lundi 26 septembre 2016

De l'abdication des rois de ce temps

SM Akihito 125è Empereur du Japon
Le Japon se prépare à l'abdication de sa majesté impériale qui dans son discours¹ à la nation du 8 août dernier, la demande. Il met en avant l'âge et ses misères physiologiques rapportées à une fonction iconographique, incarnative, intercédante avec les puissances célestes, ce qui est contradictoire en un sens. Demi-dieu sur terre du Japon éternel, il devrait mourir tranquillement à son poste, la succession étant assurée. Tant que tourne la lentille du phare on n'en change pas et la présence ressentie de l'empereur suffit. Il fut dans l'histoire des souverains invisibles et très puissants, voire craints dans leur silence. Est-il nécessaire de sortir au balcon pour être roi ?


Contrairement aux royaumes d'Asie où peuvent régner des ombres, la situation est différente chez les monarchies européennes où la fonction représentative est bien plus harassante puisque la seule exercée publiquement. Consulter le programme des maisons royales qui est affiché jour après jour sur le site de Régine Salens Noblesse & Royautés vaut mieux qu'un long discours. Même la lointaine monarchie hachémite de Jordanie n'y déroge pas. La plus belle reine du monde est de tous les événements jusqu'à épuiser ses couturières, le petit roi arrive à la suivre parfois.

Ce sont les reines des Pays-Bas qui avaient ouvert la voie de la retraite, abdiquant de leur vivant, qui Wilhelmine en faveur de Juliana, celle-ci en faveur de Beatrix qui à son tour cédera le trône à son fils Willem-Alexander. Le Grand Duc Jean de Luxembourg a de même passé la main à son fils Henri tout comme le prince Franz-Joseph II de Liechtenstein en faveur de son fils Hans-Adam II. Les plus marquants furent les retraits du roi Juan-Carlos d'Espagne en faveur de son fils Felipe VI et du roi des Belges Albert II en faveur de son fils Philippe. On ne peut parler d'abdications sans évoquer celle du pape Benoît XVI, fin théologien et piètre dictateur, à ceci près qu'il ne put désigner son successeur.

Le prince des Asturies devient Felipe VI
Ces successions du vivant du titulaire deviennent une heureuse coutume. Les monarchies modernes ne souffrent pas la diminution des capacités du prince en charge. Qu'on se rappelle la mise en péril de la dynastie espagnole par l'accident de chasse à l'éléphant du roi d'Espagne et les révélations que cet outrage écologique a débondées sur sa vie privée. Le royaume fait face à de sérieux ennemis, à commencer par les Basques et les Catalans, sans parler de la révision constitutionnelle appelée par la succession de deux filles qui oblige à revenir aux Partidas d'Alphonse X. Tous ces rois prématurés tiennent leur rang avec dignité et mènent les affaires avec sagacité et transparence. Ils savent le poids de l'Opinion sur leur avenir. Leurs épouses sont toutes un soutien efficace et remarquables la plupart du temps.


Reste à part la mère de toutes les monarchies constitutionnelles. La reine d'Angleterre va atteindre les soixante-cinq ans de règne. Elle aura épuisé quatorze premiers ministres et se sent d'attaque pour continuer, au détriment de son fils aussi mal marié que remarié et plutôt insaisissable quant à ses intentions. Le Royaume uni a fait sienne l'idée de passer le relais entre elle et son petit-fils William, duc de Cambridge, qui avec son épouse inséparable s'active comme l'héritier imminent de la couronne britannique.

- un parfum d'éternité -


La monarchie étant un régime de chair et de sang, a cet avantage sur les régimes froids, de l'adaptation. La "coutume" se crée en continu. Nos rois de France n'abdiquaient pas, seule leur mort était le signal du renouveau. Souhaitons que les sages qui veillent aux lois fondamentales du royaume de France sachent le jour venu en adapter les dispositions aux circonstances, ce que les anciens n'avaient jamais cessé de faire du vivant de la monarchie avant que leurs lointains successeurs ne les figent dans des concepts hors du temps quand la monarchie fut morte. Les Lois sont une indication, un cadre, un canevas, un scénario. Elles évolueront à nouveau lors de la renaissance du royaume, naturellement. Pour le moment, gravées dans le marbre funéraire d'un régime disparu, elles nous servent de main courante sur la via ferrata de la restauration ; mais il faudra bien quitter un jour les parcours touristiques escarpés et entrer dans la vraie vie des nations.


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lundi 19 septembre 2016

Profiteroles

Il n'y a rien d'important d'ici au débat Clinton-Trump du 26 septembre. Ce billet sera donc pur remplissage. Tout est de savoir si le magnat newyorkais va tuer politiquement le fondé de pouvoir de l'autre establishment, ce qui ne serait pas une bonne idée pour lui car elle est une proie facile. Va-t-il dégager ce faisant la voie d'accès à la Maison blanche pour le chien de prairie mort qu'il porte sur le crâne ?

Si l'élection du 8 novembre amène Donald Trump au pouvoir suprême de l'Occident, nous entrerons dans une ère nouvelle où tout reste à écrire. 2017, année première en arithmétique, année zéro de la reconquista apocalyptique ? A défaut de quoi nous connaîtrions l'amateurisme de la dinde cupide de l'Arkansas, sous influence et médicaments spéciaux inscrits au tableau B, une agonie dans le droit fil du déclin obamesque.



Pendant ce temps, celui qui nous sert de tête de Turc dans la brume crépusculaire d'un quinquennat raté, a décidé de jouer au musée Grévin lors de la journée nationale du patrimoine. Renouant avec le Grand Lever du Roi-Soleil, Le Flan a pris la pose pour "animer" le bureau présidentiel devant les badauds incrédules. La serviette d'huissier posée près de la table signale qu'il ne fait que passer. Quatre heures de queue ! Les communicants infernaux de François Hollande nous ont épargné la contemplation populaire du couple présidentiel en action dans la chambre à coucher de la Pompadour.

Cliché diffusé par les Services de l'Elysée


On savait que le peuple estime avant tout la considération qu'on lui porte. L'accueil du locataire au bas du perron devant la foule des curieux pour singer l'accueil des hauts personnages étrangers peut être pris pour une moquerie, et la mise en scène de sa propre nullité en fonction enfonce le clou : tout ceci n'a réellement aucune importance, semble-t-il expliquer.

Pas plus que le carrousel des prétendants à sa succession qui nourrit en continu les chaînes d'information éponyme.


Vous reprendrez bien des profiteroles ?



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lundi 12 septembre 2016

Essai de géopolitique djihadiste

Le billet donné par le Piéton du roi au Lien légitimiste pour sa 70ème livraison a été augmenté par le rédacteur-en-chef d'un cadrage plus large. Le voici donc en complément d'Arès publié ici le 29 août dernier. Les illustrations ci-dessous ont été ajoutées par Royal-Artillerie.

Le grand désordre que nous subissons est imputé par beaucoup à l'islam qui force sa place non seulement dans les croyances individuelles mais sur tout l'espace social car cette religion est littéralement totalitaire. Elle ne distingue pas Dieu de César. Alors se pose la question existentielle de savoir si l'islam est l'otage du choc des civilisations qui aurait créé l'islamisme ou bien s'il est la principale infanterie de cette confrontation ? Est-il le vecteur involontaire ou sournois de l'islamisme, ou bien sa victime ? C'est tout le dilemme. Et tant que les présidents des confréries musulmanes n'auront pas tranché le nœud gordien qui selon eux les étouffe, en proclamant que la France n'est pas une terre d'islamisation, de par son histoire universelle et ses mœurs politiques, les pouvoirs du moment oscilleront entre confinement indulgent et répression, selon l'état de l'Opinion. Autant dire la pire politique ! L'affaire est de longue mèche ; elle fuse depuis la décolonisation.

Dans un éditorial donné le 20 juillet dernier (après l'attentat de Nice) au site d'information numérique Vexilla Galliæ, le prince Charles-Emmanuel de Bourbon Parme analyse les causes premières du djihadisme : « Lorsque nos dirigeants nous expliquent, la voix ferme et le regard dur, que cet attentat n'est que l'un des premiers dans une guerre qui commence, ils se trompent et ne nous rendent pas service en ne nous disant pas toute la vérité. En effet, la grande confrontation entre le monde occidental et l'islam radical a commencé peu à peu avec les conflits de décolonisation où la religion servit souvent de catalyseur aux populations révoltées. L'islamisme réveillé dans la lutte contre la présence européenne a pris, par la suite, tous les visages. Se cachant sous les oripeaux de l’État socialiste, de la guérilla libératrice, de la révolution nationaliste, il a, en vérité, doucement progressé avec des confréries, au fur et à mesure de l'arabisation des sociétés décolonisées.»

Nonobstant, les luttes d'émancipation de l'Orient compliqué furent le plus souvent laïques dans le droit fil de la révolution kémaliste turque, et c'est bien à partir de l'Afghanistan que s'y agrège la composante djihadiste, donc islamique. Kémal Ataturk fut le précurseur, il abattit le Califat ; le Bloc national des capitalistes syriens de Choukri al-Kouatli chassa les Français ; en Irak, Abdul Karim Qasim coupa les ponts avec la Grande-Bretagne, c'était un marxiste ; lui succèdera le parti laïque Baas ; Nasser, Khadhafi, Bourguiba, Boumédiène, aucun de ceux-là n'étaient des lideurs confessionnels. Leurs successeurs (Inönü, Assad, Saddam Hussein, Moubarak, Ben Ali, Bouteflika...) encore moins. La seule exception fut Anouar el-Sadate, un homme de grande piété en toute modestie.

Autres temps autres mœurs
Un demi-siècle plus tard, cette émancipation fondamentalement républicaine et laïque est subvertie d'un côté par le chiisme intégral de Qom et d'un autre côté par par un wahhabisme médiéval qui trouve sa source en deux endroits : la théocratie séoudite et la confrérie des Frères musulmans égyptiens. La première citée disposait jusqu'à il y a peu de ressources illimitées pour pousser sa cause partout ; on parle de deux centaines de milliards de dollars. La seconde dispose de la méthode imbattable développant un socle caritatif de proximité. L'islam trouve un écho dans tous les peuples du Croissant vert comme le dit le prince de Bourbon-Parme et ce sont les Américains qui pour faire pièce aux Russes empêtrés dans une guerre de montagne, firent vibrer cette corde islamique contre le marxisme athée du Kremlin. Ils armèrent à profusion les bandes d'insurgés afghans avec du matériel récent jusqu'au succès que l'on sait, et instruisirent au combat des chefs naturels qui en faisaient la demande comme Oussama Ben Laden. Jusque là disposant de sabres et de pétoires, les moudjahidines accédèrent aux dotations qui permettaient de composer des unités de combat modernes. Ainsi ce ne sont plus des bandes hirsutes qui entrèrent dans Kaboul en 1992 mais des compagnies complètes. On verra resurgir des unités constituées sur le modèle réglementaire en Irak, bien aidée en cela par la bourde énorme du proconsul américain, Paul Bremer, qui débanda l'armée baassiste de Saddam Hussein, fournissant les cadres instruits et une organisation militaire offensive à la nouvelle antenne irakienne d'Al-Qaïda, devenue plus tard l'Etat islamique en Irak et au Levant après le pillage des arsenaux de Mossoul.




Que ce soit en Afrique ou au Moyen Orient, les bandits assassins sont devenus des unités formées, équipées, bien armées, même si elles trafiquent de tout pour glaner des ressources. Autant le rezzou religieux ne pouvait tenter le jeune citadin européen peu enclin à bivouaquer longtemps dans le désert, autant l'incorporation dans une armée moderne inscrite dans un Etat factuel est valorisante. La cause n'est pas perdue, au contraire elle est proclamée gagnante. Et l'issue plutôt favorable qui se dessine dans l'élimination de l'Etat prétendûment islamique ne gommera pas la professionnalisation du djihadiste dans sa tête. Il est devenu un soldat, et revenu à la maison bientôt, il aura acquis les réflexes des forces spéciales infiltrées, du moins le croira-t-il, renforçant ainsi sa détermination (*ndlr).

L'analyse du prince de Bourbon-Parme cadre bien le problème mais ne va pas jusqu'à sa solution. Si tous nos princes admettent que l'islam n'est pas endémique en France, ils n'ont pas pris position sur un islam génétiquement modifié, adapté aux mœurs de la nation. Leur critique récurrente des erreurs de la République ne doit pas primer la rénovation de la charpente confessionnelle du pays qui prendra en compte tous les paramètres historiques et d'actualité. Ce chantier (**ndlr) est lancé par les pouvoirs publics. La laïcité à la française à l'évidence n'est plus la réponse utile ! C'est donc maintenant plus compliqué pour nous aussi.
C.-F. 25/08/2016


NDLR :
(*) Il s'agit du format de la guerre asymétrique 3.0 qui va succéder au califat de l'OEI effondrée à Raqqa.
(**) C'est le chantier confié à Jean-Pierre Chevènement par la Hollandie en déroute.


samedi 10 septembre 2016

Onze-Septembre quinze ans déjà

Demain nous commémorerons les quinze ans de l'attaque islamique du Onze Septembre sur les tours jumelles de New York. D'autres que nous et ailleurs "fêteront" l'événement. Qu'ils brûlent en enfer !

Le Mémorial est enfin terminé. Les fondations de chacune des deux tours sont marquées par deux bassins carrés avec un effet de fontaine en cascade où l'eau disparait dans le sol. Un musée enterré commémore la tragédie, un mausolée renferme tous les restes humains que l'on n'a pas pu identifier - ils représentent près de la moitié des 2763 victimes sur ce site. Le lieu est devenu un point d'attraction majeur de la ville de Manhattan.


L'attaque restera dans les annales historiques non seulement comme le déclencheur de la dernière croisade au Moyen Orient mais surtout comme la preuve de la haine inextinguible de l'Islam à l'endroit de l'Occident indiscriminé : souvenons-nous que la plupart des terroristes étaient séoudiens, donc non impliqués dans le syndrome colonial antérieur dont on nous rebat les oreilles chaque jour que Dieu fait.

C'est aussi à partir de cet événement que fleurirent le plus largement toutes les théories complotistes sur l'invasion des lézards, jusqu'à nous expliquer qu'on avait marché sur la Lune dans un studio d'Hollywood, à croire que cette pathologie vieille comme l'an mil fut disséminée par l'onde de choc de l'effondrement des deux tours. Ceci est sans intérêt pour la suite, même si des professeurs imprudents comme Aymeric Chauprade y perdirent beaucoup de considération et leur emploi.

Après 2977 morts (on ne comptera jamais les 19 salopards) liquidés en deux heures au cœur battant de l'Occident, on aurait pu croire que les Etats-Unis lanceraient une guerre mondiale de nivellement de leurs contempteurs. Au lieu de quoi, l'Administration américaine, à la pointe de la naïveté, décida de forcer en Islam son modèle de way of life et sa démocratie. On a oublié que l'Eglise évangélique américaine débarqua derrière les chars Abbrams avec des wagons de bibles pour te convertir tout ça en trois coups de queuillère à pot !

Deux pays (et pas trois) avaient le bagage nécessaire pour comprendre le schmilblick, la France au Quai d'Orsay et la Grande Bretagne au Foreign Office. On n'a pas encore expliqué pourquoi le Premier britannique, Tony Blair, a poussé George W. Bush à écraser la termitière arabe, d'autant que sa diplomatie est à l'origine de toutes les zones de friction rémanentes dans son ancien empire. La France, qui pour une fois prévint tout le monde de l'erreur monumentale qui s'annonçait, fut copieusement insultée par Washington et tout ce que comptait les Etats-Unis de "patriotes" jusqu'à faire disparaître les French Fries des menus ; jusqu'à ce qu'apparaissent un an plus tard à l'arrière des automobiles des stickers "What If The French Were Right". Beaucoup présageaient que l'affaire serait très longue et que ses répercussions seraient planétaires. L'avenir se charge de leur prouver chaque jour qu'ils avaient raison.

Le traitement des causes profondes de l'attaque inattendue du Onze Septembre qui devaient pivoter sur une nouvelle stratégie énergétique n'était pas du niveau de l'Administration Bush-Cheney-Rumsfeld. Ils préférèrent la guerre infondée que pour une fois ils ne risquaient pas de subir physiquement - une presse américaine les affubla du sobriquet de faucons mouillés - mais qu'ils pourraient commander depuis le bunker climatisé plein d'écrans de télévision comme dans un jeu vidéo.

Deux pays majeurs de l'Occident, abonnés à la démocratie sous la loi animale du Nombre, avaient appelé à la passerelle le tréfond du panier, Blair ici, Bush là-bas. Nous n'avons pas fini de le payer... et de le revivre puisque nous sommes toujours en démocratie sous la loi du Nombre, et que l'on parle outre-atlantique de mettre sur le pavois un affairiste extraverti coiffé d'un chien de prairie mort ! Que nous promet-on en France pour vaincre en 2017 les métastases de l'Organisation Etat Islamique qui vont retomber partout ? Le Flan ! J'en tremble.

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lundi 5 septembre 2016

Des royalistes partout !


L'Alliance royale a commandé un sondage à l'agence BVA. Il mesure l'évolution de l'opinion par rapport au sondage de 2007. C'est une excellente idée. Autant les données brutes sorties du questionnaire restent sujettes à caution (qu'y a-t'il derrière les mots ?) autant la comparaison sur dix ans est parlante. Pour mémoire voici les résultats donnés par l'agence BVA avec les comparaisons qui vont bien :

(SOURCE)
(a) Un français sur trois pense qu'un roi de France à la place du président de la République française améliorerait l'image et la cohésion sociale, contre un sur quatre précédemment ;

(b) Un français sur trois voterait bien pour un candidat royaliste au premier tour de la présidentielle contre un sur cinq précédemment ;

(c) 17% des Français seraient des royalistes assez convaincus (proportion inchangée en dix ans)

Sans diminuer les mérites des mouvements royalistes, on peut suggérer que les deux derniers titulaires de la fonction présidentielle ont bien "aidé" à l'élan monarchiste. Mais l'important reste la progression quelles qu'en soient les causes. Mieux, c'est sans doute la meilleure nouvelle depuis des lustres pour les monarchistes ! On nous disait morts, disparus des écrans, confits en mémoriel, drôles, sympas, bizarres, groupusculaires ! Et bien c'est tout l'inverse !

Certes, ce que dit le sondage est fortement connoté Gala et Gotha. Les Français admirent les monarchies du Nord et l'espagnole sans doute aussi, qui préviennent ces pays de se voir représentés par tous ces foutriquets dont notre classe politique a le secret. Les listes des primaires sont à cet égard terrifiantes. Il me souvient que Jack Lang (agrégé de droit public) acceptait jadis l'idée de remplacer la course à l'échalote présidentielle par un monarque pérenne qui renouerait avec la dignité ancestrale. Dernièrement c'est Emmanuel Macron, la coqueluche éphémère des médiats, qui suggérait la même chose. Alors quoi faire ?

D'abord cadrer le projet sur les attentes de l'Opinion aussi longtemps qu'on décidera de passer par elle. Les gens qui parlent de roi attendent la pointe de pyramide et sans doute pas plus pour l'instant ; c'est d'une révision constitutionnelle qu'il s'agit. Saurons-nous limiter nos impatiences à la substitution d'un président élu chaque cinq ans par une famille royale ? J'en doute beaucoup sauf à confiner la fonction dans les termes précis de la constitution de 1958 qui laissent toute la politique au Premier ministre. Le Chef d'Etat, protecteur de la Justice et dernier arbitre dans les affaires étrangères et militaires aurait de quoi occuper ses longues journées. Nul ne le verrait intervenir dans les affaires publiques et cela ôterait bien des récriminations aux partis hostiles qui ne s'impliquent jamais dans ces domaines réservés.

Faut-il dès lors un candidat royaliste pour proposer la Constituante en 2017 ? Pas avant d'avoir répondu à la question qui tue !

Dans sa campagne de 2007, Yves-Marie Adeline Soret de Boisbrunet s'était heurté régulièrement à la question du prince. Ses interlocuteurs, peut-être peu emballés par une plateforme politique trop construite et touffue (cf. sur Royal-Artillerie), lui demandait quel serait le roi. Et lui, dans l'axe de neutralité qu'il s'était imposé, bottait en touche en signalant que le moment venu, on trouverait très facilement le capétien ad hoc ! Ce qui déplaisait. Les Français ne sont pas si conceptuels qu'on le dit et préfèrent l'incarnation du principe au principe lui-même, d'où leur quête de l'homme providentiel, même dans une société réputée athée. Alors si l'Alliance royale compte capitaliser sur le sondage qu'elle a commandé pour entrer en campagne, elle devra se choisir un champion et son candidat obtenir l'adoubement. Bon courage.

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Yves-Marie Adeline, fondateur de l'Alliance royale

PS : Royal-Artillerie est à ce jour le seul site donnant accès au sondage original de BVA.
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