tailleur Chanel, au choix. Reste à traiter l'oppression masculine des femmes, considérées par "leurs" hommes comme des "valeurs". On attend avec intérêt depuis trop longtemps que les autorités musulmanes de France les libèrent du joug traditionnel par une révision des textes délétères, au lieu de petites déclarations aussi timides qu'inaudibles. A défaut de quoi, ces mêmes autorités devraient être assignées en justice pour promotion de l'esclavagisme domestique. Allons-y carrément, c'est endémique dans la civilisation du Croissant. Une étude canadienne a creusé la question du voile pour nous. Voici une synthèse :

hijabLa burqa donne à "manger" aux féministes, un peu ringardisées par les avancées sociales de la culture de mort et de la folle baise & canabis, parce qu'elle relance la lutte de libération classique en l'assortissant d'une promotion relative de la "femme blanche" qui domine à nouveau son sujet en colonisant sa soeur racialisée. Si l'émancipation passe par les talons hauts, le port de ceux-ci sous la burqa créera un dilemme impossible pour les "ni putes ou soumises", et s'il est encore rare de voir des "afghanes" sur talons hauts - quoique on ne sache pas le modèle de lingerie que cache la burqa -, on a plus souvent le spectacle de filles ravissantes en hijab ou même niqab, capables de vous allumer ! Problème d'interprétation des motifs ! Eloignons-nous des simplifications.

Un aparté intéressant de cette étude développe l'enjeu colonial du voile arabe et sa conclusion a quelque écho dans les obsessions parlementaires actuelles. [NDLR : on pourrait mettre des guillemets de citation mais le texte québécois a été beaucoup remanié]. hijab rieurDans l’Algérie coloniale, les femmes voilées étaient vues tant par les colonisateurs français que par les colonisés algériens, comme les gardiennes de la nation, et leur voilement ou leur dévoilement devenait à ce titre un enjeu au cœur de l'affrontement colonialiste et nationaliste. Les colons français d'Algérie identifiaient les femmes arabes comme des symboles vivants à la fois de la résistance de la colonie et sa vulnérabilité à la pénétration(sic). Symétriquement les hommes colonisés percevaient le voile comme l’emblème de la résistance politique du colonisé à l’emprise du colonisateur. Il était étendard politique – mais à usage masculin.
Ainsi, le droit de voiler ou de dévoiler les femmes s’avère être un privilège ancien que se disputent les hommes, qu’ils soient dominants ou dominés.
Quelle sensation de souveraineté domestique que de pouvoir jadis soulever ce voile et de s’approprier enfin ce corps refusé aux colons, parce que les colonisés se le réservaient ; comme il en va aujourd'hui vis à vis des autochtones le plus souvent mécréants de la métropole. Quel plaisir de voler, en quelque sorte, l’objet que veut s'approprier légalement l'Etat du pays hôte.

hijab au volantEt on en vient tout naturellement à l'impact séculier de cette religion islamique qui ne peut respirer qu'en marquant de son empreinte la plus profonde le territoire où elle prospère. C'est à ce motif que le Français moyen juge provoquant le port de la burqa ou celle du niqab ou tchador car il sent, confusément s'il ne surfe pas sur la réacosphère, que ce n'est pas une simple affaire de rites mais bien une question de civilisation, ressortissant donc au domaine public : le "voile islamique" menace "sa" république, et l'exigence universelle de "LIBERTE" cède le pas devant celle d'uniformité, gravée aux frontons de l'Etat sous le vocable un peu risible d'EGALITE. Les valeurs nationales seraient donc visées par l'islam.

caricature laiciteRaison garder. Les rites n'ont pas à être jugés s'ils ne menacent pas l'ordre public, et les citoyens doivent être protégés par les lois de l'Etat, y compris les femmes musulmanes. L'éducation des maris et des imams est-elle envisageable ? Oui, mais plus efficacement par le truchement des autorités islamiques qui doivent modifier les rites pour découpler le religieux et le séculier car c'est la règle en Europe. A n'y point venir, ils deviennent coupables et doivent être condamnés dans un procès pour subversion de la Nation. Il est des moyens plus commode que ceux de la Halde pour les "tester".

Il est à noter qu'un texte important du Secrétaire de la Congrégation pour l'éducation catholique, Mgr Bruguès, montre du doigt la sécularisation conciliaire abusive de la mission théologale au détriment des "convictions". L'Eglise se retirera-t-elle des estrades de "convivialité éthique" et des larmoiements caritatifs pour délivrer le seul message qui tienne, celui de la vie éternelle ? Le père de La Morandais ou Mgr di Falco risqueraient bien de s'ennuyer. Et pourtant c'est sur cet axe que les religions survivront, islam compris.


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1 commentaire:

  1. Réaction "antiparlementaire" assez bien tournée sur le site du Conseil français du Culte musulman en cliquant ici.

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