jeudi 20 février 2020

Des souris et des ânes

Les soupentes du Palais Bourbon : au suivant... au suivant !

Deux jours après le happening élyséen destiné à regonfler la troupe des marcheurs qui doutent, en exaltatant un sain amateurisme ringardisant le "professionnalisme" des vieux routiers de la Chambre, apparaît sur l'écran noir de nos nuits blanches le chibre turgescent de Benjamin-Blaise Griveaux, astiqué poli-miroir par son détenteur pour séduire une belle à distance à travers l'œil de son smartphone ! Elu député de Paris dans la XVè législature, secrétaire d'Etat dans le gouvernement Philippe, le porte-parole de Matignon transportait son plus roide argument à travers Internet comme un adolescent de quatrième ! Accessoirement candidat à la succession de Radis-Noir à l'Hôtel de Ville, BBG l'arrogant a dû annoncer son retrait à cause de l'impossibilité de faire sereinement les marchés de plein vent, couverts et forains, ni les préaux d'écoles ou les salles municipales. Quelqu'un d'entre vous voudrait-il me poser une question sur mon programme de déménagement de la gare de l'Est et la création du Central Park parisien ? Fou-rire ! Le mec est dead ! Avec la nomination de la ministre Buzyn qui a remisé le projet municipal antérieur sur l'étagère à conneries, l'affaire de Paris reprend des couleurs et LaREM rattrape les furies de tête ; il faut dire qu'il n'y a pas photo entre l'apparatchik socialiste à jeun de toute valeur ajoutée et la parisienne de souche qui a déjà réussi sa vie, même si la fonction publique hospitalière la déteste. Se posera un jour la question de savoir pourquoi fut fait le plus mauvais choix chez les marcheurs, sans connaître bien sûr les dérapages de l'impétrant. Tout le monde détestait les ondes négatives émises par M. Griveaux. Le soulagement est général.

Image en cheongsam créée par Dieu et Milanoo

Pour l'amateurisme glorifié par monsieur Macron nous sommes servis, pour la pornographie aussi, mais nous n'épiloguerons pas puisque la France entière a vu la "bite à machin". Ce qui nous intéresse aujourd'hui est la crasse mentale de notre beau parlement, qui crie au viol comme une performeuse de pole-dance coincée dans les toilettes de la boîte, en réclamant le flicage chinois d'Internet plus l'interdiction de l'anonymat des contributeurs aux divers canaux et plateformes du Web. Bien secondée par des médiatiseurs comme Christophe Barbier ou Alain Duhamel qui réclame des peines en millions de dollars, la représentation nationale derrière Bruno Bonnell, Eric Woerth et quelques autres (Questel...) court aux abris avant l'averse de leurs turpitudes réelles ou supposées.

Leur problème est qu'en l'affaire, la coercition légale est sans effet - le scandale BBG aurait existé avec ou sans Internet et le faux anonymat des réseaux sociaux (voir les FAI)- mais surtout, d'anonymes on n'en a vu aucun : Alexandra de Taddeo a reçu l'enfer matutinal du secrétaire d'Etat, objectivement nommé dans la transmission de l'exploit (nom, prénom PTDR). Probablement en a-t-elle fait part plus tard à son nouveau compagnon russe, l'artiste encloué Piotr Pavlenski, pour lui confirmer le niveau de ses relations ; lequel avec l'aide d'amis ne lui voulant que du bien, a ouvert un site au Canada pour héberger du matériel de revenge porn ; et ce, afin de défendre la liberté d'expression dans le pays des droits de l'homme ! Le conseil de l'artiste russe, maître Juan Branco, a levé le doute sur la légalité de l'entreprise de diffusion de la séquence sur Internet, lui donnant en quelque sorte un blanc seing, ce qui le discréditera ensuite pour prendre en charge la défense du fada vis à vis du Parquet et du bâtonnier de Paris. Après l'alerte lancée par Zoé Sagan, le relais par les gros comptes Twitter fut le fait du député Joachim Son-Forget et du doctissime Laurent Alexandre sous leur vrai nom. La comparution de M. Pavlenski au fond, qui aura lieu le 3 mars prochain, lèvera d'autres noms puisqu'il est établi que le Russe n'a pas les capacités numériques de son ambition - son plus grand exploit fut de foutre le feu à la Banque de France - et ces noms nous seront communiqués par le secret habituel de l'instruction. D'anonymes, point ! Arrêtez de rire, vous allez vous étouffer. Pause ! Convertissez-vous plutôt au créationnisme :

Une autre image créée par Dieu et le soleil

A écouter les députés de la majorité à laquelle appartenait BBG, la loi de 2016 contre le revenge porn n'est pas dissuasive. Sommes-nous au seuil du rétablissement de la peine capitale pour crime de lèse-intimité, jusqu'à nous faire croire - mais ce n'est pas vrai bien sûr - qu'il s'y passerait des choses absolument inavouables. Le séisme parlementaire a touché la présidence du Sénat qui a diffusé sa réprobation de procédés intrusifs dans la vie privée, même si dans ce cas les "torrents de boue" qu'elle dénonce ne charrient que la boue produite par des responsables politiques. Ne revenons pas sur les histoires de mœurs qui ont défrayé la chronique, l'élection crée l'orgasme. Normalement le brouillon de ce billet faisait la liste des pourris de la République toujours aux affaires, mais il faut distinguer entre courage et témérité et bien regarder avant de traverser aux clous, comme l'apprenait jadis la république gaullienne aux dissidents.
Un seul politique semble être resté lucide, c'est le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, qui prévoit plein d'embûches à légiférer dans la panique des trouillards, même s'il penche pour un contrôle plus serré de la Toile.

Il reste pour finir à se préparer sans doute pour la levée de l'anonymat qui éteindra l'ire parlementaire, même si aucun pseudonyme n'a été mis en cause. Seront évacués des canaux internétiques ceux qui sont faibles en français et passent par l'insulte au lieu de peaufiner l'injure, la suggestion médisante jamais calomnieuse, les second et troisième degrés, l'ad hominem huileux à sobriquet, la rumeur innocente d'Orléans, bref tout ce que la bonne société française utilisaient jadis. J'ai hâte. Au fait qu'en sera-t-il du pseudonymat littéraire ?


Quand le mélomane entend Ornella chanter sous la douche il approche son oreille du trou de la serrure (W. Allen)

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