La longueur de la file d'attente pour Westminster Hall qui atteignit par moment vingt-trois heures est une réponse définitive aux critiques déplacées des esprits forts sur la monarchie, régime obsolète, dispendieux et immoral eu égard à l'égalité des hommes entre eux. Sauf que le peuple britannique n'a pas versé dans le fossé des revendications et communie dans la peine à la mort de sa reine sans se poser aucune autre question. Est-il zoulou pour autant ?
L'affect populaire est un des paramètres essentiels pour maintenir un régime monarchique et les maisons régnantes le savent bien. La semaine funéraire anglaise est millimétrée au bénéfice de l'aura de la famille royale, et l'importance jamais vue d'une telle foule lui donne raison.
Moins calculé, moins encadré, moins contraint est l'hommage rendu par les Hongkongais à "leur" reine devant le consulat général britannique à Admiralty, à telle enseigne que le proconsul chinois a actionné les autorités locales pour que les médiats cessent de rapporter des images de ce deuil et faire le lit de commentaires inconvenants dans leurs publications. Les "affligés", comme on dit en Cévennes, marquent par leurs bouquets et par leurs condoléances portées au Registre la nostalgie d'un âge devenu d'or, l'âge de la complète liberté. Au moment où montent les dictatures aussi sophistiquées qu'impitoyables, le souvenir des libertés publiques et individuelles arrache des larmes.
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