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Pour Louis XVI


21 janvier, le jour noir de l'année royaliste. Nous commémorons la décapitation du roi Louis XVI condamné par les représentants du peuple et son cousin pour conspiration contre la liberté publique et attentats contre la sûreté générale de l'État. C'est ce que dit le jugement. De fait on l'avait chargé de tout les péchés d'Israël et l'intention avouée des Montagnards derrière Robespierre n'était que de le tuer. Ce qui entraînera par la suite l'extinction de la lignée directe par la mort/disparition du Dauphin. Les Révolutionnaires avaient anticipé que le retour des frères du défunt roi serait moins dommageable ou plus facilement combattu que l'accession du jeune Louis XVII.

Le Père Duchesne qui fut l'organe de presse le plus assidu à l'insulte reçut une leçon de dignité qui lui tira des larmes : « Il écouta avec un sang-froid rare la lecture du jugement. Il eut tant d'onction, de dignité, de noblesse, de grandeur dans son maintien et ses paroles, que je ne pus y tenir. Des pleurs de rage vinrent mouiller mes paupières. Il avait dans ses regards et dans ses manières quelque chose de visiblement surnaturel à l'homme. Je me retirai, voulant retenir des larmes qui coulaient malgré moi et bien résolu de finir là mon ministère. » Il est vrai que si son courage ne fut jamais mis en cause, on reconnaît mal le roi Louis XVI dans cette description. Prince sans doute le plus cultivé de son époque, père attentionné, mari fidèle, croyant sincère, passionné de sciences dures, mathématiques, physique, géographie et de mécanique, il avait toutes les qualités de l'honnête homme. Hélas, impolitique en diable, impulsif, incohérent souvent, sa charge l'agaçait au point que ses tergiversations ont pu le ranger dans le camp des paresseux. Le roi tire le char, à peine d'être écrasé par lui. Le char de la Révolution l'écrasa.

Il incombait à Louis XVI de conduire la révolution d'un Etat et d'une société qui en criaient l'impérieux besoin. Ayant lu l'Encyclopédie, il observa les événements mais n'en vit pas la queue de trajectoire, et freina des quatre fers quand il retrouva un certain pouvoir en tant que roi des Français. Aurait-il frappé le coup décisif au bon moment qu'il aurait pu réussir et enterrer ses ennemis ; mais s'il en a jamais eu l'intention, la force de caractère et la capacité de travail lui manquèrent pour être à l'initiative. Il ne sut convertir ses idées en action, parce que - c'est la thèse royaliste - il n'avait pas été dressé assez tôt à la fonction qui normalement devait revenir à l'aîné Louis-Joseph, mort avant l'âge de dix ans. On touche du doigt les limites de la Loi Salique qui se trompe au plus mauvais moment en élisant l'intellectuel le plus doué au lieu d'un roi à poigne. Faut-il continuer à soutenir que Dieu choisit et la Loi verrouille ce choix ? Cela nous entraînerait trop loin pour un simple billet d'annonces de pieuses manifestations.

Charles-Henri Sanson qui exécuta le roi place de la Concorde, fut frappé par la dignité du supplicié au point d'infirmer les rumeurs de panique que faisait courir le camp révolutionnaire sur le compte du roi : « Il a soutenu tout cela avec un sang-froid et une fermeté qui nous ont tous étonnés. Je reste très convaincu qu'il avait puisé cette fermeté dans les principes de la religion dont personne plus que lui ne paraissait pénétré ni persuadé.» C'est en souvenir de sa haute tenue à l'énoncé de sa condamnation et sur l'échafaud que cette année encore, des messes à sa mémoire seront dites partout en France pour le repos de son âme. Les trois offices principaux sont prévus à la Basilique de Saint-Denis le mardi 21 janvier à midi ; à l'église de Saint-Germain l'Auxerrois le même jour à 12h15 (Paris 1°) ; et à la Chapelle Expiatoire le dimanche 19 janvier à 10h30 (Paris 8°). Par ailleurs, le mardi 21 janvier un hommage à Louis XVI sera rendu place de la Concorde à 10 heures, à l'emplacement-même de la guillotine de 1793, à côté de la statue Rouen, face au Crillon. Quant à la traditionnelle marche aux flambeaux de l'Action française, elle partira de la Place des Pyramides le samedi 18 janvier à vingt heures.



« Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet »

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