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On a trouvé un bâtard royal

Le Landerneau royaliste bruisse de la nouvelle du mois, quelque inconnu qu'on ne connaissait pas, un bâtard agnatique du Bien-Aimé, est parmi nous. Qu'attend-il, nom de dieu, pour reprendre ce qui lui appartient ? Quatre mille lances sont dressées à ses côtés pour lui ouvrir les portes de Paris. La Maison de la Radio est à peine conquise (en fait ils ont tous fui) qu'arrivent déjà les Bleus du 1er escadron de la Garde qui veulent défendre le quai, en vain. Matignon est investi, L'Elysée déserté, l'état-major du coup d'Etat s'était réuni à l'Hôtel de la Marine. L'affaire est dans le sac des Grands Magasins par les manants du roi. Gare de l'Est, le train pour Reims.

Point de Vue et Images du monde nous la baille par le menu en clair et en totalité dans le lien ci-dessous :
Une branche aînée inconnue des Bourbons découverte ?
Reste à remonter l'arbre généalogique de l'impétrant, ce qui ne va pas tarder, au grand déplaisir des dynasties installées dans les rédactions sur papier glacé, spécialistes de la captation d'héritage. Mais en attendant Heredis ou Filae.com, on peut "descendre" la liste scientifique des coupables dans l'haplogroupe R-Z381* des Bourbons, après Louis le Grand :

  • (1) Le Grand Dauphin Louis (1661-1711)
  • (2) Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736), bâtard légitimé du Roi Soleil
  • (3) Louis-Auguste, prince des Dombes, fils du précédent (1700-1755)
  • (4) Louis-Charles, comte d’Eu (1701-1775), fils du même
  • (5) Louis-Alexandre, comte de Toulouse (1678-1737), bâtard légitimé du Roi Soleil
  • (6) Louis-Jean Marie, duc de Penthièvre (1725-1793), fils du précédent
  • (7) Louis-Alexandre, prince de Lamballe (1747-1768), fils du précédent
  • (8) Louis, duc de Bourgogne, le Petit Dauphin (1682-1712)
  • (9) Charles, duc de Berry (1686-1714), fils du précédent
  • (10) Louis XV, roi de France (1710-1774)
  • (11) Louis, dauphin de France (1729-1765)
  • (12) Louis XVI, roi de France et des Français (1754-1793)
  • (13) Louis XVIII, roi de France (1755-1824)
  • (14) Charles X, roi de France (1757-1836)
  • (15) Louis-Antoine, duc d’Angoulême (1775-1844), fils du précédent
  • (16) Charles-Ferdinand, duc de Berry (1778-1820) fils du même
  • (17) Henri-Dieudonné, duc de Bordeaux et comte de Chambord (1820-1883), fils posthume du duc de Berry
    (source Philippe Delorme/Point de Vue)
Desquels il serait bienvenu de retirer le pieux dauphin de Louis XV, Louis XVI et son aiguillette nouée, Louis XVIII non conforme au type et sans doute le très sérieux comte de Chambord qui fut quand même un duc de Bordeaux célibataire. Et Louis XVII, a-t-il survécu à la Révolution ? A cette liste, on ne peut pas ajouter les fils naturels ordinaires et non reconnus que d'aucuns produisirent à jet continu. L'analyse des correspondances par les experts disqualifierait la branche espagnole issue du Grand Dauphin et tout autant les cadets d'Orléans. A jouer, nous miserions sur le n°10 qui a déjà produit Valéry Giscard d'Estaing par les soupentes.

Armes des Bourbon-Busset
Que se rassurent les maîtres d'écuries royalistes, la bâtardise emporte nullité d'espérances dynastiques, sauf en cas d'urgente extrémité où le sang primerait le légitime anneau. Mais n'est-ce pas le cas aujourd'hui ? Une configuration révolutionnaire d'une opinion confrontée aux graves échecs du régime en place qui n'écoute plus personne et gouverne à sa raison sur un socle électoral moindre que le quart des inscrits est le bain de culture d'une restauration possible. Les maisons royales en piste sont possiblement contestables tant par les alcôves que dans les arcanes et leurs déviations. En ce cas, nous avons déja un bâtard prestigieux en rayon, sans attendre le fils naturel caché : la famille de Bourbon-Busset, issue du Grand Bâtard de Liège, Pierre de Bourbon (1464-1530), still going strong les enterre tous ! A la mort du dernier Condé en 1830, les Busset relevèrent ses armes "De France au bâton péri en barre de gueules en abîme". C'est l'occasion de reprendre ses classiques par ici et remarquer qu'à plusieurs reprises cette famille fut déclarée membre légitime de la maison de Bourbon. Aux jours d'aujourd'hui où la branche aînée des quarante rois a disparu corps et biens sur la terre de France, de savants docteurs de la loi pourraient, comme ils le firent en son temps de la loi salique, déterrer dans les anciens codex l'article nécessaire à satisfaire leur revendication. S'ils en ont une, évidemment !


enfant à l'étendard
L'enfant à l'étendard d'Antoine de Pienne, 1660

Postscriptum : Si le lecteur souhaite lire une étude fouillée de la question, il lui faut entrer avec papier et crayon dans l'article de Nicolas Fontaine publié le 4 février sur le site Histoires Royales (clic)

Commentaires

  1. Attention au choix de la brisure pour le cas qui nous occupe car, dans la quasi-totalité des cas de bâtardise (en particulier chez les Capétiens), il s'agit d'une barre ou a minima d'un bâton péri en barre et non pas d'une bande.
    JYP

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  2. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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    1. Merci, cher inconnu, mais ayant fermé mon compte Linkedin à cause d'un piratage de mes boîtes email, je n'ai pu pousser la recherche, bien que ça m'ait traversé l'esprit. Merci encore.

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  3. J'apprécie la gravure et vous lis ici comme sur la charte.

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