samedi 8 mai 2010

Le temps venu des idées simples

Expliquer la condition d'honnête homme tient en dix lignes, comprendre la vocation d'un pédophile tient en dix pages. Ainsi des tonnes de livres keynésiens furent-elles nécessaires pour théoriser la perversité des déficits publics. De grands esprits s'y sont mis, de moins grands aussi, mais au bout du tuyau à confiture c'est le gogo citoyen qui choppe le diabète.

François Fillon
Que de fois nous entendîmes le "ça ne peut pas durer" des responsables offusqués par le service dévorant d'une dette abyssale, pour le lendemain voir les mêmes signer un nouvel apaisement des souffrances individuelles à compte public. Il aura fallu que les charognards de la Spéculation, les inquiets des "futures¹", fassent des cercles au-dessus des plus malades pour que nous nous rendions compte que dans ce désert de la soif budgétaire, nous marchions à la mort. Fillon a dit : trois pour cent, max !
Il en manque.

henri emmanuelliLes déficits publics doivent se balancer à zéro. Savez-vous qu'il y a des pays qui vivent sans déficit, parfois même avec de petits excédents budgétaires. Ce sont des pays bizarres où on n'applaudit pas à la "cagnotte" quand un imprévu diminue la perte au contraire d'ici. Ici, des gens cultivés comme le Groucho landais qui sert de lest à la Montgolfière du Nord, se déboutonnent sur les plateaux médiatiques en expliquant l'air avisé qu'il "faut du déficit" pour faire tourner un Etat social-démocrate. Nous le savions bien puisque c'est le régime des clientèles. Mais heureusement, d'autres que nous, éternels contempteurs de la République d'affrontement, viennent vous dire que tout ces billevesées socialistes ou socialisantes sont des conneries. Il était temps.

Alos que faut-il faire ? Ecoutons ces maudits libertariens qui agacent à force d'avoir raison :

Ne pas dépenser plus qu'on ne récolte !

Le taux de prélèvement fiscal des différents Etats qui administrent la France est à un niveau tel qu'on ne peut l'augmenter sans déclarer la soviétisation qui va faire monter les loyers à Coblence, et Fillon a tort de laisser dire que +2% seront nécessaires. Dans une enveloppe globale bloquée, il faut redistribuer l'assiette avec justice. La réforme fiscale tant promise doit être lancée avec des experts étrangers aux intérêts partisans ; mais on ne pourra pas attendre ses décisions, les vautours me semblent un peu plus nombreux déjà dans le ciel que quand j'ai commencé cet article.

La dépense publique doit être réduite, ce qui veut dire en clair que l'Etat doit sonner la retraite sur une ligne régalienne de résistance et rendre aux citoyens l'initiative de s'organiser. Ce ne se fera pas en un an, ni en deux, mais telle est bien la queue de trajectoire, même si beaucoup ne veulent pas croire à la fin de la social-démocratie à crédit et prévoient déjà de nombreuses rogations syndicales.

Toute réforme budgétaire doit commencer par la réduction de gaspillages qui sont toujours un prétexte pour différer les mesures de redressement par les catégories soumises à un audit fiscal. Si l'on veut s'en tenir aux rapports de la Cour des Comptes, on aura du travail pour la décennie.

hotel du département 13
Puis on tape dans la graisse institutionnelle, celle qui ne provient pas d'un affaissement de l'activité de services "payés au mois" mais qui résulte d'un empilage bureaucratique parfois involontaire. C'est de cette réforme institutionnelle qu'un gouvernement tirerait le plus de gloire, mais ses adversaires retranchés dans des emplois surfacturés au contribuable - je pense d'abord aux parlementaires et à l'armée de valets qui les sert - ne pourront être réduits par un assaut frontal, comprenez législatif. Il faudra les attaquer de flanc, en y revenant à plusieurs fois, comme la mer use la digue.

Vient ensuite la réduction du périmètre des prestations sociales, qui sera plus facile à resserrer si on a réussi le travail anti-gaspillage et le dégraissage institutionnel. Faire l'inverse n'a jamais marché. Les quinze dernières années en apportent la preuve tant la situation a empiré à proportion des proclamations de réformes.

les trois petits cochons rosesCommençons par la fraude. Les services contentieux des CAF, par exemple, ont les tiroirs bourrés de dossiers litigieux (polygamie, fraude à l'identité, faux ayant-droits, parfois double inscription, ...) sur lesquels l'ordre est tombé un jour des étages directoriaux de "payer !".
Rouvrons et soldons les dossiers sans mollir, publions-les si ça chouine. Le "pilori" n'est pas inconstitutionnel.

Cessons les allocations aux étrangers non-contribuables sans emploi, et perdons notre vocation universelle à relever la veuve, l'orphelin et les cousins au fond du camion. Tant pis pour notre prestige qui a depuis longtemps disparu. Le pays d'asile est bourré de la cave au grenier jusqu'à ne plus savoir combien nous sommes. Stop ! Travaillons sur l'émigration de départ en même temps que nous canalisons l'immigration d'arrivée. Et, sans rouvrir le chapitre offensif², il y a une guerre de développement à conduire dans les régions du monde les plus pauvres. Pas plus que "ça ne pouvait pas durer" pour la Dette, on ne peut pas les laisser comme ça !

Djamel DebouzzeGénéraliser l'IRPP (impôt direct sur le revenu des personnes physiques) même pour les cotisations modestes, au titre d'impôt civique. Je fais le même aparté qu'il y a deux ans : Djamel Debouzze racontait que ses premiers succès de scène forcément déclarés avaient provoqué un avis d'imposition annuel. Cet avis, le premier jamais tombé dans la boîte à lettres à Trappes, fut fêté dans sa famille comme un ticket gagnant du Loto ; ils émergeaient tous au niveau des contribuables reconnus et quittaient le monde anonyme des zombies. Il ne faut pas avoir peur du civisme fiscal, ça existe.

Restera la Dette, les dettes.
Elle ne se paieront pas par les économies ci-dessus parce chacune d'elles règle un solde, et que l'excédent nécessaire à son remboursement ne sera peut-être jamais obtenu sauf en de rares compartiments budgétaires et pas chaque année.

arrêt-amazoneElles se paieront par un surcroît de travail des producteurs. La glandouille socialiste c'est fini - les condors qui planent - je me disais aussi qu'ils sont plus grands que tout à l'heure - nous font comprendre que nous risquons d'être en défaut sur la dette souveraine si notre environnement économique craque. Mais si nous montrons notre vitalité en affichant un retour aux valeurs du travail (40 heures et 65 ans), alors le message envoyé anticipera un rallye vers un pays enfin gagnant, le nôtre.
Avec plus de charbon en chaudière, nous obtiendrons une croissance durablement maîtrisée sous réserve que ce monde globalisé devienne équitable. Et cette équité est le point important à discuter au G20 ou dans tout autre cercle décisionnel de gouvernements responsables, ceux de pays gérés, par ceux de bouffons³.

En effet, on ne peut retrousser les manches, débarquer le lest du navire, et se faire avoir par plus malin. Il faut des compensations en frontières contre les imports de biens à prix asymétriques, originaires de pays où les producteurs trichent éhontément. Et ne faisons pas une fixation sur la Chine ou la Turquie, mais plutôt sur le staff bruxellois qui a bloqué ces protections à des motifs dogmatiques désuets. Barroso dehors !

chauffe du four sidérurgique

Et l'investissement ?
A la question des investissements publics, on peut répondre que l'Etat ayant réduit son périmètre et sa graisse institutionnelle, ils seront en conséquence moindres et ne devraient être décidés par un futur retour, le ROI. Quel est le ROI (Return On Investment) d'une extension d'un hôtel de ville ? Nul ! Il faut se priver des surnuméraires qui ne peuvent être logés dans les murs actuels. C'est tout un conditionnement mental.
Mais il est des investissements "rentables" même sur invisibles. Une crèche bien tenue libère du temps pour les parents, qui peut être mis à profit (littéralement) et donc taxé. Une digue en Camargue protègera un espace naturel de haute valeur ornithologique qui fera la joie de nombreux visiteurs-consommateurs-contributeurs à la TVA. Etc... et on n'est pas obligé de faire des ponts sans route pour épuiser des crédits annuels d'équipement.

voteuse irlandaiseDans deux ans ou dix ans. Le jour où la situation financière du pays sera rétablie, certes avec des imperfections dues aux complications d'un pays sophistiqué, mais supportables, on pourra faire évoluer le niveau de protection à la demande générale. La voie parlementaire ayant prouvé sa nocivité puisque les titulaires ne travaillent qu'à leur réélection et sont irresponsables des conséquences globales des facilités votées à leur clientèle, on saisira le pays par référendum sur un paquet social de nouvelles mesures qui, si elles accroissent la dépense totale, seront financées par une taxe spécifique inscrite dans le même texte mis au vote des citoyens :
« Il est juste et bon que telle catégorie moins favorisée par la naissance ou le sort soit aidée spécifiquement... La mesure coûtera au budget national tant de millions. Il vous en coûtera personnellement 1% d'augmentation de la CSG. Votez !»

Ainsi les "pourfendeurs de l'ultralibéralisme" peuvent comprendre maintenant à quoi sert la Spéculation internationale. Elle remplace la crainte du diable et ses marmites fumantes. Sans elle il n'y a pas de vertu. Au final, c'est assez terrible de devoir corriger les Etats comme des gamins polissons.

On fera son profit des études publiées sur les sites suivants :
. Cercle Frédéric Bastiat
. Institut Turgot
. Le Québécois Libre
. Taking Hayek Seriously
. Ludwig von Mises Institute



Note (1): les futures sont les contrats marchandises ou valeurs débouclés à terme qui anticipent un besoin ou un écart de prix. Les plus gros marchés de "futures" sont le NYMEX de New York, propriété du Chicago Mercantile Exchange, le London Metal Exchange et le TOCOM, Tokyo Mercantile Exchange.
Note (2): la TICAD, les EUA et "forcer l'Afrique". Plus en cliquant sur le tag "Afrique" en sidebar.
Note (3): que fait le 20ème, la Commission bruxelloise, dans le schmilblick ?

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