dimanche 17 mars 2019

Aller au contact des black blocks !

Un ours blanc suivait un ours noir, moralité : les ours se suivent et ne se ressemblent pas. Il en va de même des "Actes saturnesques" du mouvement des "gilets jaunes" et casseurs associés. La Commedia dell'arte qui a pris d'assaut la place Beauvau - Kéké Casta fait un capitan du tonnerre - s'avère infoutue de gérer l'insurrection à éclipses, ce qui ne doit pas étonner, les charges régaliennes étant données aux amis de campagne qui se tiennent tous par la barbichette.

Le plus malin de ce groupe est peut-être l'ex-nouveau maire de Lyon qui a perçu le branlement du manche - rien à voir avec l'affaire Benalla - à constater que sa pupille, parvenue au sommet de l'Olympe grâce à lui, se saoulait de mots à l'intention de cellezéceu qui voulaient bien l'entendre. Sur le perron ministériel, en passant le maroquin à Edouard Philippe, il avait anticipé un soulèvement général des banlieues impossibles à tenir dans les règles de droit, et si le mouvement actuel des "gilets jaunes" n'y a pas pris son origine sauf ponctuellement dans la diversité, c'est une révolution globale des périphéries blanches qui a confirmé ses craintes.

Bien sûr ce ne sont pas les effectifs en ébullition à Paris et dans les métropoles régionales qui expriment le fond d'insatisfaction général, mais le soutien massif de l'opinion même en décrue. Comme nous l'avions vu sur ce blogue lors des épisodes précédents, les "gilets jaunes" ont sous-traité les revendications aux professionnels de la peur institutionnelle que sont les groupuscules entraînés aux désordres urbains, à gauche-gauche pratiquement tous. L'Acte XVIII (qui l'eut cru ?) a cette fois bien montré cet emboîtement de la sous-traitance. Et malgré la complaisance des preneurs d'images qui ont abreuvé le pays de flagrants délits côtoyant l'impassibilité coupable de manifestants complètement dépassés par le film, l'avenue des Champs Élysées a été abandonnée aux casseurs par des forces de police toujours ailleurs. Je croyais benoîtement qu'il existait des unités en civil qui renseignaient l'autorité sur les points chauds. Sans doute existent-elles encore mais leur production n'est pas traitée convenablement en salle de commandement. On en vient au cœur du sujet : Que faire face aux black blocks ?

black Blocks


Notre police anti-émeute est la seule d'Europe occidentale à être armée du LBD40, lanceur de balles en caoutchouc dur capables de provoquer de graves lésions voire plus en plein visage. Bizarrement cette arme puissante, largement en dotation, n'a pas pu être utilisée contre les escouades de black blocks, antifas et autres nuisibles. Si j'élimine une stratégie du chaos volontaire - en fait, je n'ose pas soutenir cette thèse faute d'éléments tangibles directs - je privilégie celle de l'incompétence, l'impuissance et la frilosité des donneurs d'ordre dont le premier semble être : « pas de mort, surtout pas de mort !» et le second : « ne rien tenter d'innovant sans le blanc seing de l'Elysée ». Or l'Elysée était au ski !

L'insurrection doit être traitée dans ses causes et ses effets. Nous ne revenons pas sur les causes aujourd'hui, ni sur les remèdes pouvant les éteindre, ce blogue en a beaucoup parlé. En revanche, le traitement des effets est complètement défectueux. Nous sommes protégés par un gouvernement de coiffeurs (une pensée pour Serge Reggiani). Le maintien de l'ordre à la française, comme beaucoup de choses à la française hors du champ agro-alimentaire, est une foutaise destinée avant tout à protéger de toutes poursuites le pouvoir en place en cas d'issue létale de son action. Avec les groupuscules d'autonomes, il n'y a que le contact qui opère, mais qui dit contact dit formation au combat, ce qui n'apparaît pas encore dans les réactions des unités engagées, CRS et Gendarmerie mobile, qui d'ailleurs manœuvrent derrière les canons à eau et pas devant, comme l'exigerait une bonne doctrine d'emploi. Le combat rapproché ou close combat n'est pas une procédure d'interpellation, mais une action visant à éteindre la menace à portée de main stricto sensu. La Gendarmerie mobile en laquelle on inculque la fibre militaire devrait se former au close combat et en avoir la libre pratique sur ordre spécial, dès que les manifestations dégénèrent. Le résultat serait spectaculaire en dommages directs et parfois collatéraux, dans les rangs de la Gendarmerie aussi, et les autorités devraient faire preuve d'organisation en massant les ambulances juste derrière les pelotons d'attaque.

Le seul problème est que nul politicien français en charge ou en attente ne visera pareille circulaire sur l'emploi de la force brutale de contact en cas d'émeute. Alors on entendra la litanie des déplorations de tous bords qui vont bien au teint et font rire les initiés. Dernière remarque : au moment de l'Acte XVIII ont avancé à Paris et en province des "Marches pour le climat" qui ont amassé bien plus de monde que les "gilets jaunes". Ces manifestations se sont passées dans la joie et la bonne humeur sans débordement aucun. Le gouvernement pourra ainsi n'en tenir aucun compte, CQFD !

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