lundi 23 octobre 2017

Puigdemont, grand diseu petit feseu !


Le président de la Généralité de Catalogne
Pour la deuxième fois depuis l'ouverture de la crise référendaire, Carles Puigdemont passe la patate chaude voire brûlante à Carme Forcadell, la présidente du Parlement de Catalogne.

La première fois, ce fut au lendemain du référendum interdit mais gagné ou presque, le 2 octobre 2017 quand la déclaration d'indépendance promise fut suspendue sans conditions, ou du moins conditions si floues qu'elles annulaient toute réplique ultérieure. Demander un dialogue et la médiation étrangère revenait à publier des vœux de prompt rétablissement à une Catalogne meurtrie.
La deuxième fois date de samedi soir, 21 octobre, en réponse à l'ouverture de la procédure de destitution de l'article 155 de la Constitution espagnole de 1978. Le président saisit son parlement qui doit "débattre", alors que pour annuler les effets de l'art. 155 il aurait suffi de dissoudre la chambre et de convoquer dans le même mouvement des élections régionales. En réaction de quoi, le Sénat aurait stoppé vendredi prochain 27 octobre la mise en route de la destitution du gouvernement catalan, le statut d'autonomie restant en vigueur d'après la décision du Conseil des ministres de Madrid.

Il suffisait alors de faire campagne en instrumentalisant la brutalité castillane (ou galicienne) vis à vis de la démocratie et en gommant le volet "solidarité européenne" qui ne s'ouvre pas ! Le bureau du Parlement annonce maintenant qu'ils se réuniront en session plénière le 26 octobre, veille de la réunion du Sénat. Est-ce pour dramatiser encore plus ? On est en plein théâtre de boulevard. Franchement, les Catalans méritaient mieux !

Ce chef indécis, c'est Louis XVI qui va se faire rattraper à Figueras. En attendant la berline, voici la teneur de la reprise en main selon ZeroHedge :

*Administration directe

Mariano Rajoy demande au Sénat de saquer tout le gouvernement de Barcelone, y compris Carles Puigdemont et Oriol Junqueras son vice-président chargé des questions économiques (un génie).
Le gouvernement central prendrait la main sur l'administration régionale autonome (elle le resterait) jusqu'aux élections législatives à organiser avant six mois.
Si l'actuel Parlement de Catalogne conserverait son rôle délibératif, le gouvernement en revanche serait mis sous la tutelle de Madrid.

*Police

Les hauts fonctionnaires nommés prendraient le contrôle des Mossos d'Esquerra qui ont été impliqués dans la rebellion avant et après le référendum illegal. La chaîne de commandement sera vérifiée et mise en ordre. Le chef des Mossos est déjà inculpé.

*Finances

Le Ministre madrilène de l'Economie a déjà resserré son contrôle des finances régionales afin de bloquer l'utilisation des fonds d'Etat destiné à soutenir la sécession. Les règlements essentiels sont dirigés depuis Madrid, et il en continuera ainsi jusqu'à normalisation.

*Médiats

TV3 Catalogne passerait sous contrôle de Madrid afin que l'information traitée par la chaîne régionale de référence soit "vérifiée, objective et équilibrée, en ligne avec le pluralisme politique, social et culturel du territoire".

Une capitale mondialisée à la merci d'un petit journaliste !


Postscriptum :

M. Christian Vanneste dit les mêmes choses autrement en s'appuyant sur une comparaison utile entre la sagesse de l'ancienne république millénaire de Venise et les pays catalans, éternels vassaux de la couronne d'Aragon : cliquer ici.

1 commentaire:

  1. Dans son adresse à la presse internationale au Press Club de Bruxelles aujourd'hui, Carles Puigdemont est apparu pugnace et décidé, ce qui ne veut pas dire efficace ! Lui qui soutenait il y a un mois la légitimité d'une démarche légale autour du référendum d'indépendance, se range aujourd'hui dans une démarche "politique" contre le système judiciaire espagnol. L'impression est forte qu'il se saoule de mots et ne dispose pas des talents d'imagination nécessaires pour défendre la cause de l'indépendance.
    Son expatriation le lendemain de la proclamation "légale" d'indépendance par le parlement de Catalogne ne veut rien dire. On aurait pu penser qu'il serait président de la République catalane jusqu'à ce que la Guardia Civil vienne se saisir de lui dans son bureau de la Generalitat défendu par les Mossos d'Esquadra !
    La référence lancinante au pacifisme est une dérobade qu'aucune logorrhée ne cachera. L'indépendance était un projet rêvé par beaucoup de Catalans, qui a tourné en cauchemar, celui de leur humiliation.

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