...la Grèce doit sauter !
La première moitié de ce billet (police Times) est une contribution au débat sur le site de Frédéric Taddeï www.Newsring.fr, contribution postée le 17 février à la rubrique Monde. La seconde moitié est de géopolitique ; c'est donc celle que nous développons ici pour les lecteurs de Royal-Artillerie.
Papandréou avait eu la bonne intuition quand au sommet du G20 de Cannes il avait sorti son référendum du chapeau. Cris d'orfraies de la nomenklatura en charge de la pensée dominante à l'idée de pouvoir être contestée par l'un de ses souverains !
Le camp des sceptiques grandit chaque jour en Europe du Nord quant au pronostic. Et sans doute n'y a-t-il pas besoin de longues années d'amphitéâtre en économie politique pour douter qu'un pays sans Etat ni économie puisse survivre à la saignée des médicastres. Aussi le choix de nous quitter n'en est plus un pour la vieille nation.
Le peuple grec doit être "mouillé" dans le Saut par un référendum, après la description honnête de son avenir. La remise en selle aux législatives d'une classe politique douteuse ne résoudra rien. Certes, ce faisant, la Grèce plantera les banques, les zinzins¹ et les Trésors qui ont pris des bons grecs sachant le pays pourri, elle laissera une ardoise aux marchands d'armes (RFA), mais elle tarira le drainage de son propre sang par ses créanciers. Lui fermera-t-on l'accès aux marchés ?
Pourquoi irait-elle ensuite sur les marchés dès lors qu'elle n'a plus à faire les échéances ? Pour payer l'Etat au sens large chaque mois. Il suffit de trois choses pour y parvenir et elles ne peuvent se faire que par l'électrochoc du saut :
(i)- Etablir les rôles fiscaux et encaisser les taxes ; peut-être qu'une flat tax simplifierait la réforme.
(ii)- Lever de la rente perpétuelle à 3% auprès des capitalistes résidents ou d'outremer, essentiellement l'église orthodoxe et l'armement naval.
(iii)- Passer un traité d'alliance avec la nouvelle Russie orthodoxe pour obtenir des conditions privilégiées d'accès à l'énergie, et imprimer des drachmes à bon compte.
L'effet domino ?
Tous les analystes des banques et des zinzins le prédisent mais aucun économiste distingué n'y mettrait sa main au feu. L'économie grecque ou ce qui en reste, c'est peanuts au niveau de l'Union européenne, et il est idiot de mettre dans ce jeu l'Espagne et surtout l'Italie. Le FES peut aider le Portugal sans problème, et les Portugais sont bosseurs.
Les nations rieuses ne menacent pas les nations sérieuses. Schäuble a-t-il l'air menacé ?
Le camp des sceptiques grandit chaque jour en Europe du Nord quant au pronostic. Et sans doute n'y a-t-il pas besoin de longues années d'amphitéâtre en économie politique pour douter qu'un pays sans Etat ni économie puisse survivre à la saignée des médicastres. Aussi le choix de nous quitter n'en est plus un pour la vieille nation.
Le peuple grec doit être "mouillé" dans le Saut par un référendum, après la description honnête de son avenir. La remise en selle aux législatives d'une classe politique douteuse ne résoudra rien. Certes, ce faisant, la Grèce plantera les banques, les zinzins¹ et les Trésors qui ont pris des bons grecs sachant le pays pourri, elle laissera une ardoise aux marchands d'armes (RFA), mais elle tarira le drainage de son propre sang par ses créanciers. Lui fermera-t-on l'accès aux marchés ?
Pourquoi irait-elle ensuite sur les marchés dès lors qu'elle n'a plus à faire les échéances ? Pour payer l'Etat au sens large chaque mois. Il suffit de trois choses pour y parvenir et elles ne peuvent se faire que par l'électrochoc du saut :
(i)- Etablir les rôles fiscaux et encaisser les taxes ; peut-être qu'une flat tax simplifierait la réforme.
(ii)- Lever de la rente perpétuelle à 3% auprès des capitalistes résidents ou d'outremer, essentiellement l'église orthodoxe et l'armement naval.
(iii)- Passer un traité d'alliance avec la nouvelle Russie orthodoxe pour obtenir des conditions privilégiées d'accès à l'énergie, et imprimer des drachmes à bon compte.
L'effet domino ?
Tous les analystes des banques et des zinzins le prédisent mais aucun économiste distingué n'y mettrait sa main au feu. L'économie grecque ou ce qui en reste, c'est peanuts au niveau de l'Union européenne, et il est idiot de mettre dans ce jeu l'Espagne et surtout l'Italie. Le FES peut aider le Portugal sans problème, et les Portugais sont bosseurs.
Les nations rieuses ne menacent pas les nations sérieuses. Schäuble a-t-il l'air menacé ?
La minute géopolitique
Disons déjà que du fameux "effet domino" la Grèce se tape si elle sort du schmilblick européen ! C'est le point (iii) qui est intéressant. A voir l'extrême méfiance des autres états européens à l'endroit du gouvernement grec et de sa fonction publique, on peut avancer que sera noyé sous les larmes de crocodile son largage de l'eurozone avec les conséquences sociales et comptables que l'on sait. Renchérissement de la Dette en euros, dévaluation vertigineuse de la monnaie de substitution, fermeture des comptes d'épargne et comptes courants, chômage de masse, généralisation du troc, assèchement des caisses publiques, émeutes, répression...). Il faut se rappeler l'Argentine, assujettie à une monnaie étrangère incontrôlable qu'était le dollar US.
C'est pourquoi la Grèce doit sauter pour sauver ce qui peut l'être encore en appliquant les deux recommandations (i) et (ii) ci-dessus. Et la bonne idée serait d'en prévenir le grand frère russe pour s'assurer du minimum vital qu'est l'essence. Le traité d'alliance qui - après les effusions spectaculaires de l'Orthodoxie - servira d'abord à financer les concours russes et mettra une base navale hellène à disposition de la Flotte de la Mer Noire, non pour escale mais pour stationnement et construction et réparation navales. Le rêve du Csar en eaux chaudes. Tout le paquet devrait être mis d'ailleurs sur la mer puisque la flotte commerciale grecque est encore la quatrième du monde (clic sur le rapport ONU 2011) avec 3213 navires et la première en tonnage avec 202388152 dwt. La mer, ce sont des chantiers navals pour servir toute la Méditerranée orientale, une vraie industrie de mécanique marine à créer avec les Russes, et bien sûr le tourisme que la moindre valeur de la drachme renflouera.
Il y aura sans doute deux ans de mauvais, où il faudra retourner son bout de pelouse pour y faire des légumes, mais rapidement le soleil ramènera les sourires et les Anglaises en shorty.
Ce renversement d'alliance aurait un impact régional conséquent. L'ami des Grecs sur zone est le Serbe. Orthodoxie, alphabet, ennemis communs (Albanie, Turquie), proximité mentale. La Serbie dispose d'une vraie industrie avec laquelle elle espère entrer dans l'Union européenne. La Grèce, avec son tempérament commerçant, peut être une aide significative dans la distribution serbe sur les pays méditerranéens, et en Afrique où les communautés grecques sont nombreuses et actives.
Le tout est de convaincre le peuple de jouer cette renaissance à pile ou face, par référendum, et de faire la nique aux proconsuls germaniques. Avec la composition politique du pays², le choix du Saut n'est pas impossible.
Dans la mesure où les experts présdisent pour nous faire peur que le défaut calamiteux dynamiterait les partis politiques (ce ne sera que justice) et où l'Etat cachexique devra reculer sur son domaine régalien abandonnant la solidarité à l'Eglise orthodoxe, il ne serait pas incongru de fermer la voûte de l'Etat reconstruit a minima par un chef d'Etat permanent délié des joutes picrocholines, un roi quoi !
(1) Les Zinzins : les investisseurs institutionnels, ceux qui ont accès directement aux adjudications du Trésor.
(2) « Le porte-parole du gouvernement a confirmé ce lundi 13 février la tenue d’élections législatives anticipées en avril prochain. Ce scrutin s’annonce mouvementé tant les équilibres politiques en place sont en train d’être bousculés par un peuple en colère. Et ce seront sans nul doute les élections les plus incertaines que la Grèce aura connues depuis la fin de la dictature en 1974. Car le bipartisme, qui a marqué la vie politique ces 30 dernières années, socialistes du Pasok d’un côté, droite de Nouvelle démocratie de l’autre, est en train de voler en éclats. D’après un sondage paru la semaine dernière, le Pasok est même passé sous la barre des 10% d’intentions de vote. Une chose est certaine, on va assister dans les prochains mois à une recomposition du paysage politique grec, où les partis de gauche, des communistes à la gauche réformatrice, pourraient jouer un rôle important. Ils n’ont d’ailleurs jamais été aussi haut dans les sondages. » (Stathis Kouvelakis, King's College, Londres)
(2) « Le porte-parole du gouvernement a confirmé ce lundi 13 février la tenue d’élections législatives anticipées en avril prochain. Ce scrutin s’annonce mouvementé tant les équilibres politiques en place sont en train d’être bousculés par un peuple en colère. Et ce seront sans nul doute les élections les plus incertaines que la Grèce aura connues depuis la fin de la dictature en 1974. Car le bipartisme, qui a marqué la vie politique ces 30 dernières années, socialistes du Pasok d’un côté, droite de Nouvelle démocratie de l’autre, est en train de voler en éclats. D’après un sondage paru la semaine dernière, le Pasok est même passé sous la barre des 10% d’intentions de vote. Une chose est certaine, on va assister dans les prochains mois à une recomposition du paysage politique grec, où les partis de gauche, des communistes à la gauche réformatrice, pourraient jouer un rôle important. Ils n’ont d’ailleurs jamais été aussi haut dans les sondages. » (Stathis Kouvelakis, King's College, Londres)
On lira avec profit la relation du voyage d'étude d'Edmond ABOUT en Grèce, qui en son chapitre VII - Les Finances (p.258 de la Gallica) décrit le non-Etat du pays en 1852 ! Hallucinant déjà !
RépondreSupprimerLa Grèce contemporaine.
Merci à l'Ermite du gave pour le signalement.