jeudi 3 juin 2021

Vigile du 35-Mai interdite à Hong Kong

gerbe commémorative de Tiananmen

Tout est dans le titre. Le Parti communiste chinois est parvenu à supprimer la commémoration du massacre de Tian An Men (4 juin 1989) dans la Région administrative coloniale, sous peine d'embastiller les contrevenants, comme le tycoon de presse Jimmy Laï y goûte en ce moment. Mais la Police de Pékin se rappelle à notre bon souvenir en déployant des effectifs aujourd'hui sur la place, avec scan des cartes d'identités et des passeports de tous ceux qui y viennent. Pourquoi, dit cette touriste ? C'est un jour un peu spécial, lui répond le gradé au point de contrôle. Lundi dernier, Global Times, le tabloïd officiel du Parti, évoquait l'évènement comme une "vaccination" du peuple chinois contre le désordre ! Le cynisme au top !

Deng Xiaoping avait donné aux autorités de Pékin un budget de deux cent mille morts pour la loi martiale qu'il avait fait promulguer, au-delà desquels il anticipait certains désagréments chez les clients de la Chine populaire, fraîchement relancée sur les rails du commerce mondial. Il avait raison. Les réceptions diplomatiques traditionnelles qui suivirent cet épisode sombre firent le plein dans toutes les ambassades chinoises. Le Marché fut compréhensif ! Il n'y avait eu que quelques milliers de morts, des jeunes immatures en plus, incapables de terminer l'affaire, et les canaux de liaison n'avaient pas été interrompus, les télex crépitaient toujours.

Le Marché "comprend" tout aussi bien aujourd'hui la reprise en main de la population hongkongaise par le pouvoir central, population dégénérée à l'insulte facile, qui ose brandir l'Union Jack dans ses cortèges, et qui pouvait mettre en péril la confiance des institutionnels dans la troisième place mondiale de la galaxie financière. La répression bat son plein, les idéalistes peuvent partir, le pouvoir les remplacera par des continentaux dociles et reconnaissants. La richesse de Hong Kong n'en pâtira pas plus que ça, mais l'âme de Hong Kong, qui était quelque chose d'indéfinissable et unique en Asie du Sud-est, est morte ! Ce qui n'a aucun intérêt pour un pouvoir communiste dédié au matérialisme qui serre la vis en même temps que se diffuse la prospérité. C'est le deal ! Du pognon contre ton silence. La Révolution française n'avait pas besoin de savants, la Chine communiste n'a pour sa part nul besoin de l'ingéniosité et de cette adaptation instantanée au mouvement qui était la spécialité de Hong Kong, imitée partout, égalée jamais. Hong Kong, c'était unique. RIP !

petite gerbe blanche

4 commentaires:

  1. Adieu Hong Kong !
    Nous te resusciterons un jour.

    Merci de refaire vivre ici Tian An Men.

    Comment les Britanniques ont -ils été aussi peu raisonnables avec leur bail de 99 ans pour Hong Kong, conclu dans la Chine si secouée d'alors ?

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    1. Le bail de 99 ans ne concernait que les territoires au-delà de Boundary Street, le reste, l'île de Hong Kong et la péninsule de Kowloon avaient été cédés à perpétuité lors des guerres de l'opium. Le développement imbriqué des deux entités a fait que les territoires perpétuels ne pouvaient survivre sans les autres. Mais plus simplement l'île n'a pas d'eau douce, les réservoirs d'eau pluviale du pic ne suffisent évidemment pas à abreuver la population.
      Le Royaume-Uni n'avait pas d'autre solution que de rendre le tout sous les conditions les plus favorables possibles pour les Hongkongais (un pays, deux systèmes pour cinquante ans), conditions que le fils de prince Xi Jinping a décidé de piétiner pour montrer qu'il est le maître incontesté de tous les territoires ayant un jour reçu l'empreinte d'un empereur chinois.
      On mesure la valeur de la signature internationale du pouvoir chinois qui montre jusqu'à aujourd'hui une propension rare à se faire détester de tous ses voisins. Mais ça va changer, sur la forme du moins.
      Sur le fond, la pensée de Xi Jinping a érté constitutionnalisée (comme celle de Mao). C'est donc pétrifié !

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  2. Je n'aimerai pas être taïwanais en ce moment....

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    1. La chasse américaine d'Okinawa a jugé prudent d'escorter l'avion de ligne japonais qui, le 4 juin, a livré 1.240.000 doses de vaccins Astra-Zeneca à Taïpeh. Le Parti communiste est aux cent coups depuis que les soupçons de fuite au labo P4 de Wuhan croissent à vue d'oeil. Et un parti communiste est capable de tout pour sa survie. Ce fut vérifié.

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