Dans sa fameuse conférence en Sorbonne de 1882, Ernest Renan disait que « l’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours ». Le texte de la conférence mérite une relecture.
Ce billet répond à la deuxième assertion du programme de rentrée paru sur ce blogue le 29 août 2022.
Renan induisait qu'une nation n'est pas figée dans un moule, racial, linguistique, géographique ou religieux, mais se recompose au fil des intérêts communs, des souvenirs communs, des espérances partagées. En un mot, une conscience collective en mouvement.
Elle diffère de la patrie qui est charnelle et ancrée dans nos cimetières, qui fonde le respect et la reconnaissance que nous montrons à nos aïeux avant d'aller les rejoindre, pour ce qu'ils ont sû nous transmettre, surtout quand ils moururent en nombre pour ce faire.
Cette nation française, que finalement nous voyons mal ou partiellement mais que les étrangers embrassent très bien de l'extérieur, affronte le défi de survivre en tant que nation libre dans un monde globalisé, un monde de tous les dangers. Quelle est-elle dans ce qui la distingue des nations voisines ou concurrentes ? Demandons-leur. D'abord une confrontation visible à une histoire exceptionnelle longue de deux mille ans. Nous en avons conservé les vestiges. On lit en France les pages de la période gallo-romaine, le moyen âge des cathédrales et des abbayes, la gloire du Grand siècle, la dégénérescence révolutionnaire et la régérescence impériale, la Grande armée puis l'empire colonial le plus vaste après celui de Grande Bretagne, les traces nombreuses de deux guerres mondiales et c'est à peu près tout, puisque le car de touristes ne fait pas le tour des centrales nucléaires.
Nous montrons aussi un art de vivre que les étrangers trouvent exceptionnel, une façon de partager le temps entre activité professionnelle, culture et gastronomie, gastronomie, la première du monde en constante évolution, et une façon de se foutre du tiers comme du quart qui nous fait passer pour des sauteurs. Quand il perce la surface des choses, l'étranger qui a appris la langue - il y en a plus qu'on ne le croit - découvre l'esprit français, adossé une langue riche et syntaxée, avatar du grec ancien dans sa mathématique. La France ne refuse cet accès à personne. Elle a conservé une réputation d'intelligence. Ainsi la nation est-elle le précipité de ces admirations. Que ceux qui se réjouissent d'en faire partie un jour, s'y jettent !
Mais une nation doit survivre, au moins la nôtre, dirons-nous. Au pantographe de la globalisation, nous ne pesons pas plus que le souvenir de notre "grandeur" quand nous devons rechercher en permanence les moyens de nous protéger des attaques de nations que l'on a appris à nous haïr. Ce ne sont pas tant les peuples qui nous détesteraient que les partis soutenant l'autocrate du moment. Les Chinois connaissent plus de Français que seulement monsieur Louis Vuitton. Ils ont lu nos auteurs et ne prendront pas la mouche à moins que nous ne manifestions notre légendaire arrogance à leur endroit. Pour les Russes, c'est différent. Le peuple est pavlovisé par le bourrage de crâne quotidien du pouvoir ; mais les élites russes et tous les exilés ont manifesté une inclination particulière pour la civilisation française qui est depuis longtemps un occident emblématique, riche et non menaçant. On peut en dire autant des Turcs, des Brésiliens. Des Indiens nul n'en est sûr, affairés qu'ils sont aux feuillets, travaux et jours. Parmi les pays amis et de longue date, il faut compter le Japon, l'Argentine, le Chili et quand on fait l'inventaire des réfugiés d'importance sur notre sol, on trouve du beau linge venu d'Iran, de Syrie, du Liban, d'Egypte, de Chine populaire, du Vénézuéla et même des Andes. Ceci n'empêche pas certains gouvernements maléfiques de vouloir nous écraser économiquement, nous supplanter dans nos outremers, à la limite de nous humilier, jusqu'à nous expulser du siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Il faut donc que cette nation s'arme économiquement et militairement comme à la veille d'une déflagration mondiale. Notre poids relatif ou absolu nous oblige à coopérer dans des ensembles plus grands, capables de résister et en cas de guerre, de faire peur. Le poids commercial du marché commun, son union douanière et ses programmes de développement offrent une protection suffisante à notre économie. Au plan de la défense ou mieux dit, de la guerre, nous devons dépasser une armée de démonstration et bâtir l'architecture de défense qui forcera le respect, à condition que nous y mettions la masse. Mais c'est de la guerre de demain qu'il s'agit et pas de la guerre sans haine du maréchal Rommel. Nous n'avons pas le droit de nous tromper, mais une chose est sûre, nous ne survivrons qu'en alliance. La "France seule", c'est terminé, même si c'est dommage.
Pour faire vivre au quotidien cette nation, toute la population doit être convoquée à l'activité, sans a priori et surtout ceux qui assurent les services de base de la société, au cul des bennes à ordures, dans les fournils, sur les chantiers de travaux publics et sur les dalles des bâtiments en construction l’hiver, dans les services à la personne, dans les stations-services, les garages, dans les hôpitaux et cliniques privées, sans parler des spécialités médicales qu'ils assurent en nombre, dans les vignes depuis longtemps et dans les vergers avant mécanisation, dans nos armées enfin, chez la reine des batailles. Secouée par les migrations provoqués par le différentiel trop grand de développement entre continents ou par les guerres civiles, nous devons faire fonctionner nos services de base en intégrant tous les acteurs au travail. Bien sûr une régulation de l'immigration est plus que souhaitable pour n'avoir pas de sureffectif dans les emplois disqualifiés ou dans le désœuvrement. Dans cette population d'ailleurs, il n’y a pas que des dealers et des délinquants avec ou sans papiers, il y a tout le fonctionnement quotidien d’un pays que les nationaux de souche ont abandonné parce qu’ils ont désappris à se fatiguer. Un maréchal, que M. Macron citera dans un moment d'égarement, a dit un jour de défaite : « nous avons trop revendiqué, nous n’avons pas assez servi ».
Tout est là, et notre propre impéritie a créé l’appel d’air pour substituer le labeur au hamac des 35 heures, rtt, 5 ou 6 semaines de congés payés plus les congés maladie et convenances diverses. Il n’y a pas de grand remplacement, comme le dit notre châtelain pédéraste qui a fini par s’y faire un nom ; il y a recomplétement de forces disparues ou défectives. En ce sens, il est inutile de penser à une remigration générale, le pays s’arrête, c’est aussi bête que ça.
Une nation qui tiendra la distance face aux menaces en tout genre qui l’assaillent, sera inclusive. Ce qui n'exclut pas d'en gérer la démographie et de mettre l'immigration sous contraintes. Pour revenir au projet monarchique, il convient d'intégrer que sa conception doit tenir compte d'un paradigme extérieur hostile par hypothèse et intérieur instable par observation. L'hostilité extérieure se gèrera en alliance obligatoirement. Il sera plus compliqué de parer l'instabilité sociale, sauf par contrat entre les forces vives du pays et le gouvernement décentralisé d'une société clivée, divisée, crispée sur ses intérêts catégoriels. Il est donc évident que la réinstauration sera forcément limitée au domaine qui constitue l'os de l'Etat, l'essentiel, la promesse de continuer, le domaine régalien. Les graves imperfections sociales que le régime démagogique a créées seront traitées à part, par le peuple en ses états, par lui-seul, tels qu'il les aura choisis, dans ses capacités contributives au régime adopté.
Ce billet répond à la deuxième assertion du programme de rentrée paru sur ce blogue le 29 août 2022.
Renan induisait qu'une nation n'est pas figée dans un moule, racial, linguistique, géographique ou religieux, mais se recompose au fil des intérêts communs, des souvenirs communs, des espérances partagées. En un mot, une conscience collective en mouvement.
Elle diffère de la patrie qui est charnelle et ancrée dans nos cimetières, qui fonde le respect et la reconnaissance que nous montrons à nos aïeux avant d'aller les rejoindre, pour ce qu'ils ont sû nous transmettre, surtout quand ils moururent en nombre pour ce faire.
Cette nation française, que finalement nous voyons mal ou partiellement mais que les étrangers embrassent très bien de l'extérieur, affronte le défi de survivre en tant que nation libre dans un monde globalisé, un monde de tous les dangers. Quelle est-elle dans ce qui la distingue des nations voisines ou concurrentes ? Demandons-leur. D'abord une confrontation visible à une histoire exceptionnelle longue de deux mille ans. Nous en avons conservé les vestiges. On lit en France les pages de la période gallo-romaine, le moyen âge des cathédrales et des abbayes, la gloire du Grand siècle, la dégénérescence révolutionnaire et la régérescence impériale, la Grande armée puis l'empire colonial le plus vaste après celui de Grande Bretagne, les traces nombreuses de deux guerres mondiales et c'est à peu près tout, puisque le car de touristes ne fait pas le tour des centrales nucléaires.
Nous montrons aussi un art de vivre que les étrangers trouvent exceptionnel, une façon de partager le temps entre activité professionnelle, culture et gastronomie, gastronomie, la première du monde en constante évolution, et une façon de se foutre du tiers comme du quart qui nous fait passer pour des sauteurs. Quand il perce la surface des choses, l'étranger qui a appris la langue - il y en a plus qu'on ne le croit - découvre l'esprit français, adossé une langue riche et syntaxée, avatar du grec ancien dans sa mathématique. La France ne refuse cet accès à personne. Elle a conservé une réputation d'intelligence. Ainsi la nation est-elle le précipité de ces admirations. Que ceux qui se réjouissent d'en faire partie un jour, s'y jettent !
Mais une nation doit survivre, au moins la nôtre, dirons-nous. Au pantographe de la globalisation, nous ne pesons pas plus que le souvenir de notre "grandeur" quand nous devons rechercher en permanence les moyens de nous protéger des attaques de nations que l'on a appris à nous haïr. Ce ne sont pas tant les peuples qui nous détesteraient que les partis soutenant l'autocrate du moment. Les Chinois connaissent plus de Français que seulement monsieur Louis Vuitton. Ils ont lu nos auteurs et ne prendront pas la mouche à moins que nous ne manifestions notre légendaire arrogance à leur endroit. Pour les Russes, c'est différent. Le peuple est pavlovisé par le bourrage de crâne quotidien du pouvoir ; mais les élites russes et tous les exilés ont manifesté une inclination particulière pour la civilisation française qui est depuis longtemps un occident emblématique, riche et non menaçant. On peut en dire autant des Turcs, des Brésiliens. Des Indiens nul n'en est sûr, affairés qu'ils sont aux feuillets, travaux et jours. Parmi les pays amis et de longue date, il faut compter le Japon, l'Argentine, le Chili et quand on fait l'inventaire des réfugiés d'importance sur notre sol, on trouve du beau linge venu d'Iran, de Syrie, du Liban, d'Egypte, de Chine populaire, du Vénézuéla et même des Andes. Ceci n'empêche pas certains gouvernements maléfiques de vouloir nous écraser économiquement, nous supplanter dans nos outremers, à la limite de nous humilier, jusqu'à nous expulser du siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Il faut donc que cette nation s'arme économiquement et militairement comme à la veille d'une déflagration mondiale. Notre poids relatif ou absolu nous oblige à coopérer dans des ensembles plus grands, capables de résister et en cas de guerre, de faire peur. Le poids commercial du marché commun, son union douanière et ses programmes de développement offrent une protection suffisante à notre économie. Au plan de la défense ou mieux dit, de la guerre, nous devons dépasser une armée de démonstration et bâtir l'architecture de défense qui forcera le respect, à condition que nous y mettions la masse. Mais c'est de la guerre de demain qu'il s'agit et pas de la guerre sans haine du maréchal Rommel. Nous n'avons pas le droit de nous tromper, mais une chose est sûre, nous ne survivrons qu'en alliance. La "France seule", c'est terminé, même si c'est dommage.
Pour faire vivre au quotidien cette nation, toute la population doit être convoquée à l'activité, sans a priori et surtout ceux qui assurent les services de base de la société, au cul des bennes à ordures, dans les fournils, sur les chantiers de travaux publics et sur les dalles des bâtiments en construction l’hiver, dans les services à la personne, dans les stations-services, les garages, dans les hôpitaux et cliniques privées, sans parler des spécialités médicales qu'ils assurent en nombre, dans les vignes depuis longtemps et dans les vergers avant mécanisation, dans nos armées enfin, chez la reine des batailles. Secouée par les migrations provoqués par le différentiel trop grand de développement entre continents ou par les guerres civiles, nous devons faire fonctionner nos services de base en intégrant tous les acteurs au travail. Bien sûr une régulation de l'immigration est plus que souhaitable pour n'avoir pas de sureffectif dans les emplois disqualifiés ou dans le désœuvrement. Dans cette population d'ailleurs, il n’y a pas que des dealers et des délinquants avec ou sans papiers, il y a tout le fonctionnement quotidien d’un pays que les nationaux de souche ont abandonné parce qu’ils ont désappris à se fatiguer. Un maréchal, que M. Macron citera dans un moment d'égarement, a dit un jour de défaite : « nous avons trop revendiqué, nous n’avons pas assez servi ».
Tout est là, et notre propre impéritie a créé l’appel d’air pour substituer le labeur au hamac des 35 heures, rtt, 5 ou 6 semaines de congés payés plus les congés maladie et convenances diverses. Il n’y a pas de grand remplacement, comme le dit notre châtelain pédéraste qui a fini par s’y faire un nom ; il y a recomplétement de forces disparues ou défectives. En ce sens, il est inutile de penser à une remigration générale, le pays s’arrête, c’est aussi bête que ça.
Une nation qui tiendra la distance face aux menaces en tout genre qui l’assaillent, sera inclusive. Ce qui n'exclut pas d'en gérer la démographie et de mettre l'immigration sous contraintes. Pour revenir au projet monarchique, il convient d'intégrer que sa conception doit tenir compte d'un paradigme extérieur hostile par hypothèse et intérieur instable par observation. L'hostilité extérieure se gèrera en alliance obligatoirement. Il sera plus compliqué de parer l'instabilité sociale, sauf par contrat entre les forces vives du pays et le gouvernement décentralisé d'une société clivée, divisée, crispée sur ses intérêts catégoriels. Il est donc évident que la réinstauration sera forcément limitée au domaine qui constitue l'os de l'Etat, l'essentiel, la promesse de continuer, le domaine régalien. Les graves imperfections sociales que le régime démagogique a créées seront traitées à part, par le peuple en ses états, par lui-seul, tels qu'il les aura choisis, dans ses capacités contributives au régime adopté.
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