mercredi 15 juin 2022

Dimanche, dérailler le train !

Emmanuel Macron en TGV
Sans bilan auquel s'adosser, sans campagne présidentielle, sans campagne législative, monsieur Macron croit dur comme fer que les EHPAD de la République vont lui donner la chambre mauve qui le sauvera du compromis humiliant. Le despotisme mal éclairé du patchwork d'Ensemble! doit être barré d'accès, sauf à verser le pays au ravin, à commencer par le ravin de la dette abyssale. Pour ce faire, pas une voix ne doit aller à un candidat de la majorité présidentielle, mais s'il y a une possibilité de ne pas voter pour La France insoumise (bien vérifier les allégeances au sein de la Nupes), saisissez-la. En cas de duel Ensemble!-LFi, saisir les gaules et partir aux esches.

Approfondissons un peu. Touter majorité relative des partis macroniens ruinera l'omnipotence jalouse du narcisse de l'Elysée. Il s'est plu à gouverner cinq ans dans le secret des soupentes du Château ou au milieu du cercle étroit des conseils de défense ; dans l'entre-soi des copains et assistants dévoués à sa personne plus qu'à sa fonction. Il ne supportera pas les rebuffades des oppositions prêtes à négocier leur visibilité au Palais Bourbon dans l'optique d'une législature écourtée ; parce qu'il est impensable que le mari de Brizitte supporte longtemps que soient brisés sur les bancs de l'Assemblée ses "visions européennes" et ses caprices d'enfant gâté.

Quelle sera la situation du pays ce lundi 20 juin ?

Les dix plaies d'Egypte ! A commencer par un budget primaire de l'Etat fortement entamé par la remontée des taux d'intérêt des bons placés chez nos prêteurs. Le taux français à 10 ans est passé au-dessus des 2,5% (Italie à 4%). L'arbitrage entre la gabegie sociale et le service de la dette ne pourra que lever un fort mécontentement dans le pays, autant que le groupe bolivarien de liquidation de l'économie libérale sera puissant à l'Assemblée nationale.

Les faibles marges de manœuvre de Bercy seront annihilées par les déficits augmentés partout (commerce extérieur, pensions, sécurité sociale) soit par la remontée des taux soit par le débondage de promesses électorales visant à contenir les mécontents chez eux. Mais même avec de l'argent, il n'est pas sûr que les gens s'apaisent. Le pays se détourne du pouvoir (70% d'abstention sur la classe d'âge 18-35) qu'il juge coupable en tous domaines, même ceux dans lesquels il n'est coupable de rien ou si peu. Augmentation du prix du caddy, hausse du plein, hausse des loyers, hausse de tarif des services contraints lourdement taxés (eau, gaz, électricité, fuel domestique), hausses des prix de transport... et de "tout le reste" ! La chose est entrée dans les têtes et il ne sert à rien de sortir des chiffres officiels contredisant ces assertions-réflexes, la messe est dite. S'y ajoute la révélation que nos armées ne font pas le poids dans le monde des grands. En quarante ans, nous avons perdu toute la masse critique de la puissance militaire nécessaire à nos engagements, mais pas la masse de képis étoilés. On en voit même devant la caméra de BFMTV pour un chien écrasé quand notre armée mexicaine a trois jours de munitions devant elle en combat intensif. Alors les gens n'écoutent plus les politiques et ne croient plus à rien, sauf à eux-mêmes !

Avec seulement vingt pour cent des inscrits avec lui au premier tour de la présidentielle, et 12.5 % aux législatives, que va faire notre Mickey national devant l'effondrement de sa crédibilité ? Le paon ! la roue ! Au CNR et dans tous les Ségur, Grenelle, conventions citoyennes et autres happenings destinés à noyer les revendications sous des promesses intenables sans argent ? Une majorité simplement relative à la chambre basse sera une terrible punition. Il faut arrêter le train Macron avant qu'il ne percute l'insurrection qui vient !

1 commentaire:

  1. Les résultats des élections législatives reconstruisent un parlement dans ses attributs constitutionnels de grand parloir. Une bonne chose de faite, même si les Français se sont avérés jusqu'ici incapables de compromis politiques raisonnés. Les magouilles de couloirs en recherche de majorité ponctuelle vont devenir la règle mais il faudra compter les sièges parti par parti car ce sont les groupes qui feront la loi. Le "groupe" est la source de toutes les vanités. Ca commence avec 15 députés puis 60 etc...
    Attendons ces résultats :
    PCF
    LFI
    EELV
    PS
    LREM
    HORizon
    MODEM
    UDI
    LR
    RN
    Div.

    Notre sémillant sauteur est écrasé !

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