lundi 29 février 2016

J'ai fait un rêve...

...qui commençait comme un cauchemar

Nos descendants nous citeront (peut-être) en parlant de nous comme "les royalistes de la dernière époque". Nous pouvons espérer qu'ils diront de nous beaucoup de bien, avec un respect amusé, c'est généralement ainsi qu'on se souvient des imbéciles heureux. Quatre mille illuminés, la foi en le roi chevillée à l'âme, qui coururent les messes commémoratives, les conférences commémoratives, les rogations compassionnelles, les kermesses littéraires pour livres d'histoire invendus. Nous eûmes des héros, de vrais héros qui donnèrent leur vie pour la cause du roi, et nombreux. Des seigneurs, des maréchaux, des capitaines, des chouans et des clercs, de quoi nourrir la mémoire de chaque semaine à l'année. Ce fut une occupation à plein temps. Et nous marchions en plus derrière des princes, de vrais princes, à nous donnés par les dynasties en attente de réanimation. Ces princes étaient tous sympathiques, avenants, près du peuple, bien mariés, totalement inefficaces mais nous les aimions. Ils se savaient tout ça et marchaient en connivence devant les quatre mille dans un jeu de relations publiques qui leur donnait des raisons supplémentaires d'exister. Nul n'était dupe, on ne prendrait pas les Tuileries ! Mais comme on le fait du cognac qui tourne dans le verre en redéposant son alcool sur la paroi, nous savions en parler des heures. Nous nous aimions comme nous étions... en loden et chèche blanc puisque la perruque poudrée avait été abrogée.

Et vint l'ouragan du chaos !

Non pas d'Orient comme on l'attendait des actualités mais d'Occident : chaos financier (clic) sinon financier (clac) ou pire (cloc) ! La rupture de régime, le changement de paradigme, n'est pas un choix délibéré, réfléchi, préparé. Cela vous tombe sur la tête comme un avion américain dans les Twin Towers de New York. L'effondrement économique et financier prédit par les savants Clic-Clac se répercutera immédiatement dans le champ politique puisque la classe politique s'est volontairement asservie aux marchés financiers qui la commandent. La démagogie de la Dette qui bétonne les positions retranchées d'une bureaucratie pléthorique explosera comme une figue trop mûre. Les virements des pensions tarderont, on paiera les fonctionnaires le 10 du mois, puis le 20, puis on fera intervenir les cellules psychologiques. Les ministres, sous-ministres, députés et sénateurs partiront en vacances chez leur maman dans le Berry profond où SFR ne passe pas ; tenue rurale et sabots, ils auront eu juste le temps de se souvenir qu'on voulait les brancher sur les Champs-Elysées. Tous biens ou services se paieront cash en liquide, puis en matières, puis en or et chocolat. Les banques fermeront. Les supermarchés fermeront. Les pompes à essence tariront. Le pays s'arrêtera.


Nous y sommes, enfin ! Les princes se téléphonent, les courtisans se téléphonent, les gens se parlent, le Grand Etat Major ne répond pas. Jacques Attali veut faire une télé, tout de suite. Les Quatre Mille attendent la révélation, le surgissement du roi d'au-delà des mers en armure tout mouillé, comme Raquel Welsh émergeant de l'océan. Le vrai roi, avec de la gueule, celui du vitrail, pas d'autres... il ne se passe rien. Enfin si, les Quartiers sont passés à l'émeute et au pillage, on sent qu'ils vont descendre en centre-ville. Garez vos blondes et dégraissez vos lames. Les princes ne se téléphonent plus, un ferry déprogrammé est quand même parvenu à Dieppe et les a tous emportés. L'Insurrection qui vient progresse et va se heurter à la Gendarmerie en tenue de campagne dont on vient de débloquer les soldes et les munitions en sous-préfecture.
La bourgeoisie est aux abris, celle qui n'a pu rejoindre les aérogares, avant ! Des armes sortent des armoires, il n'y a plus aucun sabre japonais à vendre dans les boutiques de pacotille chinoise, les dernières ouvertes ; le chaos s'installe. Des escarpes patibulaires déambulent aux carrefours. On dit que le pouvoir a quitté les palais, comme en 68, que des huissiers à chaîne hantent encore. On a fermé les lourds portails de tous les ministères et des détachements de la Garde républicaine attendent derrière comme les Suisses aux Tuileries jadis. Les Quatre Mille veillent toujours, enfin, quand ils ont terminé de faire la queue au marché noir pour du boudin aux pommes, ils attendent le roi, certains prient. C'est ce que les cadres du mouvement leur avaient expliqué. Au milieu du désordre, les Chambres réunis en Congrès à Versailles ou ailleurs rappelleront le roi et on ira tous à la Maison de la Radio. Easy !


Le Congrès semble impossible à réunir, les présidents des chambres sont partis comme en juillet 1789, la monarchie est inconnue des politiques qui cherchent plutôt l'homme à poigne qui va noyer la révolte dans le sang des mécontents et sauvera le métier ! Il est vrai qu'aucun moyen de communication de masse n'a été construit par les royalistes, leurs princes ou la Cour. Aussi ne doit-on s'étonner si la possibilité d'une monarchie n'effleure l'esprit de personne. Ce qui reste de nation prédit l'insurrection générale derrière un nouveau De Gaulle qui déblaiera les décombres du régime des privilégiés. En ville, une Saint-Barthélémy des Aliens fait la rumeur. Les quartiers arabes font appel aux cités pour tenir les retranchements. Pour la première fois, on a vu des milices chinoises à Belleville. Au milieu du bombardement médiatique des désordres, du roi, nul ne parle nulle part. Ça y est, la Tour Triangle flambe, on ne donne pas cher de l'Hôtel de Ville maintenant.

À n'avoir pas voulu se salir les idées, les royalistes restent affichés dans les mangas royalistes confidentiels et sur des sites de propagande modeste, mais ils n'existent pas dans la vraie vie. Qui sera d'ailleurs le roi ? Comme en 1873, les royalistes ne sont pas d'accord entre eux et quand chaque camp aura terminé de se distribuer les postes du futur royaume, on entendra à la radio un Louis-Bonaparte, un Gambetta, un Blum, un Pétain, un Poujade ou un Mélenchon... mais de roi, point. Finalement c'est le chef syndicaliste de la presse parisienne qui prendra les choses en main et fera donner les chars comme à Budapest en 56 : écrasez-les tous !




C'est fini. Conclusion ? Fils et filles de France, une restauration se prépare d'avance et sérieusement, en dehors des églises et des cénacles discrets. On le saura pour la prochainement fois, car il y aura une prochaine fois, mais pas avec les mêmes. Derrière les princes de la dernière époque, les royalistes de la dernière époque quitteront la scène, tête basse en se regardant marcher vers le magasin aux obsolètes où se rangent les idées perdantes de l'histoire. Plus tard viendront les autres ! Bob, Luc ou Cédric de La Faute à Rousseau ? Même pas, ils sont déjà vieux, bloqués par l'arthrite dynastique !

Une génération nouvelle de royalistes ? Pour qui ? Pour les Bourbon-Bourbon, Bourbon-Orléans, Bourbon-Busset, Bourbon-Parme, Deux-Siciles, Bourbon-Séville, Bourbon-Bhopal, Bourbon-Habsbourg ? ou pas Bourbon ? Qu'importe finalement ! La dynastie sera la queue de trajectoire du Projet après la préparation de terrain. Les autres seront devenus monarchistes par l'étude et le raisonnement, et ils s'amalgameront dans un business plan de reconquête du pouvoir, bien différent de l'exaltation du patrimoine royal qui avait prévalu jusqu'ici.

Les monarchistes de la nouvelle époque seront peut-être de piètres historiens, peu portés sur les rogations et les chants scouts, mais ils seront convaincus rationnellement de la supériorité de la monarchie dans le gouvernement des hommes - sans doute à la manière de Charles Maurras - et ils sauront construire un programme politique pour un régime de rechange qui organisera tout l'étage régalien des pouvoirs, laissant tout l'étage inférieur au désordre démocratique des républiques du sus-nommé. Et surtout, ils en sauront financer la propagande par des médias de communication adaptés aux temps, larges et puissants.

Alors, quand dans l'Opinion, un jour, on entendra dire partout : "un roi ? pourquoi pas !" sera venu le moment de propulser le prince cadrant au projet, dans le sens où le définissait Le Jeu du Prince : un prince exceptionnel en compétences, disposant d'une autorité naturelle, décidé à se battre.

Et nos petits-enfants auront un roi, ou une reine. Facile !



En attendant l'aurore d'une nouvelle monarchie, l'aube, elle, ne s'éteint jamais, accueillons la dernière livraison du Lien légitimiste qui est tombée dans les boîtes ces derniers jours.


vers les archives du Lien légitimiste...

Numéro 67 - janvier-février 2016

* Editorial de Gérard de Villèle : Louis XVI : Dissonances et discordances
* Note de lecture de Phlippe de Lacvivier : La famille des Chanteurs Trapp
* Hopperies : Les élites naturelles, les intellectuels et l'État
* Economie et royauté : les errements de la croissance, par Gabriel Privat
* Alerte de Gérard de Villèle : Vers la fin de l'espèce humaine ?
...duquel article j'extrais la photo ci-dessous :



Le Lien Légitimiste
2 Le Petit-Prix
37240 La Chapelle Blanche Saint Martin

(bimestriel exclusivement sur abonnement 30€, service électronique à 10€)

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lundi 22 février 2016

Retourner les faux

On dit souvent que le Français est très majoritairement issu de souches paysannes. C'est sans doute pourquoi il a une passion particulière pour la cause agricole et des idées pour la défendre. C'est le but de ce billet, le piéton du roi étant, lui, greffé sur la souche viticole. Je lis souvent les analyses bretonnantes de Jean-Philippe Chauvin et partage toutes ses conclusions* mais, historien plus qu'économiste, il ne perce pas suffisamment la dictature des filières. Les paysans qui barrent les routes pour le lait ou le cochon sont victimes d'un modèle économique centré sur la liberté de l'offre, liberté régulée par la punition ciblée des subsides à éclipse qu'ils reçoivent. Sans faire un cours de Génie rural, on peut distinguer deux agricultures pour demain et on va voir que les filières porcines et laitières actuelles n'y sont pas.

(*) Son dernier article sur Nouvelle Chouannerie : Des agriculteurs abandonnés par la République (clic)


L'agriculture sympa est la ferme en polyculture**


... sur laquelle subsiste une famille qui peut être nombreuse et qui sert le marché local en produits frais et contrôlables. Il y a de l'avenir sur cet axe, pour la simple raison que c'est le seul modèle anticapitaliste, et que l'argent vagabond n'y viendra pas. La demande de produits propres augmentera sans arrêt. Les prix aussi ; mais l'hypocondrie latente du mangeur lui fera accepter un surprix "qualité" qui le sauvera du cancer. Dans cette agriculture, on peut ranger toutes les niches techniques à commencer par la viticulture et les laiteries, mais aussi le maraîchage, la production fruitière artisanale et la salaison.
Ces activités ne rendent pas riches, mais permettent d'élever une famille très convenablement dans un cadre naturel. Le contact direct avec le consommateur indique les déviations à prendre pour bien continuer. C'est le vieux modèle français qui malgré tout ne peut plus nourrir les villes.

(**) Il est intéressant de s'abonner au mensuel Country qui revisite à sa façon la série "Green Acres" : CLIC !


La seconde agriculture est celle des filières.



C'est un modèle adapté à la consommation de masse, d'autant plus pertinent pour accompagner la métropolisation de l'espace qui est en train de s'imposer. Ce que produit l'agriculture des filières et une matière première qui doit franchir un ou plusieurs stades de transformation pour atteindre le consommateur. Or les manifestations que nous voyons tous les jours nous indiquent qu'elle fonctionne en régime d'offre. J'allais dire bêtement. Les producteurs font tourner leurs exploitations et se présentent sur le marché pour écouler les matières premières. A partir de là tout leur échappe. C'est le plus mauvais modèle et pourtant le plus ancien, quasiment médiéval. Mais curieusement, c'est celui qui dès l'après-guerre fut poussé par le Génie rural, adossé au Crédit agricole qui suppléait au défaut de capital par des prêts gagés sur le travail. La seule pompe qui fonctionne au bénéfice de tous sur une filière agricole est la pompe aspirante. Le transformateur au contact du marché de consommation organise les productions intermédiaire et primaire, la filière n'ayant qu'un seul patron : le client final. Dans ce modèle, le transformateur passe des contrats d'approvisionnement (un peu comme dans le raffinage pétrolier). Certes, en période de surproduction il est plus avantageux pour lui de venir sur le marché spot, mais on peut le contraindre de diverses façons comme en compliquant les marchés spot ou en y raréfiant l'offre. Le Cadran de Pleven fut le boulevard d'accès des transformateurs à la mise en coupe réglée des producteurs porcins ! Si le transformateur n'a plus de place de marché global où agir hors-contrat, cela devient très difficile pour lui de gérer les approvisionnements qui lui sont indispensables à faire tourner l'usine. Renverser le modèle prendra du temps, mais l'impulsion est déjà donnée dans certains segments comme la volaille.


Cowgirl


Si on veut être complet (j'ose), il existe une troisième agriculture, mais qui n'impacte pas vraiment la crise agricole, motif de ce billet : c'est l'agriculture commerciale internationale qui fournit le marché mondial en denrées de base. Celle-ci n'a besoin ni des soins de l'Etat, ni même de la surveillance de Bruxelles même si elle en accepte les subsides. Elle est réglée par un cadran spécial commun à tous, chaque spécialité a le sien, qu'il soit à Paris, Londres ou Chicago (voir la carte). Les productions tropicales sont mieux connues (café, cacao, soja) mais nous y sommes aussi pour les blés meuniers, l'orge, le maïs-grain, le houblon, le colza etc... que nous appelons les "grandes cultures". Cette agriculture est forcément capitalistique, elle est organisée en groupements puissants capables de faire plier des Etats ; elle livre par bateaux complets et contribue plus à nos exportations que la filière automobile ! Les ministres qui se succèdent à Paris n'en comprennent pas toujours les tenants et aboutissants. C'est un métier relativement fermé, un peu comme le bitume, l'urée ou les pistaches.




Terminons du côté obscur de la force.

Les acteurs de marché pointent souvent du doigt la "grande distribution" et ils ont bien raison. La grande distribution dont la centrale d'achat la plus emblématique du secteur est celle des Leclerc, manœuvre toujours à la limite de la rupture de ses ressources. Pour avoir le prix final le plus bas possible, il faut acheter le plus bas possible, mais pour conserver de la ressource - i.e les couillons qui se lèvent tôt - il suffit de payer le "juste prix" un poil plus haut que le prix auquel on se suicide. Et si les paysans sentent bien cette politique délibérée contre leurs intérêts, les ministres qui se pavanent sur les foires ne s'en occupent pas. C'est au choix : ou bien ils sont bêtes, ou bien ils sont complices. Ne donnons pas de mauvaises idées, mais parfois, faire passer la justice de Laguiole résout bien des conflits. Une agriculture de filière renversée en "pompe aspirante" devra passer en force sur la grande distribution en clouant ses chauves-souris sur la porte des granges.


En résumé (?!), l'indice de bonheur brut du paysan est dans la ferme de proximité ; mais il peut aussi se réaliser comme maillon premier d'une filière de produits transformés qu'il intégrera complètement. Le paysan du Crédit agricole est foutu. Quand on fera les comptes, on y réintégrera le prix de la sueur avant de tirer les soldes. Après, on pourra parler de tout ça à Bruxelles. Si la conséquence première est de diminuer d'inutiles subventions : on y fera de l'audimat.


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lundi 15 février 2016

Fabius chevauche le sphinx

A l'enseigne du sphinx, dort la gérontocratie. De plus en plus de pouvoirs lui ont été remis par les échelons subalternes, contents de se défausser plutôt que de gouverner. Y accède aujourd'hui, l'apparatchik chic Fabius, de chez Fabius & Fabius, antiquaires jadis du Boulevard Haussmann. Même s'il s'en défend, cela nous aura valu l'exclusion des œuvres d'art des calculs d'assiette soumise à l'ISF. Tant mieux.

L'homme fut un premier de la classe, fort en thème et bien noté. Parcours sans faute finalement - Normale Sup, agreg de lettres, Sciences Po, ENA, Conseil d'Etat - trahi deux fois à son insu : le sang contaminé et le Rainbow Warrior. Mais comme dit de lui André Santini : « Il fait penser au peintre Sisley. Le style parfait mais les idées fort courtes ». C'est ce manque d'imagination qui l'a barré de plus hautes responsabilités. Fabius, finalement scolaire, n'a survécu dans le microcosme que par un pouvoir de nuisance affûté. Souvenons-nous du "non" au référendum constitutionnel européen contre le courant majoritaire du parti socialiste ; également du fracas de la TVA sociale contre Sarkozy. Son image pâtit aussi de sa participation au cabinet Ayrault après avoir traité le candidat Hollande de "fraise des bois". Dans la fonction de ministre des affaires étrangères il s'est trompé sur la pérennité de Bachar el-Assad comme avant lui Bernard Kouchner s'était trompé sur celle de Nouri al-Maliki à Bagdad, avec les mêmes conséquences désastreuses dans l'un et l'autre cas.

Le bilan diplomatique

La droite nationaliste lui reproche son positionnement contre Vladimir Poutine en Ukraine orientale et sa haine de Bachar el-Assad en Syrie. La roublardise du Russe en a fatigué d'autres et la mise au tapis de l'avion malaisien lui est créditée, indiscutablement. On retrouve ce cynisme croisé du binôme Lavrov-Poutine dans l'appui-feu donné à l'armée régulière syrienne contre tous les rebelles, qui bizarrement épargne au sol les positions du Da'ech. On peut vomir. Quand on fera le compte des victimes du psychopathe alaouite et sa manière de les tuer, certains de nos parlementaires seront très gênés d'être allé lui baiser l'anneau. Dans l'un et l'autre cas, la France ne peut pas agir seule, faute de moyens matériels suffisants dans l'acquisition de cibles et dans la logistique carburants. Elle agit donc en coalition et doit composer. C'est le rôle d'une diplomatie. A noter que le Canada qui ne veut plus composer, se retire du théâtre d'opérations syro-irakien à la fin du mois.

Le gros reproche demeure quand même l'abandon des Chrétiens d'Orient. Certes ces communautés aborigènes étaient toutes baassistes puisque la dictature laïque du parti Baas en Irak et en Syrie faisait rempart à la furie musulmane. Le co-fondateur du parti, Michel Aflak, était un nationaliste chrétien. Il a donc été difficile d'arracher les Chrétiens à leur destin, mais en faire porter le chapeau à la France est assez dégueulasse. Qu'a fait pour eux la grande thalassocratie chrétienne américaine - in God We trust : Rien. Qu'a fait le nouveau csar de toutes les Russies, protecteur de l'Orthodoxie ? Pas grand chose, et très tard. Alors s'il est exact que la politique arabe de la France s'est perdue dans le merdier syrien, elle ne fut pas la seule. Incapables d'ailleurs de protéger le Liban, les services du Quai devraient actualiser leurs postures morales pour ne pas faire naître de faux espoirs. A noter qu'au début de l'affaire syrienne Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, avait refusé de porter secours aux Chrétiens avant qu'ils n'aient basculé dans le camp de la rébellion. Ce qui fut impossible à beaucoup.

Dans le dossier iranien, Laurent Fabius a montré une rigidité surprenante, mais un peu moins si l'on sait qu'il était premier ministre quand l'immunité diplomatique internationale permit à l'organisateur iranien des attentats de Paris de prendre l'avion. Sa position tranchée contre le mercantilisme américain dans la négociation nucléaire avec Téhéran, a montré que la France ne s'alignait pas, ne se couchait pas. Il faut le lui reconnaître, même si la bombe des mollahs n'est que repoussée à vingt ans. Et nous n'avons payé aucun prix de cette "indépendance" contrairement au refus d'obstacle sur la guerre d'Irak, parce que Laurent Fabius ne l'a pas instrumentalisée à sa propre gloire comme l'aurait fait un Villepin ou un Sarkozy. Nous n'avons fâché personne dès lors que nos positions étaient fondées sans grandiloquence, ni arrière-pensées protogaullistes.

Le dernier voyage

Sans doute Fabius est-il plutôt un joueur de revers que de premier service. Il a partout "réagi". En revanche, il a montré des dons d'administrateur pugnace lors de son passage au Quai où les réformes ont été appliquées à la hache sans trop de concertation syndicale. La maison est en ordre ! Il va beaucoup s'ennuyer au Conseil constitutionnel (clic), élégamment certes, mais sans possibilité de libérer ses aigreurs, à défaut de pouvoir exercer son "autorité". Cette place est devenue la plus élevée de notre République depuis qu'on en redoute les jugements ; en fait, une Cour Suprême à la française, politisée. Saura-t-il résister aux manipulations de l'exécutif comme le lui recommandera Jean-Louis Debré lors de la passation de pouvoir ? Celui-ci, juge de profession, quitte l'institution quelque peu amer. Alors que dans ses vœux de 2016, il était resté dans l'onctuosité des corps constitués, passant la porte une dernière fois, il dénonce les "lois de plus en plus bavardes, mal fagotées car prises sous la tyrannie de l’instant et sans la rigueur qu’elles avaient jadis". Avec l'armée de rédacteurs énarques forant des tunnels rhétoriques où l'on ne voit jamais le jour, il y a matière à rêver de clarté au sens classique : "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement".

Mais le Conseil constitutionnel est aussi une prison politique. On y enferme les ambitions. C'est bien pourquoi l'ancien président Sarkozy n'a jamais voulu y siéger. Autant que leurs compétences et leur sûreté de jugement seront utilisées, les neuf sages restent dans une posture d'immobilité, une posture de momies qui fait dire à beaucoup : mourrez, nous nous chargeons des restes ! Hollande y enterre un concurrent pour 2017.





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lundi 8 février 2016

La dépression mentale de l'Europe est allemande

 

Jusqu'à l'affaire de la grande migration arabe, l'Allemagne, conduite par la chancelière de Prusse, servait à tout. Modèle socio-économique, père-fouettard des gouvernements de danseuses impécunieuses, ultime recours contre les appétits russes, partenaire massif des Etats-Unis jusqu'à midi, refuge des diplômés européens sans travail ! Sans même trop comprendre le fond de son raisonnement, on avait pris l'habitude de suivre l'Allemagne. Dans tous les ministères du continent on savait promettre tout et n'importe quoi aux mécontents en sachant qu'in fine, il faudrait rechercher le nihil obstat de Berlin, avec l'arrière-pensée parfois d'obtenir son refus. Le centre de gravité des décisions communautaires s'était peu à peu déplacé de Bruxelles à Berlin - l'affaire du GREXIT le démontra.

Certains, lassés de voir les pays latins patauger avec plaisir dans leur gabegie endémique, votaient pour une fédération économique germanique autour d'un euromarc délesté des dettes nationales impayables du Sud ! Sur cet axe inédit, et au prétexte d'harmonisation fiscale, il s'était même tenu une réunion importante des ministres des finances de la zone euro germanophone, le 13 mars 2013 à Berlin. Mais d'autres s'étaient tenues plus discrètement les années précédentes à Luxembourg, Bâle, Vaduz et Vienne. Une sorte de fédération germanique commençait à se dessiner qui pourrait agréger des pays d'arrière-cour comme la Tchéco-Slovaquie et jusques aussi loin que la Finlande.

2016 : nous sommes loin de l'anschluss économique. La décision irréfléchie et minoritaire de la Chancelière d'ouvrir sans aucune limite ses guichets aux requérants d'asile politique et économique a braqué contre elle tous ses voisins. Voir la Scandinavie fermer ses portes au flux migratoire arabe en dit plus long qu'un grand discours au Parlement européen. L'Allemagne merkélienne a dynamité l'Europe dans son logiciel de soft-power. Amis récents ou adversaires historiques, tous comptaient sur Berlin pour maintenir une cohésion des nations vers une fédération puissante, prospère et pacifique. Ils déchantent. Effrayées de se voir dépossédées de leurs façons de vivre, se mettent en congé de consensus la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et même l'Autriche complètement débordée. Se taisent les pays sous perfusion chronique comme les quatre nations balkaniques (GR, RO, BG, HR) mais le ton monte aux Pays-Bas aussi ! Et comble de malheur pour l'Union se désunit le Royaume-Uni ! Le BREXIT est la grande affaire de l'année. La licence d'importation en aveugle de migrants en masse par l'Allemagne a rechargé jusqu'à rabord les chaudières de l'euroscepticisme anglais.





Le continent désaimanté risque de voir se rompre les amarres britanniques, avant peut-être la désintégration du Royaume-Uni lui-même. Souvenons-nous que la Grande Bretagne accéda au Marché commun en compagnie de ses meilleurs clients apportant un renfort certain. S'agrégeaient ainsi à l'Europe continentale : la Norvège pétrolifère, le Royaume-Uni avec la City de Londres et l'Ecosse pétrolifère, le Danemark avec les zones de pêche des Féroë et du Gröenland, et la colonie financière anglaise qu'est l'Irlande républicaine.

Le départ éventuel du Royaume-Uni ou BREXIT peut disloquer toute la zone de la Mer du Nord. La Norvège ne ratifia pas jadis mais s'intégra dans l'Espace économique européen comme la Suisse ; elle n'aura pas à en partir formellement ; l'Islande a claqué la porte en 2013 ; les Danois votent régulièrement contre l'immixion des lois européennes chez eux ; seule l'Irlande ne peut pas arracher la perf, quoique les investisseurs de poids y soient plutôt nord-américains ! Nul ne sait ce qu'adviendront les relations déjà tumultueuses entre l'Angleterre et l'Ecosse (républicaine). De ce désordre ne naîtra rien de bon pour nous, sauf à faire battre des nageoires les otaries souverainistes. Le BENELUX collera plus solidement encore à l'Allemagne rhénane dont il assure les débouchés par ses ports du Range Nord. Les trois pays baltes et la Pologne rechercheront la protection des Etats-Unis, la Suède et la Finlande chercheront à s'accommoder de la nouvelle donne géostratégique et revivifieront peut-être leur neutralité. Il est difficile de prévoir. Si l'on excepte les pays de l'Est de peu de poids, on en revient à la définition de départ de la Communauté européenne avec les six pays fondateurs auquel s'agrégeraient la Tchéquie, l'Autriche, la Slovénie et la Croatie et la péninsule ibérique qui n'a pas de solution de rechange, sauf si l'évolution climatique la soudait au Maroc : douze en tout.

La France pourra-t-elle en retirer quelque avantage ? De par sa position centrale en Europe occidentale et son ouverture sur quatre mers, elle aurait un coup à jouer. Mais elle n'a plus les moyens de faire fructifier aucun rebattage des cartes et ne saurait comment mettre au pot. Après 35 ans de socialisme, elle est devenue un pays moyen aux semelles de plomb, stipendié par les preneurs de bons du Trésor et gouverné par le principe de précaution. Elle n'a de marge de manœuvre que celle concédée par les super-puissances en rémunération de son alignement ou de son silence. Finalement, la main française dans le gant européen fut un essai intelligent, trop intelligent pour la classe politique aux affaires. Repliée aujourd'hui sur ses défis domestiques, incapable d'affronter le mammouth le plus gros d'Europe qu'elle est obligée de nourrir, elle est désormais à la merci de tiers. Ira-t-on jusqu'à dire avec Michel Onfray qu'elle est à la merci de la bombe islamique (clic)? Doit-on craindre en réaction une Saint-Barthélémy géante d'un peuple affolé par les reculades et la démission de tous les pouvoirs. C'est le premier souci de MM. Hollande, Valls et Cazeneuve : un pogrom islamique français ! Un incommensurable bond en arrière dans la-patrie-des-droits-de-l'homme, qui ferait tache d'huile dans toute l'Europe !

Le projet européen (le seul finalement que nous avions) s'estompe dans des complications inextricables ; comme le disait Christian Vanneste la semaine dernière : « L’Europe ne fait plus l’Histoire, elle la subit » ; le couple franco-allemand a divorcé dès que l'Allemagne a acquis sa majorité le 3 octobre 1990 ; nos propositions européennes ne sont écoutées par personne ; notre modèle socio-économique français est la risée du monde ; nos comptes publics sont exécrables et le gouvernement s'en fiche qui ne regarde que sa perpétuation ; en plein état d'urgence, le pouvoir supprime l'accent circonflexe !

Il aura suffit que l'Allemagne ne soit plus le "grand frère" qu'on imitera à la fin pour nous sauver, pour que le mental du pays s'effondre. Des réactions xénophobes prennent le pas sur le coup de balai politique nécessaire. La classe politique à la ramasse croit-elle tenir le haut du pavé jusqu'en avril 2017 ?


Danger ! Il y a danger



(rédigé à Paris, le 6 février 2016, jour du PEGIDA)

samedi 6 février 2016

Flash - Capture du général Piquemal à Calais


BEAKING NEWS : General**** Christian Piquemal, French Foreign Legion ex-boss, has been arrested by French riot police in Calais today among protesters against muslim invasion.


Ou comment le pouvoir peut-il perdre les pédales à ce point contre une manifestation pacifique même non autorisée !











lundi 1 février 2016

En France, le roi peut mourir


On dit partout que SAR le prince Sixte-Henri de Bourbon Parme aurait claqué la porte de la messe de requiem pour Louis XVI à la basilique de Saint-Denis le 21 janvier dernier. Qu'a-t-il entendu qui le fasse sortir de ses gonds ? Une déclaration du prince Louis de Bourbon absent, lue par un diacre en préambule de l'homélie du Père Pic : dans la déclaration, le prince Louis s'annonce "duc d'Anjou" et "successeur légitime des Rois de France". Le régent de la Communion carliste qui lui dénie tout avenir, a failli faire une attaque et a quitté la nef par l'allée centrale (outrage pour les croyants). Le microcosme est aux cent coups ! On trouvera la relation de ce scandale dans le bulletin climatique du Conseil dans l'espérance du roi en date du 25.01.2016 sous la plume de Franz de Burgos.

Rappelons l'esclandre du prince au barbecue bourbonnien organisé l'an dernier par le prince Charles-Henri de Lobkowicz au château de Bostz, au motif de la présence de l'usurpateur isabélitain Luis-Alfonso de Borbon à l'ascendance de qui il impute les 400000 morts des guerres carlistes (faut jamais mollir). Sa déclaration incendiaire lui avait valu les remontrances acides des docteurs de la Loi.
Ce qu'il supportait jadis dans sa navigation du mouvement royaliste, lui apparaît-il aujourd'hui insupportable ? Ses préférences marquées pour la branche d'Orléans et le mouvement d'Action française s'accommodent-elles de la thèse interruptive qu'il promeut contre les Bourbons d'Espagne ?
Après tout, la Monarchie de Juillet n'a-t-elle pas sombré comme sa sœur aînée laissant la famille en déshérence si « le Roi ne meurt pas en France »?

Sixte-Henri de Bourbon Parme est le champion de la thèse interruptive, qui fonde sa conviction sur la devise percutante de la succession capétienne : « Le Mort saisit le Vif » : si la main du mort ne trouve que le vide, les compteurs sont remis à zéro. Dans un entretien donné il y a treize ans au Libre Journal de la France Courtoise (n°283 du 17.01.2003 - clic - merci Vexilla Regis), il développait cette rupture dynastique. Mais il y a deux ans, à Var Matin, le prince élaborait les conditions de ses propres prétentions à régner :

Il remonte le principe de non-interruptibilité aux rois carolingiens. On comprend bien qu'à sa mort, le décès sans héritier du roi carolingien permettait d'ouvrir le champ des possibles et qu'une lignée nouvelle était choisie sur des critères multiples de naissance, de position sur l'échelle féodale, de possessions foncières et de forces disponibles. L'écho le plus récent de cette coutume disruptive est l'élection d'Hugues Capet à Senlis en 987 à la couronne des Francs. Naîtront alors, au fil des questions dynastiques, les lois de dévolution de la couronne de France pour préserver la lignée capétienne tout en évitant les désordres successoraux. Ces lois formeront plus tard un corpus constitutionnel appelé "Lois Fondamentales du Royaume De France". Les amateurs pressés peuvent cliquer ici.

Mgr Sixte-Henri part du principe que le royaume de France a disparu corps et biens et qu'on efface l'ardoise. Il n'y a pas de rois souterrains. Mort, c'est mort. Prétend-il n'est pas sûr et certain, d'autant que célibataire sans enfants, il ne pourrait réparer une interruption que pour en créer une autre quelques temps plus tard. Mais quand on lui demande où se situe-t-il sur l'échiquier politique, il répond sans ambages : Les rois sous l'Ancien régime n'ont jamais été de droite ou de gauche.
Le prétendant pointe l'oreille, à moins que nous ne soyons dans la posture d'un vieux monsieur solitaire qui s'ennuie.

Ph.I des Francs
Dans le même entretien à Var Matin, il signale vivre dans son château de Lignières, à défaut de pouvoir vivre à Chambord (sic) après la captation de l'héritage des Parme organisée par l'Etat français. Je ne sais comment il aurait pu entretenir Chambord quand on sait l'état du château actuel, paumé au fin fond du Berry. Contrairement à ses concurrents, il proclame donc l'ancrage foncier des vieux féodaux, et les renforts de la Communion carliste.
Nous abordons là aux rivages du rêve éveillé, et sans doute n'y croit-il pas plus que ça. Mais en cas d'ouverture de la fenêtre d'opportunité, le principe de non-interruptibilité sera invoqué par le plus motivé des outsiders prétendant accéder : le Roi est mort de si longtemps, le Roi c'est moi ! Finalement, qui s'opposerait à Pharamond II de Lorraine-Habsbourg s'il apparaissait à Reims avec l'ADN des Troyens, puisqu'il est de la famille de Priam à la mode de Bretagne ? Un vieux prince de Parme irritable et malpoli ? Et pourquoi pas moi, se sont dit tant de cadres du mouvement royaliste un jour, au second armagnac du soir.

Il me plairait bien ce Mérovingien caché qui réglerait une bonne fois pour toutes cette Querelle dynastique qui nous empoisonne tant.


Postscriptum du lundi soir : Communiqué Duc d'Anjou qui a mis le feu aux poudres à Saint-Denis :
« Monseigneur le duc d’Anjou, Chef de la Maison de Bourbon, successeur légitime des Rois de France, s’associe à la prière des membres de sa famille, du Président et des membres du Comité du Mémorial de France à Saint-Denys comme de tous ceux qui sont venus assister à cette messe célébrée à la Mémoire du Roi Louis XVI en ce jour anniversaire de sa mort. Puisse le Roi-Martyr intercéder pour la France ! »

Le début du texte me signale une fabrication, même si on se doute que le prince Louis ne rédige pas d'habitude ses communiqués lui-même. Celui-ci nous rappelle l'époque du secrétaire Bureau qui ne manquait pas une occasion de proclamer les droits imprescriptibles de son maître. Le prince arrivant à Paris le dimanche suivant pour la messe de la Chapelle Expiatoire organisée elle-aussi par l'IMB des Beauffremont, le communiqué du jeudi était inutile, surtout en ces termes grandiloquents. Quelqu'un avait-il intérêt à cette "provocation" après avoir invité le doyen de Parme au sang chaud, Mgr Sixte-Henri ? Le trouver expliquerait tout.


Taubira et sa Loi

Ainsi Christiane Taubira a quitté la Chancellerie. Elle s'inscrira dans la chronique des travaux et des jours comme le Garde des sceaux qui imposa le mariage homosexuel en France, et rien de plus, car il n'y eut rien de plus, à part quelques ajustement à la marge des procédures judiciaires. Il restera d'elle une inclination naturelle à manœuvrer les Chambres par un discours littéraire qui tranchait sur la morne plaine des récitations automatiques de députés godillots. Elle a apporté de la fraîcheur dans l'hémicycle. Quant aux grandes idées*, elles sont restées au stade de l'incantation obstinée, répétée, lassante, avec ce soupçon de mépris des Français qui a interdit le soutien, sinon l'empathie de citoyens en phase avec ses propositions, mais qui furent outrés par son combat maladroit pour la négritude contre eux.

Sa démission est la fenêtre d'opportunité pour les adversaires au mariage homosexuel qui remettent aujourd'hui du gasoil pour nous resservir la "destruction de la famille" et faire avancer leur modèle social en béton dans l'allée des prétendants à l'Elysée. Dans un entretien accordé à Atlantico, Guillaume de Prémare** relève que seulement 18000 mariages homosexuels ont été "célébrés" en deux ans en France, ce qui semble indiquer que la ressource minoritaire s'épuise. Un tableau complet de l'INSEE nous donne tous les chiffres et compte 250000 mariages en gros. Le mariage gay est un épiphénomène. Il n'en demeure pas moins que pour M. de Prémare la menace contre la famille traditionnelle persisterait. Il dit :

« L’idéologie issue des études sur le genre vise à imposer l’idée d’indifférenciation entre l’homme et la femme. Il y a un lien substantiel avec le mariage homosexuel : si deux hommes ou deux femmes peuvent se marier et adopter des enfants – au même titre qu’un homme et une femme -, c’est qu’il y a équivalence des situations et indifférenciation entre homme et femme. Il y a une dialectique qui vise à opposer nature et culture ; et même à nier l’existence d’une nature humaine. Cette opposition est trompeuse parce que l’homme est par nature un animal social et culturel ; et sa dimension biologique est articulée à sa dimension culturelle. La nature humaine englobe tout cela.»

Ce sont des conneries (dans une version papier, on écrit : on se paie de mots): la nature de l'homme est hétérosexuelle par construction et toutes les lois permissives du monde n'effaceront pas l'étonnement, la raillerie voire le mépris nés de la rencontre de couples homosexuels. En ce sens qu'il n'y aura pas indifférenciation des sexes, ni destruction de l'ADN humain par le poison de la culture décadente du Bas Empire. Il suffit de sortir "en ville" et de parler aux autres au lieu de rester coincé dans la phosphoration de ses idées. Les gens tout simplement s'en moquent dans les deux sens du terme ! N'ajoutons pas (mais un peu quand même) que les populations appelées en renfort de notre économie essoufflée sont unanimement contre les homosexuels pratiquants jusqu'à les lapider, les pendre ou les jeter des toits.

Nulle loi n'interdit maintenant à quiconque de se marier, y compris l'immense majorité de la population qui fait la noce comme au bon vieux temps, avec les blagues salaces de l'oncle de Chaminadour en fin de banquet ! Pour ma part, que deux êtres qui s'aiment veuillent solenniser leur union par un mariage ne m'enlève aucun point de retraite. Certes, la famille patriarcale est le creuset générique de l'éducation du petit d'homme ; ce dispositif cellulaire est éprouvé depuis Néandertal ; mais ça ne se passe pas non plus toujours très bien. Les royalistes sont aux premières loges pour constater les dégâts de la contrainte dans les familles princières et non princières. Parfois cela tourne au désastre. Oui, la cellule familiale est la brique naturelle élémentaire d'une société, n'en faisons pas un sacrement universel obligatoire.

Mon sentiment est que les cadres de la Manif-Pour-Tous, forts du souvenir d'un million de marcheurs à Paris, cherchent à pérenniser un fonds de commerce valorisable auprès de structures politiques plus grandes, elles-mêmes dispensatrices de prébendes et de visibilité sociale. Ils inventent un péril là où il n'y a qu'abandon circonstancié et électoraliste à une mode sociétale qui risque bien de passer un jour comme passent les mœurs décalées. D'ailleurs, on sait peu que des gens impliqués comme Pierre Bergé s'étaient déclarés il y a longtemps contre le mariage mimétique des homosexuels, se satisfaisant de la protection patrimoniale du PACS et déconseillant cette pitrerie.

Par contre, il faut tenir bon contre l'adoption d'enfants-de-plaisance par des couples anti-nature - pourquoi lester les écoliers d'un pareil handicap ?*** - et demander sans relâche l'abolition de l'article 6-1 du Code civil**** : « Le mariage et la filiation adoptive emportent les mêmes effets, droits et obligations reconnus par les lois, à l'exclusion de ceux prévus au titre VII du livre Ier du présent code, que les époux ou les parents soient de sexe différent ou de même sexe », et surtout bloquer en frontière toute la gestation d'enfants pour autrui, sauf à laisser monter des usines à gosses partout dans le tiers-monde avec un marché des préférences, options et tarifs, même si...... ça existe déjà !



Les combats à mener en France sont d'un autre ordre.

La classe politique le sent aussi, qui ne reviendra pas sur la loi Taubira. Ce serait une perte de temps et d'énergie pour un épiphénomène. Les politiciens sont souvent inefficaces aux affaires mais gardent une sûreté de jugement quant à leurs chances personnelles. Ils peuvent prédire que l'électorat ne se déterminera pas en réaction contre la loi homosexuelle. C'est l'analyse de Nicolas Sarkozy.

En revanche, l'avortement et les privilèges consentis par le cabinet Valls à ce fléau démographique ; l'état calamiteux de nos finances publiques qui cachent dans leurs comptes la bombe atomique des pensions de fonctionnaires non provisionnées qui obligera un jour Bercy à piller les caisses des travailleurs du secteur marchand ; le coma de notre économie soviétisée engluée dans l'archéo-syndicalisme politique ; le drainage des cerveaux et le chômage de masse ; le lest de plomb d'une armée immense de parasites sociaux de plus en plus amalgamés aux étrangers visibles ; tous ces points sont le ferment d'une révolte sociale d'ampleur. Certains, dont je ne suis pas, parlent de guerre civile. Pour la faire, il faut être plus nombreux et plus enragés, jusqu'à passer l'Arc de Triomphe pour descendre les Champs Elysées jusqu'à la Grille du Coq. Il n'y a personne d'assez charismatique et riche pour lever l'étendard du Vaffanculo général et La-Manif-Pour-Tous n'amassera pas de barricades en poussettes. Inutile de s'exciter et d'appeler les cotisations. On fera avec la Loi taubiresque dont on purgera l'adoption d'enfants. Se concentrer sur une mesure unique et simple devrait aboutir. Bombarder, pour ce faire, son député pendant la prochaine campagne électorale législative de 2017 : Non à l'adoption gay !


Notes :
(*) pour comprendre la réflexion de Taubira il faut lire Surveiller & Punir de Michel Foucault. Bon courage, je l'ai fait :)
(**) patron du réseau d'influenceurs catholiques Ichtus.fr
(***) Avec bien d'autres, le docteur Lévy-Soussan conteste le soi-disant bien-être des enfants adoptés par des couples homosexuels : « Ils deviennent des sujets à haut risque de dépression, vivent l’échec scolaire, le manque d’estime de soi et des difficultés d’insertion sociale », explique Lévy-Soussan, autant de choses qui tombent sous le bon sens. Le psychiatre précise : « Comment ces couples-là peuvent assumer, par rapport à l’enfant, le fait qu’ils l’ont privé de père ou de mère ». Accusant l’honnêteté des études, il lâche : « Ils sont sommés d’aller bien pour des raisons idéologiques, politiques et militantes », et donc « ils ne vont pas admettre que c’est compliqué pour eux ». (source Grumberg c/o Dreuz.info)
(****) Loi 2013-404 du 17.03.2013 (clic)

 

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