mardi 12 octobre 2021

La confession pour les nuls

confessionnal

Le sacrement de la confession, dit aussi de pénitence et réconciliation ouvre un canal de communication entre Dieu et le pécheur. Nul autre que le prêtre n'étant en capacité de brancher le pénitent aux ondes célestes, il est entendu qu'il se subroge à la puissance divine, et en l'espèce exactement au Saint-Esprit, dans l'expression orale de Son jugement. Lequel, dans le mystère de la Foi, ne peut être fondé que sur une parfaite connaissance des saintes écritures et des préceptes, lois et décrets y contenus.

On convient que par ce sacrement l'âme chemine à travers cinq chapelles, successivement celle très sombre de l'introspection personnelle, puis celle où l'on éprouve la douleur de ses péchés, puis celle de l'acte de contrition qui exprime le repentir de ses péchés, ensuite celle de l'expression orale des dits-péchés dans l'oreille du ministre de Dieu et enfin celle en pleine lumière de la pénitence salutaire acceptée et accomplie. L'absolution, dont on parle beaucoup ces temps-ci, n'est obtenue normalement que si les torts causés sont réparés, du moins ceux causés à autrui, parce que très majoritairement les torts sont causés à soi-même. Le sacrement de la confession participe d'un secret partagé entre le pécheur et le medium qui ouvre le canal de la communication divine. Il est évident pour tous que l'expression orale ne peut être accomplie que dans l'absolu secret, à défaut de quoi il s'agit d'une confession publique en devenir, ce qui peut changer du tout au tout l'intention du croyant de demander miséricorde.

En droit canon, l'homicide n'est pas réparable même s'il y a eu des accomodements avec le siècle en prononçant des peines lourdes et parfois publiques de réparation. En tout ceci n'apparaît jamais la tutelle des cultes du ministère de l'Intérieur. Donc la réaction de monseigneur de Moulins-Beaufort à la publication du Rapport Sauvé, par laquelle il réitère la subordination des lois de la République au mystère exprimé par le sacrement de la confession, est raccord avec les lois de l'Eglise catholique. Enfreindre le secret de la confession excommunie le prêtre immédiatement sans tambour ni procès.

Moussa Darmanin a eu bien du mal sans doute à promouvoir la supériorité indiscutable des lois de la République à toute autre loi, même celle procédant de la foudre divine. Du mal certainement, au moment où l'on discute âprement de la supériorité des lois européennes par exemple, sans parler des lois irréfragables de la science, mais cela nous mènerait trop loin. Le communiqué qui n'est pas encore paru, parlera de franchise et de compréhension réciproque tout en demandant aux confesseurs de dénoncer les criminels aux autorités civiles, ce qu'ils ne feront pas systématiquement sauf instructions précises des épiscopes. La séparation des domaines civil et religieux ne fut pas toujours aussi étanche dans le passé. On fera son profit des procès de la Sainte Inquisition et du défèrement des condamnés à la puissance publique. Comment appliquer ces sages préceptes à la pédérastie du clergé ? Tel est le sujet du jour.

Partant du principe que le secret de la confession est inviolable par le subdélégué du Saint-Esprit - sinon on tire l'échelle et on s'inscrit au Mandarom - quelle pourrait être sa réaction à la confession d'un crime aussi odieux ? Laissons l'homicide au casuiste épilé qui va s'en faire un fromage goûteux. A se cantonner au bon sens, il n'y a que deux pénitences possibles et liées, hormis l'absolution qui ne peut être donnée au même moment, quoiqu'en pense la pratique conciliaire d'extraversion des repentirs, un peu comme chez les Alcooliques anonymes. La première chose est l'obligation morale imposée au pécheur d'approcher la psychiatrie pour faire soigner sa perversion, et cela devrait aller jusqu'à la castration chimique ; la seconde est de réparer l'outrage, sans doute par une demande de pardon à la victime en présence d'un médiateur du diocèse. Toute récidive devrait entraîner la réduction à l'état laïc par l'Officialité diocésaine. Déférer le pécheur au Parquet de la République n'apportera rien de plus qu'une vengeance bien compréhensible à savourer par l'en... la victime. Sinon pour un juste châtiment qui sortira complètement du mystère de la communication transcendantale ; mais le confesseur peut parfaitement pousser le criminel à se livrer aux autorités judiciaires en usant de l'autorité morale que lui confère son magistère. Le chemin de croix de l'instruction impliquant les parties en cause et le procès s'ensuivant apporteront-ils plus à la victime qu'une demande de pardon de la part du prêtre perdu, augmentée de la preuve d'un protocole psychiatrique en cours ? J'en doute. Tout ceci n'est bien sûr qu'une suggestion, la réflexion gratuite sur une complexité particulière, mais qui coupe à angle droit le principe de l'Eglise "maison des pécheurs" où l'évêque du lieu affronte ces dysfonctionnements graves avec les moyens du bord, le pédéraste dans l'effectif et la prière ! Place maintenant aux professionnels de la confession (clic).


le Confiteor du London Symphony Orchestra

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