Poutine le renard et Lavrov le chat promènent à la laisse Loukachenko le long du gazoduc, lui faisant la leçon de n'y surtout pas toucher, dès fois que ça lui donnerait des idées qu'on devrait dire ensuite tout à fait personnelles. Mais la bille est tombée : le Goret des Fondrières a menacé de couper le gaz russe à l'Europe orientale et à la Pologne d'abord. L'Allemagne en délicatesse avec l'Administration américaine pour ouvrir le nouveau gazoduc Nord Stream 2, découvre en Loukachenko l'abruti de service, sensé passer les plats du Kremlin, qui s'avère à l'usage... très con ! Et Merkel a bien vu la bille courir les trois bandes et lui bloquer le projet d'importer ce gaz russe à moindre frais, qui l'engage, comme le lui avait prédit Trump, dans les voies du chantage rampant. Bien sûr l'intérêt des producteurs d'énergie est d'abord de la vendre pour emplir les coffres. Mais quand s'y mêlent contraintes et menaces géopolitiques gouvernées par la mauvaise foi, les pays-clients n'ont d'autre envie que d'établir la souveraineté de leur approvisionnement et si possible son rapatriement, ce qui dans le cas du gaz naturel à forte charge calorique ouvre grand les portes de la nucléarisation.
Bien sûr, l'Allemagne ne va pas célébrer le dragon atomique qu'elle a vaincu de haute lutte, mais dans le secret de son cœur, elle compte sur la nucléarisation de ses voisins trop contents un jour de se brancher pour exporter leurs excédents. Le plan Macron de six EPR comme les programmes polonais, tchèque et slovaque concurremment au déploiement accéléré de solutions "renouvelables", vont à terme diminuer l'empreinte politique du Kremlin dans les cahiers énergétiques européens. Sous la houlette de politocards à la vue courte, la Russie obtiendra ce qu'elle voulait éviter.
C'est une déclaration du ministre Lavrov (RT France) qui mesure le cynisme de la clique au pouvoir à Moscou et qui dit à peu près ceci : L'Union européenne devrait aider financièrement la Biélorussie dans la gestion de la crise migratoire, comme elle le fait déjà avec la Turquie. Sauf que M. Lavrov sait bien qu'il n'y a pas de crise migratoire en Biélorussie puisque la route naturelle de migration n'emprunte pas les allées glacées des forêts septentrionales. Les vols-charters en provenance du Moyen-Orient assurés par Belavia, Turkish Airlines et d'autres, commandés par le Goret de Minsk, signalent au monde entier que le trafic d'êtres humains mis en péril dans la forêt aussi sûrement qu'en mer, est un trafic d'Etat négrier à des motifs strictement personnels : les sanctions européennes ne visent que les dirigeants du pays impliqués dans l'écrasement de l'opposition politique intérieure et dans le piratage aérien, pas la population innocente de ces crimes. Suivre M. Lavrov reviendrait à accepter la monétisation d'une ressource de malheureux qu'il suffit de transporter chez soi pour qu'elle rapporte. On le savait cynique, menteur les yeux dans les yeux, mais pas immoral à ce point. L'emploi l'use !
La situation des migrants que les gardes-frontières biélorusses écrasent contre la clôture polonaise est insoutenable. Tout montre que ces otages du Goret endurent des conditions climatiques insupportables SUR LE SOL BIELORUSSE. C'est à Minsk à veiller à leur survie et à les héberger convenablement. N'ont-ils d'ailleurs pas des visas biélorusses ? Les ONG de secours aux migrants se grandiraient en mettant au pied du mur les salopards de Minsk ! A voir les images transmises par la télévision nationale, on remarque que la déférence ostensible des uniformes envers le grand leader Loukachenko a rattrapé celle des généraux coréens de Kim Jong-ul. Poutine s'est offert la domesticité d'un cochon, qu'il lave donc la soue !
D'accord avec le lamentable constat.
RépondreSupprimerMais indépendamment de ceux qui occupent le devant de la scène, qui participe au crime? Qui finance les "vols charter"? Quels états, quelles ONG, quelles filières économiques ou politiques?
Par ailleurs ne faut-il pas se poser des questions, quant à notre diplomatie: une fois pour toute, l'Europe a considéré Poutine comme étant un rustaud infréquentable et la Russie comme un simple fournisseur de matières premières. Or, rien n'est plus méchant qu'un individu blessé dans son orgueil, ce qui est sans doute le cas de Poutine, qui voit nos dirigeants plein d'attentions, entre autres, pour le Qatar (fournisseur de gaz, lui aussi, mais qui finance les islamistes avec les produits de la vente) tandis qu'ils le "sanctionnent" à tour de bras parce que pas assez démocrate à leurs yeux.
Poutine se sert des outils qu'on lui laisse, Loukachenko en est un, tout comme le gaz et comme la Turquie. Il faudra bien qu'un jour ceux (et celles) qui dirigent l'Europe changent d'attitude vis à vis de la Russie. En attendant, les crises (humanitaires, sociales, économiques, énergétiques) vont se multiplier sur notre continent, dont la Russie, qu'on le veuille ou non, fait partie.
Qui finance ? C'est très simple, les couillons de réfugiés qui misent très cher à fonds perdus sur l'espoir d'une prise en charge européenne de leurs malheurs. Il en vient de partout où se trouve un consulat ou une ambassade biélorusse. Les passeurs s'enrichissent, et comme ils appartiennent souvent au cercle du pouvoir, c'est le cirque Loukachenko qui ramasse.
SupprimerPour le reste, pas d'accord. Lors de la succession de Yeltsine, les programmes de collaboration industrielle, économique et financière avec l'étranger étaient nombreux. Si Poutine a freiné cette reconstruction du pays avec l'étranger, c'est qu'il s'est mis en tête qu'il allait perdre la main sur ses ambitions.
Il a viré tous les réformistes des structures étatiques, les a remplacés aux poste-clés par des anciens du KGB, puis il est devenu subitement cul-béni et a exalté un chauvinisme bien loin du patriotisme naturel russe.
Poutine a eu peur de ne pas être au niveau du défi de la modernisation qu'allait affronter la grande Fédération de Russie. Il a botté en touche dans une géopolitique du glacis qu'il avait apprise à l'Ecole de la Forêt. Pareil pour le réarmement ; intellectuellement c'est facile.
Vladimir Poutine est un as de l'opportunisme mais limité quand même.
Très bon !
RépondreSupprimerQue vont penser les "poutinolâtres" de cette charge ? Les Sapir, Mariani, Fillon, Chevènement, Mélenchon et Le Pen Marine ?
Que vont-ils penser ? Rien !
SupprimerAucun de ceux-là ne lit ce blog essentiel. Les oreilles du Piéton lui siffleraient sinon !
Peut-être (sans doute) que Poutine n'est-il pas à la hauteur, il n'est qu'une scorie de feue l'Union Soviétique. Mais il est là depuis longtemps et peut-être pour longtemps encore. Alors que faire? Continuer à le snober, avec le risque de le voir affûter son pouvoir de nuisance, ou essayer de discuter, c'est à dire de faire de la diplomatie (autre mot pour politique internationale).
SupprimerAux enseignants, on apprend qu'il ne sert à rien de punir le cancre de la classe parce qu'il n'en retirera rien, mais qu'en plus, il va pourrir le reste de la classe. Ne devrait-on envoyer nos dirigeants en stage?
C'est Merkel qui a fait preuve de psychologie parce qu'elle parle russe et que lui parle allemand. En vain !
SupprimerIl reste dans sa zone de confort et dans le cas présent, malgré deux appels téléphoniques de la Chancelière, il laisse Lavrov sortir des énormités sans lendemains en même temps que les réfugiés crèvent de froid.
Son vrai problème, c'est que l'élite russe se rend bien compte qu'elle est gouvernée par un colonel du KGB, moyen moyen, qui n'a rien appris ni rien oublié, un poids !
Les peuples de la Fédération, quand ils ne le détestent pas, doutent !
J'ai l'image des deux compagnons maléfiques du pantin de bois Pinocchio. Pas vous?
RépondreSupprimerC'était bien l'intention.
SupprimerLes russes devraient plutôt se préoccuper des "migrants" qui arrivent en continu dans leur extrême orient en provenance de Chine. Eux viennent avec des capitaux , des moyens, des projets et surtout la petite idée bien ancrée en eux qu'ils y sont légitimement chez eux. "Rira bien qui........"
RépondreSupprimerOh oui ! Il y a douze ans, voyant le gouvernement fédéral complètement amorphe quant au devenir de l'extrême-orient russe, la municipalité de Vladivostok avait établi le projet d'une collaboration étroite avec celle de Harbin, qui donnait aux Chinois la moitié de la ville et l'exploitation du port de commerce. Le Kremlin faillit s'étrangler et retira toute autonomie au maire de Vladivostok.
SupprimerLes Chinois du Dongbei (comme les Japonais aux Kouriles) ont la conviction que Moscou est incapable de développer la Sibérie orientale autant par incompétence que par manque de moyens. Et comme vous le dites si bien, ils s'y savent chez eux.
Le Spiegel en remet une couche sur le trafic d'êtres humains de Loukachenko :
RépondreSupprimerNew Details Shed Light on Lukashenko's Human Trafficking Network.