Sans doute est-ce le livre de chevet qui depuis ma jeunesse a le moins pris la poussière chez moi ; j'ai lu avec délectation la prose et l'esprit gascon de Charles-Louis de La Brède dit Montesquieu (1689-1755). Le bouquin disjoint et malmené disputait sa place avec l'Esprit des Lois.
La cent-vingt-neuvième d'Usbek à Rhédi m'a sauté aux yeux quand on parle aujourd'hui de l'immense scandale de la protection des squats qui déclenche des pulsions de meurtre dans le cerveau primitif du village gaulois, accessoirement, la plus parfaite illustration de la connerie en jabot, quand bien même la crise des toits ferait rage ; surtout sur des populations miséreuses d'origine lointaine venues ici s'abriter.
On me dit dans l'oreillette que le ministère révise ses décrets d'application en donnant un peu plus de mou à la corde des préfectures qu'elle n'en laisse aux tribunaux. Pour sûr, cette persane devrait être au programme de l'Ecole nationale d'administration, à apprendre par cœur, voire à SciencesPo si elle ne heurte pas la vanité puérile des impétrants en sucre d'orge. Aucune actualisation de cette lettre n'est exigée ; nous sommes en plein dans la casuistique ministérielle où Gribouille règne en maître ! Et on se gausse comme jamais à entendre la maxime "Nul n'est censé ignorer la loi".
Mais la lettre nous indique aussi que sous la Régence, le foutoir législatif était déjà bien visible et qu'en revanche, la liberté de le dire était garantie par le duc d'Orléans. La lettre se termine par un éloge du patriarcat qui fait tache aujourd'hui, à l'époque des rodéos urbains et des disputes à la sulfateuse. A quoi servirait-il d'ailleurs si Sandrine Rousseau et Caroline De Haas prenaient le pouvoir avec Alice Coffin ?
Des cuistres de cabinets
De l'orgueil mal placé des successeurs
De l'avantage de l'autorité en famille avant d'édicter les lois
La cent-vingt-neuvième d'Usbek à Rhédi m'a sauté aux yeux quand on parle aujourd'hui de l'immense scandale de la protection des squats qui déclenche des pulsions de meurtre dans le cerveau primitif du village gaulois, accessoirement, la plus parfaite illustration de la connerie en jabot, quand bien même la crise des toits ferait rage ; surtout sur des populations miséreuses d'origine lointaine venues ici s'abriter.
On me dit dans l'oreillette que le ministère révise ses décrets d'application en donnant un peu plus de mou à la corde des préfectures qu'elle n'en laisse aux tribunaux. Pour sûr, cette persane devrait être au programme de l'Ecole nationale d'administration, à apprendre par cœur, voire à SciencesPo si elle ne heurte pas la vanité puérile des impétrants en sucre d'orge. Aucune actualisation de cette lettre n'est exigée ; nous sommes en plein dans la casuistique ministérielle où Gribouille règne en maître ! Et on se gausse comme jamais à entendre la maxime "Nul n'est censé ignorer la loi".
Mais la lettre nous indique aussi que sous la Régence, le foutoir législatif était déjà bien visible et qu'en revanche, la liberté de le dire était garantie par le duc d'Orléans. La lettre se termine par un éloge du patriarcat qui fait tache aujourd'hui, à l'époque des rodéos urbains et des disputes à la sulfateuse. A quoi servirait-il d'ailleurs si Sandrine Rousseau et Caroline De Haas prenaient le pouvoir avec Alice Coffin ?
(les intertitres sont du claviste)
Des cuistres de cabinets
La plupart des législateurs ont été des hommes bornés, que le hasard a mis à la tête des autres, et qui n'ont presque consulté que leurs préjugés et leurs fantaisies. Il semble qu'ils aient méconnu la grandeur et la dignité même de leur ouvrage : ils se sont amusés à faire des institutions puériles, avec lesquelles ils se sont, à la vérité, conformés aux petits esprits, mais décrédités auprès des gens de bon sens. Ils se sont jetés dans des détails inutiles ; ils ont donné dans les cas particuliers, ce qui marque un génie étroit qui ne voit les choses que par parties, et n'embrasse rien d'une vue générale. Quelques−uns ont affecté de se servir d'une autre langue que la vulgaire : chose absurde pour un faiseur de lois. Comment peut−on les observer, si elles ne sont pas connues ?
De l'orgueil mal placé des successeurs
Ils ont souvent aboli sans nécessité celles qu'ils ont trouvées établies ; c'est−à−dire qu'ils ont jeté les peuples dans les désordres inséparables des changements. Il est vrai que, par une bizarrerie qui vient plutôt de la nature que de l'esprit des hommes, il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois. Mais le cas est rare, et, lorsqu'il arrive, il n'y faut toucher que d'une main tremblante : on y doit observer tant de solennités et apporter tant de précautions que le peuple en conclue naturellement que les lois sont bien saintes, puisqu'il faut tant de formalités pour les abroger. Souvent ils les ont faites trop subtiles, et ont suivi des idées logiciennes plutôt que l'équité naturelle. Dans la suite, elles ont été trouvées trop dures, et, par un esprit d'équité, on a cru devoir s'en écarter ; mais ce remède était un nouveau mal. Quelles que soient les lois, il faut toujours les suivre et les regarder comme la conscience publique, à laquelle celle des particuliers doit se conformer toujours.
De l'avantage de l'autorité en famille avant d'édicter les lois
Il faut pourtant avouer que quelques−uns d'entre eux ont eu une attention qui marque beaucoup de sagesse : c'est qu'ils ont donné aux pères une grande autorité sur leurs enfants. Rien ne soulage plus les magistrats ; rien ne dégarnit plus les tribunaux ; rien, enfin, ne répand plus de tranquillité dans un Etat, où les mœurs font toujours de meilleurs citoyens que les lois. C'est, de toutes les puissances, celle dont on abuse le moins ; c'est la plus sacrée de toutes les magistratures ; c'est la seule qui ne dépend pas des conventions, et qui les a même précédées. On remarque que, dans les pays où l'on met dans les mains paternelles plus de récompenses et de punitions, les familles sont mieux réglées : les pères sont l'image du Créateur de l'univers, qui, quoiqu'il puisse conduire les hommes par son amour, ne laisse pas de se les attacher encore par les motifs de l'espérance et de la crainte. Je ne finirai pas cette lettre sans te faire remarquer la bizarrerie de l'esprit des Français. On dit qu'ils ont retenu des lois romaines un nombre infini de choses inutiles et même pis, et ils n'ont pas pris d'elles la puissance paternelle, qu'elles ont établie comme la première autorité légitime.
(à Paris, le 4 août 1719)
Il est bon de revenir aux fondamentaux de la réflexion tant ceux-ci font défaut dans notre monde politique. La preuve sur le sujet (et vous avez mis le doigt là où ça fait mal) : quelque deux cent cinquante lois ont été débattues et votées au cours de la dernière législature (2017-2022) ! Pour quels résultats ? Voire même pour quelle nécessité ? JYP
RépondreSupprimerL'inflation législative, toujours dénoncée, jamais contenue.
SupprimerTous les parlements sont diarrhéiques, mais quand si ajoute la cuistrerie des clercs, on arrive à Kafka. Nos sociétés se soûlent de lois jusqu'à la gueule bois qu'on fait passer avec une nouvelle loi !
Ha vous êtes là ?!! J' ai failli ne pas vous retrouver ! :)
RépondreSupprimerToujours posté à la meurtrière ! :)
Supprimer