samedi 25 novembre 2023

Les peuples d'Europe s'ébrouent

Il se passe quelque chose chez les peuples européens que nos sociologues confits en dévotion académique ont du mal à appréhender, parce que ces manifestations d'humeur croisent à angle droit toutes les lignes de l'épure du vivre ensemble et son contraire. Fascisme, antifascisme, extrême-droite ou gauche, néo-nazisme, saints et autres remplacés, rien ne colle. Et c'est à Dublin qu'on vient de le constater.

feux d'émeutes à Dublin

L'éruption de violence déclenchée par le surinage de braves passants par un étranger présumé ne coche aucun des codes conformes à la doxa des écoles régionales de journalisme. Des Irlandais moyens et plutôt jeunes ont attaqué la police et les vitrines du capital vagabond dans une belle émeute à la française, ne touchant pas un seul cheveu des quelques étrangers venus aux nouvelles qui eurent la bonne idée de rester en retrait de ce combat de roux. Pis encore, d'aucun chez ceux-là portèrent secours spontanément aux yeux brûlés par les gaz et autres blessures superficielles de manifestants trop avancés. En fait, le motif prévalant n'était ni la malchance dans la vie, ou un quelconque déclassement social causé par quelque grand remplacement, le désœuvrement, encore moins un fureur raciste, la cible était clairement le gouvernement de la République d'Irlande. Sa molesse générale dans la gestion de la société, ses indulgences coupables, son enfumage permanent, sa façon de mentir en fait ! Un reportage du Guardian sur zone titre « Le gouvernement n'écoute pas ». Ils auraient pu choisir aussi "l'anarchie celtique renaît".

Ces événements déboulent dans les lucarnes bleues juste après la victoire (mesurée) du parti de Geert Wilders aux Pays-Bas qui a percuté de face les éditocrates patentés. La relation qu'en a fait la presse française subventionnée est complètement démentie par les réactions politiques du peuple batave et des partis qui le représentent. Le peuple espère être entendu cette fois. Si la coalition avec le PVV est difficile à former, aucun parti jusqu'ici n'a exclu de voter certaines mesures que proposerait le prochain gouvernement quand elles iront dans le bon sens, pour faire court, aussi longtemps qu'il s'agira de contrôler l'immigration d'une main de fer à la danoise. Et nos petits curés de l'information dirigée de chercher partout le plafond de verre ou le barrage républicain voire le cordon sanitaire indispensable à... à quoi déjà ? A confiner l'extrème-droite, définition tellement usée qu'on n'en voit plus la trame. Du dégagisme. La classe politique est disqualifiée, elle qui a laissé dériver la société au nom de principes exogènes dictés par une commission intouchable, sortie depuis longtemps de son sillon économique pour maintenant régler nos mœurs. Ainsi parle-t-on de "Nexit" pour foutre les jetons aux commissaires pontifiants, leur rappelant que les Pays-Bas avaient voté "non" à Maastricht en 2005.

Mais plus que la Commision, ce sont les médiats français qui paniquent. Ils font des cartes de progression de la fameuse extrême-droite en Europe (en passant, France-Inter qualifie l'AfD de parti néo-nazi), de sages universitaires sont arrachés à leurs grimoires pour éventrer la "Bête immonde au ventre encore fécond", et bien des pisse-copie se demandent sans doute s'ils seront encore payés l'an prochain. On agite le lectorat à moitié disparu, on gratte l'épiderme de l'opinion pour s'apercevoir qu'elle n'est en rien choquée par ce renversement d'alliances convenues sans son accord. L'opinion veut des gens sérieux, à poigne, gérant intelligemment les défis qu'affronte ce pays, sur la seule base du bon sens. C'est toute la construction idéologique de la Casta qui est menacée par l'exaspération des "gens" devant l'impéritie des pouvoirs publics et ses indulgences coupables au nom de principes fumeux dont on n'a cure à la fin. Le très grand nombre de participants à la marche de Crepol et ensuite aux obsèques du jeune Thomas sont un message de défiance à l'endroit de tous les pouvoirs vérolés par la naïveté consentie pour apaiser les tensions. La désobéissance civile n'est plus très loin et on peut anticiper un clash contre l'Etat (style gilet jaune du Puy-en-Velay) plus problable qu'aucune ratonnade comme aimerait à le faire croire la gauche en manque d'idées, les noms des mis en cause pour Crépol seraient-ils même arabes.

En conclusion, si la classe politique dans son ensemble est disqualifiée par le peuple, c'est le segment de gauche qui va disparaître en premier dès lors qu'il sera considéré comme un potentiel ennemi de l'intérieur. On qualifiait autrefois ainsi le Parti communiste stalinien et son relais de nervis de la CGT, mais c'est aujourd'hui toute la gauche, molle au centre, hystérique au bord, qui est jugée malfaisante et vendue aux intérêts hostiles à notre société. Quand le vieux peuple gaulois s'éveillera, il emportera tout facilement tant la charpente républicaine est pourrie de valeurs anti-sociales. Saurons-nous alors vivre en anarchie ? rien n'est moins sûr, nous avons désappris à nous prendre en charge chacun.

2 commentaires:

  1. Le gouvernement français réprime les d gudards pour faire accroire qu'il a les choses en main mais ce qui le guette c'est bien l'insurrection des périphéries et des territoires ruraux qui cette fois ne se laisseront pas acheter comme des wakandais.
    Le "sentiment" d'insécurité physique et économique est très haut sur l'échelle de Richter du séisme politique.

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  2. Pourvu que ça pète. Et le plus vite possible. C'est notre seule chance de nous en sortir. JYP

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