dimanche 18 décembre 2022

Qatar 2022

Il est 7 heures ce matin à Buenos Aires, l'Argentine s'arrête de respirer. « Le football n’est pas une question de vie ou de mort, c’est quelque chose de bien plus important que cela » disait Bill Shankly, le coach de Liverpool. Et effectivement, le foot n'est pas un sport de points ou de vitesse, mais la mise en tension de tout spectateur confronté aux possibilités de marquer à l'issue de toute phase d'attaque. On peut assister à un formidable match nul terminé sur un "0 - 0".

Stade qatari de Lusaïl

Jeu éminemment technique, il n'est pas à la portée de nations frustres, bien qu'il soit "compris" par des gens ordinaires comme s'il s'agissait de la succession de coups d'échecs. Et bizarrement, certaines élites intellectuelles ou assimilées ne regardent pas ce jeu et montrent une certaine fierté à le proclamer comme si cette occupation plébéienne n'était pas de leur niveau d'analyse. Mais elles n'accepteront jamais que leur dédain tienne à ce qu'elles ne le comprennent pas. Le foot est un marqueur de subtilité. Elles en sont démunies. C'est parmi elles qu'ont été recrutées les sirènes du boycott à quelques semaines de l'ouverture de ce XXIIè Mondial de foot au Qatar. Que ne les a-t-on entendues après l'attribution de l'événement à l'émirat il y a douze ans ! Tout laissait croire que la décision de la FIFA - Blatter et Platini régnants - avait été achetée. Qui pis est, le pays, sans tradition footbalistique, manquait de tout sauf d'argent, et son environnement obligerait à jouer la coupe du monde en hiver. Mais, à part quelques reportages vite oubliés sur les conditions de travail des ouvriers du bâtiment traîtés comme des esclaves dans la grande tradition bédouine, l'affaire fut menée à terme et la fête sportive attendue dépassa les espérances. Tout, jusqu'à ce matin, s'est avéré parfait.

Il y a une quatrième boule sur le billard : c'est le monde arabe qui savoure sa promotion dans le wagon de première des "gros pardessus". La satisfaction aurait été totale avec une troisième place pour le Maroc. Tout à l'heure, la France, comme l'Argentine, attend sa troisième étoile. La France comme l'Argentine la mérite. Le mot de la fin au meilleur joueur de l'année :
« Le football est, pour moi, plus qu’un sport, il suffit de voir l’impact qu’il a sur la société. Les gens viennent au stade pour oublier leur vie pendant quatre-vingt-dix minutes, et c’est à nous de se charger de leur donner satisfaction, de les faire se lever de leur chaise pour qu’ils s’endorment avec des étoiles plein les yeux » (Kyllian Mbappé).

1 commentaire:

  1. Vingt-quatre millions de spectateurs sur TF1 hier pour la finale de la Coupe du monde. Le boycott de l'événement a pris du plomb dans l'aile, les gens ont plébiscité la séparation des domaines sportif et politique.
    Au résultat, 3 à 3, on s’en sort proprement après y être mal entrés : 70 minutes de non-jeu chez les Bleus augurait du pire. Au lieu de quoi nous avons remonté le score pour être battus à la roulette russe des tirs au but. Pas de bol !
    Par contre ce que M. Macron le palpeur est venu faire dans cette affaire est légèrement agaçant.

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