Mais c'est une révolte ? Non, sire, une révolution, reprit le chœur des Vierges. Et c'est ainsi que fut commenté le Carnaval du Capitole sur les réseaux sociaux en peine d'émotions. Jusqu'à Joe Biden qui, dans un très bon discours impromptu, a usé du mot "insurrection" pour bien marquer la page d'histoire. Car l'émeute aura sa page, c'est sûr !
La profanation du Temple de la Démocratie (desecration en anglais) a secoué l'Amérique mais rien ne dit qu'aucun ne l'ait approuvée, outre les milliers de supporters en colère venus à Washington DC le jour de la Certification, pour dénoncer une fraude gigantesque dans les dépouillements des votes à l'élection présidentielle. Quoiqu'il en soit réellement, c'est ce qu'ils pensent au tréfonds d'eux-mêmes. Les quelques magouilles documentées sur les réseaux sociaux ne m'ont pas convaincu, même s'il est probable que de nombreuses irrégularités aient été attachées aux opérations électorales comme dans tout scrutin universel. Alors quand il y a cinquante procédures ! Le problème est que le président sortant n'a pas su se hisser au top de la fonction suprême jusqu'à l'étage constitutionnel. Il en est resté au plan électoral, candidat, volé peut-être, mais POTUS-45 pas vraiment. Les tweets de ces trois derniers jours en font foi. Il est toujours exécrable d'avoir la conviction de s'être fait baiser dans les grandes largeurs mais c'est à ce moment-là que l'on juge le titulaire de la charge. Celui-ci a la trempe, il n'a pas d'élégance, il n'a pas la vista.
Donald Trump est un showman doublé d'un businessman. Il a moissonné plus de gains à la téléréalité que dans la promotion immobilière - c'est du moins ce que disait sa feuille d'impôts. C'est un homme de bon sens, sûr de lui par tempérament, un peu cynique et vantard. Ces qualités lui ont été utiles pour contenir tous ceux qui pissaient à la raie de l'Oncle Sam, à commencer par les Communistes chinois. Dans un esprit "bizness" il a su hiérarchiser les menaces dirigées contre les Etats-Unis sans en oublier aucune (même le fringant Macron a fini par déplaire). Ainsi a-t-il donné sa chance au régime Kim de Corée qui ne pourra s'en prendre qu'à lui-même quand commencera sa liquéfaction. Il n'a pas cru un mot des assurances chinoises qui d'une main promeuvent la liberté de commerce et de l'autre veulent transformer toute la Mer de Chine méridionale en lac intérieur. Il ne croit pas les proclamations pacifiques des uns et des autres à commencer par celles de la Russie, il juge aux faits et ne se laisse pas distraire par l'absence des plaques d'immatriculation et d'insignes sur les transports de troupe. Les incursions quotidiennes russes en Mer baltique signent une volonté de capture d'espace qui oblige la Suède et la Finlande à réarmer, et Trump les y encourage. Il a donné blanc seing à son gendre Kushner, qui n'a pas dix pouces, pour démerder les affaires du Proche Orient dans lesquelles Obama s'était enlisé jusqu'à consentir la bombe atomique à l'Iran. Face au régime, ridicule, des mollahs, Kushner a réussi l'impensable dans aucune chancellerie, déplacer l'ambassade à Jérusalem, abandonner l'Autorité palestinienne bloquée sur ses lubies, rallier les pays arabes les plus importants à Israël et accélérer l'économie du Golfe persique. En résumé, on ne la lui fait pas ! Mais cette politique d'instinct, assez sûr, lui obscurcit la vue chez lui. Il n'a aucune culture politique - qu'a-t-il lu dans sa vie ? - et n'a jamais dépassé le niveau "meetings". Donc, à la fin, le Système le rejette comme un greffon non compatible. Certes, le Système peut lui-même être pourri mais le fait est qu'ils se séparent !
L'avenir de Donald Trump est imprévisible. Quatre ans, c'est long à 75 ans. Mais la veine populaire (ou populiste) est riche de promesses pour qui saura y faire. Les électeurs de Trump n'ont pas voté par résignation mais par adhésion. Le mouvement de quasi-insurrection dans le pays est une réplique sismique du Tea Party de Sarah Palin. Il vaudrait mieux que les Trumpistes s'organisent en parti politique tranversal plutôt que par la création partout de milices citoyennes dans l'esprit de l'Ouest sauvage. L'avenir du Parti républicain se joue là. Mais le Parti démocrate va être impacté à son tour par le glissement de la classe laborieuse durement touchée par la pandémie et plus tard par l'arrêt des effets intérieurs d'une politique patriotique d'échanges extérieurs promue par Donald Trump. A terme mais avant quatre ans, il est possible que les deux grands partis traditionnels subissent une parthénogenèse et que l'espace politique américain soit occupé par quatre grands partis : un parti socialiste de revendicateurs col ouvert (Sanders, AOC, Klobuchar, Inslee...), un parti du marais, démocrates-sociaux en cravate espérant perpétuer le vivier où se choisissent les présidents démocrates, un parti conservateur du marais, attaché à l'effort et au capital, où se choisiront les présidents sérieux, un Tea Party Reloaded pouvant mimer le Rassemblement national français, avec des ténors (McConnell, Fischer, Fortenberry, Cruz, Smith...) et un gourou célébrant l'office à Mar-a-Lago. Autant dire que les élections de novembre 2024 seront une vraie boucherie politique.
Terminons par une courte réflexion. Ce qu'il s'est passé au Capitole de Washington mercredi 6 janvier 2021, peut donner des idées ailleurs et spécialement en France où la mobilisation des mécontents, si elle a bien diminué, ne s'est jamais éteinte malgré tous les artifices et contre-mesures du pouvoir. Ce genre de grand carnaval réjouirait les foules à Paris et ces messieurs de l'ordre seraient bien avisés d'écouter un peu la revendication de base qui court l'opinion : justice et propreté. C'est un vieux slogan qui marche encore !
La profanation du Temple de la Démocratie (desecration en anglais) a secoué l'Amérique mais rien ne dit qu'aucun ne l'ait approuvée, outre les milliers de supporters en colère venus à Washington DC le jour de la Certification, pour dénoncer une fraude gigantesque dans les dépouillements des votes à l'élection présidentielle. Quoiqu'il en soit réellement, c'est ce qu'ils pensent au tréfonds d'eux-mêmes. Les quelques magouilles documentées sur les réseaux sociaux ne m'ont pas convaincu, même s'il est probable que de nombreuses irrégularités aient été attachées aux opérations électorales comme dans tout scrutin universel. Alors quand il y a cinquante procédures ! Le problème est que le président sortant n'a pas su se hisser au top de la fonction suprême jusqu'à l'étage constitutionnel. Il en est resté au plan électoral, candidat, volé peut-être, mais POTUS-45 pas vraiment. Les tweets de ces trois derniers jours en font foi. Il est toujours exécrable d'avoir la conviction de s'être fait baiser dans les grandes largeurs mais c'est à ce moment-là que l'on juge le titulaire de la charge. Celui-ci a la trempe, il n'a pas d'élégance, il n'a pas la vista.
Donald Trump est un showman doublé d'un businessman. Il a moissonné plus de gains à la téléréalité que dans la promotion immobilière - c'est du moins ce que disait sa feuille d'impôts. C'est un homme de bon sens, sûr de lui par tempérament, un peu cynique et vantard. Ces qualités lui ont été utiles pour contenir tous ceux qui pissaient à la raie de l'Oncle Sam, à commencer par les Communistes chinois. Dans un esprit "bizness" il a su hiérarchiser les menaces dirigées contre les Etats-Unis sans en oublier aucune (même le fringant Macron a fini par déplaire). Ainsi a-t-il donné sa chance au régime Kim de Corée qui ne pourra s'en prendre qu'à lui-même quand commencera sa liquéfaction. Il n'a pas cru un mot des assurances chinoises qui d'une main promeuvent la liberté de commerce et de l'autre veulent transformer toute la Mer de Chine méridionale en lac intérieur. Il ne croit pas les proclamations pacifiques des uns et des autres à commencer par celles de la Russie, il juge aux faits et ne se laisse pas distraire par l'absence des plaques d'immatriculation et d'insignes sur les transports de troupe. Les incursions quotidiennes russes en Mer baltique signent une volonté de capture d'espace qui oblige la Suède et la Finlande à réarmer, et Trump les y encourage. Il a donné blanc seing à son gendre Kushner, qui n'a pas dix pouces, pour démerder les affaires du Proche Orient dans lesquelles Obama s'était enlisé jusqu'à consentir la bombe atomique à l'Iran. Face au régime, ridicule, des mollahs, Kushner a réussi l'impensable dans aucune chancellerie, déplacer l'ambassade à Jérusalem, abandonner l'Autorité palestinienne bloquée sur ses lubies, rallier les pays arabes les plus importants à Israël et accélérer l'économie du Golfe persique. En résumé, on ne la lui fait pas ! Mais cette politique d'instinct, assez sûr, lui obscurcit la vue chez lui. Il n'a aucune culture politique - qu'a-t-il lu dans sa vie ? - et n'a jamais dépassé le niveau "meetings". Donc, à la fin, le Système le rejette comme un greffon non compatible. Certes, le Système peut lui-même être pourri mais le fait est qu'ils se séparent !
L'avenir de Donald Trump est imprévisible. Quatre ans, c'est long à 75 ans. Mais la veine populaire (ou populiste) est riche de promesses pour qui saura y faire. Les électeurs de Trump n'ont pas voté par résignation mais par adhésion. Le mouvement de quasi-insurrection dans le pays est une réplique sismique du Tea Party de Sarah Palin. Il vaudrait mieux que les Trumpistes s'organisent en parti politique tranversal plutôt que par la création partout de milices citoyennes dans l'esprit de l'Ouest sauvage. L'avenir du Parti républicain se joue là. Mais le Parti démocrate va être impacté à son tour par le glissement de la classe laborieuse durement touchée par la pandémie et plus tard par l'arrêt des effets intérieurs d'une politique patriotique d'échanges extérieurs promue par Donald Trump. A terme mais avant quatre ans, il est possible que les deux grands partis traditionnels subissent une parthénogenèse et que l'espace politique américain soit occupé par quatre grands partis : un parti socialiste de revendicateurs col ouvert (Sanders, AOC, Klobuchar, Inslee...), un parti du marais, démocrates-sociaux en cravate espérant perpétuer le vivier où se choisissent les présidents démocrates, un parti conservateur du marais, attaché à l'effort et au capital, où se choisiront les présidents sérieux, un Tea Party Reloaded pouvant mimer le Rassemblement national français, avec des ténors (McConnell, Fischer, Fortenberry, Cruz, Smith...) et un gourou célébrant l'office à Mar-a-Lago. Autant dire que les élections de novembre 2024 seront une vraie boucherie politique.
Terminons par une courte réflexion. Ce qu'il s'est passé au Capitole de Washington mercredi 6 janvier 2021, peut donner des idées ailleurs et spécialement en France où la mobilisation des mécontents, si elle a bien diminué, ne s'est jamais éteinte malgré tous les artifices et contre-mesures du pouvoir. Ce genre de grand carnaval réjouirait les foules à Paris et ces messieurs de l'ordre seraient bien avisés d'écouter un peu la revendication de base qui court l'opinion : justice et propreté. C'est un vieux slogan qui marche encore !
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