vendredi 5 février 2021

6 février 2021

Pont de la Concorde vers le Palais Bourbon


L'émeute du 6-février-34 est un marronnier nationaliste, plus particulièrement commémoré chez l'Action française, à tort peut-être. Nous avons déjà fait le tour de la question toutes ces années passées (clic) et en avons conclu, comme le Groupement d'Action Royaliste, que Charles Maurras était un immense maître à penser et jamais l'organisateur d'aucun coup de force. L'aurait-il voulu quand même, qu'il ne disposait pas des cadres capables d'aboutir. Maurice Pujo dans une explication ultérieure le disait autrement (clac) mais cela revenait au même : l'Action française n'était pas dans l'action !

Aujourd'hui, le mouvement royaliste de référence, la Vieille Maison, s'est reconvertie en "école de pensée" tout en faisant sortir dans la rue ses sections de militants ci et là en France pour coller, défiler parfois et vendre le journal. L'impact est pour l'instant modéré.

Dans un entretien donné à Romain Ducoulombier par Olivier Dard pour la revue ANR PAPRIK@2F en 2015*, on peut lire en réponse à la question d'actualité de l'émeute :
Pensez-vous que la France soit aujourd’hui dans une situation analogue à celle du 6 février 1934 ?
« [...] On peut sans doute voir au moins deux points communs. Le premier est un pessimisme profond associé à l’idée de déclin voire de décadence et qui résonne comme en écho entre les années trente et aujourd’hui. Il y a bien une crise d’identité même si elle est formulée différemment.
J’y ajouterai, en m’excusant de me citer, la question du « choix impossible », sous-titre que j’ai donné il y a quinze ans à l’ouvrage que vous mentionnez. J’entendais signifier par là que les décideurs avaient une meilleure connaissance des enjeux et des mesures à prendre pour redresser le pays que la mémoire, très négative sur cette période, en avait retenu. Pourtant, un mélange de fatalisme et d’impuissance qui n’excluait pas chez certains les rodomontades régnait sur le pays et se traduisait par une crise de la décision. Je vous avoue qu’en observant l’actualité, je ne suis pas sans y penser.»
*source : Le 6 février 1934 n’est nullement un coup d’État fasciste.

En février 2021, nous découvrons une société divisée entre jouisseurs et trimeurs, matée par la pandémie du coronavirus chinois, une crise relativement mal gérée par les équipes en place (la France est 73è sur 98 pays classés de la Nouvelle-Zélande au Brésil selon Lowy Institute, Sydney). Les handicaps français ont explosé et l'enflure de l'Etat est masquée par la mise en œuvre du collectivisme invasif qui prétend régler la santé de tous et de chacun au débit de la peur de la mort, à partir de la grille de décision jacobine. Les décisions d'autorité suintent d'un empilage incroyable de strates administratives dont les responsabilités s'annulent, mais qui sont typiques de l'usine à gaz socialiste montée en quarante ans pour nourrir le plus de militants possible. On trouve sur Internet des organigrammes de ce foutoir unique au monde, qui font doucement marrer tous nos voisins et au-delà ! Nous allons finir par être le contre-exemple académique de la performance administrative qu'on enseignera dans les universités. Il restera à stopper l'ENA et en raser les bâtiments jusqu'aux fondations pour que reste en mémoire sa nocivité. On ne gardera que le mur du quai, le portail principal, et ça se visitera !

Organigramme Santé France


Bien que nous ayons un Etat profond encrassé, un exécutif pagnolesque, une chambre basse de godillots complètement déconsidérés et un sénat aussi inutile qu'idiot utile des pédomanes (la chambre des 13 ans), la peur est trop grande pour que se lève la révolte populaire (dixit Machiavel). On a écrit beaucoup d'ouvrages sur la gestion des foules et de l'opinion dont l'application est mesurable aujourd'hui et dont on ne doute pas que le pouvoir les ait lus. Ce six-février sera un mauvais souvenir et pas plus, mais ne disparaîtra pas. Nous le terminons par ce mot de Brasillach dans Notre Avant-guerre :
« Si le 6 fut un mauvais complot, ce fut une nuit de sacrifices, qui reste dans notre souvenir avec son odeur, son vent froid, ses pâles figures courantes, ses groupes humains au bord des trottoirs, son espérance invincible d’une Révolution nationale, la naissance exacte du nationalisme social de notre pays. Qu’importe si, plus tard, tout a été exploité, par la droite et par la gauche, de ce feu brûlant, de ces morts qui ont été purs. On n’empêchera pas ce qui a été d’avoir été.»

la garde mobile à cheval en rang sur le pont de la Concorde

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