jeudi 28 octobre 2021

Neuf défis pour la présidentielle

Deux lecteurs qui se reconnaîtront et que je remercie de leur assiduité m'ont demandé d'expliciter la séquence de défis que nous devons absolument affronter dans le futur et qui firent l'objet d'un paragraphe dans le billet "Notre bel avenir" du 9 octobre dernier :


Extrait :
Dérèglement climatique grave⓵, crise énergétique planétaire⓶, mise en tension géopolitique du monde entier⓷, migrations climatiques ou d'épuration⓸, endettement tragique de presque tous les pays⓹ (les prêteurs ne mourront pas tous) et plus spécifiquement : défi de la recherche quantique appliquée⓺ (un 1984 puissance 10), polémologie spatiale⓻, contrôle social planétaire⓼, guerre cybernétique⓽… Sur tout cela je n’entends rien d’Eric Zemmour. Ces sujets n’affectent pas les sondages ; serait-ce donc ça ? Sans doute y viendra-t-il plus tard… ou pas !
[fin de l'extrait]

autoroutes sélènes

➊ Dérèglement climatique grave

La COP26 de Glasgow sera l'occasion de renouveler la charge de terreur nécessaire à mouvoir les exécutifs et les parlements pour freiner le train de la catastrophe climatique jusqu'à l'arrêt peut-être, avant que l'espèce humaine ne s'approche de la sixième Extinction. Ce n'est pas une blague. Et ceux qui incantent pour la protection de la planète se fourvoient, la planète s'en sortira toujours, et plus probablement sans nous ! C'est de la perpétuation de l'homme sur terre qu'il s'agit. C'est suffisamment grave pour ouvrir un chapitre dédié à la crise climatique dans tout programme électoral au niveau de la présidence, a minima pour montrer à la population que le candidat a compris l'enjeu, accepte les résultats des projections du GIEC, a phosphoré sur l'application des mesures nationales participant de la lutte. Nous attendons M. Zemmour, mais pas que lui.

➋ Crise énergétique planétaire

Elle est corrélée au défi précédent mais elle a aussi sa propre synergie. La dispute est bruyante pour le choix des émetteurs d'énergie nécessaire à notre vie économique et il serait avisé de s'éloigner le plus loin possible des sources d'entraves et affrontements stratégiques que sont les minerais et les hydrocarbures que nous ne possédons plus. Si la mondialisation n'est pas l'enfer décrit par les attardés, elle exige une gestion fine et volontaire bien différente de la politique du chien crevé au fil de l'eau pratiquée par l'équipe au pouvoir. En résumé, nous trouverons notre meilleur intérêt dans la production domestique d'énergie dans un faisceau d'émetteurs diversifiés allant du réacteur nucléaire (fission, fusion) au barrage hydroélectrique, les mini-centrales au fil de l'eau, l'éolien ou le solaire en zone aride, les digesteurs de biomasse et l'hydrogène sans reformage de gaz naturel fossile. RTE nous confirme que "sans le nucléaire, nous n'avons aucune chance d'atteindre nos objectifs de neutralité carbone tout en sécurisant notre approvisionnement d'électricité". En liant ces deux premiers chapitres on soulève obligatoirement la question du niveau de consommation d'énergie, et les courbes projetées nous demandent d'anticiper une certaine frugalité dans nos usages énergétiques. Le point n'est pas traité par les candidats parce qu'il est contre-productif dans la gestion du Nombre (des électeurs).

➌ Mise en tension géopolitique du monde entier

Aucun dessin n'est utile. Chacun voit. A la limite, relire "Puissances en division 1" sur ce blogue et le billet à suivre celui-ci sur la division 2. Le défi est de savoir quelle est notre juste place dans le schmilblick. Prendre assez de place pour protéger nos intérêts, ne pas en prendre trop pour ne pas excéder nos moyens. Jusqu'ici et mis à part quelques vociféracions contre les Australiens, les candidats ne vont pas sur le terrain stratégique. Sans doute les conseilleurs jugent-ils l'effort inutile en termes de voix. Depuis longtemps Royal-Artillerie promeut une fermeté intraitable au plus près des limites de notre zone d'effort, mais sans débordement d'orgueil ou d'arrogance, ce qui est traduit par l'image de la galoche en 45 qui brime notre course si nous chaussons du 41. Mais nous devons pour commencer redevenir sérieux dans tous les domaines en abandonnant cette morgue endémique à la Vè République qui détourne de nous bien des amis excédés. C'est tout le paradigme qu'il faut changer ou réformer. Aux résultats sur ce qui dépend de l'Etat, on a tout faux... c'est donc facile !

➍ Migrations climatiques ou d'épuration

C'est le gros sujet électoral. Tous y viennent.Inutile d'épiloguer, sauf à faire remarquer qu'autant le climat se déréglera, autant les peuples touchés en premier se mettront en marche... à travers le chaos des pays résistants mais toujours menacés par la vision du désordre annoncé et vécu ailleurs. Si les dieux s'en mêlent ce sera le cauchemar !

➎ Endettement tragique de presque tous les pays

C'est un jeu à somme nulle à l'échelle du monde. Mais pas à l'échelle de la seule sphère financière. Les dettes sont dues et leurs intérêts plus encore, qui nourrissent la planète Fric dans des proportions devenues gigantesques, j'allais dire "pornographiques". Il est à prévoir que la pression des prêteurs augmentera sur les pays fragiles pour leur faire rendre gorge avant le big bang de clôture, et qu'en même temps, l'ingénierie financière de l'anglosphère trouvera voies et moyens de transformer les prêts aux pays "riches" en rente perpétuelle de faible taux. En attendant, les pays réputés pauvres dépensent cinq fois plus d'argent à servir la dette qu'ils n'en consacrent à réparer ou éviter les dommages du dérèglement climatique (source); et c'est sans compter les crédits cachés chinois auto-assurés par la capture des infrastructures financées. Le défi est de ne pas tomber dans la mauvaise catégorie ou de ne subir aucun châtiment du marchés des dettes pour payer la lâcheté de cette gabegie spectaculaire dont nous narguons le monde.

➏ Recherche quantique appliquée

Dans le renversement d'alliance australien trois domaines accompagnent la production de sous-marins nucléaires, qui sont en fait l'axe majeur du pacte AUKUS ; ce sont le Quantum, l'intelligence artificielle et la cybernétique. Commençons par l'ordinateur quantique. Pour son fonctionnement, je donne ma langue au chat de Shrödinger. Ce sont des mathématiques au-dessus de mon niveau mais les effets attendus, s'ils sont imparfaitement connus pour l'instant, promettent un accroissement des puissances de calcul tel, que par exemple le cryptage de données deviendra obsolète. Les algorithmes de l'intelligence artificielle seront puissants et accompliront la mission confiée à coup sûr ; enfin la guerre cybernétique changera de dimension pour aborder aux rivages de l'extermination des menaces. Le Quantum pour les nuls, c'est par ici, mais la Wikipedia se défend bien aussi (clic). Naviguez sur Internet si plus d'affinités, il y a matière en ligne.
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➐ Polémologie spatiale

Il n'a échappé à personne que l'état-major de l'Air a créé un Commandement de l'Espace il y a deux ans, dans le but évident de défendre nos réseaux de satellites orbitant autour de la terre. Mais les missions spatiales ne peuvent se limiter à ça. L'armée de l'air chinoise a testé cette année un planeur bombardier hypersonique sub-orbital à capacité atomique, dont la bombe a loupé sa cible de trente kilomètres, dit le Financial Times repris par Le Point. Mais l'engin a fait le tour du globe, quand même ! Les Etats-Unis conçoivent en ce moment des "autoroutes" spatiales entre la terre et la lune sur lesquelles orbiteront des stations de recharge et d'entretien pour les navettes passant dans le secteur (source). Il est évident qu'un dispositif NASCAR va augmenter le tonnage destiné aux stations lunaires que tout le monde veut construire sur notre astre mort. Ce projet est différent de l'autoroute NASA à péage qui est une réalité (source). Sans tomber dans la science-fiction, on a compris que la lune serait la base de départ (voire un jour d'assemblage) des vaisseaux destinés à la planète Mars. Ces investissements ont déjà besoin d'être défendus. Des chapitres 6 et 7 avez-vous entendu nos candidats parler ?

➑ Contrôle social planétaire

La pandémie de coronavirus chinois et la menace terroriste islamiste ont levé le tabou de la sphère privée inviolable. Des esprits mal tournés me disent dans l'oreillette que la police gaulliste s'était affranchie de toutes précautions déjà ! Ainsi a-t-on mis partout des caméras de surveillance sur la voie publique et les logiciels de reconnaissance faciale font florès, la Chine étant première hors-catégorie en établissant le contrôle social à points comme un permis de se conduire en société et chez soi ! Beaucoup de régimes mal assurés sont tentés d'y recourir mais j'attends avec gourmandise intellectuelle la production du motif imparable qui justifiera en France l'établissement d'un pareil espionnage de la circulation des gens et des mœurs. On phosphore dans les soupentes. Avez-vous entendu nos candidats en parler ? Ah si, le pass sanitaire ! justifiant la vaccination dont la dénonciation d'une atteinte aux libertés individuelles est à côté de la plaque !

➒ Guerre cybernétique

Ce n'est pas une blague. Les preuves irréfutables existent que trois pays au moins utilisent la cybernétique pour dévier, entraver ou détruire des capacités énergétiques, industrielles ou financières. Elles inondent aussi les réseaux sociaux d'alarmes, scandales, peurs destinés à faire réagir les gens connectés dans un sens voulu. Ces pays, mais il y en a d'autres certainement, sont pour l'instant la Russie, la Chine et Israël. Les usines à trolls des deux premiers sont identifiées en permanence par le renseignement occidental et il est probable qu'en cas de guerre ouverte ces sites seraient les premiers vitrifiés. A ma connaissance, aucune attaque de pirates informatiques provenant des Etats-Unis n'a été à ce jour documentée même si les procédures offensives y sont parfaitement connues et prêtes à l'emploi. Comment la France se défend-elle contre les cyberattaques ? A-t-elle les moyens de contre-attaquer ? Avez-vous entendu nos candidats se poser la question ?

Voili, voilou, c'est tout pour aujourd'hui.
A l'occasion d'un tractage ou d'un meeting, demandez-leur ce qu'ils en pensent.

2 commentaires:

  1. L'ermite du gave29 octobre 2021 à 17:58

    1- Le dérèglement climatique. Nos élus et ceux (et celles) qui aspirent à l'être s'en contrebalancent car, au moment venu de la Grande Catastrophe, il y aura toujours un choix à faire quant à la sauvegarde d'une partie de l'espèce humaine et ce choix se fera en leur faveur. En cas de déflagration atomique, il y a, pour eux, des bunkers, il y aura (il y a déjà peut-être) des endroits sécurisés où ils se retireront pour attendre que ça passe.
    En attendant, depuis son origine l'espèce humaine a démontré sa résilience (terme à la mode) devant les éléments: elle a survécu aux réchauffements passés (oui, il y en a eu avant), aux glaciations, aux éruptions volcaniques, aux déluges...alors qu'elle était assez peu présente sur la planète. Maintenant qu'elle est en surnombre, elle survivra et s'adaptera facilement au futur réchauffement.
    Toutefois, un candidat ne peut pas dire ça.
    2- La crise énergétique. A mon avis, je l'ai déjà dit, les énergies fossiles ne sont pas en voie de disparition. Mais la demande d'énergie d'aujourd'hui, due à l'accroissement exponentielle des populations conjuguée à l'évolution technologique, ne se porte plus sur elles mais sur l'électricité, (dont la consommation mondiale a été multipliée par 4 en 40 ans) et qui ne peut se stocker. En attendant la découverte de techniques permettant de produire (et stocker) de l'hydrogène à un coût acceptable, il faudrait continuer à construire des centrales nucléaires, car ce n'est pas avec le vent et l'ensoleillement d'un pays tempéré qu'on fera face à la demande, même avec le réchauffement climatique.
    Toutefois, un candidat ne peut pas dire ça.
    3- Mise en tension géopolitique. Le seul candidat qui vaille, c'est Hubert Védrine. Ou, si il n'est pas candidat, il devra être nommé par l'élu.e pour s'occuper du sujet.
    Les candidats devraient le dire.
    4- Migrations. Quelle soient climatiques, politiques, d'épurations ou économiques, c'est un sujet majeur. Il faudrait donc commencer par appliquer les lois en vigueur, renvoyer fermement ceux qui doivent l'être, couper les vivres à toutes les ONG qui en font commerce, placer les frontières de la France dans les pays d'émigration (en prenant exemple du Royaume Uni qui a placé sa frontière en France), conditionner notre aide aux pays d'immigration, choisir celle-ci...
    Toutefois, un candidat ne peut pas promettre ça.
    5- Endettement. Vous nous dites " l'ingénierie financière de l'anglosphère trouvera voies et moyens de transformer les prêts aux pays "riches" en rente perpétuelle de faible taux": c'est ce qu'attendent impatiemment nos politiques et ceux(et celles) qui veulent le devenir.
    Toutefois, ils ne peuvent pas le dire et ils se moquent du niveau de la dette partant du principe : "too big to fail".
    8- Contrôle social planétaire. En ce domaine, les esprits ont été conditionné par le coronavirus et les fameux "gaulois réfractaires" eux-mêmes ont totalement disparus. Avec l'aide des logiciels espions, il n'y a même plus besoin de prétexte pour surveiller les populations, c'est donc un non-sujet.
    Toutefois, un candidat ne peut pas le reconnaître.
    6 - 7 - 9 - J'avoue que cela me dépasse. Je crois fermement que cela dépasse aussi (très largement) tous les candidats. Mais ils ne peuvent pas le dire, même si il leur arrive de le reconnaître en eux-mêmes.

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    1. D'accord.
      Mais si les candidats sont insuffisants, les jeunes "normaux" sont conscients des défis n°6 et 9.
      On touche du doigt que le système démocratique de sélection des dirigeants fait monter les brèles. Sans doute aussi que les vraies élites se tiennent loin de la politique politicienne, même si elles font de la métapolitique à leur niveau.

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