mercredi 12 mai 2021

Libérez la beuze !

Ce billet n'est pas moral. Non ! Il n'est pas immoral non plus. C'est un article a-moral, en ce sens qu'il définit des propositions visant à obtenir des effets en relation avec un but prédéterminé, obéissant ainsi à la maxime de Qui veut la fin, veut les moyens ! Oui, nous parlons du cannabis, sur lequel nous nous inscrivons pour la dépénalisation, parce qu'il n'y a pas de petite liberté, dans ce pays qui en a supprimé beaucoup à divers motifs, dont celui de la normalisation de nos mœurs et pensées. Ce billet n'est pas non plus d'actualité pour le meurtre d'un policier en Avignon, bien que ce crime odieux puisse hâter une réflexion sur le démantèlement des filières de trafic de drogue agglutinant à leur exploitation des racailles sans foi ni loi.

On sait que la tension est forte sur le marché du stupéfiant de base, l'herbe, et que la population cliente des réseaux de distribution à ciel ouvert ne cesse de croître, bien que moins vite qu'on ne l'entend dire. La France est pour une fois la première de la classe, en terme de consommation de cannabis en Europe. Elle compte cinq millions de consommateurs réguliers (par comparaison, les fumeurs de tabac sont dix millions), qui viennent sur quatre mille points de deal, ce qui permet déjà de comprendre la logistique engagée par les trafiquants. Le produit est une denrée commerciale d'avenir mais son commerce n'obéit pas à la loi de l'offre et de la demande. C'est un produit cher à prix fait, la variable d'ajustement est la quantité servie au point de deal. On peut développer en commentaires.

champ de cannabis

Deuxièmement, les réseaux de distribution de ce produit prohibé ont évolué bien au-delà de la contrebande de tabac blond et se sont structurés. Les chaînes d'approvisionnement sont aussi complexes que celles qui fournissent Rungis en légumes, et les gains obtenus de ce commerce ne sont plus dépensés en frime et bagnoles. Ils sont blanchis intelligemment, même si les marques allemandes restent prospères et les bordels de La Jonquera très fréquentés par les cadres moyens, mais hors de portée du petit personnel. Le Paradise aux cent cinquante "visages" facture au taximètre, plus les faux-frais et la vodka-Redbull. Même si c'est moins cher qu'à Genève, il faut quand même les sortir ! Si on a de l'essence, on peut continuer jusqu'à Barcelone, c'est plus chic, plus cher, sans être le défunt Sphynx du boulevard Edgard Quinet. Pour la danse du ventre, les grands patrons, eux, vont aux Emirats !

Le blanchiment de l'argent gagné sur l'herbe est diversifié ; et à travers des échoppes - un peu dans le style des trattoria parisiennes de la Ndrangheta - des bars spécialisés (à chicha ou non), des salons à barbe et autres services utiles, jusqu'aux boîtes à touristes de Pattaya ou Phuket, l'argent disparaît... mais existe !

Nous avons donc un marché porteur pour longtemps, des réseaux commerciaux de plus en plus affûtés sans besoin d'intelligence artificielle, une ressource inépuisable et sûre. Le danger est moins dans les effets des psychotropes sur le cerveau humain - après tout, la liberté est aussi celle de se foutre en l'air à contempler notre bel avenir - que de l'enracinement progressif de mafias locales sur le sol français, à l'image de l'Italie méridionale. On sait d'expérience que ces organisations italiennes finissent par planter une certaine respectabilité dans les projets d'infrastruture, le bâtiment, les services urbains, tout ce qui est indispensable à la vie d'une cité. On ne citera pas le ramassage des ordures communales et la gestion des décharges contrôlées, ce serait de la délation. Mais tout ceci n'est pas très neuf, le Milieu prospéra longtemps en France sur un faisceau d'activités borderline achalandées et sur le trafic de stupéfiants qui n'a jamais connu la crise. Les filières de cannabis ne sont pas la French Connection, mais il y a un début à tout ! Paradoxalement, à quelque chose malheur est bon :

La répression privilégiée par les partis démocratiques

Les politiques qui écoutent leurs électeurs sont pour l'attaque frontale du narco-trafic. Ils fourbissent leurs arguments moraux et sanitaires qui capteront le plus de voix possibles. En réalité, le retrait de l'Etat de quartiers entiers entraînant celui des commerçants privés, a vitrifié les cités, les a stigmatisées comme des zones de non-droit, sortes de zones franches abandonnées à elles-mêmes, et la fibre entrepreneuriale, motivée au début par l'accès aux biens de luxe à titre de compensation, a pris le dessus et sauvé l'espace économique restreint dans le plus pur style de l'Ecole autrichienne d'économie. Il n'y a pas de réel chômage en cité, mais ce n'est pas non plus l'Eldorado ! Il va falloir en tenir compte quand on décidera de bloquer ou réduire le narco-trafic sur les villes de banlieue, avant de détruire les filières de distribution de drogue douce. Chacun sait que l'on peut casser ce commerce de détail, si on le veut. Comme, entre parenthèses, coffrer tous les black blocs qui pourrissent la vie citoyenne. Les "embrasements" des cités sont surestimés par les chaînes hiérarchiques qui motivent ainsi une certaine prudence dans les interventions de leurs subordonnés pour assurer leurs carrières et les pensions futures. Mais c'est à la Justice à prendre ses responsabilités dans le traitement de ce furoncle social. Et il est possible que, d'une certaine façon, les juges au quotidien se vengent de la misère noire de leur institution par une certaine compréhension des débordements sociaux. Nous avons le plus mauvais système judiciaire d'Europe occidentale, le plus mal payé et le plus idéologisé à la fois ! A karchériser un jour les cités, il faudra commencer par là ! Comptez cinq ans d'abondements budgétaires prioritaires soutenus avant d'envisager l'assaut.

L'Etat (ou la société) sera-t-il capable de fournir des revenus de substitution aux cités, quel que soit le moyen d'y parvenir ? Au niveau des détaillants c'est gérable, les dealers de rue sont des smicards ou moins encore. Guetteurs, charbonneurs, nourrices, coupeurs et saute-ruisseaux n'ont que des revenus de complément. Cette ruche peut être détournée de la prohibition, d'autant qu'elle n'a aucune protection sociale et parfois le paie cher, très cher ! Ce sera déjà plus onéreux pour un gérant du point de deal qui peut se faire entre quatre et neuf mille euros par mois. Il gère les appros, les stocks des nourrices, la mise en rayon et la compta qu'il présente à première demande à l'échelon supérieur. C'est déjà un "métier". Valorisable ? Hum ! Au demi-gros et au gros, c'est impensable.
Une étude de 2011 estimait le nombre de grossistes en France à un millier, lesquels grossistes affuraient par an en moyenne chacun quatre cent mille euros net d'impôts. Il est peu de métiers dégageant une plus-value suffisante pour y prélever quatre cent mille euros de revenus nets. Pour ceux qui ne se sont pas encore établis dans le civil (hôtellerie, villages balnéaires exotiques, sociétés de sécurité, courtiers en produits rares, etc...) la tentation sera grande de se reporter sur des trafics parallèles comme la cocaïne, l'héroïne, la traîte humaine, la contrebande d'armes, toutes activités déjà en exploitation dans lesquelles les nouveaux venus devront s'insérer de force, à la tronçonneuse. Et on ne parle pas de Moufide Bouchidi, l'empereur du shit arrêté à Dubaï au mois de mars, qui fournissait cinquante tonnes de résine chaque année en France. Ces empereurs du crime ne sont pas récupérables par aucun dispositif de reconversion, en revanche, fortement adaptables à un marché ouvert de n'importe quoi à grosse marge, s'ils restent libres. Curieusement la saisie des comptabilités de filières à Chicago par exemple, donne les mêmes niveaux de rémunérations sur toute la hauteur de la pyramide qu'en France. Des gérants plafonnent à trente ou cinquante mille dollars par an ; la base qui prend le plus de risques est littéralement exploitée comme dans tout bon système capitaliste.

affiche Willie Nelson Green

La dépénalisation ou la légalisation de contournement

Les politiques sincèrement inquiets cherchent voies et moyens d'en finir avec cette lèpre sociale et font leur profit de l'expérience des pays étrangers confrontés au même problème. Nous ne discutons pas dans ce billet de la nocivité ou des effets sociaux de la consommation de cannabis. Sauf sur un point : les détracteurs de la dépénalisation arguent d'une mutation des envies du consommateur vers la cocaïne ou vers des drogues dures. C'est l'escalade. Même si on trouve toujours le cas qui va prouver l'escalade, on ne peut pas publier une statistique fiable de ce phénomène faute de population analysable, tout en sachant bien que le camé à seringue a fumé des joints plus jeune ! Néanmoins, à observer le marché américain, il faudrait creuser la question des débouchés du crack pas cher dans les Etats qui ont légalisé l'herbe.
Les marchés de stupéfiants sont compartimentés, tant en consommation qu'en distribution. Les filières sont différentes parce que les risques le sont aussi, et les clientèles également, même si on trouve de la cocaïne sur certains "fours" franciliens. Il y a deux cent mille cocaïnomanes en France et dix fois plus se font un rail de temps en temps dans une fête, mais ce marché de la poudre est incomparablement plus étroit que celui du cannabis. En outre, les filières de la cocaïne impliquent des cartels puissants et dangereux qui, à destination à partir du demi-gros, se dédouanent en passant la main à des personnalités huppées, du showbiz souvent. On n'est plus dans le monde du shit ! Tout le monde a en tête au moins deux noms connus, mouillés dans ce trafic. Abstenons-nous aussi de tirer des conclusions hâtives sur la perte de contrôle mental chez les assassins en puissance ou la perte d'attention au volant pour quelques pétards, elles n'apportent rien au débat, sauf de l'émotion !

Casser les points de deal est plus une question de volonté que de moyens - la police en tenue en est capable - mais tarir l'offre est une autre paire de manches. Quant à déraciner un jour une mafia, ce sera presque impossible parce qu'elle aura infecté les circuits décisionnaires, les édiles locaux et les marchés publics ; et nous allons faire semblant de croire que ce n'est pas encore le cas en France. Il faut intervenir avant l'enracinement. Jusqu'à plus ample informé, on n'a pas trouvé mieux que la dépénalisation de la consommation de cannabis et la légalisation de la production pour ruiner les filières et les tentations de capture de territoires où elles prospèrent. Les pays qui l'ont fait¹ s'en portent mieux et la banalisation du produit déprime les courbes de consommation. Il reste néanmoins des circuits d'approvisionnement parallèles pour livrer les catégories sociales exclues de la légalisation, dont les mineurs, et ceux livrant des psychotropes plus forts et plus chers. La dépénalisation aura aussi l'avantage d'extraire une partie conséquente de la politique sanitaire et de sécurité du circuit judiciaire, où sont atténuées trop souvent les responsabilités selon les appréciations contingentes, si tant est que les peines soient exécutées ou les contraventions payées !

La légalisation du cannabis ne règlera pas tous les problèmes d'insécurité et de santé publique comme par enchantement. Le marché, lui, existera toujours et il faudra le servir à prix attractif et dans les quantités demandées, sauf à vouloir maintenir un marché noir de complément si la ressource est insuffisante (c'est le défi qu'affrontent les pays dépénalisateurs) ; et surtout contrôler la nocivité potentielle des produits distribués, car la "beuze" d'aujourd'hui est bien plus forte que le "hakik" d'hier. Certaines résines du Rif à 40% de THC ont des effets approchant ceux de la cocaïne, dit-on chez les Stups marocains. Si l'imagination était au pouvoir, elle saurait favoriser de nouvelles filières d'approvisionnement à grand débit vers les bureaux de tabac qui sont en France les points de vente tout trouvés pour un psychotrope. Et y embaucher les spécialistes formés sur le tas. A moins, bien sûr, que l'Etat ne décide de s'y substituer dans une régie monopolistique sous statut, qu'il gèrera le plus mal possible évidemment, avec droits et taxes pour un prix final hors de prix, ce qui relancera la contrebande antérieure en faisant ressurgir les points de deal au pied des barres. On ne guérit pas la technocratie de sa bêtise, mais peut-être que pour une fois... ?



J'ai une question au fond de la classe : "Et le roi dans tout ça ?"
Justement ! Ce type de défi aux complications promises et aux intérêts croisés, parfois ou souvent (rayez la mention inutile) inavouables, ne peut être affronté qu'en conseil restreint de gens déliés de tout lobbying, agissant sur des chaînes courtes de commandement qui préviennent la dilution des intentions et permettent une réactivité en temps réel. C'est la définition d'un pouvoir monarchique tel qu'il s'exerçait jadis, avec peu de ministres - les gouvernements de Louis XV au grand complet géraient tout avec une douzaine de ministres et secrétaires d'Etat - peu de paperasse, les ordres étaient donnés à la voix. Il est vrai qu'on a de la peine à imaginer ça avec l'encrassement des rouages exécutifs actuels : réunion au Château, fuite-test de la mesure, évaluation de la réponse de l'opinion, communication du porte-parole et du ministre en charge, conseil des ministres pour validation, projet de loi, commission parlementaire, amendements, votes en assemblée, navettes, grèves en ville, relecture par les permanents du ministère concerné, décrets d'application ! Comme disait Paul-Eric Blanrue la semaine dernière : « Depuis plus de deux cents ans, la France n'a cessé de perdre en influence, de se réduire, de se "déliter" selon la formule du jour, au moment même où son Etat grossissait démesurément pour à la fin ressembler à un diplodocus - avec sa petite tête et son gros cul.» Le gouvernement de M. Macron est tellement sûr de foirer la légalisation qu'il freine des quatre fers sur les propositions de dépénalisation émanant de sa propre majorité parlementaire. Son Etat a un trop gros cul pour bouger !


Sources ayant servi à cet article :

- https://www.nouvelobs.com/justice/20210328.OBS41979/voici-le-classement-des-dix-plus-gros-trafiquants-de-drogues-francais.html
- Alain Labrousse, Géopolitique des drogues, PUF coll. Que sais-je ? n°3693, 2004
- https://www.cairn.info/revue-mouvements-2016-2-page-71.htm
- Christian Ben Lakhdar, “Le deal de drogues : un revenu complémentaire très risqué”, in C. Duport (Dir), L’intervention sociale à l’épreuve des trafics de drogues, ADDAP, Marseille, 2011
- https://www.lefigaro.fr/vox/societe/legaliser-le-cannabis-c-est-risquer-une-catastrophe-sanitaire-20190710
- https://www.liberation.fr/checknews/2018/06/04/combien-gagnent-vraiment-les-trafiquants-de-cannabis_1656457/
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Trafic_de_stup%C3%A9fiants
- http://drugsinfo.canalblog.com/archives/2013/02/03/26297011.html
- https://fr.le360.ma/politique/cultivateurs-de-cannabis-une-amnistie-generale-pour-repartir-sur-de-bonnes-bases-238176
- https://photo.neonmag.fr/cannabis-6-choses-qui-se-passeraient-si-la-france-legalisait-la-marijuana-33538#legaliser-le-cannabis-qu-est-ce-que-ca-changerait-590354
- https://www.vaporisateur-cannabis.org/chiffres-consommation/
- https://www.growbarato.net/blog/fr/pays-ou-le-cannabis-est-legal/

>Note (1): cannabis légal au Pays-Bas, en Afrique du Sud (plus Malawi et Zimbabwe), au Canada, au Chili, en Uruguay. Cannabis médical légal en Australie, Allemagne, République tchèque, au Mexique, en Israël, Thaïlande, Italie, Nouvelle Zélande. Aux Etats Unis, dix états ont légalisé et trente autres se sont limités au cannabis médical. Le Danemark, le Luxembourg et le Royaume Uni autorisent les dérivés thérapeutiques (huiles, crèmes, pilules).



6 commentaires:

  1. L'ermite du gave12 mai 2021 à 21:56

    D'accord. Mais je reste persuadé qu'une fois la légalisation obtenue, "le marché" s'orientera vers une autre substance. On n'aura pas résolu le problème, il se sera simplement déplacé: il y aura toujours des consommateurs plus ou moins jeunes qui se ruineront la santé et des dealers plus ou moins riches, car le (les) produit légalisé sera toujours moins attractif que celui de contrebande.
    Que faire? Rien, si ce n'est essayer de convaincre les plus jeunes de ne pas y toucher comme on essaie de le faire avec le tabac, l'alcool, la colle, la malbouffe, le sucre etc. Si ça marche, tant mieux. Sinon....

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    1. L'observation du "marché" dans les pays dépénalisateurs (qui ne produisent ni ne distribuent) et des pays légalisateurs montre que le consommateur s'adapte facilement à la nouvelle donne mais reste sur l'herbe. Dans ces pays, le marché libre du cannabis s'est beaucoup diversifié dans l'offre de qualités et conditionnements différents, afin de satisfaire toute la clientèle. Elle n'est pas poussée vers les drigues dures.
      Les drogues d'attaque (crack, métamphétamines, cocaïne, héroïne) sont déjà en vente (depuis plus longtemps que le haschich) et les marchés respectifs sont assez stables.
      L'intention du billet est d'abord de prévenir l'enracinement de syndicats du crime organisé dans certaines villes qui prendraient leur élan sur la prohibition de l'herbe. C'est peut-être de l'angélisme (?).

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    2. L'ermite du gave14 mai 2021 à 12:10

      La lutte contre les mafias doit-elle nécessairement passer par l’empoisonnement d'une partie de la population? On ne peut pas déplorer les dégâts occasionnés par la vente légale de drogues (tabac et autres) et en légaliser une nouvelle!

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    3. Il y a deux choses dans cette remarque. Jusqu'où va la légitimité de l'Etat à s'immiscer dans les moeurs de la population ? "Gérer" les addictions diverses et variées est-il de son ressort ? En France comme dans les pays de l'Est jadis, l'Etat se mêle de tout sans rien bloquer des déviations impactant l'ordre social, et le résultat est ce que nous voyons : une mise en danger permanent des services de police, en plus d'un sentiment diffus d'insécurité dans toute la population. L'Etat n'assure plus le régalien. Casser les filières de l'herbe permettrait déjà de contrôler la toxicité des produits.

      Le second point est l'irresponsabilité génétique de l'espèce humaine depuis l'exil du Jardin d'Eden. La question soulevée dans l'article, de savoir pourquoi le crack pas cher continue d'envahir les marchés dépénalisés américains, ne s'adresse pas aux Etats mais aux responsables en situation de normer leur environnement. La première moitié du XXè siècle fut ravagée par l'opium et l'éther, l'Etat s'en mêla peu. Ces substances ont disparu au bénéfice de l'herbe bien moins nocive, par les mécanismes de marché. Et de toute manière, il faut distraire un peuple décadent devenu triste avec les moyens disponibles.

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  2. Tout a fait d'accord avec vous sur tous les points. Le rôle de l'état est bien de gérer la sécurité publique, pas de s'occuper de la santé des gens ou de leur éducation.

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    1. L'Etat français s'occupe de plus en plus des gens, du berceau à la tombe, parce qu'il a de moins en moins de prise sur l'essentiel dont il a la charge. Certte gestion de l'accessoire lui fait croire qu'il est indispensable. Il est dans l'erreur, et le "grand bordel" qui s'annonce à défaut de Grand Soir va se charger de le lui rappeler.

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