Signalé par Frédéric de Natal sur son site Monarchies & Dynasties du Monde, voici le texte intégral de l'adresse aux candidats publiée sur le site officiel "Comte De Paris" du prétendant au trône de France :
Dans le Pacifique (l’affaire des sous-marins avec l’Australie), en Afrique (d’abord la Libye, ensuite la Centrafrique et le Mali, maintenant l’Algérie), en Europe (les dernières nouvelles de l’ESA), notre autorité, principe même de notre souveraineté, est remise en cause.
La souveraineté c’est l’autorité suprême, d’un souverain, d’une nation ; c’est aussi le caractère d’un État qui n’est soumis à aucun autre.
Nos politiques qui se portent candidats à l’autorité suprême de notre pays devraient y réfléchir à deux fois. Ont-ils ce qu’il faut pour redonner à notre pays son autorité et par conséquent sa souveraineté pour le faire avancer dans un monde si complexe ?
Depuis les années 80, l’État a renoncé aux moyens de sa souveraineté, qu’ils soient politiques, économiques et financiers ou sociaux. Ces moyens de notre souveraineté ont été abandonnés à l’Union Européenne et à de nombreuses structures administratives externes comme la BCE, ou internes comme le Conseil Scientifique.
Le résultat de ce changement de paradigme c’est que l’État ne mène plus de politique pour résoudre les difficultés françaises (la réforme des fonctionnaires, les 35 heures, les retraites, la crise des hôpitaux, etc.). Avec le système du quinquennat et sans vraie décentralisation, le chef de l’État, ne cherchant plus à mettre en scène le destin national, masque son impuissance par une communication plus ou moins adaptée.
Les Français, eux, comprennent de moins en moins leurs hommes politiques et se détournent des urnes. Voyant leur avenir compromis, que ce soit sur les questions éducatives, sur le travail, sur leur couverture sociale et leur retraite, sur leur environnement de vie, ils réagissent vivement, et parfois de façon désespérée, comme lors de la crise des gilets jaunes ou des manifestations d’opposition à la politique sanitaire. De son coté, l’État se replie sur des processus de décisions descendants et parfois brutaux qui excluent les instances intermédiaires ou locales.
Il est urgent de remettre les choses à l’endroit, dans le cadre d’une Europe des pays souverains favorisant une vraie collaboration.
Souverains, c’est à dire alliant trois pouvoirs équilibrés : celui d’un seul (le prince), celui de plusieurs (le parlement) et celui de tous (l’expression directe de la population à travers des mécanismes comme le référendum). La formule consacrée en est la meilleure expression : « le prince en ses conseils et le peuple en ses états ».
Notre pays doit retrouver les moyens de sa politique, pour remettre en musique son destin dans une collaboration européenne où il garde sa souveraineté. La Pologne et sa Cour constitutionnelle, comme d’ailleurs l’Allemagne et la Cour suprême de Karlsruhe ne s’y sont pas trompés dans leurs décisions récentes. Ces moyens doivent pouvoir être appliqués dans le respect des libertés publiques et individuelles, qui ces derniers temps ont été trop oubliées.
A cela doit s’ajouter des vues à long-terme avec une dichotomie institutionnelle entre le Président de la République et le Chef de gouvernement issu du parlement, avec une décentralisation souple (plus politique qu’administrative) pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui.
Il est aussi important que les instances de conseil qui se multiplient à l’horizon restent à leur place de bonnes conseillères, subordonnées à des politiques qui prennent et assument leurs décisions, dans le respect d’un juste milieu de parole et d’action.
En ce Trentième Dimanche du Temps Ordinaire vous avez communiqué, Monseigneur, sur la campagne électorale présidentielle, appelant de vos vœux les candidats à retrouver la souveraineté de notre pays. Ceci est juste et bon. La fréquence porteuse de votre adresse est l'autorité procédant de la souveraineté (ndlr: c'est ainsi depuis Philippe-le-Bel). Or, vous n'êtes pas sans savoir qu'il n'existe d'autorité sur un espace donné qu'exercée sur quelque chose ou quelqu'un résidant sur cet espace. L'autorité n'est pas un concept mais une action. A côté de quoi la souveraineté sur un espace donné ne vaut que si elle est reconnue par les tiers occupant aussi cet espace. Nul n'est une île et aucun pays sûrement ! Qu'en est-il aujourd'hui dans la nation française ?
Pour une meilleure compréhension de votre pensée, vous concrétisez votre thèse sur six exemples d'actualité : l'Australie, la Libye, la Centrafrique, le Mali, l'Algérie, l'Agence Spatiale Européenne (ESA). Sauf votre respect, ce n'est pas pertinent. Voyons-le en détail sans faire de grands développements :
Avez-vous pris connaissance de la cascade de contrats passés par Naval Group ? Des clauses d'emboîtement ? Des clauses d'abandon ?
Aussi désagréable et même vulgaire qu'ait été la gestion de la fin de contrat par le cabinet Morrison, rien, à ce qu'en disent les sources informées comme Le Floch-Prigent par exemple, n'y est modifiable par le levier d'autorité. Ce genre de situation se gère par une approche froidement rationnelle, comme l'a fait le patron de Naval Group qui avoue ne voir aucune conséquence grave sur la marche de son affaire, sans émotion, d'incantations moins encore. De vous à moi, nos cris d'orfraie en ont fait rire beaucoup, à commencer par le Premier britannique.
La République centrafricaine : faut-il en parler, Monseigneur ? Notre "autorité" s'est éteinte par après la mascarade impériale offerte à Jean-Bedel Bokassa par M. Giscard d'Estaing pour une poignée de brillants et les faveurs de Catherine impératrice. A moins que vous ne décidiez de guider d'une main ferme le gouvernement démocratiquement élu de Bangui (qui se protège derrière les mercenaires Wagner) il est sans doute plus avisé de nous retirer sur la pointe des pieds !
Le Mali c'est ce qu'il reste du Soudan français quand on a tout distribué. Pas étonnant que l'Etat de Bamako n'ait jamais rien gouverné plus loin que Mopti. Nous sommes dans une situation d'OPEX sur demande des autorités légitimes du pays. Ces gens, dont nous ne jugerons pas les travers et les qualités, ont en main leur propre destin, bien incapables d'imposer leur volonté sur l'Azawad (pour faire simple) et le savent parfaitement. De quelle autorité voulez-vous jouer pour contraindre les pouvoirs publics et la junte d'entrer dans notre stratégie s'ils ne le veulent pas pour des raisons que nous ignorons tout en les devinant ? Vous n'êtes pas colonialiste, alors il faut glisser et partir. Moi, si !
Le sujet de l'Algérie est souvent traité sur Royal-Artillerie (voir dans la barre de recherche ou le libellé ad hoc). La paranoïa de la classe politique algérienne issue de la guerre de libération (libération de quoi est l'autre question) interdit d'appliquer aucune mesure d'autorité, sauf à appliquer à la lettre les Accords d'Evian et les protocoles migratoires successifs de 1964, 1968 et 1995 en oubliant l'esprit complètement corrodé aujourd'hui qui y présidait jadis, puisque le refus de s'entendre par la partie algérienne est patent (voir l'accueil hostile du rapport Stora et son sabotage par Abdelmadjid Chikhi). Le jeu diplomatique assez intense entre la mère et la fille ne dispense pas de fermeté, mais bien malin celui qui trouvera un point d'appui pour actionner un levier d'autorité sur un pouvoir hystérisé par les menaces de plus en plus graves qui pèsent sur sa perpétuation.
Par contre, et c'est votre sixième point, nous avons une autorité légitime sur l'Agence spatiale européenne parce qu'elle est une création de l'industrie spatiale française sans laquelle il n'y aurait rien !
Réforme de la fonction publique, semaine des 35 heures, retraites, crise des hôpitaux convoquent beaucoup d'argent pour aboutir et s'installer durablement dans le paysage socio-politique français. Ces réformes sont indispensables pour retrouver nos équilibres fondamentaux. Tout le monde connaît les solutions les moins dolosives mais nous n'avons pas les moyens financiers sur la durée pour les engager sérieusement. Alors on biaise, on parle, on consulte, on ne fait rien. Et sans miser très gros chez les books de Londres, disons que nous aurons encore moins de moyens quand la nouvelle coalition allemande prendra ses marques, parce qu'elle coupera l'eau de la fontaine.
Pourquoi existe-t-il une BCE ? (c'est lié)
Parce que depuis la Libération (ne remontons pas à Poincaré) nos élites politiques se sont avérées incapables de gérer notre monnaie nationale qui était toujours pour elles un souci technique de seconde zone, ...la "grandeur" étant le premier de tous. Permettez un instant. Quand je fus affecté aux FFA dans les années 60, un marc valait un franc. Quand nous avons imposé l'euro à l'Allemagne fédérale en échange de sa réunification, le taux de conversion était monté à 3,35385. Mesurez, Monseigneur la perte de substance ! Trente ans de commerce extérieur ont défitivement ruiné toute confiance des opérateurs dans la gestion monétaire française. Et les déficits monstrueux de la balance commerciale interdisent de revenir à une monnaie dévaluable, sauf à ruiner les ménages français comme les Allemands de Weimar.
La France doit retrouver son autorité
Dans le Pacifique (l’affaire des sous-marins avec l’Australie), en Afrique (d’abord la Libye, ensuite la Centrafrique et le Mali, maintenant l’Algérie), en Europe (les dernières nouvelles de l’ESA), notre autorité, principe même de notre souveraineté, est remise en cause.
La souveraineté c’est l’autorité suprême, d’un souverain, d’une nation ; c’est aussi le caractère d’un État qui n’est soumis à aucun autre.
Nos politiques qui se portent candidats à l’autorité suprême de notre pays devraient y réfléchir à deux fois. Ont-ils ce qu’il faut pour redonner à notre pays son autorité et par conséquent sa souveraineté pour le faire avancer dans un monde si complexe ?
Depuis les années 80, l’État a renoncé aux moyens de sa souveraineté, qu’ils soient politiques, économiques et financiers ou sociaux. Ces moyens de notre souveraineté ont été abandonnés à l’Union Européenne et à de nombreuses structures administratives externes comme la BCE, ou internes comme le Conseil Scientifique.
Le résultat de ce changement de paradigme c’est que l’État ne mène plus de politique pour résoudre les difficultés françaises (la réforme des fonctionnaires, les 35 heures, les retraites, la crise des hôpitaux, etc.). Avec le système du quinquennat et sans vraie décentralisation, le chef de l’État, ne cherchant plus à mettre en scène le destin national, masque son impuissance par une communication plus ou moins adaptée.
Les Français, eux, comprennent de moins en moins leurs hommes politiques et se détournent des urnes. Voyant leur avenir compromis, que ce soit sur les questions éducatives, sur le travail, sur leur couverture sociale et leur retraite, sur leur environnement de vie, ils réagissent vivement, et parfois de façon désespérée, comme lors de la crise des gilets jaunes ou des manifestations d’opposition à la politique sanitaire. De son coté, l’État se replie sur des processus de décisions descendants et parfois brutaux qui excluent les instances intermédiaires ou locales.
Il est urgent de remettre les choses à l’endroit, dans le cadre d’une Europe des pays souverains favorisant une vraie collaboration.
Souverains, c’est à dire alliant trois pouvoirs équilibrés : celui d’un seul (le prince), celui de plusieurs (le parlement) et celui de tous (l’expression directe de la population à travers des mécanismes comme le référendum). La formule consacrée en est la meilleure expression : « le prince en ses conseils et le peuple en ses états ».
Notre pays doit retrouver les moyens de sa politique, pour remettre en musique son destin dans une collaboration européenne où il garde sa souveraineté. La Pologne et sa Cour constitutionnelle, comme d’ailleurs l’Allemagne et la Cour suprême de Karlsruhe ne s’y sont pas trompés dans leurs décisions récentes. Ces moyens doivent pouvoir être appliqués dans le respect des libertés publiques et individuelles, qui ces derniers temps ont été trop oubliées.
A cela doit s’ajouter des vues à long-terme avec une dichotomie institutionnelle entre le Président de la République et le Chef de gouvernement issu du parlement, avec une décentralisation souple (plus politique qu’administrative) pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui.
Il est aussi important que les instances de conseil qui se multiplient à l’horizon restent à leur place de bonnes conseillères, subordonnées à des politiques qui prennent et assument leurs décisions, dans le respect d’un juste milieu de parole et d’action.
Jean, Comte de Paris
En ce Trentième Dimanche du Temps Ordinaire vous avez communiqué, Monseigneur, sur la campagne électorale présidentielle, appelant de vos vœux les candidats à retrouver la souveraineté de notre pays. Ceci est juste et bon. La fréquence porteuse de votre adresse est l'autorité procédant de la souveraineté (ndlr: c'est ainsi depuis Philippe-le-Bel). Or, vous n'êtes pas sans savoir qu'il n'existe d'autorité sur un espace donné qu'exercée sur quelque chose ou quelqu'un résidant sur cet espace. L'autorité n'est pas un concept mais une action. A côté de quoi la souveraineté sur un espace donné ne vaut que si elle est reconnue par les tiers occupant aussi cet espace. Nul n'est une île et aucun pays sûrement ! Qu'en est-il aujourd'hui dans la nation française ?
Pour une meilleure compréhension de votre pensée, vous concrétisez votre thèse sur six exemples d'actualité : l'Australie, la Libye, la Centrafrique, le Mali, l'Algérie, l'Agence Spatiale Européenne (ESA). Sauf votre respect, ce n'est pas pertinent. Voyons-le en détail sans faire de grands développements :
Quelle est notre autorité sur le Commonwealth Of Australia ?
En trouverait-on dans le contrat de collaboration militaire passé avec le Premier Turnbull ?Avez-vous pris connaissance de la cascade de contrats passés par Naval Group ? Des clauses d'emboîtement ? Des clauses d'abandon ?
Aussi désagréable et même vulgaire qu'ait été la gestion de la fin de contrat par le cabinet Morrison, rien, à ce qu'en disent les sources informées comme Le Floch-Prigent par exemple, n'y est modifiable par le levier d'autorité. Ce genre de situation se gère par une approche froidement rationnelle, comme l'a fait le patron de Naval Group qui avoue ne voir aucune conséquence grave sur la marche de son affaire, sans émotion, d'incantations moins encore. De vous à moi, nos cris d'orfraie en ont fait rire beaucoup, à commencer par le Premier britannique.
Allons-nous réarmer nos relations africaines par une démarche d'autorité ?
La Libye est une ancienne possession italienne abandonnée à la Grande Bretagne à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Les trois régions historiques recouvreront leur indépendance successivement à mesure que se déploiera une administration élémentaire. Le coup d'Etat du colonel Kadhafi de 1969 ne nous concerne en rien, la France ayant évacué le Fezzan en... 1955 ! Il aura fallu qu'un philosophe marchand de bois en recherche désespérée de sa Guerre d'Espagne fasse le siège d'un président moins affermi dans ses principes que ses prédécesseurs pour que nous semions la mort au bénéfice d'un tiers seulement du pays. Les deux autres tiers n'étaient pas contents. On sait la suite.La République centrafricaine : faut-il en parler, Monseigneur ? Notre "autorité" s'est éteinte par après la mascarade impériale offerte à Jean-Bedel Bokassa par M. Giscard d'Estaing pour une poignée de brillants et les faveurs de Catherine impératrice. A moins que vous ne décidiez de guider d'une main ferme le gouvernement démocratiquement élu de Bangui (qui se protège derrière les mercenaires Wagner) il est sans doute plus avisé de nous retirer sur la pointe des pieds !
Le Mali c'est ce qu'il reste du Soudan français quand on a tout distribué. Pas étonnant que l'Etat de Bamako n'ait jamais rien gouverné plus loin que Mopti. Nous sommes dans une situation d'OPEX sur demande des autorités légitimes du pays. Ces gens, dont nous ne jugerons pas les travers et les qualités, ont en main leur propre destin, bien incapables d'imposer leur volonté sur l'Azawad (pour faire simple) et le savent parfaitement. De quelle autorité voulez-vous jouer pour contraindre les pouvoirs publics et la junte d'entrer dans notre stratégie s'ils ne le veulent pas pour des raisons que nous ignorons tout en les devinant ? Vous n'êtes pas colonialiste, alors il faut glisser et partir. Moi, si !
Le sujet de l'Algérie est souvent traité sur Royal-Artillerie (voir dans la barre de recherche ou le libellé ad hoc). La paranoïa de la classe politique algérienne issue de la guerre de libération (libération de quoi est l'autre question) interdit d'appliquer aucune mesure d'autorité, sauf à appliquer à la lettre les Accords d'Evian et les protocoles migratoires successifs de 1964, 1968 et 1995 en oubliant l'esprit complètement corrodé aujourd'hui qui y présidait jadis, puisque le refus de s'entendre par la partie algérienne est patent (voir l'accueil hostile du rapport Stora et son sabotage par Abdelmadjid Chikhi). Le jeu diplomatique assez intense entre la mère et la fille ne dispense pas de fermeté, mais bien malin celui qui trouvera un point d'appui pour actionner un levier d'autorité sur un pouvoir hystérisé par les menaces de plus en plus graves qui pèsent sur sa perpétuation.
Par contre, et c'est votre sixième point, nous avons une autorité légitime sur l'Agence spatiale européenne parce qu'elle est une création de l'industrie spatiale française sans laquelle il n'y aurait rien !
E.S.A.
Cette coopération intergouvernementale n'est pas une institution de l'Union européenne à laquelle nous avons délégué une part de notre souveraineté. Comme Airbus dans l'industrie aéronautique, l'ESA vit sa vie sur les contributions directes des pays participants et sur le produit des contrats placés. Elle peut aussi prendre des commandes de la Commission européenne comme la fabrication et le lancement du système de positionnement Galileo. D'autres pays non-UE sont parties prenantes dans l'ESA comme la Norvège, la Suisse, le Canada, la Turquie, l'Ukraine, Israël et maintenant le Royaume-Uni. Ceci pour dire que les relations internes dans une agence associant vingt-deux membres, quand elles se détériorent, se gèrent par des procédures de solution des conflits bien connues des grands groupes et ce n'est qu'au risque d'une rupture que peut intervenir le moment d'autorité, en gardant à l'esprit que c'est celui qui paie qui commande à la fin et vice versa.Arrivés là, nous n'avons pas entamé vos vœux de souveraineté.
La nation française n'est soumise à aucune autre nation, son Etat est souverain en droit. Nous pouvons, par le moyen d'une décision à inventer sans doute, couper tous les liens étrangers que nous estimons nuisibles à notre destin, à notre bonheur. Il faudrait des circonstances exceptionnelles comme une dictature à la romaine pour prendre cette décision qui nous ramènerait à l'économie pré-industrielle. Les fans de l'Ancien Régime seraient ravis, le premier jour. Nous aurions de quoi boire et manger à satiété et du courant électrique. Du bois pour se chauffer mais pas d'essence pour circuler, qu'importe puisque nous serions redevenus souverains ! Dès la deuxième semaine nous envierions la société nord-coréenne. Cette gentille caricature n'est là que pour montrer que la souveraineté est un leurre. Imbrication et entrelacement sont les règles de notre économie et ce depuis très longtemps. Le vrai défi est beaucoup plus difficile à relever : il s'agit d'optimiser nos dépendances. Et cela ne pourra se faire à partir de slogans mais dans une action en profondeur sur la trame de notre vie économique. Cela convoquera du temps, beaucoup de temps et de la patience. Mais il y a une pré-condition : réparer notre Etat. Criblé de dettes et produisant du déficit comme une laiterie du beurre, la France dans sa situation présente est incapable d'optimiser ses dépendances dans les domaines que vous citez, parce que les caisses sont vides et que ce sont les monarchies du Golfe qui font l'échéance (bonjour la souveraineté) et présentement paient les chèques électoraux de M. Macron. Allons-y voir :Réforme de la fonction publique, semaine des 35 heures, retraites, crise des hôpitaux convoquent beaucoup d'argent pour aboutir et s'installer durablement dans le paysage socio-politique français. Ces réformes sont indispensables pour retrouver nos équilibres fondamentaux. Tout le monde connaît les solutions les moins dolosives mais nous n'avons pas les moyens financiers sur la durée pour les engager sérieusement. Alors on biaise, on parle, on consulte, on ne fait rien. Et sans miser très gros chez les books de Londres, disons que nous aurons encore moins de moyens quand la nouvelle coalition allemande prendra ses marques, parce qu'elle coupera l'eau de la fontaine.
Pourquoi existe-t-il une BCE ? (c'est lié)
Parce que depuis la Libération (ne remontons pas à Poincaré) nos élites politiques se sont avérées incapables de gérer notre monnaie nationale qui était toujours pour elles un souci technique de seconde zone, ...la "grandeur" étant le premier de tous. Permettez un instant. Quand je fus affecté aux FFA dans les années 60, un marc valait un franc. Quand nous avons imposé l'euro à l'Allemagne fédérale en échange de sa réunification, le taux de conversion était monté à 3,35385. Mesurez, Monseigneur la perte de substance ! Trente ans de commerce extérieur ont défitivement ruiné toute confiance des opérateurs dans la gestion monétaire française. Et les déficits monstrueux de la balance commerciale interdisent de revenir à une monnaie dévaluable, sauf à ruiner les ménages français comme les Allemands de Weimar.
Par contre je vous suis tout à fait sur un point très important.
L'Europe technocratique intégrée, si elle sait gérer parfaitement la matérialité des flux, est d'une bêtise crasse dans les normes et les "valeurs". C'est avec d'autres mots, ce que dit Michel Barnier, allant même jusqu'au principe d'identité constitutionnelle. Il est urgent de revenir à une Europe des nations où les Etats ne soient plus de plain-pied avec les commissaires et leurs directeurs mais les dominent pour les subordonner comme il en va de fonctionnaires, ce qui est leur emploi ! Ça c'est une vraie réforme, difficile, mais la France bénéficiera de renforts et pâtira aussi de quelques trahisons. Elle ne nous économisera pas la souffrance de devenir enfin sérieux, mais cette nouvelle conversation des pouvoirs en Europe huilera tous les frottements géopolitiques européens et rendra l'initiative aux nations chez elles, leur laissant alors le bénéfice de la gloire (motivation puissante des gouvernants) et réciproquement le poids de la honte, ce qui n'est que justice. Réussir la reconstruction d'un telle coopération européenne serait un grand œuvre.Comme le fit en son temps l'archiduc Otto de Habsbourg, voulez-vous, Monseigneur, vous y consacrer pleinement ? Jusqu'à vous faire connaître partout en Europe comme le prince impulsant le renouveau de l'Europe institutionnelle ? Certes, il faudra organiser la réflexion autour de vous dans un conseil d'experts, chasser ce fameux diable des détails, produire, traduire et propager vos solutions, articuler les étapes nécessaires, courir les conférences internationales, y parler ; insister jusqu'à la constitution finale de ce qu'il serait sage d'appeler désormais une Confédération européenne ; en un mot d'aujourd'hui : faire le buzz ! Mais à la fin, quel bel achèvement ! Qui ouvrirait, sans doute aucun, d'autres perspectives pour l'accomplissement de votre destin.
[modifié le 27/10/2021-09:30]
Doit-on faire remarquer que vingt jours après la déclaration du prince Jean, le site officiel de la Monarchie de Juillet n'a reçu en tout et pour tout que deux commentaires, chacun approuvant les recommandations du prince sans aucun développement. C'est peu pour initier un mouvement d'opinion ! C'est beaucoup dans l'autre sens pour mesurer l'intérêt suscité. A moins qu'il ne s'agisse d'un blog-mort comme il y en a tant !
RépondreSupprimerLe prince n'imprime pas, comme on dit aujourd'hui. La réputation de la famille d'Orléans est ternie durablement par les "affaires". Ses soutiens n'y peuvent rien, sauf ouvrir les yeux.
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