Sur un forum catholique intégral proche de l'Union des cercles légitimistes de France qui promeut le roi par la rechristianisation du pays, des participants doutent à voix haute des capacités du mouvement à profiter des crises sociale et économique pour faire avancer la cause du roi, en termes directs et sans fard : « ... quant à proposer un gouvernement royaliste, il faudrait d'abord être en ordre de marche avec une proposition globale (Roi-constitution-gouvernement) connue et envisageable pour les Français. »
Si des tentatives ont bien eu lieu dans un passé récent (AR, GAR), les royalistes n'ont jamais su déposer sur la table une offre politique construite, jamais ! Pas plus qu'ils n'ont su convoquer les moyens financiers de leur propagande. En attendant une génération rationnelle, le rêve passe et Dieu rit !
Chaque crise est exploitable pour le changement de paradigme, et faire cela ne nous convoque pas nécessairement à entrer en piste dans le cirque démocratique d'étage national où les dés sont pipés par les écuries partisanes et les scrutins trafiqués par des protocoles corruptifs de second tour. La société s'ébroue parfois et peut décider de notifier ses choix en dehors de la procédure électorale en blasphémant la sainte constitution.
La tout dernière fois, ce fut la jacquerie des ronds-points avec les gilets jaunes de la classe moyenne basse. Elle exprimait la colère du travail pénible et insuffisant pour vivre et mettait le doigt sur le coût faramineux de la société française la plus taxée au monde et qui ne marche pas. Aurions-nous eu une offre politique de monarchie active sociale décentralisée, lisible et facilement explicable, que nous aurions pu aller sur les ronds-points diffuser le petit livre blanc de la monarchie nouvelle ! Certains royalistes l'ont fait, mais à part d'expliquer les raisons du déclin, personne n'avait rien dans la main à proposer concrètement. Rappelons-nous quand le programme commun de gouvernement tripartite est sorti en 1979, il a été publié et diffusé largement par les partis de gauche pour que les gens comprennent bien de quoi il s'agissait.
Aujourd'hui la queue de trajectoire n'est pas d'aboutir à une révolution par les urnes mais de terminer les parlements et le népotisme, le clientélisme démocratique latin, l'énarchie et les si nombreux fromages républicains. Or les émeutes parisiennes des gilets jaunes ont montré que la cible était bien le Palais-Bourbon et en province aussi puisque les permanences des députés ont particulièrement souffert. On passera sur l'incendie criminel de la préfecture du Puy-en-Velay.
Sans doute nos lecteurs sont-ils trop jeunes ou moins encore pour se souvenir de mai 68 : tous les ministres ont déserté Paris pour se réfugier dans leur famille en province (Alain Peyrefitte, ministre de l'Education nationale - le réacteur de l'émeute - était planqué chez sa mère à Provins, même pas chez lui ! Il mourra sénateur.) Pourquoi fuirent les étourneaux ? Parce qu'ils avaient compris que c'était de leur peau qu'il s'agissait et qu'ils n'avaient pas envie d'entrer dans l'histoire. Ne sont restés à leur poste à Paris que le Premier ministre Pompidou et le Préfet de Police Grimaud. Le soir, Charles De Gaulle partait dormir au Grand Trianon de Versailles ! Dans sa fuite à Baden Baden, il avait pris femme et famille pour ne pas les laisser au milieu des dangers. Cela pour dire qu'il n'est pas besoin d'entrer dans le jeu démocratique républicain pour faire avancer le schmilblick.
Aujourd'hui la preuve est renouvelée de l'incapacité du système à résoudre une crise relativement mineure parce qu'il sécrète naturellement l'incompétence au bénéfice des proches, des relations, réseaux et recommandations. Tout indique que la sortie de crise Covid-19 va être très dure pour le gouvernement. Mais que vont faire les gens ? voter et rentrer chez eux ? sans doute pas. Marcel Gauchet prédit que « une immense violence couve dans ces insatisfactions accumulées. Si elle éclate, elle confèrera aux manifs de gilets jaunes le statut de plaisanteries d’après-banquet.» ((Marianne et JP Brighelli). Les rues pourraient se remplir à nouveau de mécontents en grand nombre si l'on n'oublie pas que 84% de l'opinion soutenaient les GJ au début, avant la captation des manifestations par l'extrême gauche et ses slogans d'un autre siècle.
Or pour s'insérer dans l'alternative, l'offre politique royaliste n'est pas prête. Elle doit tenir en vingt pages, avec des diagrammes, des interactions entre les étages de pouvoir et l'administration des territoires. Pour faire "simple", il faut extraire le régalien strict à la dispute et le remettre au pouvoir permanent en échange de quoi les territoires s'administrent de manière autonome par la démocratie directe ou représentative selon le choix de chacun. Terminé l'uniformisation, le jacobinisme, le caporalisme. Cent républiques libres sous le paratonnerre royal. Le damier est brisé, c'est le moment, c'est l'instant, en voiture ! Il n'y a pas de voiture ! On n'y arrivera pas à travers des élections, ni par la prière. Alors quoi ?
Si des tentatives ont bien eu lieu dans un passé récent (AR, GAR), les royalistes n'ont jamais su déposer sur la table une offre politique construite, jamais ! Pas plus qu'ils n'ont su convoquer les moyens financiers de leur propagande. En attendant une génération rationnelle, le rêve passe et Dieu rit !
Chaque crise est exploitable pour le changement de paradigme, et faire cela ne nous convoque pas nécessairement à entrer en piste dans le cirque démocratique d'étage national où les dés sont pipés par les écuries partisanes et les scrutins trafiqués par des protocoles corruptifs de second tour. La société s'ébroue parfois et peut décider de notifier ses choix en dehors de la procédure électorale en blasphémant la sainte constitution.
La tout dernière fois, ce fut la jacquerie des ronds-points avec les gilets jaunes de la classe moyenne basse. Elle exprimait la colère du travail pénible et insuffisant pour vivre et mettait le doigt sur le coût faramineux de la société française la plus taxée au monde et qui ne marche pas. Aurions-nous eu une offre politique de monarchie active sociale décentralisée, lisible et facilement explicable, que nous aurions pu aller sur les ronds-points diffuser le petit livre blanc de la monarchie nouvelle ! Certains royalistes l'ont fait, mais à part d'expliquer les raisons du déclin, personne n'avait rien dans la main à proposer concrètement. Rappelons-nous quand le programme commun de gouvernement tripartite est sorti en 1979, il a été publié et diffusé largement par les partis de gauche pour que les gens comprennent bien de quoi il s'agissait.
Aujourd'hui la queue de trajectoire n'est pas d'aboutir à une révolution par les urnes mais de terminer les parlements et le népotisme, le clientélisme démocratique latin, l'énarchie et les si nombreux fromages républicains. Or les émeutes parisiennes des gilets jaunes ont montré que la cible était bien le Palais-Bourbon et en province aussi puisque les permanences des députés ont particulièrement souffert. On passera sur l'incendie criminel de la préfecture du Puy-en-Velay.
Sans doute nos lecteurs sont-ils trop jeunes ou moins encore pour se souvenir de mai 68 : tous les ministres ont déserté Paris pour se réfugier dans leur famille en province (Alain Peyrefitte, ministre de l'Education nationale - le réacteur de l'émeute - était planqué chez sa mère à Provins, même pas chez lui ! Il mourra sénateur.) Pourquoi fuirent les étourneaux ? Parce qu'ils avaient compris que c'était de leur peau qu'il s'agissait et qu'ils n'avaient pas envie d'entrer dans l'histoire. Ne sont restés à leur poste à Paris que le Premier ministre Pompidou et le Préfet de Police Grimaud. Le soir, Charles De Gaulle partait dormir au Grand Trianon de Versailles ! Dans sa fuite à Baden Baden, il avait pris femme et famille pour ne pas les laisser au milieu des dangers. Cela pour dire qu'il n'est pas besoin d'entrer dans le jeu démocratique républicain pour faire avancer le schmilblick.
Aujourd'hui la preuve est renouvelée de l'incapacité du système à résoudre une crise relativement mineure parce qu'il sécrète naturellement l'incompétence au bénéfice des proches, des relations, réseaux et recommandations. Tout indique que la sortie de crise Covid-19 va être très dure pour le gouvernement. Mais que vont faire les gens ? voter et rentrer chez eux ? sans doute pas. Marcel Gauchet prédit que « une immense violence couve dans ces insatisfactions accumulées. Si elle éclate, elle confèrera aux manifs de gilets jaunes le statut de plaisanteries d’après-banquet.» ((Marianne et JP Brighelli). Les rues pourraient se remplir à nouveau de mécontents en grand nombre si l'on n'oublie pas que 84% de l'opinion soutenaient les GJ au début, avant la captation des manifestations par l'extrême gauche et ses slogans d'un autre siècle.
Or pour s'insérer dans l'alternative, l'offre politique royaliste n'est pas prête. Elle doit tenir en vingt pages, avec des diagrammes, des interactions entre les étages de pouvoir et l'administration des territoires. Pour faire "simple", il faut extraire le régalien strict à la dispute et le remettre au pouvoir permanent en échange de quoi les territoires s'administrent de manière autonome par la démocratie directe ou représentative selon le choix de chacun. Terminé l'uniformisation, le jacobinisme, le caporalisme. Cent républiques libres sous le paratonnerre royal. Le damier est brisé, c'est le moment, c'est l'instant, en voiture ! Il n'y a pas de voiture ! On n'y arrivera pas à travers des élections, ni par la prière. Alors quoi ?
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