vendredi 23 avril 2021

Tous à la BAD !

bergerie

Jamais en retard d'un combat perdu d'avance, le royaliste de base renforcera la lutte d'intelligence contre la connerie en bottes de fer représentée par l'association Manche Nature de Coutances, en souvenir de Rodolphe Crevelle, parti trop tôt. De quoi est-ce donc qu'il s'agit, hein ? Ultra-simple :

Un éleveur d'agneaux bio des herbus salés avec vue sur le Mont Saint-Michel, entre le Bec d'Andaine et la Pointe du Grouin du sud, a construit dans les années 2000 une bergerie basse tout en bois pour abriter ses brebis le soir, veiller à l'agnelage et démarrer les agneaux au chaud. Le mode d'élevage naturel à taille humaine a été cité en exemple par la Chambre d'Agriculture et par plusieurs associations de surveillance des sites du Mont. Le préfet de l'époque, Jean-Marc Sabathé, jugeait la bergerie démontable en bois, adaptée à son environnement et pas un "hangar moche en métal". Sauf que l'édifice, aussi intégré soit-il entre les haies et peu visible, mesure mille mètres-carrés, en excès donc sur les dispositions de la loi Littoral. François Cerbonney argue du confort de ses bêtes pour justifier la surface, mais le kaporalisme écologiste n'en a voulu rien savoir et a dégainé en justice. Parmi les attendus de l'association on notera l'atteinte portée à la démocratie par les élus locaux qui ont amendé la loi au bénéfice d'un justiciable et la rupture d'égalité constatée par les faveurs coupables faites par le maire au berger, lequel serait-y pas plus ou moins un parent éloigné du sénateur de la Manche, disent les mauvaises langues qui n'ont pas de prés salés.
Sans oublier la petite mention égalitariste du connard d'astreinte ailleurs : « Enfin il ne faut pas oublier le problème économico-social d'un produit certes bon, mais rare (ndlr: il parle de l'agneau de pré-salé dans l'assiette), donc cher, donc accessible à peu de gens. ».

Entre le président de Manche-Nature, le sénateur Bizet et le président du TGI, c'est le concours de celui qui a la plus longue. Le juge d'exécution des peines avait donné jusqu'au 19 avril pour démonter la bergerie. François Cerbonney s'entête pour produire la meilleure qualité possible dans les conditions idéales pour le produit - c'était le leit-motiv de son projet au départ. Il est à 250 mètres de l'estran et pense, comme nous, que les dispositions de la loi Littoral visent l'urbanisation des bords de mer plutôt que des intallations techniques auxquelles s'adossent des activité d'entretien de certains espaces fragiles - les moutons sont le meilleur désherbant qui existe et leur déjections un fumier naturel - relire l'histoire des drailles cévenoles. Bref ! Ayant perdu en appel, le berger déclare sa bergerie, zone à défendre contre la connerie humaine, et ça nous va.

Avant de vous inviter à le rejoindre dans sa lutte, signalons une fois encore que toutes ces lois jacobines d'application générale sans discernement sont bien inférieures aux coutumes locales des temps anciens quand il s'agit de défendre le bien commun. L'égalitarisme est un bêtise française. Encore un truc révolutionnaire que le monde entier nous envie sans jamais nous l'acheter !

C'est le maire de Genêts qui a le dernier mot :

« Je considère qu’avec la qualité de son travail, son savoir faire et le rôle indispensable des troupeaux pour l’équilibre naturel de la baie, François Cerbonney et sa bergerie font partie d’un patrimoine qu’il faut préserver. Les lois sont parfois incohérentes, c’est mon rôle d’élue de le dénoncer.»
Catherine Brunaud-Rhyn



mouton du Mont Saint-Michel

La Bergerie Aude François
François Cerbonney
Le Grand Port
50300 Vains-Saint-Léonard
agneaux at pres-sales.com

2 commentaires:

  1. L'ermite du gave30 avril 2021 à 11:29

    Faut dire aussi qu'on a les écolos les plus bêtes du monde et une justice très étroite d'esprit!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On a vu dans cette affaire qu'au départ, l'autorité préfectorale et la justice de premier échelon tentaient de décourager l'association écologiste dans sa "lutte" stupide et bornée contre un éleveur plus écologique qu'eux. En appel, les juges sont obligés de serrer le texte de loi au plus près, d'où la condamnation, mais non exécutée jusqu'à la saisie du juge d'exécution des peines qui n'a pu faire autrement.
      Je pense que la réaction "ZAD" est appropriée car elle va mettre en porte-à-faux l'association Manche-Nature et son président Yves Grall, qui est certes un infatigable procédurier (clic) mais ne tiendra pas longtemps, vu son âge et sa constitution, contre les hordes libertaires attirées par la promesse de méchouis à la rave party !
      La loi Littoral bloque l'urbanisation des côtes, pas les bergeries accompagnant les troupeaux de prés-salés. Sauf à enculer les mouches !

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Les plus consultés sur 12 mois