Je soutiens Zineb el Rhazoui. Non tant sur la forme que sur le fond. Accusée de tous les péchés pour avoir retweeté sur X un post carrément antisioniste de Benjamin Rubinstein (créateur de contenu, journaliste anti-impérialiste, analyste géopolitique, américain fier de l’être (sic), post qu'on peut lire ici, post dont un petit-fils de Simone Veil a fait un signalement circonstancié à la présidente de la Région Ile-de-France pour que soit retiré à Mme El Rhazoui le prix Simone Veil 2019, l'expression de cette personne étant incompatible avec les valeurs défendues par sa grand-mère, le tout enveloppé des linges encore sanglants de la shoah. A quoi Mme Razhoui qui n'avait jusqu'ici rien dit (sauf le retweet), a répondu :
La présidente de Région, jamais en retard d'une bêtise, a obtempéré derechef et a supprimé le prix SV 2019 à la harpie islamiste (allons-y!), en oubliant ses années de combat pour la laïcité, pour la libération des femmes musulmanes du joug archaïque de la tradition dévoyée par les Frères et contre l'obscuratisme en action dans les pays intégristes du Croissant vert. Voir tout ça sur la Wikipedia. La Versaillaise nous avait montré ses limites lors de la campagne présidentielle qu'elle avait affrontée en marotte à pitre de Patrick Stéfanini, le louseur préféré de la droite de gouvernement, et à la voir gérer ses affaires aujourd'hui pour les Jeux olympiques, on se dit l'avoir échappé belle quand elle s'est vautrée au scrutin. Mme Pécresse ne présente aucun intérêt mais la séquence illustre le plus parfaitement du monde cette supercherie incroyable qui a consisté à amalgamer anti-sionisme et anti-sémitisme. On (mais qui on ?) voudrait nous interdire toute critique des gouvernements israéliens au prétexte que six millions de leurs ascendants ont été réduits en cendres il y a quatre-vingt ans dans les fours d'Heinrich Himmler avant de rejoindre leur créateur. La shoah fut une abomination dont aucun motif, même le plus échevelé, n'est recevable ; mais cette extermination ne fut pas la seule ni la pire dans l'histoire de l'espèce humaine. La novation (si l'on peut dire) fut dans l'industrialisation de cette extermination par la nation la plus industrialisée au monde, l'Allemagne. Ce qui suit n'est pas une banalisation du mal absolu mais, sans remonter aux bornes milliaires de Tamerlan, il y eut depuis la Renaissance des peuples massacrés par millions pour ce qu'ils étaient ; des millions d'Améridiens ; trois ou quatre millions d'Indiens de la plaine ; un million et demi d'Arméniens tués par les Turcs dans des conditions inavouables ; cinq millions d'Ukrainiens détruits par la famine imposée par Staline, l'idôle de Poutine ; un million et demi de Cambodgiens tués dans des coopératives de la mort par les Khmers Rouges ; un million de Tutsis hachés par les Hutus ; quoi demain ? Mais seuls les Juifs d'Hitler ont accédé à cette sacralité qui confère un totem d'immunité à leurs descendants. Peut-on s'étonner du peu de bruit qu'a fait dans l'opinion internationale la déportation récente des Arméniens du Haut-Karabagh par l'armée azérie, ou le voile pudique jeté sur les conditions actuelles d'exil épouvantables des Rohingas d'Arakan ? Les dix-huit mille morts palestiniennes de la Bande de Gaza (chiffre contesté en hausse par Guillaume Ancel) devraient prendre le même chemin de l'oubli au seul motif que le pogrom abject (il n'y a pas de mot) qui a tué douze cents Israéliens dans les kibboutzim et dans la rave party du 7 octobre est un sacrilège impardonnable, perpétré par des "animaux" féroces. Alors on tue sous les bombes et au canon, non les perpétrateurs de ces horreurs mais ceux des leurs présumés coupables en pensée, en parole, par action et par omission, coupables tout simplement et juste bons à tuer !
Vous ne pouvez pas non plus suggérer, sans être un anti-sémite dieudonnesque, qu'après avoir vidé le nord de la Bande de Gaza, et entassé près de 1,9 millions de gens au sud du Wali Gaza, l'armée d'Israël qui attaque maintenant les "zones déclarées sûres par elle-même au sud", va peut-être rompre la frontière égyptienne sous la pression des réfugiés affamés, assoiffés, blessés et se verra enfin débarrassée du problème Gaza qu'elle aura transféré à un pays arabe. Vous ne pouvez pas non plus dénoncer, sauf à être taxé d'antisémitisme, la politique de terreur appliquée aux communautés cisjordaniennes par les colons juifs que leur gouvernement n'arrête pas, quand il ne les protège pas par ses soldats. C'est tout ça qui a révolté Zineb el Razhoui. Mais elle a eu tort de le dire ; quelque part elle a blasphémé !
Par contre, replions le pantographe de l'outrage à notre propre espace pour comprendre que Mme Pécresse, pas plus que Zineb ek Razhoui d'ailleurs, ne pèse rien ou si peu dans l'émotion universelle au spectacle du déroulement de l'opération à la russe de Tsahal à Gaza. Grosny, Marioupol, Gaza City. Deux mois après le pogrom, le canard est toujours vivant dans un rectangle minuscule de 40 kilomètres sur 9 en moyenne. Vous ne pouvez pas dire non plus qu'à la fin de l'épisode de nivellement des terres d'autrui, Israël appellera sans mollir la communauté internationale pour reconstruire à ses frais (les nôtres) tout ce qu'il a détruit. Il y a tant de choses interdites à dire par chez nous que les médiats du monde arabe saturent l'espace et relaient à longueur de journée les avertissements désespérés des agences onusiennes et des ONG privées qui se maintiennent sur place contre vents et marées, entrecoupant la bande passante de reportages poignants au sein du malheur des familles décimées, faisant comprendre à qui ne dort pas sur les présupposés de l'histoire, que le Hamas s'est réfugié dans l'esprit des gens et qu'il survivra à son éradication physique. Quelle que soit la hauteur de crânes empilés, Benjamin Netanyahou a perdu sa guerre ; Israël en reprend pour trente ans.
« Bonjour Monsieur Aurelien Veil. Il y a 4 ans, j’ai eu l’honneur de recevoir des mains de Madame Pécresse le prix Simone Veil des Trophées "Elles de France", prix du public qui a très largement voté pour qu’il me soit attribué. Pour moi, l’enseignement de Simone Veil, c’est que l’humanisme prime toujours sur le clanisme ou le politique. Son héritage à mes yeux, c’est que l’être humain, quelle que soit sa couleur, sa croyance, sa langue, son sexe, est irréductible dans son droit à vivre et à être libre. Pour moi, Simone Veil c’est « Plus jamais ça ». Plus jamais ça pour toute l’humanité, y compris pour les Palestiniens, car les Palestiniens sont des êtres humains comme vous et moi Monsieur. Pour moi, honorer Simone Veil, c’est s’insurger contre TOUTES les morts de civils, quelle que soit leur nationalité ou leur religion, quelle que soit l’idéologie de l’assassin. Si le prix Simone Veil signifie de s’indigner uniquement des victimes innocentes du 7 octobre, et pas celles du 8 octobre, du 9 octobre, du 10 octobre, du 11 octobre… jusqu’à ce jour, et bien je n’en veux pas. Si le prix Simone Veil, c’est de se taire devant les agissements criminels, internationalement condamnés, du gouvernement d’extrême-droite de Netanyahu, je serais très heureuse de le rendre. En revanche, si le prix Simone Veil signifie, comme je le crois, de défendre l’être humain contre le crime de masse perpétré par tout régime fanatisé, alors je vous invite à joindre votre voix à la mienne pour défendre le droit des Palestiniens à vivre en paix, libres de toute occupation, colonisation ou tyrannie. Je vous invite également, au nom de votre grand-mère et en hommage à son leg, à condamner fermement les crimes du gouvernement israélien contre des milliers de civils palestiniens, dont plus de 8000 enfants tués à ce jour. En dénonçant les crimes de masse commis par Israël à Gaza, au même titre que les crimes du Hamas contre les civils israéliens, je fais plus honneur que jamais à l’héritage de Simone Veil. J’invite tout être humain, dont vous Monsieur, à en être digne »
La présidente de Région, jamais en retard d'une bêtise, a obtempéré derechef et a supprimé le prix SV 2019 à la harpie islamiste (allons-y!), en oubliant ses années de combat pour la laïcité, pour la libération des femmes musulmanes du joug archaïque de la tradition dévoyée par les Frères et contre l'obscuratisme en action dans les pays intégristes du Croissant vert. Voir tout ça sur la Wikipedia. La Versaillaise nous avait montré ses limites lors de la campagne présidentielle qu'elle avait affrontée en marotte à pitre de Patrick Stéfanini, le louseur préféré de la droite de gouvernement, et à la voir gérer ses affaires aujourd'hui pour les Jeux olympiques, on se dit l'avoir échappé belle quand elle s'est vautrée au scrutin. Mme Pécresse ne présente aucun intérêt mais la séquence illustre le plus parfaitement du monde cette supercherie incroyable qui a consisté à amalgamer anti-sionisme et anti-sémitisme. On (mais qui on ?) voudrait nous interdire toute critique des gouvernements israéliens au prétexte que six millions de leurs ascendants ont été réduits en cendres il y a quatre-vingt ans dans les fours d'Heinrich Himmler avant de rejoindre leur créateur. La shoah fut une abomination dont aucun motif, même le plus échevelé, n'est recevable ; mais cette extermination ne fut pas la seule ni la pire dans l'histoire de l'espèce humaine. La novation (si l'on peut dire) fut dans l'industrialisation de cette extermination par la nation la plus industrialisée au monde, l'Allemagne. Ce qui suit n'est pas une banalisation du mal absolu mais, sans remonter aux bornes milliaires de Tamerlan, il y eut depuis la Renaissance des peuples massacrés par millions pour ce qu'ils étaient ; des millions d'Améridiens ; trois ou quatre millions d'Indiens de la plaine ; un million et demi d'Arméniens tués par les Turcs dans des conditions inavouables ; cinq millions d'Ukrainiens détruits par la famine imposée par Staline, l'idôle de Poutine ; un million et demi de Cambodgiens tués dans des coopératives de la mort par les Khmers Rouges ; un million de Tutsis hachés par les Hutus ; quoi demain ? Mais seuls les Juifs d'Hitler ont accédé à cette sacralité qui confère un totem d'immunité à leurs descendants. Peut-on s'étonner du peu de bruit qu'a fait dans l'opinion internationale la déportation récente des Arméniens du Haut-Karabagh par l'armée azérie, ou le voile pudique jeté sur les conditions actuelles d'exil épouvantables des Rohingas d'Arakan ? Les dix-huit mille morts palestiniennes de la Bande de Gaza (chiffre contesté en hausse par Guillaume Ancel) devraient prendre le même chemin de l'oubli au seul motif que le pogrom abject (il n'y a pas de mot) qui a tué douze cents Israéliens dans les kibboutzim et dans la rave party du 7 octobre est un sacrilège impardonnable, perpétré par des "animaux" féroces. Alors on tue sous les bombes et au canon, non les perpétrateurs de ces horreurs mais ceux des leurs présumés coupables en pensée, en parole, par action et par omission, coupables tout simplement et juste bons à tuer !
Vous ne pouvez pas non plus suggérer, sans être un anti-sémite dieudonnesque, qu'après avoir vidé le nord de la Bande de Gaza, et entassé près de 1,9 millions de gens au sud du Wali Gaza, l'armée d'Israël qui attaque maintenant les "zones déclarées sûres par elle-même au sud", va peut-être rompre la frontière égyptienne sous la pression des réfugiés affamés, assoiffés, blessés et se verra enfin débarrassée du problème Gaza qu'elle aura transféré à un pays arabe. Vous ne pouvez pas non plus dénoncer, sauf à être taxé d'antisémitisme, la politique de terreur appliquée aux communautés cisjordaniennes par les colons juifs que leur gouvernement n'arrête pas, quand il ne les protège pas par ses soldats. C'est tout ça qui a révolté Zineb el Razhoui. Mais elle a eu tort de le dire ; quelque part elle a blasphémé !
Par contre, replions le pantographe de l'outrage à notre propre espace pour comprendre que Mme Pécresse, pas plus que Zineb ek Razhoui d'ailleurs, ne pèse rien ou si peu dans l'émotion universelle au spectacle du déroulement de l'opération à la russe de Tsahal à Gaza. Grosny, Marioupol, Gaza City. Deux mois après le pogrom, le canard est toujours vivant dans un rectangle minuscule de 40 kilomètres sur 9 en moyenne. Vous ne pouvez pas dire non plus qu'à la fin de l'épisode de nivellement des terres d'autrui, Israël appellera sans mollir la communauté internationale pour reconstruire à ses frais (les nôtres) tout ce qu'il a détruit. Il y a tant de choses interdites à dire par chez nous que les médiats du monde arabe saturent l'espace et relaient à longueur de journée les avertissements désespérés des agences onusiennes et des ONG privées qui se maintiennent sur place contre vents et marées, entrecoupant la bande passante de reportages poignants au sein du malheur des familles décimées, faisant comprendre à qui ne dort pas sur les présupposés de l'histoire, que le Hamas s'est réfugié dans l'esprit des gens et qu'il survivra à son éradication physique. Quelle que soit la hauteur de crânes empilés, Benjamin Netanyahou a perdu sa guerre ; Israël en reprend pour trente ans.
Bien vu. Zineb el Razhoui a gardé l'esprit "Charlie" de mettre les pieds dans le plat.
RépondreSupprimerElle est lancée pour laisser une trace dans l'histoire puisqu'à 40 ans à peine passés elle a déjà une oeuvre reconnue dans le domaine féministe de libération des femmes musulmanes et de l'apostasie.
En revanche, personne hors de la région IDF ne connaît Pécresse de manière positive mais quelques-uns se souviennent de sa prestation piteuse à la présidentielle de 2022. Elle a un emploi de rencontre gagné sur les plus mauvais concurrents possibles et elle disparaîtra des écrans dès qu'elle cèdera sa place. Aucune trace dans l'avenir, à part peut-être ses mémoires à compte d'auteur.
René
Salut René.
SupprimerPécresse aurait dû rester elle-même (et parfois maladroite) plutôt que d'écouter les soi-disant professionnels, mais surtout dégager Ciotti de son couloir au seul motif qu'il avait été battu démocratiquement et qu'il n'avait plus rien à faire sur l'estrade. A défaut de quoi il lui a pourri la campagne.
Zineb ira loin même si certains juifs lui reprochent sa compassion pour les arabes persécutés de Palestine et maintenant tués en nombre à Gaza. Pouvait-elle faire moins ? J'espère qu'elle aura du renfort dans la sphère médiatique, si elle en a besoin.
Cette tragédie est, je le crains, sans solution car non seulement elle a des causes et une ancienneté que nous ne connaissons nulle part ailleurs mais aussi parce qu'elle n'est jamais abordée qu'en termes d'exclusion bien qu'il n'y en ait pas un pour racheter l'autre... Etrange et saisissant en Terre sacrée. JYP
RépondreSupprimerL'histoire nous a montré que les "tragédies sans solution" sont en fait des noeuds gordiens, ceux que l'on ne peut pas défaire avec les doigts.
SupprimerDe peur de se salir les mains ou parce qu'Alexandre et son épée ne sont plus de ce monde ?
SupprimerL'un des protagonistes a la bombe atomique ; mais il pourrait dans un futur proche ne plus être le seul. Alors ils se rueront l'un sur l'autre et le plus sauvage gagnera.
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