jeudi 27 avril 2017

Entre neuf et recyclé faut choisir !

Vu des Etats-Unis, le phénomène Macron est une leçon française donnée aux démocrates américains qui ont lancé sur le marché une bouée politique déjà crevée, Hillary Clinton, porteuse d'un programme malgré tout approuvé par une majorité de la population. Il est intéressant de suivre cette analyse proposée par Christopher Glazek dans un article donné à Foreign Policy le 25 avril 2017. Le lien vers l'original est entre [crochets]. Voici la traduction française de la section qui analyse le phénomène, sous la règle habituelle ici de belle infidèle, le reste ne concerne que la politique intérieure américaine et n'est pas traduit :

Chris Glazek par Gordon Welters


« Quoique l'on pense de l'establishment centriste français, on doit leur reconnaître une chose : ils ont pris la menace populiste sérieusement ! Si sérieusement en fait qu'ils ont mis en décharge un président titulaire, créé un parti complètement fictif, et accroché leur étoile à un inconnu de 39 ans, télégénique, dont la caractéristique première est d'avoir épousé son professeur au collège ! L'idée fut de redonner un peu de lustre révolutionnaire à une plateforme centriste et, sauf catastrophe au second tour, il semble que ça ait marché ! Emmanuel Macron, mondialiste inconnu, est bien placé pour devenir le prochain président français, et peut-être même le prochain leader du monde libre par intérim, en attendant qu'un nouveau président américain soit intronisé.

Le succès de Macron soulève la question de savoir si les régimes de centre-gauche s'effondrent sous le poids de programmes impopulaires ou simplement sous celui de leaders impopulaires. Bien qu'il soit crucial dans beaucoup de pays que des blocs importants d'électeurs soient résolument en faveur du retrait de certaines institutions communes comme l'OTAN ou l'Union européenne, il n'est pas clair que ces idées forment une majorité dans aucun pays, peut-être même pas au Royaume-Uni où de multiples études montrent que la plupart des votants, confrontés à l'affaissement de la livre sterling, souhaite que le Brexit ait échoué.

En France, la machine socialiste condamnée du président François Hollande et de son premier ministre Manuel Valls a permis d'envisager que le fascisme puisse être stoppé sur ses rails par des mesures drastiques, au lieu de se cramponner aux vanités et d'encaisser la défaite entre les mains des chemises brunes du Front national de Marine Le Pen : démanteler le parti, suicider la classe dirigeante et appuyer un porte-parole plus jeune avec tous ses cheveux sur la tête.

Récemment le New York Times a brossé de Macron un profil d'initié (insider) portant une politique d'outsider. La vérité est plus proche de l'inverse. Macron s'est marqué lui-même avec succès comme un outsider en même temps qu'il poussait un agenda peu différent de son prédécesseur. Plus impressionnant, il s'est débrouillé pour reprendre la rhétorique millénaire et apocalyptique de ses opposants d'extrême droite et gauche. Dans son discours de victoire après le premier tour, il a parlé de changer le visage de la France et de briser le système qui fut incapable de traiter les problèmes du pays depuis plus de trente ans. Il a dit à ses supporters qu'ils étaient l'image du renouveau et il a identifié le défi principal pour la France, celui de tourner la page de sa vie politique. Tandis qu'il promeut un programme progressiste - libérer le marché du travail, accroître la dépense publique, renforcer l'UE - il adopte un registre carrément révolutionnaire.

[...] Il est difficile de ne pas faire une comparaison défavorable entre les stratégies de centre-gauche américaine et française. Aux Etats-Unis les dirigeants du parti démocrate s'entêtent, refusant apparemment de considérer une réinitialisation drastique des personnels. Les cadres du parti démocrate sont virés, mais les dirigeants du parti qui demeurent impopulaires, semblent avoir des difficultés à capitaliser sur cet enthousiasme. [...] Le succès de Macron suggère une démarche évidente : Quand vos dirigeants sont impopulaires, prenez-en de nouveaux !»
[...]

Christopher Glazek est un écrivain et un essayiste indépendant de New York. Il a aussi fondé le projet SIDA Memorial de la Yale University (YAMP). Il a collaboré au New Yorker et publie régulièrement.

Commentaire obligé du Piéton du roi

Comme nous le subodorions dans un billet donné au Lien légitimiste en février dernier (clic), la transmutation du plomb socialiste en un plaqué or de meilleur aloi semble avoir été décidée dans le cénacle réformiste socialiste. A la bourgeoisie d'Etat, appelée affectueusement la gauche caviar, fut confié le soin de monter la rampe de lancement et de charger à poudre le premier étage de la fusée Macron. L'entregent du candidat fit le reste, qui a bien compris que l'élection présidentielle était la rencontre d'un peuple et d'un homme, le programme étant secondaire et subordonné aux attentes des éditocrates payés au mois de moins en moins écoutés. Tout le reste était écrit d'avance dans le contrat d'obsèques du parti socialiste, les caciques jouant leur rôle sans broncher. Que les participants à la primaire de la Belle Alliance populaire n'aient pas compris qu'ils faisaient un concours de morts-vivants ne laisse de m'étonner. Je ne pense pas que François Hollande, aussi florentin qu'il aimerait être à l'image de son modèle Mitterrand, ait déclenché l'affaire même s'il a pu en approuver l'idée déjà émise. L'histoire et la vanité humaine nous révéleront qui fut à l'initiative du projet, puis à la manœuvre de mise en orbite. Nul doute que ce cours de coup fera date dans les écoles de sciences politiques. Si tout cela nous purgeait réellement de notre classe politique usée jusqu'à la corde, nous pardonnerions beaucoup. En bourse, on parle de coup d'accordéon.


mardi 25 avril 2017

Si la droite française...

...n'était la plus bête au monde, ses députés reliraient calmement la constitution qui règle la vie politique de ce pays et découvriraient que le régime est parlementaire, et non pas présidentiel*. Tout commence et tout finit à l'Assemblée nationale. Le président élu au suffrage universel indique les axes sur lesquels doivent serrer les cabinets qu'il nomme, mais à partir de là, c'est le chef du gouvernement qui prend en charge la conduite des affaires, conduite dont il n'est responsable que devant l'Assemblée nationale.
(*) dans un pays de droit écrit, la pratique le cède au texte

Ainsi M. Cazeneuve pourrait parfaitement se maintenir à Matignon après le 8 mai et ses ministres dans leurs ministères jusqu'au verdict des élections législatives. Il mettrait alors la poursuite de ses objectifs aux voix, et mis en minorité, remettrait son mandat au nouveau président qui nommerait à sa place le chef de la majorité parlementaire. Ce serait une gestion bien plus saine des affaires courantes que de voir se précipiter aux maroquins une bande déphasée sinon inexpérimentée, toute à la joie de la prébende acquise et des cocardes qui vont avec.

Aussi, les élus LR et UDI devraient-ils laisser tomber la présidentielle perdue, ne pas oser donner de consignes de vote que leurs électeurs ne suivront sans doute pas, et commencer dès à présent la campagne électorale des législatives.

Oui mais voilà ! Chacun des candidats de droite (ou du centre) attend le programme officiel, l'investiture officielle, clés détenues par l'oligarchie cholestérolisée qui n'en attend que sa propre perpétuation sur le payroll de la République. Et ce sont les Raffarin, Accoyer, Larcher, Retailleau, Longuet, Sarkozy... qui vont s'y mettre ?

La colère des gens a franchi la barre des quarante-cinq pour cent (NDA + MLP + JLM + PhP + NA = 47,31%) et Les Républicains retournent en cuisine pour commencer la dispute des chefs. Rien appris, rien compris !

Il suffirait(?!) de présenter le programme de Juppé aux élections législatives et d'obtenir une majorité relative pour qu'il y ait osmose entre le programme présidentiel probable (largement adaptable) et celui de la Chambre basse. Mais on ne peut repartir avec une palanquée de vieux c*ns battus !

Importons le seppuku dans notre vie politique et perfusons du sang neuf, sinon ce sera révolution, charrettes et lanternes !


lundi 24 avril 2017

Lassalle et le syndrome de Castelnau

Elu député de Saint-Affrique (Aveyron) à la Chambre bleu horizon du 16 novembre 1919, le général Edouard de Castelnau chuta aux élections suivantes de 1924. Et pourtant il emplissait les salles, les halles, préaux et marchés. L'engouement populaire continua même après l'élection perdue et son mouvement ultra-catholique mobilisa des manifestants dans toute la France en prévisions des élections de 1928, par exemple : 10000 à Saint-Etienne le 22/02/1925, 6000 à Evreux le lendemain et jusqu'à 100000 à Nantes le 3 mars. La Fédération nationale catholique assembla jusqu'à 1832000 électeurs dans ses meetings en 1925 et 1926 mais s'abstint de former un parti politique puissant, par haine du régime des partis, source déjà de tous les maux de la IIIè République.

Le général de Castelnau était un croyant dévoré par sa foi comme Jean Lassalle est un berger passionné par son païs. "Catholiques et Français toujours" chantait-on dans les rogations, et pourtant sur une terre aussi enracinée dans le catholicisme que le Rouergue (qui jamais ne passa ni aux Cathares, ni à la Réforme), Castelnau perdit ! Le fonds catholique rouergat était par endroit recouvert par les aspirations au mieux-vivre d'une classe ouvrière malmenée comme dans le Millavois ou le Bassin houiller. Les politologues savent qu'il y a une énorme différence entre les spectateurs en meetings, convaincus, curieux, hostiles s'informant, et les électeurs dans le secret de l'isoloir. Bien sûr que les fils des Ruthènes entendaient parfaitement la logique intransigeante de Castelnau, son aversion de la franc-maçonnerie et sa posture de "force" face à l'Allemagne déclarée génétiquement belliqueuse malgré la ruine du Reich. Mais comme partout ailleurs, les hommes en avaient assez de la guerre. Chaque village avait maintenant son monument aux morts, bien rempli, chaque famille les photos des pères, oncles et fils barrés d'un crêpe noir sur le buffet, et si la vigilance était acceptée, la promesse de paix de la Société des Nations était plus attrayante. Alors les catholiques se divisèrent à maints motifs, et les intérêts particuliers de chacun l'emportèrent.

La campagne présidentielle 2017 de Jean Lassalle fut celle des convictions de bon sens enracinées dans la sincérité et portées avec truculence et vigueur. Elle a obtenu un grand écho partout où le candidat s'est présenté, mais dans les urnes l'électeur a réagi de façon utilitariste, gérant son avenir en fonction des probabilités d'interférence avec ses préoccupations personnelles. C'est un des défauts du suffrage universel, la qualité ne sert à rien pour convaincre le citoyen confronté dans l'isoloir à ses propres soucis ! A preuve, le niveau très insuffisant du personnel politique élu.

Sur le fond, on peut être déçu du faible score d'un candidat si bien planté dans le décor. Un million de voix était, à notre avis, le seuil déclenchant quelque chose de pérenne. Le score du ministère (clic) est de 435.365 voix, très en dessous de nos espérances ; à rapprocher des 659.302 bulletins blancs qui auraient trouvé plus d'écho en votant Lassalle. L'aventure du bon géant s'arrête là.


Que Jean Lassalle soit ici remercié pour sa participation opiniâtre à l'élection présidentielle et pour son discours de vérité. Pour un vieil occitan comme moi, son monde est aussi le mien et ce fut un réel bonheur de l'entendre et de comprendre tout ce qu'il y avait de non-dit derrière son propos. Il fut (au sens viril) un des rares hommes à temps plein de cet exercice, cela ne pouvait suffire. Le second tour sent déjà le pipi de la vieille politique politicienne, les prébendiers se ruent, les tocards s'échauffent, on combine les prochaines législatives. Je vais tailler mes bambous (de Prafrance) et rafraîchir mes esches tortillantes pour dimanche en huit. Quittons-nous sur un hymne à l'Aubrac et à ses buronniers, bien loin de la vallée d'Aspe mais si proche du cœur puisque ces cantons du haut plateau ont donné beaucoup plus de voix à Jean Lassalle que la moyenne nationale.

share



Amoun, amoun dins la montanha,
Al mièg de cada pastural,
Din l'èrba espessa e la ginçana,
Trobaretz un trace d'ostal.
Lo cantalès, lo vedelièr,
Amb lo pastre,
I possan de cranes aücs,
Aiqui l'avètz nostre masuc.
Quand dintraretz dins la cosina,
I veiretz coma mobilièr,
Al prèp d'una taula pauc fina,
Los badinhons e los colièrs.
E al darrièr dins lo terrièr,
La bona cava,
Dins la frescor e dins l'escur,
Garda la forma del masuc.
E tot amont jost la tiulada,
Al ras del fen dels vedelons,
Cadun plegat dins sa fleçada,
Los omes barran los uèlhons.
Se dins la nuèch bufa en gisclent,
La cantauesa,
Darrèr lo pargue rescondut,
S'enduèrm lo tropèl del masuc.
E lo matin plan revilhats,
Dins l'aubièra e los pès nuds,
Amb la gèrla e lo farrat,
S'en van los omes del masuc.
Quand los vedèles an fach un brigal,
Una tetada,
Cada tetina sul farrat,
Es una brava font de lach.
Quand a la fin d'un despartin,
Tastaretz la forma d'Aubrac,
Pensaretz que ser e matin,
Los cantaleses an trimat
Per vos donar coma dessèrt,
Lo bon formatge,
E lor diretz din un aüc :
"Viva los omes del masuc !"
Viva totes los cantaleses,
Que fan la forma e l'encalat,
Viva los pastres de las devesas,
Al mièg de lor tropèl daurat.
Viva los rols, los vedelièrs,
De la montanha,
E que tojorn sus cada truc,
Demoran dreches los masucs.

WTF in France ?


La "France" a parlé ! Elle verse sa classe politique en décharge, ce qui permet de rire de bon cœur à entendre sur les plateaux télévisuels les prébendiers manœuvrer pour maintenir leurs positions aux prochaines élections législatives. Ils vont se faire abattre comme des canards du Gers ! La tête de Julien Dray encaissant l'annonce d'un candidat d'EnMarche! sur sa propre circonscription valait son pesant de complications horlogères. Ils peuvent se tortiller en tous sens, faire la p... comme on dit au comptoir, le mouvement d'Emmanuel Macron va investir 577 députés en juin 2017 ! Et certains parlent encore de majorité parlementaire impossible, introuvable, se jugeant sans doute eux-mêmes incontournables. Mais Macron et sa bande de djeunes vont faire sans eux, vont faire sans les connards comme les appelait M. de Villepin. Nous avons vécu en direct ce soir l'enterrement d'un régime parlementaire gangrené en phase gazeuse terminale. Ça schmoute !

A 20h05 ABC faisait vibrer mon smartphone pour la breaking news de l'accession du Front national au second tour de la présidentielle française. Vu des Etats-Unis, le FN est quelque chose comme un Ku Klux Klan civilisé, sans les croix de feu et le chapeau pointu turlututu. Le KKK français fait 21% ! P*tain ! au pays des Lumières on s'éclaire aux vessies ! Mais les étrangers n'en reviennent pas non plus de voir le plus beau pays du monde adouber en 2017 les partis communistes à 21% également. Le cancer que l'on croyait éradiqué renaît au pays de ses origines faisant table rase du passé, table rase des expériences passées, toutes calamiteuses avec cent millions de morts en prime. Des millions de Français votent avec une canne blanche ! Le peuple le plus con de la terre ne serait-il plus celui qu'on croyait ?

La déconfiture de M. Fillon s'explique facilement dans les démocraties anglo-saxonnes où personne n'aurait osé soutenir une personnalité aussi douteuse quelle que fut la pertinence de son programme. Baroin, Copé auraient fait mieux, sans même parler de Juppé qui était porté par l'opinion avant que Sarkozy ne se déclare, obligeant à l'organisation d'une primaire pour l'éliminer dans les règles. Finalement, serait-il resté au Cap Nègre à sauter sa chanteuse que la Droite aurait facilement reconquis le pouvoir ! Georges Fenech a raison de distribuer les jetons sans l'oublier.

Une chose pour terminer ce débriefing : le quinquennat annoncé n'est pas le second quinquennat de M. Hollande. La victoire de M. Macron n'est pas le succès d'un complot de M. Hollande. Même si sa démarche politique a été créée par la bourgeoisie d'Etat, fatiguée des histoires de cirque et de l'irrésolution du locataire de l'Elysée, Emmanuel Macron a une ambition personnelle qui dépasse quand même celle d'un sous-préfet de Corrèze. Ce qui a perdu M. Hollande est son narcissisme pathologique, sa pusillanimité et sa procrastination maladive, son tempérament soupçonneux et un orgueil renfermé inadapté à la fonction présidentielle. J'ai rien oublié.

Il m'étonnerait que la Droite se recompose en se purgeant des chefs qui l'ont laissée se faire battre. Si le parti LR éliminait maintenant et sans tarder toute la strasse corrompue pour partir au combat électoral des législatives, il aurait une chance de remporter la majorité à l'Assemblée nationale provoquant une cohabitation entre un président jeune et moderne à l'Elysée et un Premier ministre de la même génération à Matignon. Les Français approuveraient ce dispositif. Mais il est peu probable qu'on parvienne à éliminer toute cette gangue politicienne accrochée au métier comme la moule au bouchot sauf...

Ailleurs, la victoire annoncée du yuppie de chez Rothschild réconforte Bruxelles et Berlin (Schauble l'a soutenu ostensiblement), mais aussi toutes les capitales européennes. La France reste dans les normes établies mais rajeunit son effectif politique qui commençait à puer de la gueule, sauf que la carte officielle des résultats du scrutin fait peur aux non-initiés, surtout à l'étranger :




Il reste quinze jours pour faire des fiches techniques sur les derniers modèles de moulinets.

share

dimanche 23 avril 2017

Pause !


Le scrutin présidentiel est maintenant fermé. Ouf ! Vous connaissez à cette heure les deux finalistes ou presque. Avant que de subir le bombardement médiatique de la quinzaine qui va vous encourager à retourner à l'urnoir pour le second tour, relaxez-vous !
Royal-Artillerie dans son infinie bonté vous offre de circonstances le Requiem de Verdi par le Philarmonique de Berlin avec les chœurs de la radio suédoise obéissant à la baguette de Claudio Abbado. C'est un must, nommé aux Grammy Awards...
Bonne soirée ! Keep cool :)


vendredi 21 avril 2017

Votez LASSALLE !

Au-delà de considérations personnelles, à la limite, ethniques, au dévoilement desquelles un seul billet ne suffirait pas, le soutien de Royal-Artillerie au candidat béarnais participe de cette conspiration ouverte portée par les gens du roi qui s'attellent à bâtir l'arche nouvelle, catholique, classique, hiérarchique, humaine, où les idées ne seront plus des mots en l'air, ni les institutions des leurres inconsistants, ni les lois des brigandages, les administrations des pilleries et des gabegies, où revivra ce qui mérite de revivre, en bas les républiques, en haut la royauté (colloque AFP Marseille - 4 mars 2017). Comment ? Par la libération des communes, pardi !

Charles Maurras qui n'était jamais en peine d'un slogan définitif annonçait avec le roi « l'anarchie plus un ». Jean Lassalle à sa manière résiste à la contrainte orwellienne et veut libérer de la tutelle écrasante des intérêts d'Etat la cellule sociale de base organisée, les 36000 briques de la république, héritières des paroisses multiséculaires de l'Ancien régime.

De bon matin, dimanche prochain 23 avril, j'irai voter pour Jean Lassalle, candidat à la présidence de la République française, pour ses propositions de liberté certes, mais aussi pour le personnage de tempérament et de vérité, qui tranche nettement sur les autres. La fonction présidentielle convoque plus qu'un candidat, un homme, un vrai. Sorti du tonneau de Diogène, per un còp le Piéton du roi en a trouvé un !


Dans son édition d'hier, le site Royauté-News (clic) décrit le candidat comme nous ne saurions le faire en ces termes : ...le plus humain, le plus ferme dans ses convictions, un candidat non malléable ce qui ferait de lui le président le plus sûr pour la sécurité du pays. Le seul candidat avec Cheminade à n'avoir attaqué personne durant le débat, mérite qui revient aussi à Macron. Jean Lassalle a suffisamment de ressource pour opérer des changements positifs de structures, et aussi pour les réaliser avec les acteurs de la vie à tous les échelons, à l'inverse des technocrates imbus et empesés qui ont ruiné la France et l'âme du pays. Un candidat qui correspond à l'idéal de subsidiarité, indispensable pour respirer après l'oppression subie de la part des politiciens et bureaucrates français dont le pays ne veut plus, et des technocrates européens. Le projet de Jean Lassalle est complet et se tient, et avec lui, l'utopie d'un Juppé et d'un Chirac, échouée dans les années 90, peut peut-être avancer quand même pour ceux qui veulent y croire.

Dix billets de soutien Royal-Artillerie à "Jean Lassalle", à relire :

- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017
- Une autre Europe demain du 27/03/2017
- Passons aux énergies renouvelables du 30/03/2017
- Jean Lassalle l'Africain du 3/04/2017
- Perception du grand débat (BFMTV) du 5/04/2017
- Accompagner nos enfants dans la découverte du savoir du 10/04/2017
- Chaud devant ! (évasion fiscale) du 17/04/2017

share

lundi 17 avril 2017

Chaud devant !

Dans le projet de définanciarisation de notre société, le candidat Jean Lassalle se propose de « faire revenir les évadés fiscaux ». Il attaque ce gros problème (60 Mds€/an) par le volet de la coercition alors que, pour nous, la meilleure façon d'y parvenir est de diminuer la température de combustion des revenus dans notre enfer fiscal. On peut faire les deux, me dira-t-il, mais réhabiliter le succès et le spectacle du succès amoindrirait le goût des complications perverses de l'évasion fiscale. Ce procédé de dissimulation des revenus n'est qu'une affaire d'intelligence pure. Aussi est-il difficile à combattre. L'évasion se construit au départ, elle ne se prépare pas lorsqu'on a réussi comme s'y est essayé ce pauvre monsieur Cahuzac après avoir implanté des cheveux dans le tout-Paris. Pour que le lecteur comprenne bien, nous allons prendre l'exemple de la boucherie, c'est moins snob que la capilliculture.

Le quartier de viande produit beaucoup de déchets qui finissent à l'équarissage. Bien malin qui saura le pourcentage de pertes à la seule lecture d'une facture d'abattoir. Par contre le professionnel expérimenté voit ce pourcentage au premier coup d'œil comme le boucher du Rapide du Nord qui annonçait au chef combien il tirerait de steaks, d'entrecôtes, de faux-filets, daubes etc... avant de commencer la découpe. A partir de là, on décide d'exagérer les pertes et au lieu de tricher à la petite semaine on crée une boucherie virtuelle B. Elle achète cash son papier de pesée... à Vintimille dans le cas qui nous occupe, dévie une bonne partie des règlements en espèces mais de manière aléatoire, pas en pourcentage systématique, tient une vraie comptabilité séparée (du cabinet comptable) pour mesurer les écarts et prévenir les bêtises. L'argent de la boucherie B ne reviendra jamais dans la boucherie A, il ne sera jamais investi dans le périmètre patrimonial du boucher, il sort. Exeunt les sous ! Un bel appartement en front de mer à Porto Fino, loué l'été à des Anglaises en chaleur.

Pour une société, c'est pareil. On crée dès le départ les circuits de dérivation en se méfiant bien sûr des fondations à Maurice, fiducies luxembourgeoises et du bureau d'études en travaux publics aux Îles Caïmans. De même évitera-t-on les domiciliations, facturations, virements sur des territoires exposés au pilori de l'évasion comme les Îles Vierges, les Antilles néerlandaises ou le Vanuatu, laissant cela aux fonds spéculatifs professionnels. Alors quoi ? Mais l'Offshore vous est ouvert en grand à condition d'y faire physiquement du bizness, et les grandes places de brassage sont toujours les mêmes, Hong Kong, Singapour, Genève, La City, Wall Street ou... Shenzhen, où l'on aura l'intelligence de déclarer ses bénéfices et payer de modestes impôts. Le truc, c'est de payer mais peu, en optimisant les règles locales (comme l'a fait Donald Trump tout simplement chez lui)!

Mais nous promouvons aujourd'hui le projet de Jean Lassalle, lequel insiste sur quatre actions :

(3.7): Fiscaliser en France l'activité de sociétés ou banques françaises en paradis fiscaux, même en Europe. Autrement dit assujettir au Code français des Impôts tous les résultats des sociétés quelque soit le pays d'exercice (comme le font les Etats-Unis). Le monde entier va s'américaniser sur ce point tant sont grands les besoins en ressources budgétaires partout. Nous pouvons monter dans le bandwagon.

(3.8): Sanctionner l'incitation à la fraude fiscale plus sévèrement qu'une simple complicité. Ceci vise les cabinets de conseil. Je ne pense pas qu'aux jours de l'Internet (et du Deep Web) il soit possible de fliquer longtemps les conseils. Leur premier réflexe sera de sortir du territoire fiscal français, avant que de plonger en sous-marin pour initiés. Cela existe déjà et deviendra la règle.

(3.9): Cibler les plus grandes entreprises et les dossiers à risque plutôt que de contrôler des PME au hasard. Bercy le fait déjà. La seule action supplémentaire serait de durcir les amendes et de limiter leur négociation. Mais cela demande l'embauche de compétences qui, si elles sont vérifiées, trouveront à s'employer pour des salaires dix fois supérieurs dans le bizness de l'optimisation fiscale. Les Hussards Noirs de Bercy existent-ils encore ? Pour le reste, contrôler les petites boîtes est saine gestion des recettes publiques, mais l'état d'esprit doit changer et les contrôleurs abandonner l'approche inquisitoriale sournoise. Aparté : faire porter l'effort sur les TVA intra-communautaires non déclarées aux Douanes gagnerait des millions.

(3.10): Exiger des banques qu'elles signalent les opérations suspectes d'illégalité. TRACFIN sert à ça. On contrôle l'iceberg émergé et plutôt bien. Le reste ne peut être exigé des banques et reste une affaire entre hommes et quatre z'yeux. Un banquier sera toujours attentif à prouver son professionnalisme en proposant une solution "peu risquée" à un gros client dans l'embarras. On enlèvera la carte SIM du portable avant d'enfiler la combinaison de plongée.





Le lecteur fidèle a compris que le Piéton est sceptique sur ce volet de réformes lassalliennes. L'évasion fiscale dit bien son nom. On cherche à s'évader de l'enfer. Supprimer l'enfer implique de changer complètement de paradigme. La France soviétisée ne peut survivre qu'en dévorant le capital apparent et disponible dès lors qu'elle ne fait plus globalement de bénéfices. Elle a vendu le vin, saisi la vigne pour la vendre après et fait l'inventaire de la tonnellerie qui suivra. L'Etat (et c'est nous tous) solde ses atouts, il ne laissera rien derrière lui. Les capitaux ont fui depuis longtemps, à preuve les tours de table sont impossibles dans les affaires sauf à y inviter des banques. L'Etat est obligé de menacer de nationaliser les chantiers STX contre Ficantieri faute d'investisseurs français. Dans la nouvelle économie, le succès final d'une entreprise française est sanctionné par son rachat par les GAFA et son départ pour San Francisco ! La raison n'est pas le marché mais l'accès aux financements.

Quoiqu'il en soit un chef d'Etat respectant la lettre de la Constitution n'a pas à se préoccuper des détails. Il serait avisé de créer deux structures sous l'autorité directe du Premier ministre, l'une pour refroidir l'enfer, l'autre pour recouvrer la fraude. Ces deux structures doivent être staffées hors-statut de la fonction publique afin de rémunérer les talents au prix du marché sans contraintes administratives.
Pour la seconde, le but assigné pourrait être de récupérer la moitié de la fraude fiscale en quatre ans, en progressant par objectifs à travers douze rapports d'étapes, un chaque quadrimestre. On peut aussi intéresser les équipes de pointe au million le milliard. Il faut inventer ! Sans tabous ! Jean Lassalle a montré qu'il n'en redoutait aucun, ni les ours, ni les loups. Ça tombe bien, en la matière on est en pleine jongle.


share
Billets de soutien RA libellés "Jean Lassalle" à cliquer:

- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017
- Une autre Europe demain du 27/03/2017
- Passons aux énergies renouvelables du 30/03/2017
- Jean Lassalle l'Africain du 3/04/2017
- Perception du grand débat du 5/04/2017
- Accompagner nos enfants dans la découverte du savoir du 10/04.2017


La préparation psychologique de l'évadé fiscal commence aussi par une immersion heureuse dans le bonheur tropical pour se laver de la suie des clubs interlopes de la rue de Ponthieu, par exemple :

lundi 10 avril 2017

Accompagner nos enfants dans la découverte du savoir

Classement PISA OCDE 2016
France classée 26è - 33è - 20è/OCDE
L'éducation des générations montantes est la priorité de tout pays ayant au moins l'ambition de se survivre. Certains comme en Asie, privilégient le succès aux examens, d'autres comme en France, le formatage idéologique, mais rares sont ceux qui cherchent à exploiter les talents personnels de chacun afin de les insérer à leur vraie place dans la société qui les attend. Jean Lassalle a l'ambition d'individualiser l'éducation des enfants et jeunes gens. Le titre de son projet éducation est explicite :

DONNONS À NOS ENFANTS LA CHANCE DE MAÎTRISER LEUR DESTIN
« Ces mots, "instruction publique", disent exactement ce que devrait être la mission de l’école : transmettre le savoir-faire, enseigner langue et culture, préparer à un métier. Les élèves d’aujourd’hui, si différents les uns des autres, n’ont-ils pas le même besoin ? Je propose que chacun d’entre eux soit suivi attentivement, au long de sa scolarité, par un petit groupe autour des enseignants, attentif à repérer ses talents, avec pour mission de le mettre en situation de réussir ce qu’il entreprend.
L’esprit de l’élève doit être formé à produire et à créer, alors qu’il risque de seulement consommer ce que Google, Apple, Microsoft ou Facebook lui mettent sous le nez. Il doit exercer sa liberté, et pour cela maîtriser profondément Internet et les outils de communication, au lieu d’en devenir dépendant.
L’école doit éveiller un futur adulte responsable, lui éviter le risque de rester sur les rails d’une conformité. Je comprends mal l’obligation d’une scolarité traditionnelle qui prive les adolescents, enfermés toute la journée jusqu’à l’âge de seize ans, de leurs plus belles années d’inventivité sans leur donner les matériaux de leur orientation. Peut-on faire l’économie de la vraie vie ? La découverte du travail de la ferme dès l’enfance, l’alternance bien avant seize ans, les classes spécialisées pour les artistes ou les sportifs, participeront à rendre ou entretenir le goût d’apprendre.» (J. Lassalle)

Je vais profiter de ce sujet pour placer l'antienne classique (et doublement) de Royal-Artillerie sur les langues mortes. De petits esprits comme de grands esprits, très dédaigneux de la plèbe, ont décidé l'inutilité de cet apprentissage, à commencer par Edgard Faure en 1968 qui voulait être du vent qui vente et qu'on s'en souvienne, ce que je fais. Le Piéton a pissé sur ta tombe, ô César ! (Properce in Elégie IV). Suit la réorganisation de l'enseignement des langues vivantes. L'un et l'autre sujet avaient été intégrés au Nonagone du Roi de la campagne présidentielle de 2012 (n° 1 et 2/9).

(1) Latin-grec

Un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale daté du 17 juin 2012 (clic) signale que plusieurs expériences en ZEP manifestent que ce souci d’excellence permet de motiver puissamment des élèves et que les LCA (langues et cultures de l’antiquité) ont un effet intégrateur reconnu. C’est souvent le fait d’enseignants motivés, militants même mais le résultat est indéniable. On sait depuis toujours l'effet structurant des langues mortes sur la pensée de l'élève : La pratique du latin et du grec permet le développement d’attitudes et de capacités intellectuelles indispensables à la formation de l’esprit et à la réussite dans toutes les disciplines, y compris et d’abord scientifiques. Mais s'y surajoute un effet particulier aux ZEP (zones d'éducation prioritaire) : la considération offerte par le maître à l'élève en lui donnant le meilleur de l'enseignement. Dans les essais de réinscription des options latin et grec en zone difficile, le premier motif de satisfaction exprimé par les élèves est la reconnaissance de leurs capacités personnelles par l'institution qui leur offre ce choix d'excellence.

Amateur très jeune de vieux bouquins, j'ai amassé pendant toute mon adolescence et bien après des ouvrages du XVII et XVIIIè siècles. On s'interroge encore aujourd'hui de voir la profusion de citations latines et grecques, nulle part traduites dans l'ouvrage en question ! Glissons sur la dévitalisation de notre culture... Le second sujet concerne les langues vivantes et nous reprenons in extenso le point 1 du Nonagone.

(2) Réhaussement de l'enseignement des langues vivantes

Les professeurs de langues étrangères du collège au lycée seront progressivement recrutés parmi les diplômés locuteurs de leur langue maternelle, et les lycéens quitteront le second degré en parlant couramment deux langues étrangères.
Le ressort de cette mesure est à bander au niveau européen pour que tous les professeurs de langues de l'Union européenne soient locuteurs natifs. Ainsi le marché du professorat sera élargi - les profs de français français enseigneront partout -, de même pour ceux d'allemand, anglais, italien, espagnol, magyar et suédois...

La capacité à s'exprimer naturellement dans deux langues étrangères est un atout de compétitivité indéniable. Les peuples ne disposant pas d'une langue universelle sont paradoxalement plus ouverts au monde et plus performants dans leurs entreprises et dans les organisations planétaires où se prennent les grandes décisions ; cette aisance à jongler parfaitement avec au moins trois langues donne l'entregent nécessaire à la cafétéria pour s'ouvrir les portes des directions, commissions et observatoires, toutes choses égales par ailleurs.
Que l'Europe serve donc à nos enfants à parler des langues !


Pour le reste, nous adhérons complètement au souhait de Jean Lassalle de professionnaliser l'enseignement après le cursus fondamental. Former "le goût d'apprendre" est sans doute le but le plus noble de l'enseignement public, car le monde en mouvement d'aujourd'hui appelle à l'acquisition de connaissances tout au long de la vie. Il faut donc tout faire pour intéresser l'élève et l'y forcer un peu à défaut. Enseigner est instruire, instruire est parfois dresser, c'est une vocation, il faut retrouver le sens de ce sacerdoce et tout ira beaucoup mieux avec un peu d'enthousiasme et de générosité.




Billets de soutien RA libellés "Jean Lassalle" à cliquer:
- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017
- Une autre Europe demain du 27/03/2017
- Passons aux énergies renouvelables du 30/03/2017
- Jean Lassalle l'Africain du 3/04/2017
- Perception du grand débat du 5/04/2017
share

Prochain billet sur l'évasion fiscale

 

Dreuz.info appelle à voter Lassalle, ce qui est rare sur cette chaîne d'infos.
Long article de Jean Pierre Lambert (clic)

vendredi 7 avril 2017

Quid du roi ces temps-ci ?


La fièvre médiatique est à son comble, l'haleine fétide des journalistes empuantit les lucarnes bleues. S'il est un vaincu de la campagne présidentielle dans l'Opinion, c'est d'abord LE journaliste de plateau. Comme le disait Bompard* à un professionnel de la profession qui ne cessait de lui couper la parole mercredi dernier pour accélérer son bout d'émission :
« laissez-moi finir, je sais que ça peut être difficile à comprendre pour vous, mais vous allez voir, ça va bien se passer à la fin.»
Se plaignant d'une carence de débats au fond et ne relevant la journée durant que des petites phrases ou des erreurs bénignes des candidats, les gens du quatrième pouvoir se sont déconsidérés. Jusqu'à vouloir mettre les doigts dans des thématiques qui ne s'apprennent pas dans les écoles de journalisme et se ridiculiser plus encore. La volière à perroquets dans tout son vacarme. Ne peuvent affronter les médiats et leur formatage idéologique que ceux qui les menacent publiquement jusqu'à l'attaque ad hominem, comme en usent Jean-Luc Mélenchon et son staff. La démocratie occidentale est devenue un combat contre l'information crétinique. En d'autres temps on en rirait, on n'en rit plus car on sait les gens perdus et malléables, la loi du Nombre faisant le reste. Mais la mort annoncée de l'ensemencement vertical des nouvelles (et autres fake news) va peut-être nous libérer d'un grand poids dans les années qui viennent.
* Manuel Bompard est patron de l'équipe de campagne de JL Mélenchon


Robert de Prévoisin
Dans cette vallée de souffrances que serait devenu le candidat royaliste ? On aime à n'avoir pas à se poser la question. Robert de Prévoisin que l'on peut féliciter pour son engagement courageux, nous a évité un bombardement irrémédiable en n'obtenant pas de parrainage, malgré un démarchage en chemin de croix sur des terres moins hostiles a priori, Bretagne et Normandie. S'il n'a pu convaincre personne en tête à tête, comment y serait-il parvenu au pupitre devant un auditoire indifférent parfois hostile, poursuivi ailleurs par les sarcasmes des réseaux sociaux envahis de trolls haineux ? Aurait-il obtenu le soutien des royalistes du PAF, rien n'est moins sûr, les places sont chères et la lutte à les prendre de tous les instants.
Car, et c'est la pierre de touche de la pertinence d'une candidature, le sondage encourageant de BVA ne voulait rien dire ; pas plus qu'il n'en voulait dire en 2006. Nulle part dans le vrai monde nous n'avons trouvé 17% de monarchistes convaincus. Sans doute bien des sympathisants des émissions historiques à la gloire des vieux rois (comme disait Sarkozy) ont-ils répondu positivement à une proposition de restauration qui ne les engageait en rien et n'avait aucune chance d'aboutir, pour faire plaisir à l'enquêteur fourvoyé dans un concept irréaliste à mille lieux des soucis des gens. Sans doute réagirais-je pareillement si j'étais invité à répondre à une page de questions sur le bouddhisme en France par Matthieu Ricard. Jusqu'à ce que M. de Prévoisin jette l'éponge, il n'était pas utile de mettre en doute son interprétation des résultats achetés, cela aurait entravé la marche en avant du pré-candidat. C'est chose faite maintenant.

Les choses furent dites de manière plus vigoureuse mais en pure perte le 29 août 2009 dans un billet fameux de Royal-Artillerie, qui fit un bruit d'enfer sur le forum intégriste du Trône & l'Autel (forum à l'enseigne du scorpion qui se suicida de son propre venin), en suite d'un éditorial de Gérard de Villèle, renforcé de feu Jacques Rolain, dans le n°28 du Lien légitimiste. On peut y revenir en cliquant ici, dont nous extrayons la conclusion concernant la démarche électorale ci-dessous :
...Pendant que Villèle se pousse un petit blanc de Touraine pour éponger les vapeurs de cheddite, Jacques Rolain revenu de la sainte-barbe où il comptait les barils, fait pivoter le bord et aligne l'Alliance royale à mitraille. Il constate comme beaucoup que le flou pseudo-artistique sur la question dynastique voulu par Yves-Marie Adeline pour ratisser large, entame la crédibilité du programme. Royal-Artillerie a souvent dit que la réponse "après on verra bien" n'en était pas une, et qu'elle laisse au citoyen l'impression que l'ouvrage est inachevé, ouvert sur l'incertitude, mal fagoté. D'ailleurs lors de la campagne des parrainages 2007, cette fausse réponse était la partie la plus faible du discours d'Adeline, la critique systématique de la procédure [électorale] venant juste après en termes de contre-productivité. Et Rolain d'insister : l'infléchissement légitimiste « permettrait de poser clairement les principes de la monarchie exercée par le roi légitime et de la comparer à celle créée pour le président d'une République qui ne cesse de se chercher et de se définir ». Au moment où le parti d'Orléans au mieux possible avec le régime actuel, quémande et obtient des croix, ce que vous ne ferez jamais (non ?), cartes sur table, messieurs de L'Alliance, il faut aller à Caracas (ndlr: où résidait le prince et son épouse en 2009) !

Sauf à être en capacité de réussir un montage politico-médiatique et financier à la Macron - si elle aboutit, cette fabrication fera date dans l'histoire des démocraties - la voie électorale, ouverte par Yves-Marie Adeline est définitivement refermée dans une compétition présidentielle. Rappelons qu'YMA n'obtint pas ses parrainages non plus. L'extinction annoncée du régime obsolète actuel qui avait donné le signal de la ruée monarchiste, est déjà gérée par la classe politique aux manettes qui fourbit les substituts possibles : soit une Vè République déchiraquisée, soit une VIè République populaire.
Et puis Macron, c'est aussi un yuppie charismatique qui a pris trois millions d'euros chez Rothschild, qui a été secrétaire-général adjoint de l'Elysée et ministre de l'Economie. L'entregent du bonhomme n'y est pas pour rien. Je ne vois personne au moment dans l'emploi au sein du mouvement monarchiste français, ni chez les chapelains ni chez les princes, qui sont en plus réfractaires aux emplois publics de haut niveau. Pourquoi ? sera toujours un mystère pour moi quand on laisse entendre qu'on dirigerait facilement l'Etat si on les y conviait. Il reste aux royalistes à intégrer les conseils municipaux et départementaux afin de peser sur les décisions publiques dans le sens du bien commun, mais sans se faire d'illusions sur le changement de paradigme qu'induirait leur activisme.

Royal-Artillerie avait "fait" les campagnes de Jean-Philippe Chauvin (AF aux législatives contre Devedjian), d'Yves-Marie Adeline (AR - présidentielle 2007) puis de Patrick de Villenoisy (AR - présidentielle 2012). Tout était prêt pour promouvoir sur ce blogue la thématique choisie par le candidat de l'Alliance royale, avec des rebonds négociés sur d'autres supports. Contribution certes modeste mais les petits ruisseaux... etc. Ce quatrième échec libère le Piéton du roi de la discipline de ses perceptions. On fera ailleurs et autrement.



share

mercredi 5 avril 2017

Perception du grand débat

On the road again, j'ai écouté Le Grand Débat sur ma radio de bord, à partir de dix heures seulement. Je n'en puis faire l'exégèse mais en partager simplement la perception portée par la bande FM. Surprenants, les dit-petits candidats. De l'inouï dans tous les sens du terme et chez chacun d'eux des schémas de gouvernement contruits, fondés, raisonnés, critiqués, assumés. Même les développements marxistes-léninistes de Philippe Poutou et de Nathalie Arthaud tenaient la route... jusqu'à La Havane. Ils en étaient émouvants de zombitude.
Faisons un sort à la conduite des opérations par la pie jacassante de la station-hôte qui bouffait du temps qui ne lui appartenait pas à accélérer le discours des candidats pour respecter sa montre. Pitoyable.

Allons-y. Dans l'espace d'écoute, j'ai trouvé Marine Le Pen rébarbative, François Fillon éteint, Benoît Hamon laborieux surtout dans sa conclusion, et Emmanuel Macron absent. Nicolas Dupont-Aignan est desservi par une voix de roquet et par l'incapacité à ramasser son discours sur un axe efficace. François Asselineau et Jacques Cheminade souffrent du même cancer dialectique de la digression. On s'y perd, surtout à l'approche d'un carrefour en pleine nuit. Leurs projets se doivent d'être étudiés à plat sur une table, le crayon à la main, ce qui n'est pas un défaut même à l'heure du fast speech. Le moins malmené - chacun craint la fulgurance de ses réparties - fut Jean-Luc Mélenchon, mais il commence à s'user lui-aussi ; la VIè République revient trop souvent dans son argumentaire et l'électeur finira par se demander pourquoi élirait-il un président qui quittera sa fonction avant la fin de l'année pour s'exiler à Caracas. Mais un président est choisi aussi pour sa personnalité, sa carrure et le port naturel du grand collier.

De Vouillé au Somport, l'électeur a choisi l'homme qui toise les nains sous le signe du taureau : Jean Lassalle. Audible seulement sur la partie ensoleillée du territoire, nous avons rencontré chez le grand Béarnais l'enthousiasme, l'enracinement et le souci sincère des générations montantes. Pas de calculs, pas de flatteries, pas de racolage, un grand bol d'air frais des Pyrénées. Il détonnait vraiment par rapport à la concurrence des marquis dépoudrés de la classe politique distribuant les milliards. Ses sympathies allaient visiblement à Poutou et Mélenchon au prétexte de la vérité de leurs propos ! Rare ce soir !

On entendra son analyse post-débat chez Jean-Jacques Bourdin ce matin en cliquant sur ce lien : RMC (nous n'avons pas le code d'intégration). Comme lui, je n'ai vu personne d'autre dans la fonction hier soir mais un seul candidat vraiment à l'aise, dominant son sujet en se libérant des mathématiques trop vites apprises et mal comprises de ses concurrents. Son axe très napoléonien part des communes de base aux compétences universelles jusqu'à l'État central en revivifiant la circonscription administrative la mieux adaptée et éprouvée, le département. Toutes les autres strates sont effacées. De l'air !

In fine, le Piéton du roi renouvelle son soutien à Jean Lassalle et convie ses lecteurs à voter pour lui au premier tour de l'élection présidentielle du 23 avril pour une seule raison s'il n'en fallait qu'une, pour l'espoir entrevu du bonheur !

share
Jean Lassalle 2017

Le candidat a aussi sa propre chaîne vidéo YouTube (clic)
Voici le montage de ses réponses au Grand Débat de mardi dernier :




lundi 3 avril 2017

Jean Lassalle l'Africain

Nous continuons notre campagne de soutien à Jean Lassalle dans sa course à l'Elysée en explorant les thèmes principaux de son projet électoral. Aujourd'hui la relation entre la France et le Sud et tout particulièrement l'Afrique, notre géographie de proximité.

Dans le grand brassage des peuples provoqué par la mondialisation, chacun a pu toucher du doigt l'abolition des distances et deviner ce que signifie le Village Global. Je comprends l'esprit, l'humour, le schéma de pensée d'un Malgache ou d'un Gabonais, un Kosovar me reste étranger. Sans avoir fait la Coloniale, les affinités entre Français et ressortissants de l'ancien empire vont au-delà du partage de la langue française ; nous nous reconnaissons réciproquement, mutuellement. Nos ancêtres les Gaulois sans doute (humour). Quelque chose que nous avons assimilé à l'âge où l'on apprend tout ce que plus tard nous pourrons oublier : une culture commune. Si l'expression n'était pas déjà prise, nous dirions une richesse en commun, un commonwealth.

Si notre empreinte culturelle s'est beaucoup estompée en Asie du sud-est, suivant en celà le ressac de notre puissance économique, elle augmente en revanche sur le continent africain et c'est bien là qu'il faut porter l'effort. Jean Lassalle a un tropisme africain que partage le Piéton du roi. Nous sommes sans doute des RFistes :

RETROUVONS NOTRE RELATION MILLÉNAIRE AVEC LE SUD ET L’AFRIQUE

« Aujourd’hui, un néo-colonialisme économique pille les matières premières en achetant les classes dominantes laisse des centaines de millions de gens dans la misère, exacerbant une violence meurtrière, sapant au final les fondements même des sociétés et des États. Le malheur pousse sur les routes de l’exil des millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Comme jadis nos montagnes se vidaient de leurs forces vives pour grossir le prolétariat des villes.
Je veux ouvrir une nouvelle époque dans notre relation avec l’Afrique. Nous conclurons, avec les pays d’Afrique qui le souhaiteront, des traités équilibrés, qui excluront le pillage et le détournement de leurs ressources. Les Africains y trouveront une chance de plus pour s’épanouir avec bonheur sur leurs terres, auprès de leurs familles, pour que leur société évolue sans cassure, et pour prendre plaisir à partager leurs richesses culturelles avec le reste de l’humanité. Notre langue, partagée avec les pays francophones, entretient un cousinage culturel précieux. Nous devons demain redevenir des partenaires et des alliés, dans un même dessein enfin apaisé.»


Combien de fois avons-nous rabâché sur ce blogue que nous avions, bien avant le problème d'immigration, un défi d'émigration. Que des populations quittent des terroirs stérilisés par un climat impitoyable est compréhensible, et qu'à partir, elles cherchent le meilleur point de chute, à leur connaissance au moment de la décision, est plus que normal. Il se dit tant de choses sur la France et sur l'Europe occidentale à la veillée le soir dans la case en torchis... Mais toute l'Afrique n'est pas logée sous le chaume ; elle part quand même. D'abord et surtout dans des pays africains voisins moins mal lotis, avant que de monter comme les oies sauvages vers le nord. Il en vient de partout et de pays relativement dotés de ressources monnayables.

Sans refaire une analyse de la captation des rentes et sur le cancer de l'autocratie, on peut déclarer que l'Africain est volé au coin du bois et moins souvent qu'à son tout par le vilain colon français. Il faut incinérer les tyrannies et lancer de grands projets transversaux lourds comme en porte l'excellent Jean-Louis Borloo dans sa chimère d'électrification générale du continent. On ne peut plus se contenter de forer les nappes phréatiques pour faire pousser des radis. Le continent va vers ses deux milliards d'habitants. Tout le monde doit s'y mettre et les Africains en première ligne pour des investissements massifs pilotés par la banque mondiale et les banques de développement en bypassant les agences népotiques nationales.
Fini les incantations tiers-mondistes et les vibrations marxisantes, le pilote doit être un pisse-froid sans idéologie qui compte ses sous et n'a plus rien à apprendre de personne. Un sacré chemin a été fait depuis le temps des icônes de la libération africaine, Lumumba, Nkrumah, Mengistu, Touré, Kabila et jusqu'à Mugabe, qui ont coulé le continent de manière grandiose.

La recherche d’efficacité est primordiale : on attirera le capital souverain pour allécher le capital mercantile. On placera le premier sur les projets longs à faible récompense financière directe pour laisser le second faire son beurre plus facilement et se multiplier en faisant des émules locaux. Le drame est qu’il n’existe que très peu d’entrepreneurs noirs africains. Ils vont dans les sciences molles, le judiciaire, la sociologie, la fonction publique, le commerce ou la musique, pas dans la sidérurgie comme le font par exemple les Indiens. Mais il y a un commencement à tout.
Les billets les plus lus sur Royal-Artillerie traitent de ces questions. En voici quelques liens :

- Développement intelligent (Borloo)
- De la submersion de toute digue aux vanités souverainistes (LLL)
- Géographie humaine de l'Afrique noire
- La double grille africaine
- Migrations et corruption
- La fée bleue en Afrique
- Vers les EUA ? (Kadhafi)
- Forcer l'Afrique (TICAD)
...et trente autres articles sur l'Afrique et ses guerres post-coloniales, accessibles simplement par le libellé [Afrique].

Il est probable que la franchise et le parler-vrai de Jean Lassalle froissera les susceptibilités sémantiques des pillards en fonction, mais l'écho répercuté dans les peuples sera bien sûr énorme si RFI y prête vie ! Il n'est d'arbre qui ne tombe s'il est poussé par la multitude. Voter Jean Lassalle nous permettrait de positiver intelligemment nos relations nord-sud et de libérer des peuples que nous aimons.

Deux frères à Goma


Billets de soutien RA libellés "Jean Lassalle" à cliquer:
- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017
- Une autre Europe demain du 27/03/2017
- Passons aux énergies renouvelables du 30/03/2017

share

Les plus consultés

Compteur de clics (actif)