Le spectacle du monde est confondant de bêtise. "Salut à Toi, Tu as gagné" chanterait Jacques Brel. Aussi loin que porte le regard et pour peu qu'on comprenne quelles cartes vont se retourner sur la table, on est saisi par la puérilité de certains dirigeants de l'espèce humaine qui me semblent plus cons quand leur pays est plus grand. A tout honneur, le Grand Xi Mao II, ou comment un parti communiste peut susciter des génies à partir d'un certificat d'études. On lui sait deux maîtres qu'il doit surpasser, Mao Zedong et Deng Xiaoping, sans imaginer que l'objectif une fois atteint - c'est fait puisqu'il est entré dans la Constitution de la République populaire de Chine - il va s'appliquer à égaler son modèle ultime qui est Khian-loung (Qianlong), empereur des Grands Tsings qui régna au XVIIIè siècle de notre ère au firmament de tous les empires du Milieu, le Louis XIV chinois. Sa biographie (en anglais) est édifiante (clic). La mission de Xi Jinping, son obsession est d'achever la marche au limes de l'empire disparu et d'agréger Taïwan, les Pescadores et les Diaoyu à la Chine éternelle revenue à la première place du monde. Pour l'instant, les escadrilles chinoises pénètrent quasi-quotidiennement l'espace aérien de la République de Chine (Taïwan) afin de provoquer l'accident qui justifiera aux yeux du peuple Han le sacrifice de ses "boys" qu'il faudra bien lancer à l'assaut des plages minées de l'île rebelle pour laver l'affront. A supposer qu'ils y réussissent, le premier ambassadeur convoqué ensuite par Xi Jinping, bouffi d'orgueil comme jamais, sera celui de la Fédération de Russie à qui sera posée une seule question : combien vous faut-il de temps pour évacuer la rive droite de l'Amour ?
Justement, la Russie. Son comportement menaçant en frontière de l'Ukraine a donné lieu à plein d'analyses quant aux motifs de ce priapisme poutinien. Les moins informés évoquent la crainte de Moscou de voir l'OTAN avaler le pays, alors que la déstabilisation du Donbass par les Russes n'est intervenue qu'après la révolution de couleur dont l'intention était de s'associer à l'Union européenne, d'OTAN il n'était pas question. Et c'est pourtant la revendication explicite du Kremlin présentée au Département d'Etat. Or l'OTAN n'en veut pas. Cette revendication qui résonne comme une scie, cache un motif bien plus solidement ancré dans l'esprit des dirigeants russes qui est celui du refus de l'indépendance ukrainienne, tout simplement. Le but est de réintégrer la République ukrainienne encore "séparée" dans le giron de la Fédération de Russie avec la Crimée et les républiques-croupions de Donetsk et Lougansk. A cet effet la propagande interne russe en fait des tonnes sur l'humiliation des petits frères gouvernés par un président juif financé par le Juif Soros et qui n'attendent que leur libération ! Et ça marche. L'opinion russe est maintenant persuadée que l'invasion de l'Ukraine sera facile et brève puisque la population se lèvera comme un seul homme contre la clique de Kiev et soutiendra les libérateurs. Le seul problème est que les Etats-Unis et les alliés orientaux de l'OTAN sont au courant. D'où la mise en garde de Jens Stoltenberg, promettant un prix très élevé de l'aventure. En clair, l'Occident s'est fait baiser en Crimée, pas deux fois !
Plus près de nous... les Brexteurs ! L'affaire qui était pliée dans l'esprit des séparatistes est en train de merder pour la simple raison que le 1O agrège les difficultés intérieures qu'il ne maîtrise pas aux inévitables ajustements extérieurs consécutifs à l'exécution du traité de divorce. Londres négocie à l'indienne - ceux des lecteurs qui ont vendu quelque chose à l'Inde me comprendront - en instrumentalisant son propre désordre et n'honorant jamais son accord plus longtemps que minuit comme Cendrillon dans son carrosse. C'est le syndrome des "améliorations" consécutives à la signature. La dernière race au monde juste après le crapaud disait-on dans les milieux d'affaires européens quand j'étais jeune, on voit très bien ce pauvre Boris Johnson juché sur le nénuphar, grimmé en clown ébouriffé ! Sauf qu'entretemps, les entrepreneurs de la Tech partent vers un environnement plus prévisible, administré par des adultes, à tel point qu'il devient difficile pour un informaticien un peu pointu de trouver un poste à son niveau en Angleterre aujourd'hui. Beaucoup de boîtes d'intermédiation, de cabinets d'affaires sont partis sans tambours ni trompettes, ne laissant sur place qu'une agence de liaison sinon rien. Bien des start-up ont cherché des couveuses ailleurs. Le projet d'un Singapour-sur-Tamise semble fragilisé ; il faut dire que le monde est grand et que le soleil brille partout. La dispute franco-anglaise de la pêche signale à nos partenaires européens la façon de négocier du gouvernement de Londres ; ils peuvent visualiser les difficultés qu'ils doivent attendre de toute négociation bilatérale qu'ils engageront avec lui. Sans parler même de la crise de Calais qui sert de repoussoir français en politique intérieure, le cabinet de Priti Patel acquiesçant à Paris ce qu'elle va refuser aux Communes.
Le quatrième point chaud pourrait devenir brûlant avant les autres. Le goupe des "Cinq plus Un" (les USA étant en congé) vient de suspendre à nouveau les négociations de dénucléarisation avec le nouveau gouvernement iranien à Genève, après une reprise de deux jours succédant à une énième rupture (source). Pourquoi ? Le nouveau cabinet du président Raïssi, ex-chef des juges issu des fondamentalistes de Qom, détricote les divers accords partiels obtenus du gouvernement précédent Rouhani au motif de réorientation et contestation des sanctions américaines non liées à l'atome, ce qui laisse comprendre que des mois passeront sinon plus, avant qu'un nouveau traité ne soit mis sur la table. Entretemps, et après avoir expulsé les inspecteurs de l'AIEA viennoise des sites nucléaires iraniens, le nouveau gouvernement est suspecté de pousser les feux de l'enrichissement d'uranium au grade militaire afin d'arriver au plus vite au seuil de l'ogive détonnante. Evidemment, tant le Conseil de coopération du Golfe que tous les services russes comme occidentaux anticipent une vitrification des usines atomiques par Israël avant que l'arme ne soit prête. Selon le camp et l'éloignement de la zone à risques, on parle en mois, moins souvent en années. Si la réflexion de Jacques Chirac* de 2007 était encore d'actualité il y a quatre mois, l'irruption de fondamentalistes hystériques à la manœuvre laisse craindre que la consommation par le régime d'un bon million d'Iraniens ne soit qu'un tribut à la gloire d'Allah, qui pourvoiera à leur vengeance. C'est une question à suivre sur les sites spécialisés en polémologie.
Finissons sur un sourire : D'avoir obtenu 39% au second tour du congrès LR alors qu'il n'en espérait pas plus de 6 au premier, Eric Ciotti a pris le melon ! Oubliant que c'est la ligne Pécresse qui a gagné au jeu des petits chevaux républicains, le voila qui prépare un accord de fusion pour sauver son programme. Il n'a pas compris le protocole d'investiture du parti et je m'en étonne. D'autant plus qu'il annonce lancer un mini-mouvement à lui. Les vieux réflexes ont la peau dure !
Justement, la Russie. Son comportement menaçant en frontière de l'Ukraine a donné lieu à plein d'analyses quant aux motifs de ce priapisme poutinien. Les moins informés évoquent la crainte de Moscou de voir l'OTAN avaler le pays, alors que la déstabilisation du Donbass par les Russes n'est intervenue qu'après la révolution de couleur dont l'intention était de s'associer à l'Union européenne, d'OTAN il n'était pas question. Et c'est pourtant la revendication explicite du Kremlin présentée au Département d'Etat. Or l'OTAN n'en veut pas. Cette revendication qui résonne comme une scie, cache un motif bien plus solidement ancré dans l'esprit des dirigeants russes qui est celui du refus de l'indépendance ukrainienne, tout simplement. Le but est de réintégrer la République ukrainienne encore "séparée" dans le giron de la Fédération de Russie avec la Crimée et les républiques-croupions de Donetsk et Lougansk. A cet effet la propagande interne russe en fait des tonnes sur l'humiliation des petits frères gouvernés par un président juif financé par le Juif Soros et qui n'attendent que leur libération ! Et ça marche. L'opinion russe est maintenant persuadée que l'invasion de l'Ukraine sera facile et brève puisque la population se lèvera comme un seul homme contre la clique de Kiev et soutiendra les libérateurs. Le seul problème est que les Etats-Unis et les alliés orientaux de l'OTAN sont au courant. D'où la mise en garde de Jens Stoltenberg, promettant un prix très élevé de l'aventure. En clair, l'Occident s'est fait baiser en Crimée, pas deux fois !
Plus près de nous... les Brexteurs ! L'affaire qui était pliée dans l'esprit des séparatistes est en train de merder pour la simple raison que le 1O agrège les difficultés intérieures qu'il ne maîtrise pas aux inévitables ajustements extérieurs consécutifs à l'exécution du traité de divorce. Londres négocie à l'indienne - ceux des lecteurs qui ont vendu quelque chose à l'Inde me comprendront - en instrumentalisant son propre désordre et n'honorant jamais son accord plus longtemps que minuit comme Cendrillon dans son carrosse. C'est le syndrome des "améliorations" consécutives à la signature. La dernière race au monde juste après le crapaud disait-on dans les milieux d'affaires européens quand j'étais jeune, on voit très bien ce pauvre Boris Johnson juché sur le nénuphar, grimmé en clown ébouriffé ! Sauf qu'entretemps, les entrepreneurs de la Tech partent vers un environnement plus prévisible, administré par des adultes, à tel point qu'il devient difficile pour un informaticien un peu pointu de trouver un poste à son niveau en Angleterre aujourd'hui. Beaucoup de boîtes d'intermédiation, de cabinets d'affaires sont partis sans tambours ni trompettes, ne laissant sur place qu'une agence de liaison sinon rien. Bien des start-up ont cherché des couveuses ailleurs. Le projet d'un Singapour-sur-Tamise semble fragilisé ; il faut dire que le monde est grand et que le soleil brille partout. La dispute franco-anglaise de la pêche signale à nos partenaires européens la façon de négocier du gouvernement de Londres ; ils peuvent visualiser les difficultés qu'ils doivent attendre de toute négociation bilatérale qu'ils engageront avec lui. Sans parler même de la crise de Calais qui sert de repoussoir français en politique intérieure, le cabinet de Priti Patel acquiesçant à Paris ce qu'elle va refuser aux Communes.
Le quatrième point chaud pourrait devenir brûlant avant les autres. Le goupe des "Cinq plus Un" (les USA étant en congé) vient de suspendre à nouveau les négociations de dénucléarisation avec le nouveau gouvernement iranien à Genève, après une reprise de deux jours succédant à une énième rupture (source). Pourquoi ? Le nouveau cabinet du président Raïssi, ex-chef des juges issu des fondamentalistes de Qom, détricote les divers accords partiels obtenus du gouvernement précédent Rouhani au motif de réorientation et contestation des sanctions américaines non liées à l'atome, ce qui laisse comprendre que des mois passeront sinon plus, avant qu'un nouveau traité ne soit mis sur la table. Entretemps, et après avoir expulsé les inspecteurs de l'AIEA viennoise des sites nucléaires iraniens, le nouveau gouvernement est suspecté de pousser les feux de l'enrichissement d'uranium au grade militaire afin d'arriver au plus vite au seuil de l'ogive détonnante. Evidemment, tant le Conseil de coopération du Golfe que tous les services russes comme occidentaux anticipent une vitrification des usines atomiques par Israël avant que l'arme ne soit prête. Selon le camp et l'éloignement de la zone à risques, on parle en mois, moins souvent en années. Si la réflexion de Jacques Chirac* de 2007 était encore d'actualité il y a quatre mois, l'irruption de fondamentalistes hystériques à la manœuvre laisse craindre que la consommation par le régime d'un bon million d'Iraniens ne soit qu'un tribut à la gloire d'Allah, qui pourvoiera à leur vengeance. C'est une question à suivre sur les sites spécialisés en polémologie.
* Dans un point de presse le 29 janvier 2007 devant le Nouvel Observateur, le New York Times et l'International Herald Tribune, le président Chirac avait soutenu que la détention par l'Iran d'une bombe atomique était suryout stupide puisqu'elle n'aurait pas fait deux kilomètres dans les airs que la cité de Téhéran serait rasée.
Finissons sur un sourire : D'avoir obtenu 39% au second tour du congrès LR alors qu'il n'en espérait pas plus de 6 au premier, Eric Ciotti a pris le melon ! Oubliant que c'est la ligne Pécresse qui a gagné au jeu des petits chevaux républicains, le voila qui prépare un accord de fusion pour sauver son programme. Il n'a pas compris le protocole d'investiture du parti et je m'en étonne. D'autant plus qu'il annonce lancer un mini-mouvement à lui. Les vieux réflexes ont la peau dure !
[1988°]
Ciotti sera toujours pour moi un mystère; Intégralement nicois (il fait parti du "Noyau" c'est à dire de ceux qui peuvent revendiquer la présence de la totalité de leurs aïeux sur le territoire niçois avant l'annexion de 1860) il est originaire d'une commune qui ne devint intégralement française qu'en 1947 avec Tende; la Brigue et des parties d'Isola et Breil sur Roya et qui étaient considérées comme une sorte d'Alsace niçoise perdue en 1860. Il est de plus député d'une circonscription comprenant le Vieux Nice et le port , quartier de Garibaldi l'icone locale dans une ville dont on ne soupçonne pas outre Esterel l'enracinement identitaire des autochtones . (Il existe toujours un parti Garibaldiste à Nice) Bref, comme beaucoup de locaux, on lui a toujours prêté une seule et unique ambition: Succéder à son ex-compère désormais haï Christian E. Héritier de Médecin (toujours populaire chez les indigènes) serait plus juste . Gagner une stature nationale était le pré requis pour affronter son adversaire à armes égales aux prochaines municipales. Je me demande vraiment s'il a fait exprès d'arriver ou il est ????
RépondreSupprimerCiotti est un bon débatteur parce que son propos est clair et qu'il ne monte jamais le son. Mais il reste un élu local. Forcer la porte de la campagne de Pécresse comme il le fait peut se retourner contre lui, dès lors que l'état-major LR voit dans le sondage IFOP-LCI de ce soir la pertinence de l'investiture donnée par le congrès. Il devrait être plus prudent.
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