jeudi 20 avril 2023

Le chemin de Waterloo*

*prononcez "Vouadeulou"

Pour la chute de rein d'Agnetha Fältskog et la recommandation qui va bien au teint de M. Macron : « and now it seems my only chance is giving up the fight »


Macron, impérial au pied petit, entame sa tournée de la France profonde. Il renoue avec ce vice de pérégrinité qui a échoué à calmer les gilets jaunes, malgré le nombre impressionnant d'élus locaux rencontrés dans cet exercice. Irons-nous cette fois aussi vers une grande convention citoyenne de la mort qui tue ?
Hier, la visite de Sélestat a mobilisé des mécontents que les analystes prennent pour les représentants de la majorité silencieuse ; peut-être ont-ils raison. Mais ce qui est sûr c'est qu'une fois encore le président de la République est à côté des soucis populaires, se cantonnant au programme pour croyants (toujours le même depuis 2017) qui ne satisfait sans y trop toucher que sa clientèle politique, celle de la mondialisation lucrative, le reste est... gaulois !

En fait ce qu'attendent les gens, ce n'est pas le retrait de la loi modifiant les retraites - ils voient bien que tous nos voisins travaillent plus longtemps que nous - mais que le domaine régalien soit tenu. Leurs attentes sont claires : réparer le système de santé afin de stopper la raréfaction du corps médical accessible à prix courant ; mettre au pas la racaille qui n'est plus qu'en banlieue mais surgit partout, et stopper la chienlit des émeutiers et zadistes, faudrait-il aller jusqu'à s'asseoir sur la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire ; rénover l'école publique qui nous fait honte ; contrôler l'immigration et la fraude aux prestations ; les autres problèmes, quoiqu'en disent les Insoumis payés au mois, ne lui sont pas attribués. On ne le tient pas responsable de l'inflation, ni de la crise de l'énergie, encore moins du réchauffement climatique ou de la faiblesse de nos armées échantillonaires ; parce qu'on sait intuitivement qu'il n'y peut rien faire ou si peu, vu les moyens et leviers disponibles.
En revanche, il agace le populaire à se pavaner chez les forts en gueule et autres dictateurs. Vous allez voir ce que vous allez voir, mais il a échoué avec Trump, il a échoué avec Merkel, il a échoué avec Biden, il a échoué avec Poutine et le milieu expatrié en Asie juge dérisoire et froid son dernier voyage à Pékin, il a échoué avec Xi Jinping. Certes il continue à faire le coq à Bruxelles depuis que les Anglais sont partis et que l'Allemagne se mouche dans ses doigts pour s'être plantée dans les largeurs sur son Ostpolitik en Russie ; mais les dérives budgétaires françaises et l'incapacité à assainir nos comptes irritent fortement le patron de la Bundesbank et le ministre Lindner, qui ne vont pas tarder à siffler la fin de la récréation aussitôt que diminuera la tension en Ukraine, voire même avant. L'orgueilleux Macron pourra-t-il éviter l'humiliation des quatre vérités ?

Inchangé dans sa posture, son arrogance naturelle de surdoué qui n'en fut pas un, sa "sûreté" de jugement, son narcissisme exacerbé peut-être par une adolescence saccagée, son autoritarisme irrépressible, Emmanuel Macron veut finir son quinquennat à sa main, quoiqu'il nous en coûte. C'est la plus sûre façon de foutre le feu au mois de mai.

Après ça, j'ai écouté Mark Knopfler avec Matt Rollings au piano dans Shangri La (clic)

It's the end of a perfect day For surfer boys and girls The sun's dropping down in the bay And falling off the world There's a diamond in the sky Our evening star In our shangri-la Get that fire burning strong Right here and right now It's here and then it's gone There's no secret, anyhow We may never love again To the music of guitars In our shangri-la Tonight your beauty burns Into my memory The wheel of heaven turns Above us endlessly This is all the heaven we've got Right here where we are In our shangri-la This is all the heaven we've got Right here where we are In our shangri-la

8 commentaires:

  1. Cher ami, vous avez mis précisément le doigt dans votre conclusion sur les "pourquoi" et "comment" de la trajectoire d'Emmanuel Macron. Cet homme est l'archétype de la thèse de la psychanalyste et psychothérapeute Caroline Goldman (dont vous connaissez sans aucun doute le père pour en avoir apprécié les talents de compositeur...). Thèse qui est tellement solide qu'elle met en émoi l'ensemble du Landerneau psycho-commercial de l' "éducation positive" qui voit fondre autant ses illusions que ses prébendes. C'est précisément cette vision qui nous avait permis d'affirmer, en 2017 puis en 2022, que "SI MACRON EST ELU, C'EST CINQ ANS DE FOUTUS". Nous y sommes... jusqu'au cou.
    JYP

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    1. Ce n'est pas tant Macron qui est en cause que le régime démocratique plaqué sur un peuple qui ne l'est pas vraiment et se laisse conduire comme les rats de Hamelin par le meilleur joueur de flûte. Les peuples du nord ont assimilé le concept et ne s'en plaignent pas.

      En 2022 la sélection était en défaut comme en 2017. A gauche, il n'y avait que Bernard Cazeneuve en capacité de gérer l'après-Macron ; à droite, Michel Barnier qui cochait toutes les cases. La foire pré-électorale a fait monter un stalinien d'arrière-salle et la mégère apprivoisée gauchisée pour moissonner plus large. A beaucoup, Macron est apparu dès lors comme un choix "raisonnable" ; à beaucoup plus, l'exercice est passé pour une supercherie.

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  2. Que les Français soient des rats de Hamelin ne fait hélas aucun doute et depuis longtemps mais cela n'exonère pas le joueur de flute de ses tares et de ses responsabilités. Accordons-lui, tout au plus, qu'il n'a pas usurpé le pouvoir.
    Quant au fait qu'il soit apparu "à beaucoup (...) comme un choix raisonnable" laisse pantois sur l'aveuglement des électeurs. Nous en avons la démonstration aujourd'hui et ce sera pire encore avant longtemps car tous les signaux sont au rouge. Mais, après tout, pourquoi ne pas toucher le fond si c'est pour mieux rebondir ? penseront peut-être quelques rêveurs. Craignons, hélas, qu'ils se trompent encore.

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    1. Il est dans l'histoire des nations qui ont touché le fond sans jamais pouvoir remonter.
      Nonobstant son siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies, au pantographe de la globalisation, la France n'a plus l'influence de jadis aussitôt qu'on passe des injonctions verbeuses à l'action active !
      Même si la sortie du Sahel a été soigneusement enveloppée de circonstances atténuantes ou même glorieuses, le reste du monde n'y a vu qu'une éjection.

      Ailleurs comme en Ukraine, la France se paie de mots. Quand on compare l'aide fournie à grand tapage à celle des autres pays-soutiens, on s'aperçoit qu'elle est ridiculement faible, sans doute faute de moyens disponibles pour transfert. Mais cette réalité ne bride pas les velléités de médiateur en chef de M. Macron, qui n'a de liberté que celle que lui donne la BCE en prenant nos bons du Trésor, sous autorisation tacite de l'Allemagne. Jusqu'à quand ?

      A votre formule des "cinq ans" répond la mienne : "nous courons le marathon des nations en galoches de 45 quand nous ne chaussons que du 40 !". On va se casser la gueule.

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  3. Philippe Bilger vole au secours d'Emmanuel Macron dont la réputation auprès des Français est ruinée par son caractère buté, en lui proposant rien moins que de sortir hors de son corps et de se régénérer par la prise de risque d'un référendum sur n'importe quel sujet à sa convenance. Il compare cette cassure à l'escapade du Grand Charles à Baden Baden chez Massu.
    Quitte ou double ?
    C'est par ici et c'est à lire.

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    1. Tout cela est bien beau mais résulte de la pensée de Philippe Bilger, un être normal ou s'en approchant autant que possible. Mais Emmanuel Macron ne peut évidemment l'entendre car aucun narcissique tel que lui (il coche toutes les cases !) n'est jamais capable de remettre en cause ses certitudes. Il n'ira pas à Baden Baden voir Massu et nous n'aurons donc pas de référendum. Le pays, dans de telles mains pathologiques, ne peut aller que dans le mur. Les plus pertinents auraient dû le savoir dès 2017. Les autres... cinq ans plus tard. Hélas, il est encore là. JYP

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    2. Je vous accorde qu'il y a matière à "analyse". La situation matrimoniale, qui peut être neutre chez certains dirigeants, influe ouvertement sur la politique du mandataire actuel, d'autant que s'est créé un véritable secrétariat de la Première dame doté de moyens et d'un budget.

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  4. Sur Macron et son impuissance, on fera son profit de l'article de José D'Arrigo dans Le Méridional en cliquant ici (signalement JSF) :
    Le vertige du vide.

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