samedi 5 février 2022

L'âne du jour

F. de La Rocque
Lt-colonel François de La Rocque
Président des Croix de Feu
Le 6 février tombe un dimanche cette année. En 1934, c'était un mardi de vent froid, ce qui n'avait privé les ligues patriotiques de marcher sur le Palais Bourbon pour dénoncer une fois encore une classe politique pourrie jusqu'à l'os. Chaque année ou presque, Royal-Artillerie fait un "petit quelque chose" pour le 6 février 34 où nous eûmes des morts.
On aurait de quoi démontrer que ce funeste jour fut le jour zéro du déclin de l'Action française qui avait conduit l'insurrection, et, partant, celui du royalisme populaire. Chauffés à blanc, les sections de camelots s'avèreront impuissantes à franchir le rempart des gardes mobiles et républicains dont on fit donner la cavalerie. Sera établi pour longtemps que tout combat contre la Gueuse devra se faire en alliance, voire en coalition. Et les premiers surpris au soir de l'émeute furent peut-être les camelots invincibles qui surestimaient l'effet d'entraînement et apprirent que les autres mouvements "dégagistes", Croix-de-Feu en tête, n'étaient pas royalistes, eux. Ils surent aussi que les grands noms de l'AF étaient absents, Charles Maurras écrivant son article au vitriol au siège du journal. Pour faire plus court encore, l'Action française est devenue le 7 février 34 un journal d'opinion, des lecteurs, et c'est tout ! Peu à peu, les "activistes" s'adressèrent en nombre aux mouvements fascisants qui naissaient en Europe pour régénérer par l'esthétique païenne une civilisation avachie, sans faire confiance aux princes moins encore aux rois.

Aujourd'hui, l'Ecole de pensée pense et distribue les bons points en maître d'école, mais elle ne sera pas au moulin tant occupée qu'elle est au four, à cuire son pain de presse. Les masses mécontentes de la Vè République, que les partis politiques ont détournée à leur profit, ne cherchent qu'à chasser la canaille des hémicycles comme elles attendent que d'autres chassent la racaille des cités. Le dégagisme fut le ressort de l'élection d'Emmanuel Macron et l'arrivée en force à l'Assemblée nationale d'une députation de puceaux leva bien des espoirs d'un renouveau, d'un rajeunissement. Mais au lieu d'apporter la fraîcheur attendue en ces lieux moisis par l'histoire, ceux-là se sont laissées circonvenir par les vieilles crapules politocardes qui, elles, en avaient gardé sous le pied et surent les contenir à coup d'arcanes et de réglements.
Si elles aspirent à une république propre, intègre et juste, les masses mécontentes ne considèrent pas (encore) qu'une monarchie soit une clef de résolution du problème. Demandez-leur. On est dans la même configuration qu'en 1934 : un mécontentement général dans le pays, mesuré à 84% par les sondeurs avant la grande manifestation des Gilets jaunes du 24 novembre 2018 : pas d'appel au roi ! Se pose la question des moyens de conviction de ces masses puisque jusqu'à plus ample informé nous vivons encore et pour longtemps sous la loi du Nombre. Après avoir bien pensé, où faut-il aller ensuite pour renverser ce régime une bonne fois ? J'allais répondre "aux armureries", mais c'est plutôt ma langue au chat !

Si les grands noms de l'Action française (à part Maxime Real del Sarte) étaient aux abonnés absents, Drieu La Rochelle, lui, était à la Concorde, comme Brasillach d'ailleurs. Il en dit long et aussi :
« Un énorme flot noir, luisant de bourguignottes, qui depuis un moment s’amassait un peu à droite du pont s’enveloppe d’un léger nuage… Les revolvers partent… Le flot noir s’élance, craquant de cent coups de pétards, et s’élance furieusement, dirigeant tout sur les Champs-Elysées ; serrant de près, je vois l’escadron brandissant ses sabres qui s’élance aussi. C’est une course gémissante à travers pelouses et bosquets. Les paquets de mobiles bondissent partout, tiraillent. Ils tirent bas ; je ne vois que deux blessés et deux ou trois balles claquent sur le bitume autour de moi. Je suis dans les allées, je crois que les chevaux n’iront pas entre les arbres. Je souffle. Mais une troupe de chevaux arrive du côté de Boissy-d’Anglas. Je me planque derrière un arbre, à genoux. Des cavaliers m’arrivent à droite et à gauche et me lancent leurs sabres. Je reçois un léger coup sur l’épaule, de très loin. Le type à casque me hurle son cri. Je repars jusqu’au Rond-Point. Les masses de mobiles suivent. Au Rond-Point, les fuyards furieux brûlent un autobus. La nuit, les espaces déserts dévorent peu à peu la foule qui s’en va, haineuse et revancharde.»


violettes
in memoriam Robert Brasillach
† 6 février 1945
R.I.P.

3 commentaires:

  1. Je suis partagé. D'un coté cette coterie politique arrogante et incapable dont le premier nom qui me vient à l'esprit est Nathalie Loiseau. A cette évocation des pensées répréhensibles pénalement et pas franchement calvinistes m'assaillent fortement. Cela renforce chez moi l'aversion que déclencherait une guerre pour la défense d'une Ukraine dont je me fous face au Czar couillu, qui quoique despotique fait preuve de testo, hormone qui a déserté cette partie du continent. (En espérant presque qu'il ne s'arrête qu'à Brest en cas de franchissement de frontière) Face à ça, de l'autre coté, une populace veule, braillarde nourrie à l'assistanat et prête à tous les risques à condition que ce soit les autres qui les prennent, toujours forte quand le nombre est suffisant mais prête à tout reniement pour sauvegarder son petit confort , ses aides sociales ou son remboursement COFINOGA pour financer l' i-phone dernière génération. Je les ai vu une paire de fois les rebelles de rond point qui appellent à prendre les armes contre la dictature, baisser les yeux ou changer de trottoir quand ils croisent deux racailleux de 15 ans estampillés salafistes. On est loin de l'assaut du Capitole. Comme disait Roger Nimier dans le Hussard bleu, je préférer rester ce que je suis bien que ce soit "Baroque et fatigant"

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    1. La dernière manifestation française de masse fut celle de la Manif Pour Tous du 13 janvier 2013 sur la Grande Armée avec 900.000 participants (comptage neutre). Elle n'a pas franchi le rond-point de l'Arc pour descendre les Champs-Elysées, les gens croyant que l'exposition d'une telle masse suffirait à faire reculer le gouvernement. Elle n'était pas non plus organisée pour le faire et seuls quelques individus franchirent l'obstacle pour être pris en chasse par les nervis de M. Valls. Il y eut un peu de sang quand même, et du gaz dans les poussettes, mais bon.

      Voyant cela, les dirigeants de la MPT rentrèrent dans les clous et déposèrent 700.000 pétitions au CESE pour ouvrir le débat dans les règles. C'était sans compter la crapule visqueuse qui a l'époque présidait cette institution de copinage politique. Prononcer son nom oblige à un lavement de bouche. Il téléphona à Ayrault et fit jeter les cartons à l'incinération. Il se pense être un bon "républicain" avec les valeurs toussa. Mais les gens n'ont pas oublié qu'ils avaient eu affaire à des roublards sans aveu.

      Sans que ce soit une conviction, j'ai le sentiment que si un coup de force était mené contre le pouvoir actuel et ses innombrables tentacules, le peuple resterait assis à compter les points malgré les appels au secours de MM. Castex, Darmanin et Attal à barrer la route aux fachistes. L'inertie populaire est un paramètre favorable, disent les experts. Qui va dès lors se "fatiguer" ? :)

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    2. C'est plutôt le 24 mars 2013 qu'il y eut la grosse manif statique entre l'Arche et l'Arc. J'ai vérifié sur la Wikipedia. Mais celle du 13 janvier fut énorme quand même.

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