"Z" en tamazight |
La campagne présidentielle prend des tours plus vite que prévu. A l'exception des Républicains mous, tous les partis se rangent en ordre de bataille et cherchent déjà à capter l'attention des électeurs, les yeux rivés sur les sondages quotidiens des instituts. Pour le moment, ce sont des individualités qui se pressent sur les plateaux de télévision et la dispute des mesures électoralistes va s'ouvrir : "mon programme est plus vendeur que le tien". C'est Anne Hidalgo, égérie et candidate du PS - ils avaient mieux en chute de rein que Lady Ratatouille ! - qui a ouvert les hostilités avec le doublement du traitement des profs. L'ont suivi des suceurs de roue comme X. Bertrand et V. Pécresse avec des SMIC revalorisés à 1500€ nets, sinon augmentation de 10% pour tout le monde, trains et savon à barbe gratuits, six EPR, le bonheur quoi, et pas que dans le pré ! Au surgissement de Zemmour-Philippulus, tous ou presque se sont engouffrés dans le grand remplacement pour appeler le peuple à trancher par référendum contre les étrangers, métèques, melons, rastacouères et autres poldèves voraces en allocations, qui nous ôtent le pain de la bouche en ayant l'incroyable culot de le cuire mieux que nous. Imaginez les programmes en cinquante ou cent points qui ne sont pas encore écrits !!! Sauf peut-être celui d'Edouard Philippe, mais c'est pour juin 2022 et pas avril 2022. La tête me tourne déjà, la fatigue démocratique commence à se faire sentir rien qu'à l'idée du RDC, le rallye des canards, dit on.
Tous ces politiciens, éprouvés ou stagiaires, évitent soigneusement les défis colossaux que nous allons affronter dans la décennie et celles qui la suivent. Qu'auraient-ils à dire de plus qui ne fâche pas et ne pèse pas sur la courbe du sondage ? Jusque ici, tous participent d’une rétrovision vers l’ancien monde avec les éléments de langage usés, les slogans éculés (attention à l'orthographe!) qui firent les succès de jadis : à fond la démagogie, il n'y a que ça qui plaise au peuple des veaux qui le mérite bien. Plus, toujours plus, nos gosses dussent-ils en crever !
Mélenchon refait la révolution de 1848 ; Jadot coincé sur sa gauche par l'hystérie de la déconstruction, essaie de planter sur son programme les pitons capables d'y accrocher la social-démocratie en perdition ; et si on plonge le bras très profond dans la jarre, on peut toucher F. Roussel du Parti communiste (si, si, en France), Montebourg qui termine son stage de troisième en entreprise, Dupont-Aignan, éternel cocu volé au coin du bois par toujours le même et dont le mouvement Debout Les Jeunes a plié bagages pour renforcer le même encore ! En dessous d'eux, collés au fond, les sociétaires de la Revolución o muerte qui mourront dans le lit de la CNAV. Arlette nous manque ! Dans le concert déconnant, une mention spéciale pour Gérard Larcher, vétérinaire réformé carrément lamentable, qui écoute Radio-Kaboul en cachette, pour se venger de qui ?
A l’évidence Eric Zemmour cherche à surplomber ce marais, mais ne me convainc pas. Il est le candidat mono-couloir d'une histoire de France un peu trop arrangée à ses goûts. Si d'aventure le débat s'élèvait au niveau pertinent, les obsessions de Cassandre ne pourraient suffire à emporter la décision :
Dérèglement climatique grave⓵, crise énergétique planétaire⓶, mise en tension géopolitique du monde entier⓷, migrations climatiques ou d'épuration⓸, endettement tragique de presque tous les pays⓹ (les prêteurs ne mourront pas tous) et plus spécifiquement : défi de la recherche quantique appliquée⓺ (un 1984 puissance 10), polémologie spatiale⓻, contrôle social planétaire⓼, guerre cybernétique⓽… Sur tout cela je n’entends rien d’Eric Zemmour. Ces sujets n’affectent pas les sondages ; serait-ce donc ça ? Sans doute y viendra-t-il plus tard… ou pas !
Non, je ne vous infligerai pas neufs paragraphes développés sur notre avenir sans futur, mais on peut utiliser les chiffres pour rédiger un commentaire. Chacun a compris ici que les vrais enjeux ne sont pas abordés par les compétiteurs de l'élection présidentielle. L'élection n'est qu'un rite. A Jupin les grenouilles demandent un roi qui les sauve de la grue actuelle ! Sera-ce un héron ou un saule pleureur ?
1- Notre démographie galopante n'est sans doute pas étrangère au dérèglement climatique. Cependant, au risque de faire hurler, je pose la question : s'agit-il d'un dérèglement (et serions-nous les uniques responsables) ou d'une évolution dont les causes nous échappent? Le 5/10 la 2 m'expliquait qu'il y a quelques millions d'années, la Bretagne culminait à 8000 mètres et que des eaux chaudes submergeaient ce qui serait Paris un jour très lointain. Plus près de nous, en découvrant le Groenland, les Vikings le baptisèrent "la Terre Verte"....
RépondreSupprimer2- J'entends parler de la crise énergétique depuis toujours. Je sais aussi que les réserves des énergies fossiles sont colossales, mais qu'il est politiquement incorrect de le dire. De plus, l'importance de ces réserves sont "secret défense" parce que l'énergie est le seul vrai nerf de la guerre et que sans énergie, point de progrès.
4- Qui sont les prêteurs? A ma connaissance, essentiellement, les Allemands et les Chinois. Pour différentes raisons, si nous faisons faillite, je ne pleurerai pas sur la perte que subiront ces créanciers là.
Pour le reste, je suis dépassé. Je crains aussi que nos politiques et ceux qui veulent le devenir, ne le soient aussi!
Re 1: la planète ne risque rien. La vie planétaire, si !
SupprimerQuelles qu'en soient les causes, la planète s'ébroue comme pour se débarrasser des tiques, poux et puces qui pullulent en surface.
Il y a déjà eu cinq extinctions de masse, vu comme c'est parti, nous risquons bien de provoquer la sixième, mais à miser, je mettrais plus cher sur un cataclysme nucléaire déclenché in fine par la Chine populaire se croyant vaincue que sur la fonte des glaciers du Groënland.
Re 2 : Oui, c'est sûr, et la pénurie n'est plus un argument pour opérer une transition, mais c'est leur combustion qui pose problème.
Re 4 : On a vu la "petite faillite" Lehman Bros. La transformation de milliards de bons d'Etat en junk bonds mettra par terre la finance mondiale, créant un collapsus depuis le sommet jusqu'au dernier distributeur de billets de banque à Port-Moresby.
Normalement, seul le survivalisme cantonal sur ses propres terres a de l'avenir, avec l'abri anti-atomique qui va bien pour stocker la Leffe.
Je me demande parfois si les médias aux ordres ne jouent pas la saturation des esprits en ce qui concerne le crypto-candidat Zemmour. Son discours n'évolue pas au sens où il n'apporte aucune nouveauté au fil des semaines dans un registre trop étroit pour aller loin. Le complot de l'overdose ?
RépondreSupprimerD'accord avec l'article. Les vrais sujets ne sont pas traités. Trop difficile à mon avis pour la classe politique actuelle.
René
Le programme d'Edouard Philippe est sorti aujourd'hui. Il relève le niveau :
SupprimerObjectifs ambitieux, généralités...
Les détails arriveront plus tard.
Mais l'horizon n'est-ce pas cette ligne que l'on n'atteint jamais ?
(Horizonsleparti.fr)
Si j'ai bien compris, Édouard Philippe crée un parti, qui se veut de centre droit, pour aider à la réélection de Macron en 2022 et poser les jalons de sa propre élection en 2027. Pas de proposition précise, pas de détail, des idées vagues, un "Horizon" lointain...Cela me rappelle Dino Buzzati. Ou pire, la Ligne Bleue des Vosges...
SupprimerZemmour est moins éthéré, certes. Mais il est "cash" et si il nous fait tousser par moment, ça soulage nos bronches encombrées d'humeurs peccantes.
Reste qu'au delà de ses idées (qu'on les partage ou non) il risque de se fracasser: n'ayant pas, comme les autres (Macron, Philippe, Barnier, Pécresse) un profil de premier de la classe, de gendre parfait ou de bourgeoise, il part (si il part) avec un très lourd handicap.
Philippe est cohérent avec le calendrier. Il soutient Macron en avril 2022, qui l'a sorti de l'anonymat juppéien, et il constitue un parti "Horizons" qui doit recevoir l'investiture de la Maison Commune dans un certain nombre de circonscriptions législatives pour les élections des 2 et 19 juin 2022. Tout programme détaillé avant les deux mois précédant l'élection ne s'imprimera pas dans l'esprit des électeurs. D'autant qu'entre Macron et les quatre suivants dans les sondages, il va y avoir un vacarme médiatique infernal qui paradoxalement risque de faire fuir les indécis en sus des réfractaires.
SupprimerConcernant Zemmour, tout porte à croire qu'il ne dévoilera pas de programme véritable avant de s'être déclaré candidat. Et pour ce faire, il attend d'avoir 550 ou 600 promesses de parrainages. Mais établir un programme au sein d'une équipe de campagne peut s'avérer surhumain quand on a les idées aussi arrêtées !