Spécial royco. Pour une simple réflexion dans l'article de Royal-Artillerie sur le premier tour des législatives (clic), doutant de la pertinence à valoriser les candidats du parti Reconquête!, que je qualifiais d'obsédés par l'islam, s'est levée une objection parfaitement naturelle qui dénotait un décalage entre le pays tel qu'on l'aime et le même tel qu'il est réellement. J'ai répondu qu'on ne pouvait faire une thèse dans un commentaire, mais à la réflexion, envoyons la thèse.
Le pays France d'aujourd'hui, un 18-Juin en plus, n'est plus dans cette citation de Charles de Gaulle : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Sinon la France ne serait plus la France ! » Ben oui ! La France - comme bizarrement tous ses voisins européens - ne répond plus aux critères de race et de religion. Elle a subi la pression démographique du tiers-monde cherchant à se sauver de la misère et comme aucune nation n'est étanche, pas même la Corée du Nord, des races extérieures à l'ethnographie traditionnelle du pays de destination se sont infiltrées dans la pyramide française des âges, ce qui en soi n'est pas une calamité, surtout s'il s'agit de la réflexion d'un chrétien. Justement, la religion chrétienne n'est plus majoritaire en France, essentiellement par une dépression de la foi plus que par l'importation de cultes étrangers. La déchristianisation a commençé à la Renaissance quand les clercs sont revenus à l'antique, et elle s'est poursuivie en pente douce jusqu'à aujourd'hui sans qu'il soit possible de la freiner. C'est l'âme humaine qui se libère et contre ça nul ne peut rien : Nietzsche qualifiait prêtres et sorciers de "faux monnayeurs" et quand le doute métaphysique s'installe, la conversion devient impossible. Ce qui signifie qu'emprunter la voie de la rechristianisation du pays pour accéder à la royauté revient à entrer dans un tunnel qui ne débouche pas. Jean Raspail liait les deux pour déplorer l'impossibilité d'aboutir. Il noya ses désillusions dans l'écriture de magnifiques romans. Alors si ce pays n'est plus celui du général De Gaulle, quel est-il donc ?
Curieusement il est toujours et encore celui de Joachim du Bellay : "France, mère des arts, des armes et des lois". Et ce malgré les hordes noires que redoutait Charles Maurras ! Toujours et encore le plus beau pays du monde ; un monde en réduction, des montagnes aux plaines, à la mer, le finistère européen et pour finir, pays du meilleur pain et du meilleur vin, pays du luxe et des avions, pays de l'élégance féminine et de l'esprit français. Il suffit de le patrouiller en tous sens - comme le fit Jean lassalle par exemple - pour s'apercevoir qu'à l'instar de la Rome antique ce pays fonctionne par ses nègres. Ce n'est pas d'une couleur qu'il s'agit mais d'un statut social. Non européens les qualifierait mieux, aliens serait désobligeant, ils sont partout. Absolument, jusque dans l'infanterie. Ce n'est donc pas la peine d'énumérer les activités les plus pénétrées puisqu'ils sont partout. En passant, relevons que l'ubérisation de l'économie a plus fait pour une population exogène en déficit d'accession à l'emploi que tous les plans banlieues réunis.
Quand donc le royaliste actif va-t-il intégré cette réalité d'un pays réel différent du pays rêvé de son enfance, pour les plus âgés ? Et pour les royalistes doublement puisqu'ils le raccordent à une époque pas moins rêvée ; comme le disait une fois Gérard de Villèle avec d'autres mots peut-être mais pour l'essentiel ceci, parlant de l'Ancien régime : ils exaltent une époque qu'ils n'ont pas connue ailleurs que dans des livres et le plus souvent des livres hagiographiques. La citation de Talleyrand vantant la douceur de vivre de l'Ancien régime s'applique-telle à sa classe sociale ou à l'ensemble de la population française ? La réforme fiscale indispensable à la pérennité du royaume, mère de tous les désordres dès qu'elle fut annoncée, était-elle praticable en l'état des pouvoirs exclusifs remis au roi en ses conseils de privilégiés ? Il est légitime de questionner le roman royaliste comme de rappeler que Louis XIV avoua sur le tard avoir négligé le prix exorbitant de ses guerres sur le peuple ; que les armées de Louis XV furent incapables de conserver l'héritage pendant que celui-ci s'étourdissait avec les filles-de-rue du Parc au Cerf. A la fin de leur trajectoire, « les Capétiens avait achevé de détruire le Moyen Âge, lentement, patiemment. Sortis des entrailles de la féodalité un pressentiment secret leur disait que cette œuvre était un suicide¹ ». Est-ce pour cela que Louis XVI ne s'est pas battu contre la Révolution ? Instruit, très instruit, il savait que l'omnipotence royale était de façade et n'avait plus d'appui dans la nation, que les régiments fermentés par les idées nouvelles n'étaient pas commandés, ce que la mutinerie des Suisses de Nancy se chargea de lui prouver. Le césarisme exacerbé par le roi-soleil avait déchiré le tissu cadastral de la féodalité décentralisée par essence pour le plus grand malheur du pouvoir central. Il aura suffi de prendre le Château pour saisir tout le royaume. Le centralisme inséparable du despotisme obérait toute résistance des corps constitués contre un peuple insurgé. Il y a plein de questions pour remettre les choses à l'endroit et baliser une future restauration. Parce qu'il faudra bien y arriver un jour à cette restauration monarchique pour sauver le peuple qui habite ce merveilleux pays des démons de la Bêtise.
C'est pourquoi chez Royal-Artillerie la monarchie est un principe, rationnel, démontré. On n'y tombe pas en pamoison ; il n'y a pas de miracles en attendant le Mérovingien caché (quoique !). On ne prend pas les décorations ou les titres au sérieux, ni les ordres de chevalerie, ni les prétendants-de-naissance. L'agnosticisme fait le reste. « Le roi est la clef de voûte idéale puisqu'il pérennise l'idée de Nation, l'incarne toute et la domine. Il sert de repère fixe dans les périodes de tumultes, apaise les contentieux, recherche le bien de chacun et de tous, et par éducation, est au fait de la chose publique très tôt dans sa vie. La charge de roi accumule l'expérience nécessaire à l'exercice de sa fonction pendant une période plus longue que la seule vie du titulaire au moment. Le roi dont le souci premier est le legs d'un héritage toujours mieux consolidé n'est prisonnier d'aucun dogme, d'aucune idéologie, d'aucune loi supérieure à celle qui le sacre. Le roi est enfin la garantie d'un rajeunissement périodique de la clef de voûte nationale quand s'ouvre sa succession. Le modèle est naturellement évolutif » (cf. page "à-propos" de Royal Artillerie).
L'intention du blogue est de donner le plus de billes possibles pour aboutir - c'est le but du dossier de rénovation qui exige sa mise en chantier dans le pays tel qu'il existe en vrai et pas sur le chromo délavé d'une France disparue. Les monarchistes réalistes, comme ceux de SYLM, de Royauté-News et Royal-Artillerie à l'occasion, ne sont pas seuls dans le microcosme. Ils partagent bien des évidences et surtout une grande fatigue à voir certains royalistes nier le réel pour s'exalter en incantations solitaires, les deux pieds dans le tub d'eau bénite. Pour le Groupe d'Action Royaliste (GAR) Jean-Philippe Chauvin a publié un texte très court mais essentiel sur ce pays réel² qui risque bien de ne pas coïncider au pays des royalistes. Le voici in extenso, sans sa permission et il terminera cet article :
« Un royaliste conséquent doit refuser le fatalisme comme la facilité ou le dilettantisme : il doit bien plutôt privilégier, pour un militantisme efficace et convaincant, "la recherche, la discussion, l’action", sans méconnaître les enjeux du moment et les perspectives du lendemain, et il doit saisir les opportunités qui se présentent, non par démagogie mais par discernement. Si le royalisme n’est pas un "dîner de gala", il ne doit pas être non plus un repoussoir pour nos concitoyens : la bonne tenue des royalistes dans la société française (ce qui ne signifie pas leur ralliement aux principes de la société de consommation, si peu sociale dans ses applications) et leur capacité d’écoute du "pays réel" dans toutes ses particularités, y compris parfois les plus dérangeantes, n’est pas, pour autant, l’abandon d’une certaine rigueur politique et intellectuelle, mais la mise à portée des idées monarchistes à un nombre suffisant et satisfaisant de nos concitoyens et la possibilité d’un consentement démocratique à la proposition royale pour la magistrature suprême de l’État par une large part du corps social et électoral de notre pays.
Car l’on ne fera pas la monarchie contre les Français, mais bien avec eux ou, du moins, sans leur hostilité : dans l’ordre chronologique et stratégique, la royalisation des forces vives de la nation, de celles qui entraînent les autres, apparaît bien comme cette nécessité qu’il faut reconnaître et assumer pour établir dans de bonnes conditions et durablement la monarchie à la tête de l’État…»
Le pays France d'aujourd'hui, un 18-Juin en plus, n'est plus dans cette citation de Charles de Gaulle : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Sinon la France ne serait plus la France ! » Ben oui ! La France - comme bizarrement tous ses voisins européens - ne répond plus aux critères de race et de religion. Elle a subi la pression démographique du tiers-monde cherchant à se sauver de la misère et comme aucune nation n'est étanche, pas même la Corée du Nord, des races extérieures à l'ethnographie traditionnelle du pays de destination se sont infiltrées dans la pyramide française des âges, ce qui en soi n'est pas une calamité, surtout s'il s'agit de la réflexion d'un chrétien. Justement, la religion chrétienne n'est plus majoritaire en France, essentiellement par une dépression de la foi plus que par l'importation de cultes étrangers. La déchristianisation a commençé à la Renaissance quand les clercs sont revenus à l'antique, et elle s'est poursuivie en pente douce jusqu'à aujourd'hui sans qu'il soit possible de la freiner. C'est l'âme humaine qui se libère et contre ça nul ne peut rien : Nietzsche qualifiait prêtres et sorciers de "faux monnayeurs" et quand le doute métaphysique s'installe, la conversion devient impossible. Ce qui signifie qu'emprunter la voie de la rechristianisation du pays pour accéder à la royauté revient à entrer dans un tunnel qui ne débouche pas. Jean Raspail liait les deux pour déplorer l'impossibilité d'aboutir. Il noya ses désillusions dans l'écriture de magnifiques romans. Alors si ce pays n'est plus celui du général De Gaulle, quel est-il donc ?
- Vaimalama Chaves, Miss Tahiti 2018, Miss France 2019,
sur une chanson de Henri Salvador -
sur une chanson de Henri Salvador -
Curieusement il est toujours et encore celui de Joachim du Bellay : "France, mère des arts, des armes et des lois". Et ce malgré les hordes noires que redoutait Charles Maurras ! Toujours et encore le plus beau pays du monde ; un monde en réduction, des montagnes aux plaines, à la mer, le finistère européen et pour finir, pays du meilleur pain et du meilleur vin, pays du luxe et des avions, pays de l'élégance féminine et de l'esprit français. Il suffit de le patrouiller en tous sens - comme le fit Jean lassalle par exemple - pour s'apercevoir qu'à l'instar de la Rome antique ce pays fonctionne par ses nègres. Ce n'est pas d'une couleur qu'il s'agit mais d'un statut social. Non européens les qualifierait mieux, aliens serait désobligeant, ils sont partout. Absolument, jusque dans l'infanterie. Ce n'est donc pas la peine d'énumérer les activités les plus pénétrées puisqu'ils sont partout. En passant, relevons que l'ubérisation de l'économie a plus fait pour une population exogène en déficit d'accession à l'emploi que tous les plans banlieues réunis.
Quand donc le royaliste actif va-t-il intégré cette réalité d'un pays réel différent du pays rêvé de son enfance, pour les plus âgés ? Et pour les royalistes doublement puisqu'ils le raccordent à une époque pas moins rêvée ; comme le disait une fois Gérard de Villèle avec d'autres mots peut-être mais pour l'essentiel ceci, parlant de l'Ancien régime : ils exaltent une époque qu'ils n'ont pas connue ailleurs que dans des livres et le plus souvent des livres hagiographiques. La citation de Talleyrand vantant la douceur de vivre de l'Ancien régime s'applique-telle à sa classe sociale ou à l'ensemble de la population française ? La réforme fiscale indispensable à la pérennité du royaume, mère de tous les désordres dès qu'elle fut annoncée, était-elle praticable en l'état des pouvoirs exclusifs remis au roi en ses conseils de privilégiés ? Il est légitime de questionner le roman royaliste comme de rappeler que Louis XIV avoua sur le tard avoir négligé le prix exorbitant de ses guerres sur le peuple ; que les armées de Louis XV furent incapables de conserver l'héritage pendant que celui-ci s'étourdissait avec les filles-de-rue du Parc au Cerf. A la fin de leur trajectoire, « les Capétiens avait achevé de détruire le Moyen Âge, lentement, patiemment. Sortis des entrailles de la féodalité un pressentiment secret leur disait que cette œuvre était un suicide¹ ». Est-ce pour cela que Louis XVI ne s'est pas battu contre la Révolution ? Instruit, très instruit, il savait que l'omnipotence royale était de façade et n'avait plus d'appui dans la nation, que les régiments fermentés par les idées nouvelles n'étaient pas commandés, ce que la mutinerie des Suisses de Nancy se chargea de lui prouver. Le césarisme exacerbé par le roi-soleil avait déchiré le tissu cadastral de la féodalité décentralisée par essence pour le plus grand malheur du pouvoir central. Il aura suffi de prendre le Château pour saisir tout le royaume. Le centralisme inséparable du despotisme obérait toute résistance des corps constitués contre un peuple insurgé. Il y a plein de questions pour remettre les choses à l'endroit et baliser une future restauration. Parce qu'il faudra bien y arriver un jour à cette restauration monarchique pour sauver le peuple qui habite ce merveilleux pays des démons de la Bêtise.
(1) Boiffils de Massanne, 1869
C'est pourquoi chez Royal-Artillerie la monarchie est un principe, rationnel, démontré. On n'y tombe pas en pamoison ; il n'y a pas de miracles en attendant le Mérovingien caché (quoique !). On ne prend pas les décorations ou les titres au sérieux, ni les ordres de chevalerie, ni les prétendants-de-naissance. L'agnosticisme fait le reste. « Le roi est la clef de voûte idéale puisqu'il pérennise l'idée de Nation, l'incarne toute et la domine. Il sert de repère fixe dans les périodes de tumultes, apaise les contentieux, recherche le bien de chacun et de tous, et par éducation, est au fait de la chose publique très tôt dans sa vie. La charge de roi accumule l'expérience nécessaire à l'exercice de sa fonction pendant une période plus longue que la seule vie du titulaire au moment. Le roi dont le souci premier est le legs d'un héritage toujours mieux consolidé n'est prisonnier d'aucun dogme, d'aucune idéologie, d'aucune loi supérieure à celle qui le sacre. Le roi est enfin la garantie d'un rajeunissement périodique de la clef de voûte nationale quand s'ouvre sa succession. Le modèle est naturellement évolutif » (cf. page "à-propos" de Royal Artillerie).
L'intention du blogue est de donner le plus de billes possibles pour aboutir - c'est le but du dossier de rénovation qui exige sa mise en chantier dans le pays tel qu'il existe en vrai et pas sur le chromo délavé d'une France disparue. Les monarchistes réalistes, comme ceux de SYLM, de Royauté-News et Royal-Artillerie à l'occasion, ne sont pas seuls dans le microcosme. Ils partagent bien des évidences et surtout une grande fatigue à voir certains royalistes nier le réel pour s'exalter en incantations solitaires, les deux pieds dans le tub d'eau bénite. Pour le Groupe d'Action Royaliste (GAR) Jean-Philippe Chauvin a publié un texte très court mais essentiel sur ce pays réel² qui risque bien de ne pas coïncider au pays des royalistes. Le voici in extenso, sans sa permission et il terminera cet article :
(2) In memoriam "pays réel, pays légal" de Charles Maurras.
L’on ne fera pas la Monarchie sans les Français !
« Un royaliste conséquent doit refuser le fatalisme comme la facilité ou le dilettantisme : il doit bien plutôt privilégier, pour un militantisme efficace et convaincant, "la recherche, la discussion, l’action", sans méconnaître les enjeux du moment et les perspectives du lendemain, et il doit saisir les opportunités qui se présentent, non par démagogie mais par discernement. Si le royalisme n’est pas un "dîner de gala", il ne doit pas être non plus un repoussoir pour nos concitoyens : la bonne tenue des royalistes dans la société française (ce qui ne signifie pas leur ralliement aux principes de la société de consommation, si peu sociale dans ses applications) et leur capacité d’écoute du "pays réel" dans toutes ses particularités, y compris parfois les plus dérangeantes, n’est pas, pour autant, l’abandon d’une certaine rigueur politique et intellectuelle, mais la mise à portée des idées monarchistes à un nombre suffisant et satisfaisant de nos concitoyens et la possibilité d’un consentement démocratique à la proposition royale pour la magistrature suprême de l’État par une large part du corps social et électoral de notre pays.
Car l’on ne fera pas la monarchie contre les Français, mais bien avec eux ou, du moins, sans leur hostilité : dans l’ordre chronologique et stratégique, la royalisation des forces vives de la nation, de celles qui entraînent les autres, apparaît bien comme cette nécessité qu’il faut reconnaître et assumer pour établir dans de bonnes conditions et durablement la monarchie à la tête de l’État…»
JPC le 23 mai 2022 pour le GAR
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