Je passe pour y revenir plus bas sur le coup de brosse à reluire concernant ce blogue-ci et suis heureux de voir apparaître dans les colonnes du Lien le blogue Café Royal de notre ami Muscadin qui désosse les élections régionales dans le camp de la victoire, celui du désintérêt général exprimé par un taux d'abstention record.
Puis on chevauche la genèse de la légitimité de Saint-Simon, le duc, à Chateaubriand. Ça se lit d'un trait, avec une belle photo du prince Alphonse déposant sa gerbe de lys au rocher du Grand Bey à Saint-Malo ! C'est du Guillotel. Impeccable.
Les "propos du lecteur" de Jacques Rolain restent dans l'axe de l'année H-IV et je m'intéresse toujours à suivre l'actualisation de ses souvenirs à la permanence de la doctrine, même s'il n'a pas saisi qu'Henri IV soit "le seul roi qui pourrait être élu président de la République". On atteint là les limites de conception de certains légitimistes qui fondent tout sur l'adoubement divin et s'amusent de la maxime célèbre de La Tour du Pin, "le droit du prince naît du besoin du peuple" ; ou dit moins savamment, la monarchie est populaire sinon rien ; ou comme le dit aussi Royal-Artillerie : c'est un régime de consensus populaire.
Bon, on ne va pas s'empoigner, mais de l'avoir oublié jadis a ruiné l'ouvrage. Bourbon aurait-il privilégié ses peuples en tout - à finir par Charles X et un suffrage "rural" pour nommer à la chambre basse - qu'il serait toujours là.
M. Rolain termine sur "l'affaire Benoît XVI", les textes qu'il choisit autant que ses propres commentaires sont remarquables, et c'est un agnostique qui le lui dit. Il faut avouer que j'ai un immense respect pour le pape Ratzinger qui est bien celui qui va avec nos temps de liquéfaction morale, contrairement à ce que prétendent les cuistres de sa propre église qui n'y voient goutte et ameutent contre lui. Un seul regret, qu'il ait posé la hache en revêtant le pallium. Elle lui servirait aujourd'hui à couper le bois mort, et je ne pense pas qu'aux salopards. Retrouvez l'article de Denis Tillinac dans Valeurs Actuelles 3815 du 7 janvier 2010 qui dit aussi tout ça bien mieux.
Jacques Rolain termine par une longue analyse des propositions de l'Alliance Royale qui ont sauté ses préventions premières, et le convainquent suffisamment pour qu'il en fasse une juste articulation. Il se convertit lentement, ce qui prouve la pertinence de l'approche politique de ce parti, mais ne le lui dites pas.
Puis patatrac ! "Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur" nous dit le Figaro (et Beaumarchais). Je ne comprend pas l'acharnement sur Jean d'Orléans et sa famille, de la part du baron Pinoteau. Nous avions bien ri de Gaston Ier dans la livraison précédente, mais les meilleures sont les plus courtes. Et même si faute avouée est à moitié pardonnée, les assertions du précédent billet d'humeur étaient en partie fausses. C'est grave. Le Lien légitimiste est destiné à un lectorat de qualité qui n'a pas l'habitude de croiser les informations qu'il y trouve. La confiance est de mise.
Mais au-delà de cette charge, quand même imméritée depuis que l'on sait que le prince Jean promeut la Monarchie de Juillet de son aïeul et pas la Monarchie "légitime" ou traditionnelle, je déteste vraiment l'attaque au faciès : « ... une des clés de la personnalité du prince est sa curieuse physionomie, et des spécialistes en la matière de plusieurs pays (peut-être même ceux de certaines officines) en savent plus que nous sur le véritable caractère de Jean d'Orléans.»
A quoi je répondrai de manière ramassée : "qu'est-ce que ça peut vous fiche, Baron, qu'il n'ait ni charisme ni aisance ? On fait de la politique, pas de la physiognomonie¹ !".
Cette querelle incessante des positions, faits et gestes de la famille d'Orléans, minutieusement renseignée aux meilleures sources, n'apporte rien à la cause du roi ; à se demander si les légitimistes existeraient encore si l'avion de la Maison d'Orléans s'écrasait sur Smolensk ! Sacrebleu, la Légitimité aurait-elle besoin d'Orléans comme Dieu a besoin du Diable ?
Page 11, les Mélanges à propos de choses diverses qui courent ici ou là nous présentent (sur trois colonnes) le prochain colloque des Amis de Guy Augé à la fac de Droit-Panthéon le 29 mai prochain qui va remettre sur le pupitre le Cujus regio, ejus religio" du traité de Westphalie. Le thème en sera La Religion et La Cité.
Notre société a les deux pieds dans le problème (pour rester poli) et c'est tout bonheur qu'un aréopage de ce niveau² débatte de ces questions en public. Un extrait de la revue La Légitimité nous fait vivre cette journée par anticipation (n°60). J'en extrait une question de Claude Polin : "Sommes-nous arrivés à cette fin de l'Histoire et de la pensée où le pluralisme religieux fondera, sur les reculs de notre identité et les brassages incontrôlés de populations, une cité tolérante et pacifiée ?" Et de nous jeter au visage l'encyclique Dignitatis Humanae.
A partir de 10 heures, le 29 mai à la fac de Droit, 12 place du Panthéon à Paris 5°.
Le 32° Lien se termine (mais pas nous) sur l'affaire de Thiberville, j'allais dire la lamentable affaire de Thiberville (diocèse constitutionnel de l'Eure). On y comprend un peu mieux la chaîne de commandement de l'Eglise catholique et la puissance des féodaux historiques que sont les évêques. Mais ceux qui ont étudié les prémices et le déroulement de la Révolution Française savaient déjà bien des choses. N'est-ce pas ? Souhaitons au curé Michel d'avoir enfin l'oreille en dernier recours de La Signature Apostolique. Sans doute gagnera-t-il et je le souhaite.
Ceci dit, je ne vais pas récrire les 12 pages du numéro 32 pour les inconséquents qui se privent de ce lait nutritif, mais il y a l'in cauda.
En page 2 de cette livraison, Gérard de Villèle reprend le billet de clôture "Archivons!" de Royal-Artillerie (20.01.10). Bien qu'il ait été récrit trois fois pour atténuation parce que je me doutais un peu qu'il serait un jour ou l'autre cité, ce billet reste sévère avec les structures qui animent la cause royaliste en France. On peut le lire ici. J'aurais aimé un rebond plus qu'un coup d'encensoir, et plus particulièrement sur l'absence étonnante du prince Louis au moment où le pays va affronter ses pires jours de l'après-guerre. Nous nous ruinons littéralement à courir derrière un modèle invérifié qui a coulé un des empires les plus puissants du siècle passé, ce pays n'est pas une île isolée du Pacifique mais un très beau pays au carrefour de toutes les collisions occidentales, et Dieu sait qu'elles accourent, et les Français se sentent bien seuls sous le sceptre en formica de Zébulon Ier.
Côté princes, je ne vois que la promotion des idées assez convenues du dauphin qui fait un succès d'estime en province en s'exposant lui-même plus que ses idées. En a-t-il ? Mais Silence radio du côté de Caracas ! Tout ce qui m'est parvenu est l'annonce faite par la duchesse d'Anjou à un correspondant local, de son futur accouchement à l'hôpital Mont-Sinaï de Miami et tout le bien qu'elle pense de cette clinique de gringos. Qu'en dit Chavez ?
Rien du prince Louis depuis un bon moment, pas mêmes les voeux traditionnels de nouvel an au sortir de la crise financière mondiale dont il est un expert pourtant. C'est léger, à croire même que depuis qu'on a répété à l'aîné des Capétiens qu'il "était" tout simplement le roi par le droit monarchique, quoiqu'il en pense ou dise, il a fait le choix du hamac canonique et ne s'inquiète plus de rien, si tout est décidé en dehors de lui. Espérons que la naissance des jumeaux (à Miami) recentrera ses inquiétudes à notre endroit et le fera sortir de sa réserve. Mais je n'en mettrais pas ma main au feu.
Pour finir, je rappelle aux privés de bonheur l'adresse où envoyer leur chèque de 10 euros pour un an (6 numéros) de version électronique ou 20 euros pour le modèle Gutenberg :
Le Lien Légitimiste
Petit-Prix
37240 La Chapelle Blanche Saint-Martin
Petit-Prix
37240 La Chapelle Blanche Saint-Martin
Note (1): http://fr.wikipedia.org/wiki/Physiognomonie
Note (2): Jean-Pierre Brancourt (de Louis XIV à Louis XVI), Thierry Buron (Michael von Faulhaber, théologien bavarois), Pascal Gourgues (la théocratie), Claude Polin (l'oecuménisme), Claude Rousseau (humanisme et divin grec), Philippe Toulza (Bossuet vs. Louis-le-grand).
Note (2): Jean-Pierre Brancourt (de Louis XIV à Louis XVI), Thierry Buron (Michael von Faulhaber, théologien bavarois), Pascal Gourgues (la théocratie), Claude Polin (l'oecuménisme), Claude Rousseau (humanisme et divin grec), Philippe Toulza (Bossuet vs. Louis-le-grand).
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