Nous sortons d'une semaine triste, émaillée de désordres bruyants mais inoffensifs, sauf pour ceux que frappe la force légale qui vise à les mater, les effrayer, les blesser. Nous allons nous remonter le moral avec My Gallant Hero, "Mo Ghile Mear" en gaélique.
Mo Ghile Mear est une chanson du poète irlandais Seán Clárach Mac Domhnaill (1691-1754) qui écrivit beaucoup pour renverser les réalités historiques de son île natale livrée définitivement à la couronne protestante après la défaite de la Boyne (Drogheda) qui en 1690 chassa le roi catholique Jacques II vers la France où Louis XIV l'avait accueilli, ouvrant la porte à une répression qui peine à mourir encore aujourd'hui.
Le poème fut écrit exactement après la bataille écossaise de Culloden (1746), la défaite finale de Bonnie Prince Charlie et l'enterrement de la cause jacobite contre les Huns, les rois hanovriens. Il y a une finesse dans cet opus : Mac Domhnaill a composé son Mo Ghile Mear selon la convention poétique appelée Aisling dans laquelle l'Irlande hante les rêves du poète, sous la forme d'une femme, principalement pour déplorer son état, mais aussi pour prédire des temps meilleurs. Mo Ghile Mear dévie de cette forme Aisling en un point : la plainte n'est pas racontée par le poète, mais l'Éire est supposée être le poète elle-même [Belle infidèle d'un article de Tripsavvy]. Vous savez tout.
Theresa May va remonter le mur, les catholiques des comtés du nord vont se révolter, et ça repartira jusqu'à la mort. Les voyageurs qui sont rentrés d'Irlande cet été rapportent que les braises de l'affrontement restent chaudes, des murs infranchissables dans tous les sens du terme séparent les communautés de l'Ulster qui attendent l'occasion d'en découdre.
Jacques II d'Angleterre |
Le poème fut écrit exactement après la bataille écossaise de Culloden (1746), la défaite finale de Bonnie Prince Charlie et l'enterrement de la cause jacobite contre les Huns, les rois hanovriens. Il y a une finesse dans cet opus : Mac Domhnaill a composé son Mo Ghile Mear selon la convention poétique appelée Aisling dans laquelle l'Irlande hante les rêves du poète, sous la forme d'une femme, principalement pour déplorer son état, mais aussi pour prédire des temps meilleurs. Mo Ghile Mear dévie de cette forme Aisling en un point : la plainte n'est pas racontée par le poète, mais l'Éire est supposée être le poète elle-même [Belle infidèle d'un article de Tripsavvy]. Vous savez tout.
Theresa May va remonter le mur, les catholiques des comtés du nord vont se révolter, et ça repartira jusqu'à la mort. Les voyageurs qui sont rentrés d'Irlande cet été rapportent que les braises de l'affrontement restent chaudes, des murs infranchissables dans tous les sens du terme séparent les communautés de l'Ulster qui attendent l'occasion d'en découdre.
Traduction anglaise :
He is my hero, my dashing darling
He is my Caesar, dashing darling.
I've had no rest from forebodings
Since he went far away my darling.
Every day I am constantly sad
Weeping bitterly and shedding tears
Because our lively lad has left us
And no news from him is heard alas.
The cuckoo sings not pleasantly at noon
And the sound of hounds is not heard in nut-filled woods,
Nor summer morning in misty glen
Since he went away from me, my lively boy.
Noble, proud young horseman
Warrior unsaddened, of most pleasant countenace
A swift-moving hand, quick in a fight,
Slaying the enemy and smiting the strong.
Let a strain be played on musical harps
And let many quarts be filled
With high spirit without fault or mist
For life and health to toast my lion.
Dashing darling for a while under sorrow
And all Ireland under black cloaks
Rest or pleasure I did not get
Since he went far away my dashing darling.
For a while I was a gentle maiden
And now a spent worn-out widow
My spouse ploughing the waves strongly
Over the hills and far away.
Soyons chacun demain le "gallant hero" de quelqu'un !