Que la journée se passe avec ou sans... monsieur Zemmour, les chaînes d'infos en continu matraquent l'auditeur, à croire qu'il est une pépite médiatique comme on n'en faisait plus. Et la question légitime est de savoir s'il va se brûler aux feux de la rampe comme beaucoup l'ont vécu, sans rouler à moto. Certes il n'a pas suscité (encore) l'engouement du général Boulanger et sa bonne amie est en parfaite santé. D'aucuns mal intentionnés ont ressorti hier la formule du "plafond de verre" qui est la limite atteinte au rallye des gogos. Va-t-il fatiguer l'électorat ? La presse se retournera immanquablement quand les courbes de vente fléchiront et on la sait plus puissante dans la haine que dans l'hystérie, ridicule hystérie des petits animateurs de plateaux qui se prennent pour Larry King en faisant du Guy Lux.
A moins que les gnomes en soupentes n'ait inventé la vraie croix ! Sur laquelle ils voudront clouer le bon larron qui fera passer Jupiter au second tour de la présidentielle ! Car il leur rend plutôt service, monsieur Zemmour. Il a dîné, monsieur Zemmour. Il a plu. Il a détruit la menace MLP en abaissant de 25 à 15% le seuil pour revenir en deuxième semaine, et si par chance ou bonheur, c'est selon, il affrontait le sémillant Macron dans le débat du siècle, la lutte serait inégale, à moins de rejouer la pièce dans les tours de Notre-Dame. Ne soyons pas trop dur. Il est peu de pays ayant vu arriver une gargouille au faite de l'Etat. La Chine populaire peut-être, un poussah avec Deng Xiaoping ? Mais le pavois du Petit Timonier était porté à bout de bras par des millions de cadres communistes ! M. Zemmour a incontestablement de l'épaisseur et n'est pas seul (feuilleter Le Radicalisé d'Etienne Girard, petit dans son slip, de la veine Paris-Match, qui dénigre Sarah Knafo); mais les fabriques partisanes ont l'habitude de cheniller les outsiders, aussi vite qu'ils puissent courir.
Nous ne viendrons pas au fonds ce matin. Parce que toute analyse des chances d'Eric Zemmour est prématurée tant que le champion de la droite et du centre ne sera pas désigné par ses colleurs d'affiches. A partir du 4 décembre, le quadrille des lanciers sera en place. Tous les autres n'auront de souci plus gros que celui de faire cinq pour cent pour rentrer dans leurs frais. Evidemment ce sera la tuerie dans l'arène ! Plus encore s'il s'agit de sous.
- Emmanuel Macron
- Marine Le Pen
- Michel Barnier
- Eric Zemmour
Et tout ça s'écrit sans avoir lu le programme d'Eric Zemmour qui n'existe pour l'instant qu'au sein du conseil de campagne. C'est un secret. Mettre les promesses économiques et sociétales jouables, en apparence au moins, en accord avec les principes gaulliens de l'histoire reconstruite, est plus difficile que de faire jaillir le lapin du chapeau. Ce diable de démon est enkysté dans les détails ! On comprend que ça puisse traîner encore un peu. Entretemps, nous vous passons le programme de Jean Lassalle. Non qu'il puisse troubler l'eau du marigot présidentiel, mais ses positions parfois bruyantes peuvent infléchir le programme des autres. Le sien par ici. Sa lettre aux élus mérite votre attention. La voici (les soulignements sont le tout de mon cru):
Chers maires, chers élus,
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance mon intention d’être de nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2022.
Comme vous le savez j’ai été maire de Lourdios-Ichère, dans les Pyrénées-Atlantiques, pendant quarante ans. En notre qualité de maires, et compte tenu des responsabilités que nous assumons dans un quotidien chaque jour plus difficile, nous sommes mieux placés que quiconque pour connaître la situation préoccupante de notre pays.
Depuis une trentaine d’années, un brutal changement de monde nous a pris au dépourvu. Nous avons perdu nos repères et notre pouvoir au nom du peuple souverain. Une fois encore nous n’avons pas su éviter le piège de l’hégémonie financière. Une terrible et profonde crise accable notre pays, suscitant le repli sur soi et générant une angoisse qui défait jour après jour nos liens sociaux, parfois jusqu’à l’intime.
Le déferlement de lois insensées a transformé en champ de ruines l’organisation politique et territoriale de notre pays. Il a distendu le lien entre le peuple et ses représentants. J’ai pu en prendre la mesure tout au long des six mille kilomètres parcourus lors de mon tour de France à pied, pendant neuf mois. Ces mots résonnent encore dans ma tête : « Nous avons perdu l’instituteur, le curé, le percepteur, le postier, le gendarme, le médecin, la maternité et même l’hôpital. Laissez-nous au moins le maire ! A qui ferons-nous appel demain dans ce désert politique et institutionnel ? ». Maires de villes, de banlieues et d’immenses campagnes, vous représentez aux yeux de nos concitoyens les plus de trente-cinq mille sentinelles encore debout, et l’ultime socle de stabilité de notre pays : la République et la Commune.
Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur ce que l’on peut attendre de la prochaine élection présidentielle et de son influence sur le cours de notre destinée. Lors de mon tour de France, avec les Cahiers de l’Espoir, j’ai pu mesurer combien nos compatriotes aspirent à être écoutés. J’ai aussi constaté la force et la richesse de leurs propositions lorsqu’ils sont sollicités.
Je suis convaincu qu’un nouveau dessein est possible, et qu’il s’impose à notre grand et beau pays. Notre temps exige plus que jamais notre capacité à rassurer, réconcilier et intégrer. Notre pays n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est rassemblé et organisé autour des symboles forts qui l’ont fondé. Il nous faut reconstruire un État au service de nos compatriotes et redonner à l’espace public le pouvoir financier dont il ne dispose plus. La crise sanitaire que nous vivons depuis plusieurs mois nous a convaincu de l’impérieuse nécessité de refonder notre système de santé, et plus largement de repenser notre modèle de société.
Nous devons relancer la recherche, adopter et développer l’énergie solaire et celle de la mer. Notre pays, par sa configuration et son histoire, est un des mieux pourvus au monde en potentiel sur ces deux sources entièrement renouvelables. L’un des grands enjeux est de cesser de discourir à l’infini mais de prendre enfin dans ce domaine-là des décisions qui s’imposent et de se mettre au travail. Nous devons réapprendre à gérer en bien commun nos précieux territoires et nos merveilleuses cités.
Pour répondre à cette ambition de refondation et de régénération de la République, de sa démocratie au service de notre grand peuple, votre parrainage m’est nécessaire. Avec votre aide, je pourrai porter ce projet partagé, ce nouveau contrat social pour notre pays. Le parrainage d’une candidature est un acte républicain pour permettre le pluralisme des idées, pour faire vivre la démocratie. Il n’engage nullement le maire dans un quelconque soutien du candidat.
Pour parrainer ma candidature etc...
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance mon intention d’être de nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2022.
Comme vous le savez j’ai été maire de Lourdios-Ichère, dans les Pyrénées-Atlantiques, pendant quarante ans. En notre qualité de maires, et compte tenu des responsabilités que nous assumons dans un quotidien chaque jour plus difficile, nous sommes mieux placés que quiconque pour connaître la situation préoccupante de notre pays.
Depuis une trentaine d’années, un brutal changement de monde nous a pris au dépourvu. Nous avons perdu nos repères et notre pouvoir au nom du peuple souverain. Une fois encore nous n’avons pas su éviter le piège de l’hégémonie financière. Une terrible et profonde crise accable notre pays, suscitant le repli sur soi et générant une angoisse qui défait jour après jour nos liens sociaux, parfois jusqu’à l’intime.
Le déferlement de lois insensées a transformé en champ de ruines l’organisation politique et territoriale de notre pays. Il a distendu le lien entre le peuple et ses représentants. J’ai pu en prendre la mesure tout au long des six mille kilomètres parcourus lors de mon tour de France à pied, pendant neuf mois. Ces mots résonnent encore dans ma tête : « Nous avons perdu l’instituteur, le curé, le percepteur, le postier, le gendarme, le médecin, la maternité et même l’hôpital. Laissez-nous au moins le maire ! A qui ferons-nous appel demain dans ce désert politique et institutionnel ? ». Maires de villes, de banlieues et d’immenses campagnes, vous représentez aux yeux de nos concitoyens les plus de trente-cinq mille sentinelles encore debout, et l’ultime socle de stabilité de notre pays : la République et la Commune.
Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur ce que l’on peut attendre de la prochaine élection présidentielle et de son influence sur le cours de notre destinée. Lors de mon tour de France, avec les Cahiers de l’Espoir, j’ai pu mesurer combien nos compatriotes aspirent à être écoutés. J’ai aussi constaté la force et la richesse de leurs propositions lorsqu’ils sont sollicités.
Je suis convaincu qu’un nouveau dessein est possible, et qu’il s’impose à notre grand et beau pays. Notre temps exige plus que jamais notre capacité à rassurer, réconcilier et intégrer. Notre pays n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est rassemblé et organisé autour des symboles forts qui l’ont fondé. Il nous faut reconstruire un État au service de nos compatriotes et redonner à l’espace public le pouvoir financier dont il ne dispose plus. La crise sanitaire que nous vivons depuis plusieurs mois nous a convaincu de l’impérieuse nécessité de refonder notre système de santé, et plus largement de repenser notre modèle de société.
Nous devons relancer la recherche, adopter et développer l’énergie solaire et celle de la mer. Notre pays, par sa configuration et son histoire, est un des mieux pourvus au monde en potentiel sur ces deux sources entièrement renouvelables. L’un des grands enjeux est de cesser de discourir à l’infini mais de prendre enfin dans ce domaine-là des décisions qui s’imposent et de se mettre au travail. Nous devons réapprendre à gérer en bien commun nos précieux territoires et nos merveilleuses cités.
Pour répondre à cette ambition de refondation et de régénération de la République, de sa démocratie au service de notre grand peuple, votre parrainage m’est nécessaire. Avec votre aide, je pourrai porter ce projet partagé, ce nouveau contrat social pour notre pays. Le parrainage d’une candidature est un acte républicain pour permettre le pluralisme des idées, pour faire vivre la démocratie. Il n’engage nullement le maire dans un quelconque soutien du candidat.
Pour parrainer ma candidature etc...
J.L.
Derrière Zemmour, il y a Bolloré... C est quand même lui le catapulteur. C news et Europe1 sont ses choses et on sait que l indépendance des média français est avant tout liée au virement de la fin de mois.
RépondreSupprimerYannick, un fils de Vincent Bolloré, tient Havas et Vivendi. Beaucoup d'argent peut être mobilisé.
SupprimerTexte puissant ce matin dans Telos sur le phénomène migratoire en Europe écrit par Dominique Schnapper, titré Raffaele Simone et la grande migration. Extraits :
RépondreSupprimerla gauche [est] divisée en Italie comme en France entre « identitaires » et « républicains », il [Simone] appartient au second courant. Il refuse au nom de la raison et de sa vocation universaliste de céder à la nouvelle orthodoxie qui consiste à affirmer le bien-fondé absolu de toute immigration, et le refus d’en discuter. S’agissant des migrations, ceux qu’il nomme le « Club radical » diffusent la bonne parole, définissent le Bien, à savoir la générosité, la douceur et l’accueil généralisé, prônent un « multiculturalisme » qui, au nom de l’ouverture, consiste à céder à toute les demandes des immigrés, y compris celles qui sont directement contradictoires avec les valeurs démocratiques – faute de quoi on serait « raciste », « d’extrême-droite » ou même « fasciste ».
...............
Le politiquement correct est une attitude qui, comme première exigence, établit que l’on ne peut pas parler avec certains mots ou que l’on ne peut pas parler du tout d’un ensemble déterminé de thèmes, parce que le simple fait de les énoncer revient à une manifestation de haine, de discrimination et même de racisme » (p. 94, italiques du texte). Toute réflexion critique, toute interrogation sur les relations entre immigrés et natifs ou sur la contribution des immigrés à la vie économique est considéré comme « raciste » et d’« extrême droite ». En parler est en tant que tel raciste. Le décalage entre le discours positif et irénique de l’élite – tenu par le « Club radical » – et l’expérience vécue des plus modestes contribue à l’abstention politique de ces derniers ou à leur vote pour l’extrême-droite et, plus généralement, au dépérissement de la démocratie.
Je verrai bien un ticket Zemmour - Lassalle!
RépondreSupprimerZemmour ne pourrait pas en placer une !
SupprimerJean Lassalle devrait prendre sa retraite. Témoin cette phrase "Ces mots résonnent encore dans ma tête : « Nous avons perdu l’instituteur, le curé, le percepteur, le postier, le gendarme, le médecin, la maternité et même l’hôpital. Laissez-nous au moins le maire ! A qui ferons-nous appel demain dans ce désert politique et institutionnel ? ».
RépondreSupprimer1- la France a changé, c'est bien dommage et je suis le premier à le regretter mais le mythe "On se téléporte dans le passé et on repart à zero" est impossible. Car tout a changé. Qui regrette le curé aujourd'hui dans un pays ou 96% de la population n'est pas pratiquante? Et qui pense que le maire est devenu le nouveau Moise alors qu'un électeur sur deux ne s'est même pas déplacé aux dernières municipales?! Moi je regrette le poinçonneur dans le métro, la gueule de Lino Ventura et la disparition des oeufs durs sur les comptoirs de bar. Puis je en faire un programme?
2-Au lieux de tous invoquer le passée merveilleux, ou tout était magnifique, ils feraient mieux de s'occuper du futur notamment de la dette qu'il va bien falloir payer un jour. Apres" l'Age d'or" et "les saturnales" qui le célèbrent à grand prix, va falloir passer à la caisse! Et là ça parlera plus grec ou latin mais allemand ou hollandais...
Jean Lassalle n'exprime que le ressenti de ses administrés à qui sa fonction de député doit faire plaisir pour maintenir la prébende. Malgré sa gouaille un peu forcée et son côté Fmurr, "décalé des alpages", c'est un politicien jusqu'au bout des ongles qui ne recule pas devant la démagogie.
SupprimerOn a connu ce genre d'enraciné dans l'Aveyron, qui gardait une paire de sabots dans le coffre de la Peugeot. Mais les paysans votaient pour lui parce qu'ensuite ils le prenaient au mot et parfois rudement. Ce qui ne les empêchaient pas de signaler leur don d'observation en l'appelant Napoléon Matcholengo parce qu'il transférait en permanence sa langue d'un côté à l'autre de sa bouche en parlant ; puis se campait comme le regretté Benito M. pour attendre l'effet du mot dit. Un pro !
Le discours que vous tenez, et que je partage cent pour cent, est très difficile à tenir dans le milieu royaliste, à croire qu'ils sont tétanisés devant l'avenir à construire. Sur les neufs points que j'ai soulevés dans le billet "Neuf défis pour la presidentielle", je suis à jeun d'avoir entendu un discours argumenté plus loin de que simples incantations de la part des prétendants. La dernière intervention du prétendant d'Orléans est un festival de banalités désarticulées mille fois entendues. C'est ça le drame, ils ne font pas la toise mais veulent occuper l'espace libre.
Une mise au point de Gérard Grunberg sur les "sollicitations" de l'histoire revue et corrigée par Eric Zemmour, que je partage volontiers. C'est sur la période d'Occupation. Sur Telos !
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