Boris Johnson persiste et signe : ils partent ! Le 31 octobre à minuit GMT ! Quoi qu'exigera ou dira la Commission européenne, le Royaume uni, qui a déjà dédoublé ses amarres, déhalera de sa position critique en tirant sur l'Irlande. Pas sur l'Éire ou l'Ulster, mais sur tout l'île d'Irlande. Avouons que c'est assez rusé. Il claque la porte, mais sans pêne ni gâche, elle battra sur son dormant comme une double porte de saloon. Plus exactement, il ferme le lourd portail devant et ouvre en grand la porte de derrière.
Pas question de revenir sur les accords du Vendredi saint et de rallumer la guerre de religion par des postes de douane entre les deux irlandes. C'est toute l'Irlande (pas encore réunifiée) qui dès lors devient un sas de décompression douanière, le contrôle physique des mouvements, gens et denrées, ne pouvant se faire que par des brigades volantes autour de Belfast ou Larne, et par des contrôles à l'embarquement sur les ferries anglais de la mer d'Irlande, au sein du royaume donc. Ce qui aboutira à laisser l'administration anglaise maîtresse de tous les flux circulant vers et dans l'archipel britannique. La contrebande sera totale. Ce joyeux bordel sera inacceptable pour l'Europe sérieuse mais l'Europe rieuse, dont nous faisons désormais partie avec nos cent pour cent de dette, rira !
Restera à faire payer les milliards que doit le royaume à ses partenaires continentaux. A part de déclencher une guerre, que ces salauds ont l'habitude de gagner, nul ne voit comment l'y contraindre. Nous anticipons que si cet "arrangement" n'est pas une solution pérenne, il peut éloigner les calamités et retarder la prise d'indépendance de la nation écossaise qui verra les inconvénients du Brexit moins sévères qu'annoncés et s'y adaptera.
Un mot sur la crise institutionnelle américaine. Donald Trump a mis plusieurs jours à comprendre que cette fois les Démocrates voulaient sa mort. Nancy Pelosi qui bloquait jusqu'ici toute procédure de révocation pour battre Trump à la loyale, dans les urnes, a consenti à ouvrir la boîte de Pandore de l'impeachment, à la condition que l'affaire progresse au pas de charge chez les Représentants, sans compter les week-ends, les délais de courtoisie, les atermoiements pour convenances personnelles eu égard aux personnes convoquées. Trump comptait sur des délais pour se retourner et retourner l'opinion contre le parlement, il n'en a pas. Même si les inélégances dont on l'accuse risquent de ne pas suffire pour arracher un vote au Sénat, la pression du temps peut lui laisser tweeter une énormité qui l'achèvera. Est-ce sur son caractère impétueux que compte Pelosi pour le tuer ? Pour l'instant il tourne comme un canard sans tête et les rats pointent leur museau aux dalots.
Le troisième (et dernier) mot concerne Hong Kong à l'heure du 70ème anniversaire de la République populaire de Chine. Nul ne pouvait prédire, lors de l'anniversaire des trente ans du massacre de Tian An Men, que le territoire se soulèverait contre le pouvoir communiste à la première occasion. Il faut dire que le procédé chinois consistant à stériliser un par un et dans le temps les effets du traité sino-britannique de restitution du comptoir colonial, a accumulé tant de contraintes que la main de fer a fini par percer le gant de velours. Les hauts fonctionnaires capables d'analyser la situation ont été mis sur la touche et leurs très obéissants remplaçants boivent les paroles du grand président Xi, voire les devinent au lieu de réfléchir. Pas plus qu'en 1989 à Pékin, les cadres supérieurs du Parti communiste chinois ne sauront dénouer adroitement l'affaire de Hong Kong et il est à prévoir qu'un embrasement, spontané ou provoqué, ne soit le motif d'horreurs définitives... que le monde de la finance internationale oubliera vite avec regrets. Je suis très pessimiste.
Voilà ! Pas plus aujourd'hui. Si, on commémore aujourd'hui la division de Jamal Khashoggi au consulat séoudien d'Istanbul.
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