samedi 28 septembre 2019

Raout de la droite vraie ?

L'organisateur

Aujourd'hui même se tient à Paris la Convention de la Droite organisée par le Cercle Audace de la mouvance Maréchal/ISSEP pour lancer le réarmement intellectuel des droites. Les médiats, qui ne tiendront pas jusqu'à lundi avec le registre de condoléances à la famille du président disparu, anticipent un gros succès à l'annonce du nombre de participants venus d'horizon divers (c'est la formule consacrée). De grosses pointures (Fabrice Hadjadj, Candace Owens...) disputent l'affiche à des acteurs déjà fanés mais incontournables sur les plateaux de la comédie politique, et le piéton du roi anticipe une belle journée... sans effets rémanents !

Que tout le monde veuille bloquer le progressisme du président Macron est une chose, que les moyens techniques de le contrer dans les urnes - car c'est bien là que ça se passe encore - soient réunis et activés dans des réseaux combattifs, depuis la cellule de quartier jusqu'à l'état-major de coordination, en est une autre. Or ce combat ne peut être mené que sérieusement au plan de la méthode. Au lieu de quoi nous allons revivre le raout classique des meetings de campagne que le vent emporte. Quelques tables rondes posthumes analyseront les mots et ceux qui les auront prononcés, les punchlines, puis on passera aux réalités du moment, la campagne électorale des trente-six mille républiques municipales, avec leur problèmes métaphysiques de salles omnisport et de pissotières à pièces.

Le choix politicien de l'édile est calculé sur les avantages et inconvénients de la situation politique de son arrondissement, au plus large. La décision est dictée par les manœuvres locales du parti présidentiel (LaREM) en voie d'enracinement territorial pour préparer la réélection de 2022 de son champion. Les calculs personnels l'emporteront donc sur la stratégie de convictions jusqu'aux résultats du 23 mars 2020. Une fois que seront acquises les "situations", viendra l'heure de faire de la grande politique pour contrer l'équipe en place, si les électeurs n'en veulent plus, ce qui n'est pas dit. Dès l'alignement des planètes un chef devra préempter la convergence des droites, un chef suffisamment charismatique pour ringardiser les vieux rationnaires des partis de prébendiers qui squattent l'espace à droite depuis des lustres.

Pour le moment n'émerge que Marion Maréchal. Mais elle a contre elle le parti de sa tante et toutes les espérances d'établissement politique de ses cadres. Cela fera beaucoup de monde sous les chenilles. Pour le moment, les habituels contempteurs de M. Macron sont trop "habituels" pour que change quoique ce soit. A revoir donc en avril 2020.

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